En 1994 l’Office HLM et la société de gestion de logements sociaux LOGIREP ont été à Saint-Pierre-du-Perray (91) les pionniers d’une nouvelle forme de contrôle social : la "co-veillance" des habitations. Dans les plans d’une résidence de 133 logements un système de vidéo-surveillance a été mis en place (hall d’entrée et parking). Particularité : les images des caméras communes sont diffusées en circuit fermé sur les postes de télévision de chaque habitant. Les images peuvent en outre être enregistrées par chaque habitant sans aucune limitation ; la CNIL se déclare compétente à surveiller ces installations aussitôt qu’un enregistrement est possible, mais ne s’y est pas opposé jusqu’ici. Les habitants ou associations n’ont pas été consultés au préalable. Les habitants ne sont pas convaincus, en 7 ans, de son utilité ; mais ce faisant, ce système a encouragé la suspicion et la délation entre voisins en avançant une pseudo-solution aux problèmes s’insécurité, inexistante dans ce quartier tranquille de l’Essonne.
A CHARGE
- La loi de 1995 sur la vidéosurveillance interdit aux caméras de filmer les entrées d’immeuble. En plus la CNIL, depuis cette loi plus compétente par défaut en la matière, le devien aussitôt que l’enregistrement des images est possible par quelque mopyens ; c’est le cas à Saint-Pierre via les magnétoscopes privés de chaque locataire.
– Le mensuel Transfert est parti en reportage dans la cité de Saint-Pierre (publication juin 2001).
Le gardien de l’immeuble se souvient que "Le système a été installé à la construction (...). La résidence est calme mais les cités d’Evry ne sont pas trés loin. De temps en temps, quelques jeunes descendent ici et font du raffut, les camèras ça dissuade...."
Une habitante, locataire de la première heure en 1994 : "Au début je zappais souvent. C’était nouveau ça me sécurisait. Mais à la longue je m’aperçois que ce n’est pas indispendable..."
Un autre : "Un jour je tentais de sortir un colis coincé dans ma boite aux lettres, comme je n’ay arrivais pas j’ai appelé un copain. toput à coup, le gardien, alerté par un voisin, a surgit dans le hall. Ils croyaient que des jeunes étaient en train de trafiquer la boite aux lettres. Une autre fois un résident a appelé la police, "un type dans l’entrée s’acharnait sur l’interphone d’une locataire. La ; police est arrivée, a contrôlé ses papiers, c’était aussi un flic". (...)
La force de l’habitude aurait donc gagné. Entre et sortir de chez soi, aller relever son courier, garer sa voiture, tailelr une bavette avec ses voisins sous l’oeil insidieux des caméras, serait devenu normal à Saint-Pierre-du-Perray, petite commune sans histoire de la banlieue parisienne. Les locataires pourraient-ils aujourd’hui se passer de cette expérience, imposée par les offices HLM ? "Le système existait déjà quand les gens sont arrivé, ils font avec" répond Serge, le gardien. Philosophe.
Ref. www.transfert.net (juin 2001)