Monique Lesko, inspectrice d’académie de l’Isère

Pour s’être fait remarquée en 2008 dans sa croisade pour étouffer toute contestation au sein des directeurs et professeurs des écoles, notamment pour ceux opposés au fichier Base élèves, et pour sa propension à rechercher des personnels dociles pour appliquer les réformes sans sourciller

Monique Lesko a été placée à la tête de l’Inspection d’Académie de l’Isère dans le courant de l’année 2008 — à ce titre, elle dirige les services de l’Éducation nationale dans ce département. Son prédecesseur, M. Aubry, avait bien préparé le terrain — qu’il en soit ici remercié en tant que "complice" dans ce dossier [1].

Il y a environ une centaine de fonctionnaires équivalents dans toute la France, tous autant pressés par la hiérarchie d’obtenir des résultats. Mais dans l’Isère, certains faits d’arme ont retenu un peu plus l’attention.

La pression de l’IA sur les directeurs d’écoles réfractaires au fichier base élèves (BE1D) s’est plus qu’intensifiée. Sur ceux refusant des formations, séances obligatoires pour bien connaitre le fichier, sur ceux qui refusent aussi leur "clé OTP", la clé d’accès personnelle que le directeur se doit de garder sur lui en permanence...

En janvier elle envoyait une convocation à l’un d’entre-eux, Jean-Yves Le Gall, en vue de lui retirer son titre de directeur (première du genre en France) ; le 29 janvier 2009, un millier de personnes sont venues soutenir Jean-Yves Le Gall devant les bureaux de l’inspection. Il est passé en "commission administrative paritaire" le 3 février, et l’inspectrice n’a rien cédé, déclarant que le retrait d’emploi de directeur n’était “pas une sanction”. A noter que cet enseignant a été un des pionniers et un militant de la correspondance télématique entre classes, à l’époque où celle-ci transitait par le minitel. Il utilise l’informatique dans son enseignement comme dans la direction d’école. [2]

Dans les courriers qu’elle adresse à ceux qui s’opposent au diktat du fichier BE1D, l’Inspectrice parvient toujours à noyer le poisson, comme en donnant une couleur réglementaire à un processus qui n’a été officialisé que par un simple arrêté d’octobre 2008. Elle déguise la décision du Conseil d’Etat de rejeter un référé-suspension (procédure de forme), comme preuve de la légalité du fichier. Et la LDH Toulon observe que dans la liste des mentions figurant dans Base élèves qu’elle met en annexe de ses lettres fort bien documentées, l’Inspectrice d’académie oublie de mentionner le numéro d’identification national des élèves (INE) qui rendra possible les croisements de fichiers [3]

Ensuite, les services de l’académie ont passé une annonce bien sournoise sur leur site internet. Il s’agissait de dénicher, pour une école du nord du département, un nouveau directeur plus docile que les précédents. Sur BE1D, mais aussi sur les évaluations de CM2, fort contestées, tout comme la suppression des RASED, qui prive des élèves en difficulté de cours adaptés. Voilà la description de l’école "à problèmes" :

« (…) école primaire de 6 classes, implantée dans un quartier populaire. L’école est classée en REP. La collaboration avec la commune est de bonne qualité. La moitié de l’équipe est installée depuis longtemps. Ces personnes ont une approche militante de l’école qui les conduit à prendre des positions de refus par rapport à certaines demandes institutionnelles (Base-élèves, évaluations nationales) ».

Parmi les « missions » du futur directeur, figurent :

« Rétablir une loyauté institutionnelle dans cette école, tant dans les rapports avec l’administration qu’avec l’équipe pédagogique. Centrer l’action de l’école sur les priorités nationales. »

Quelques jours après, le document était supprimé, puis modifié et remis en ligne avec les extraits les plus explicites qui ont été tout simplement effacés [4].