Bio Rafale, de la société Vesalis

Le ministère de l’Intérieur a proposé à cette start-up de développer son logiciel de "maquillage virtuel" afin de pouvoir identifier, en temps réel, dans la foule et au moyen de caméras de vidéosurveillance, les hooligans, terroristes, criminels et autres délinquants.

Depuis plus de 10 ans, Vesalis, une start-up de Clermont-Ferrand, tente de mettre au point un logiciel de "maquillage virtuel", MakeupOnline, afin de permettre aux femmes, en temps réel, de juger, dans un magasin, sur leur PC ou depuis leur téléphone mobile, si tel ou tel maquillage leur irait bien.

A l’incitation du ministère de l’Intérieur, Vesalis tente depuis 3 ans d’adapter son logiciel biométrique de reconnaissance faciale afin de "pouvoir reconnaître un individu précis à partir d’un simple réseau de caméras de vidéosurveillance" et, à terme, être en mesure d’identifier, en temps réel, et au beau milieu de la foule, hooligans, terroristes, criminels et autres délinquants :

A ce jour, une vingtaine d’industriels (19 Américains et un Allemand). Une préoccupation pour laquelle les ÉtatsUnis mettent des millions de dollars depuis le 11 septembre… avec des résultats proches de zéro.

Explication : pour qu’un système de reconnaissance de visage soit fiable, il faut que son taux de succès soit au moins de 70 %. Mais les expériences qui ont été mises en place, en grandeur réelle, à San Francisco ou à l’occasion du Superball ont été des fiascos complets : à peine 20 % de taux de reconnaissance.

Vesalis, pour sa part, se targue d’être en avance sur les Américains, et s’est donné pour objectif, sous "n’importe quel éclairage ambiant", de comparer le visage des gens vidéosurveillés aux fichiers des personnes recherchées avec "un taux de reconnaissance de plus de 90%".

Objectif : fournir une "une application réaliste en prévention type biométrie faciale" permettant "par exemple (la) prise de vue à partir d’un téléphone portable 3G, (la) transmission sécurisée, analyse et comparaison temps réel à partir d’une base de données".

A terme, et s’il fait ses preuves, Bio Rafale pourrait être déployé tout autant dans les stades, les gares, les aéroports que dans les galeries marchandes et les grands magasins. "Derrière, un gigantesque marché planétaire qui compte plus de 300 millions de caméras !, en croissance de 40 % l’an"

Coût estimé ? Un euro par visage analysé... ce qui explique aussi probablement ce pourquoi 4,2 millions d’euros ont été investis en Auvergne pour développer Bio Rafale, dont le consortium piloté par Vesalis [1].