Eric Ciotti, député et président du Conseil général des Alpes-Maritimes

Rapporteur de la LOPPSI et porte-flingue du gouvernement pour toutes les questions liées à la sécurité intérieure, Eric Ciotti est aussi le président zélé d’un département qui veut être le premier à supprimer les allocations à une famille en difficulté sociale

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Président du conseil général des Alpes-Maritimes, et secrétaire national de l’UMP en charge des questions de sécurité, Eric Ciotti a tout fait pour se distinguer parmi les élus locaux et les députés les plus zélés en matière de dérives sécuritaires.

En tant que député membre de la Commission des Lois, il exécute sans broncher toutes les décisions du gouvernement — à travers lois express et amendements opportunistes — faisant de lui le digne successeur de Christian Estrosi, ministre et maire de Nice, qui l’a fait roi dans le "Zéro-Six".

Ciotti était par exemple rapporteur de la fameuse LOPPSI, texte voté malgré un avis assassin de la Commission consultative sur les droits de l’homme, et qui, entre autres choses, voudrait autoriser le filtrage de l’internet, l’installation de mouchards dans les ordinateurs des "délinquants solidaires" qui viennent en aide aux réfugiés, et qui propose également d’imposer dans la loi l’usage du terme "vidéo protection" en lieu et place de "vidéosurveillance", substitution très "novlangue" qui n’aurait pas déplue à George Orwell.

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Et en plein débat sur la nouvelle "loi pénitentiaire", le Syndicat de la magistrature notait qu’« Eric Ciotti, député UMP des Alpes-Maritimes et nouveau fer de lance du sécuritarisme, a exprimé sa crainte "que ce texte ne se traduise par un message de clémence adressé aux délinquants" ».

Plus fort : Eric Ciotti a décidé de suspendre le versement des allocations familiales à une famille de Villeneuve-Loubet, et il veut étendre cette sanction à toutes celles qui n’auront pas respecté leur contrat de responsabilité parentale. Une politique qui a fait la preuve de son inefficacité : l’Angleterre, engagée, de 2005 à 2007, dans une politique résolument répressive (emprisonnement de plus d’une centaine de parents et des milliers d’amendes infligées), a vu dans le même temps le taux d’absentéisme passer de 0,7 % à 1 %.

Même l’ancien ministre UMP Luc Ferry déclare que supprimer «  des allocations familiales [...], c’est ajouter la misère à la misère ». Mais Eric Ciotti est bien convaincu de l’efficacité électorale de la méthode...