VILLE DE LEVALLOIS-PERRET / Videosurveillance

84 caméras installées (selon la police) depuis 1991 : Levallois-Perret (92, Hauts-de-Seine) reste en 2000 la ville la plus vidéosurveillée de France (55.000 habitants, 2,5 km2).

Explications LEVALLOIS-PERRET (Hauts-de-Seine) a été pionnière en matière de surveillance vidéo des rues et des espaces publics (84 installées en 2000)

A CHARGE

 Cette utilisation massive des caméras a tout d’abord été décidée autoritairement par le maire RPR de l’époque, Patrick Balkany, puis maintenue par le maire RPR actuel Olivier de Chazeaux après son élection en 95, enfin renouvelée en août dernier par ce dernier pour une période indéterminée... (cf article du "Journal du dimanche" du 10.9.00)

 Pourtant les motifs de revenir à la raison et de les supprimer ne manquent pas.

En effet, le maire actuel n’était lui-même pas convaincu de leur utilité, puisqu’il commandita dès son entré en fonction un audit sur la sécurité (en notre possession). Dans ses conclusions, celui-ci ne put que reconnaître qu’il "apparaît un coût de fonctionnement considérable au regard de la fonctionnalité de l’outil mis en place. Ce coût de 1,2 MF/an ne pourra que s’amplifier par rapport aux exigences d’entretien d’un tel équipement."

 Si on parle du coût, on est effectivement passé de 1 MF/an en 95, à 1,8 MF/an en 99 (cf compte-rendu du conseil municipal du 19.2.99). Soit 80% d’augmentation en seulement 4 ans !

 Tout cet arsenal aurait seulement permis, de l’aveu même du maire (cf communiqué de presse du collectif "Souriez, vous êtes filmés !" du 4.10.99), de déclencher l’intervention de la police sur 2 flagrants délits de vol (d’horodateurs et dans un véhicule). Bilan impressionant.

Toujours selon Mr de Chazeaux, la vidéosurveillance ne peut supprimer la délinquance éventuelle, mais se contente de la déplacer. On s’en doutait un peu, mais si c’est le maire qui l’annonce... (cf article cité du "Journal du dimanche" précédemment cité)

 Mais il n’est pas le seul de son équipe à le penser, puisque son actuel premier adjoint, Philippe Wajnglas, avait lui-même signé la pétition de "Souriez, vous êtes filmés !" pour le retrait des caméras.

 Cette fuite en avant sécuritaire, dont aucun effet bénéfique n’a pu être établi par quiconque au niveau national, continue. Et ce sans aucun débat public, à aucun moment. Débat vivement sollicité notamment par le collectif "Souriez, vous êtes filmés !" qui, avec des associations, syndicats et partis locaux, n’a cessé d’interpeller la mairie à ce sujet, par une occupation du PC de vidéosurveillance de la police municipale (cf article du "Parisien" du 2 et 4.2.00), des interviews dans la presse écrite, radio et TV... Sans obtenir de réponse. Bel exemple de démocratie locale, sur un sujet qui touche pourtant de très près à nos libertés publiques et individuelles.

 Seuls les quelques élus de l’opposition municipale obtiennent parfois quelques retours laconiques du maire, qui compare la vidéosurveillance à Levallois à "de la dissuasion nucléaire". L’objectif affiché est de répondre "au sentiment d’insécurité des Levalloisiens". Question : combien faudra-t-il de caméras au mètre carré pour répondre à cet intangible mais si fabuleux sentiment d’insécurité de la population ?

P.-S.

Références :
 Conseil municipal du 18.9.00
 Article du "Parisien" du 2.2.00.