Société B2S-CERITEX

Tentatives de censure de l’expression syndicale en ligne sous couvert de plainte pour "diffamation"

Explications : B2S Ceritex est nominé pour avoir tenté, sous couvert d’accusation de "diffamation et insultes", de censurer l’expression syndicale en ligne et hors ligne du syndicat SUD PTT et SUD-Ceritex, et pour avoir voulu faire condamner illégalement l’hébergeur associatif R@S.

Le juge des référés de Paris, Me Binoche, a estimé que la diffusion des propos reprochés aux syndicats « s’inscrit dans le cadre du droit à l’expression directe et collective des salariés reconnu par le Code du Travail » et que "étant donné l’imprécision des demandes des sociétés commerciales, le juge des référés ne saurait y faire droit au risque de mettre en échec le droit des auteurs des propos à se défendre dans le cadre d’un débat contradictoire, s’agissant « d’abus allégués dans l’exercice de la liberté d’expression, en l’espèce syndicale ». Il a donc débouté B2S Ceritex et l’a condamné aux dépens à rembourser les frais de justice des accusés SUD et R@S.

POINT de DROIT du comité de sélection : - L’article 431-1 du code pénal punit "le fait d’entraver, d’une maniËre concertée et à l’aide de menaces, l’exercice de la liberté

d’expression, du travail, d’association, de réunion ou de manifestation (...) d’un an d’emprisonnement et de 15.000 euros d’amende".

P.-S.

Références : Le dossier complet

http://www.ras.eu.org/ras/actions/ceritex-SudPTT/index.html

Commentaires

http://www.iris.sgdg.org/info-debat/comm-proces-ras1103.html

http://www.juriscom.net/actu/visu.php?ID=395

Articles de presse

http://www.legalis.net/jnet/

http://www.transfert.net/a9520

http://www.transfert.net/a9614

POLITIS N° 775 et 779 - Babil Web

Deux poids, deux jugements

Plaintes en référé contre deux hébergeurs alternatifs le R@S et Ouvaton, suite. C’est le même juge Me Binoche qui a statué sur les deux affaires, avec des conclusions diversement appréciées. Dans l’affaire R@S (voir Babil Web N° 775 ), il s’est appuyé sur la loi de 1881 sur la presse pour débouter le plaignant B2S Ceritex de sa demande, considérant que les propos incriminés, publiés sur les sites de SUD Ceritex et Sud PTT ne causaient aucun « trouble manifestement illicite ou dommage imminent » à l’entreprise. Et de demander la remise en ligne immédiate de contenus, considérés selon la loi en vigueur d’aout 2000 comme « licites » tant qu’un juge n’a pas décidé du contraire. Une façon de dire au plaignant faites un vrai procès si vous voulez censurer, surtout de l’expression syndicale. Mieux, il a condamné le plaignant aux dépens et à verser 3000 et 2000 euros de dommages aux deux parties attaquées. Inutile de dire que l’hébergeur se frotte les mains et en profite pour faire remarquer « l’ordonnance montre, s’il en était besoin, que le projet de loi sur l’économie numérique (LEN) est bien liberticide : en effet, si même un juge de référé ne peut constater l’évidence d’un trouble [...] comment un hébergeur privé, commercial ou non, pourrait-il le faire...? »