Sophie Planté et Philippe Melchior, du ministère de l’intérieur

Responsables policiers en charge du déploiement, en France, des papiers d’identité électroniques “sécurisés“, biométriques et dotés de puces RFId, ils avancent que ces derniers ne sont pas un outil de police, mais qu’il s’agit d’abord et avant tout de... faciliter le commerce électronique.

Sophie Planté est “Adjointe au Directeur du programme INES” (pour “Identité Nationale Électronique Sécurisée“), du (pré)nom donné à notre future carte d’identité biométrique. Philippe Melchior est quant à lui “conseiller technique au cabinet du ministre de l’intérieur Nicolas Sarkozy“, et plus précisément “Co-Directeur de la mission interministérielle sur les visas biométriques au Ministère de l’Intérieur“.

A les en croire, ce n’est pas, comme d’aucuns auraient pu le croire, pour lutter contre le terrorisme, les sans-papiers, les mafieux et autres “hors la loi” que nous devrons accepter de voir nos empreintes biométriques fichées par la police, et stockées dans une carte électronique dotée d’une puce RFID (permettant de la lire à distance, sans contact), mais parce que l’Etat a décidé d’aider au développement du commerce et des services électroniques, à commencer par la lutte contre l’attente aux guichets de la Poste, comme Philippe Melchior s’en est expliqué au Sénat :

240 millions de lettres recommandées sont envoyées chaque année en France ; comme vous, j’en reçois mais je travaille la journée. Bien sûr le facteur met un papier dans la boite aux lettres, ma femme est à la maison, mais le facteur ne monte plus. Il faut donc que j’aille à la poste, qui est ouverte quand je travaille. Je serais tellement content s’il y avait un système de certification d’identité qui me permettrait de la recevoir sur mon ordinateur. Cela me ferait gagner de l’argent. Les modes de vie sont différents et cette certification par l’État de l’identité d’une personne, il nous faut la faire autrement. Or, on ne voit pas bien comment on pourra la faire sans recours à une donnée biométrique et à une base de données.

Ce que Sophie Planté résume ainsi :

La carte d’identité, comme le rappelait Monsieur Melchior, n’est pas un outil de police mais un outil de la vie quotidienne des citoyens pour prouver leur identité à leurs concitoyens, aux commerçants, lors de tous les usages qui le nécessitent dans les services publics ou privés, et très rarement face à un policier ou un gendarme.

A ceci près que la vérification de l’identité d’un quidam ne peut être faite que par un officier de police judiciaire… Faudra-t’il dès lors placer un OPJ derrière chaque commerçant, et/ou faire de chacun d’entre-eux un auxiliaire de police ? Ou connecter leurs terminaux de paiement et de signature électroniques aux bases de données biométriques de la police ?