Ville de Mantes la Jolie

Pour son projet de vidéosurveillance généralisée

Explications :
Mantes-la-Jolie et son maire, Pierre Bédier, étaient déjà lauréats des BBA en 2002 pour le dispositif de vidéosurveillance du Val-Fourré, financé par des fonds européens destinés la réhabilitation des quartiers d’habitat social. La ville est à nouveau nominée pour son projet d’étendre le dispositif à l’ensemble de son territoire.

Le Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) a planché, début 2003, sur une "cartographie des endroits à risques sur la commune". Selon le maire adjoint Pierre Bédier - ex-ministre depuis sa démission le 21 janvier 2004 -, cité dans "Le Courrier de Mantes" (1) : "Quand nous saurons où les problèmes se passent, nous trouverons des stratégies de couverture adaptées à ces niches, comme la vidéosurveillance couplée avec des radars pour ralentir les automobilistes qui jouent à la roulette mantaise en grillant les feux le long du boulevard Maréchal Juin."

L’une de ces "niches" bientôt vidéosurveillées, le boulevard Maréchal-Juin, est tout simplement l’artère principale de la ville (2).

Phrase choc du futur ex sous-ministre : "Critiquer la vidéo-surveillance, c’est un peu comme contester le vaccin anti-polio" (sic). Pour brouiller les pistes, Pierre Bédier brandit des promesses techniques : les nouvelles caméras seront "munies de filtres interdisant l’accès à l’intérieur des habitations pour garantir le respect de la vie privée". Et enfin : "Cet investissement représente moins d’1,5 euro par habitant : ce serait dommage de s’en priver !" Argument fallacieux : la plus grosse part des 583 300 euros (hors taxes) serait supportée par l’Etat et la région. Et les habitants contribuent également aux budgets de l’Etat et de la région.

Par ailleurs, malgré l’intervention de citoyens, les caméras du Val-Fourré restent en place en toute illégalité : la loi de 1995 prévoit en effet une "information claire" des habitants. Or, aucune signalisation, nul panneau n’indique la mise en place des caméras.

Enfin, Mantes-la-Jolie sert d’exemple aux copains sécuritaires du vice-maire. Le 13 décembre 2003, Jean-François Copé, tête de liste UMP aux régionales en visite à Mantes-la-Jolie, clamait devant 850 convives attablés : "On va mettre le paquet sur la vidéosurveillance dans les halls, les rues commerçantes, autour des gares. Je m’engage à financer ces installations partout où les maires les demanderont." ("Le Courrier de Mantes", 17 décembre 2003).