Un article du Canard Enchaîné a révélé l’existence d’un document municipal qui répertorie les jeunes qui “squattent” dans la rue de la ville de St Fons, dans le Rhône.
Un document sur les “squatts et regroupements” des jeunes de Saint-Fons montre qu’ils étaient suivis à la trace, jusque dans les lieux où ils se retrouvent, square ou boulodrome. A chaque fois, on peut lire en face de la localisation, les informations biographiques correspondant aux jeunes Youssef, Sohaib, Romain, Moussa et consorts. Premier problème : la mairie n’a pas saisi la CNIL, pour demander son autorisation de constituer ce qui ressemble à un fichier de 80 noms.
Interrogé par Lyon Capitale [1], le maire (divers droite), Michel Denis, refuse de reconnaître l’existence d’un “fichier”. Il parle “d’une synthèse des mains courantes liées aux infractions”. “L’objectif d’un tel document était de repérer les jeunes en difficulté pour mettre en place des actions de prévention afin d’éviter leur présence dans la rue à 3 heures du matin” (sic). “Ce genre d’article de presse risque de foutre le feu à notre commune alors qu’on a accompli un travail énorme pour faire baisser de 32% la délinquance”. Second problème : la tenue d’un tel document nécessite de connaître l’identité des jeunes et donc, pour se faire, de les contrôler. Or les policiers municipaux ne sont pas habilités à procéder à ce genre de contrôles. “On procède à des vérifications”. Pour faire taire ces accusations, le maire dit ne plus se servir du document et s’être séparé de certains mauvais éléments de sa police.
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