Diplômé de l’École Nationale Supérieure d’Architecture en 1990, Paul Landauer publie un rapport de recherche intitulé "Paysages sous surveillance. Les contraintes de sécurité dans les grands ensembles" alors qu’il boucle un DEA d’Histoire de l’Architecture. On voit que cette thématique d’un aménagement sécuritaire du paysage a été très tôt dans ses préoccupations et qu’il a depuis participé et produit de nombreux ouvrages traitant de la prévention situationnelle de l’insécurité dans les espaces urbains. Marginales en France jusqu’au début des années 2000, les théories de sécurité urbaine ont depuis intégré chaque aspect de la construction, de "l’aménagement et la rénovation" urbaine, devenant même un objectif en soit de remodélisation des villes. Chaque ville dispose maintenant de son bureau de prévention situationnelle en charge de "sécuriser" les espaces publics et privatifs.
Cette évolution a eu lieu sous l’impulsion de quelques lobbyistes forcenés qui, particulièrement au cours de l’ère Sarkozy, n’ont raté aucune occasion de promouvoir l’idéologie sécuritaire, que ce soit à partir de Think Tank ou lors de rencontres professionnelles (architectes et urbanistes), auprès des institutions en charge de la ville (Mairies, IAU, PUCA) ou même dans les instituts de formation et de recherche (CNRS, Universités, Écoles d’architecture). Paul Landauer a ainsi collaboré à plusieurs reprises avec le Forum Français de la Sécurité Urbaine (FFSU), avec l’Institut National des Hautes Études de Sécurité et de Justice (INHESJ), à des projets expérimentaux de sécurisation d’espaces urbains, sous couvert de "rénovation". Également répertorié parmi les chercheurs du CNRS, il est à la tête d’une agence d’architecture et d’urbanisme qui "s’intéresse en particulier à la question du logement, au devenir des grands ensembles et à l’impact des questions de sécurité sur les espaces du quotidien". Son agence a ainsi produit plus d’une trentaine de projets d’urbanisme et Paul Landauer a lui-même publié de nombreux articles et écrits sur la thématique de la sécurité urbaine et animé des ateliers de prévention situationnelle en direction des "citoyens".
Pour se donner bonne figure, il se pose en penseur dans des ouvrages soi-disant sociologiques (L’architecte, la ville et la sécurité, PUF, 2010), tout en prenant soin de faire la promotion de son cabinet privé, en pointe sur ce qu’il appelle la "prévention situationnelle intelligente" (sic). Il est aussi co-auteur, avec un ex-commissaire devenu consultant prisé (Eric Chalumeau) d’un petit "guide" sur la question, édité avec le soutien du gouvernement et des plus gros lobbies de la discipline. Et, last but not least, une de ses réalisations de "rénovation", dans une cité de Brest, a obtenu en 2008, des mains du FFSU, le "Prix Prévention de la délinquance".
Bien moins connu et cité que Jean Nouvel il n’est certes pas le seul dans le domaine de la sécurité urbaine, il n’en demeure pas moins un de ses plus actifs promoteurs au sein de sa profession.
Son blog en 2008
Son site professionnel
Son profil de chercheur au CNRS
Prix FFSU 2008
"Guide des études de sûreté et de sécurité publique pour les opérations d’urbanisme, d’aménagement et de construction", Documentation française, 2007.
Article du sociologue JP Garnier sur le cas Landauer (CQFD, fev. 2012)
Un de ses textes publié en 1996 sur la sécurité des grands ensembles