M. Armand DEPREZ peut être fier d’avoir été le premier proviseur de collège à détourner l’interdiction formelle formulée par la CNIL, en 2000, d’utiliser un système biométrique pour contrôler l’accès à sa cantine scolaire.
Un collège de Nice avait vu sa demande d’utiliser les empreintes digitales rejetée pour accéder à la cantine. [1] Qu’à cela ne tienne, M. le principal a fait une demande sur un système soi-disant moins intrusif : l’analyse du contour de la main (ou empreinte palmaire). Autorisation délivrée par la CNIL le 15 octobre 2002.
Lors d’un entretien avec un chercheur français de Paris-I, M. Deprez a déclaré chercher à obtenir une « transparence absolue » dans son établissement. Il s’agit, résume le chercheur, "de savoir en permanence, et en temps réel, où sont et ce que font les élèves, notamment s’ils mangent ou s’ils ne mangent pas". "Dès lors, on ne peut pas s’empêcher de penser au panopticon de Bentham. Notons que le panopticon n’est nullement limité à la prison, il s’agit d’une sorte de modèle architectural utopique censé s’adapter à tous les espaces dans lesquels la surveillance est un problème à résoudre (prisons, mais aussi écoles, casernes, asiles etc.)." [2]
Ce système se couple à deux autres outils "modernes" de suivi des élèves : premièrement, un logiciel permettant de mettre en ligne, et en temps réel, les notes de chaque élève sur le site de l’établissement ; site est consultable par les parents, qui accèdent aux résultats de leurs enfants grâce à un code confidentiel. Deuxièmement, un logiciel permettant au chef d’établissement d’envoyer un SMS sur le téléphone mobile des parents (principalement utilisé pour avertir les parents des retards de leurs enfants, et ceci en temps réel). "La biométrie s’insère donc dans un dispositif plus général d’informatisation de la gestion des élèves dont l’apport essentiel, en terme de surveillance, semble être de rendre possible un suivi des élèves en temps réel." (op. cit. 2)
Cet exemple a immédiatement été suivi, en 2002/2003, par deux autres proviseurs de la région qui ont eux aussi trouvé dans l’analyse biométrique du contour de la main un sésame rêvé pour gérer les accès à la cantine : à Sainte-Maxime et à Marseille.