Principal du lycée de la Vallée de Chevreuse (Essonne) - biométrie

Pour avoir installé illégalement un système d’identification biométrique

Comme de nombreux établissements scolaires, le lycée de la Vallée de Chevreuse (Saclay) donne dans la surenchère technologique en installant un système de contrôle biométrique pour l’accès des élèves à la cantine.
La direction du lycée n’a pas jugé utile d’attendre l’autorisation de la CNIL pour installer cet équipement couteux dont l’utilité n’est toujours pas prouvée.
La plupart de ces équipements, censés remplacer les anciennes cartes ou codes, se doublent en effet souvent de l’usage d’un code en plus de la vérification du contour de la main de chaque élève.

Au prix où ils sont commercialisés et vu le manque de moyens des établissements scolaires, on voit mal ce qui justifie la dépense, si ce n’est la quête d’une image high-tech et sécuritaire.

C’est dans ce lycée que des étudiants souhaitant attirer l’attention sur le déploiement de ce type de systèmes de contrôle sans aucune consultation des intéressés (les élèves, les parents, les professeurs)sont intervenus début décembre. Leur prestation s’est achevée par la mise hors d’usage du matériel. Molestés et interpellés par les surveillants et certains élèves, trois de ces étudiants ont été inculpés pour dégradation de matériel suite à la plainte du proviseur.

Ce même proviseur ne s’est d’ailleurs pas présenté à l’audience. Selon un compte-rendu, "il avait insisté le 18 novembre en comparution immédiate en tonnant haut et fort : “Je serai là !” Désavoué par le rectorat qui n’a pas souhaité le soutenir et lui payer un avocat, il ne s’est même pas fait représenter par un conseil. L’accusation, dans ce contexte était seulement représentée par le procureur de la République. Ainsi, la demande d’indemnités de 20.000 euros du proviseur est rendue nulle et non avenante, car selon la loi, pour demander des dommages et intérêts ou réparations, il faut au moins se déplacer au tribunal. Sans oublier que la preuve d’achat donné par le proviseur consistait seulement en un devis avec la mention “bon pour essai” et non une facture, ce qui ne permettait pas de justifier de l’achat réel de la machine par le lycée."