Frédéric Mitterrand, Christine Albanel, ministres de la Culture, et leur exécuteur Frank Riester

Nicolas Sarkozy en ayant fait un cassus belli, Christine Albanel, puis Frédéric Mitterrand, et Frank Riester, ont ardemment défendu la loi Création et Internet qui, sous couvert de défendre les droits d’auteur, veut obliger tous les internautes à installer un mouchard (payant) sur leurs ordinateurs.

Faut-il surveiller, filtrer et censurer le Net comme le fait la Chine ? Les droits d’auteur sont-ils plus importants que les droits de l’homme ? Comment qualifier une loi qui instaure la présomption de culpabilité, et oblige les citoyens à installer un mouchard (payant) sur leurs ordinateurs afin de se transformer en leur propre "Big Brother" en leur expliquant qu’ainsi, il leur sera plus facile d’apporter les preuves de leur innocence ?

Associations de consommateurs, de défense des droits de l’homme, de professionnels de l’Internet, de promotion des logiciels libres, parlementaires européens… ceux qui se sont opposés à cette “Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet“, dite Hadopi, instaurée par la loi Création et Internet, n’ont eu de cesse de répéter que cette loi serait techniquement inapplicable, politiquement liberticide, et qu’elle était contraire aux libertés fondamentales.

"Parmi les systèmes mis en œuvre pour repérer les téléchargement illégaux l’HADOPI prévoit la mise à disposition sur les sites P2P de faux fichiers (ou fichiers piègés) dont le début de téléchargement lui fournira l’adresse du contrevenant. Que dirait-on d’un policier, laissant un portefeuille bien rempli sur la voie publique pour repérer celui qui le ramasse sans le rapporter au commissariat ? ".

Les internautes ont été très nombreux à dénoncer cette loi, défendue par une Christine Albanel qui a plusieurs fois démontré son incompétence et son ignorance des technologies et usages en vigueur sur l’internet, et qui, une fois débarquée du gouvernement, a remis la patate chaude à un Frédéric Mitterand qui ne semble guère plus compétent, et qui débuta son ministère en reconnaissant qu’il lui était arrivé de “recopier” des oeuvres qu’il ne trouvait pas autrement, et qu’il avait même contracté deux abonnements à l’internet au cas où l’un d’entre-eux serait coupé au cas où l’Hadopi lui en suspendrait un…

Frank Riester, rapporteur de la loi à l’Assemblée, et aujourd’hui personnalité qualifiée de l’Hadopi, s’est quant à lui illustré pendant des semaines sur les bancs de l’Assemblée nationale, ignorant les arguments pourtant très travaillés des députés de tous bords.

A son actif des saillies comme « Concernant les rôles et les missions de la Hadopi, moi je fais partie de ceux qui sont très partisans que les missions de la Hadopi ne soient pas focalisées sur uniquement la musique ni même le cinéma, c’est l’audiovisuel et plus largement la presse, le livre, bref tout ce qui tourne autour de la bonne gestion des droits, du respect des droits, des œuvres sur internet. ». Ou encore « les lobbies influencent les députés, etc. mais les lobbies ce sont les Français, ce sont les acteurs de la vie économique, sociale, culturelle , sportive de notre pays, et donc c’est une bonne chose que les députés puissent être en permanence à écouter, dialoguer, travailler, d’une façon peut être davantage organisée avec tous les acteurs de ce pays » [1].

On notera enfin que les défenseurs de la loi Création et Internet se sont également notablement illustrés en faisant la promotion d’un site de "piratage" sur jaimelesartistes.com, mais également en "piratant" des chansons (l’UMP), en "piratant" un reportage pro-Sarkozy en DVD (l’Elysée), en "piratant" articles et dessins de presse (Frédéric Lefebvre), en "piratant" l’encyclopédie Wikipedia (le ministère de la Culture), en "piratant"une pétition pro-Hadopi (la Sacem), en "piratant" un reportage au JT ainsi que des emails privés (TF1)... L’Hadopi elle-même, a peine installée dans ses nouveaux bureaux (situés dans une rue portant le nom d’un "corsaire"), n’a pas hésité à "pirater" la police de caractère copyrightée qu’elle comptait pourtant déposer à l’INPI.