Lancé en 2000, le programme "Réduction sociale téléphonique" laisse pantois quand à ses buts réels.
Ce programme, qui donne aux RMIstes une réduction d’environ 5 euros par mois sur leur facture, est géré par les Caisses d’allocations familiales (CAF) et sous-traité à deux sociétés privées. Il concerne environ 2,5 millions de personnes en France.
Les deux sociétés privées, dont les contacts sont soigneusement tenus secrets, sont chargées de répondre aux appels teléphoniques des demandeurs et gèrent les attestations envoyées par les organismes sociaux aux miséreux (lire RMIséreux) et handicapés.
Les CAF font parvenir aux personnes concernées une attestation de situation, qu’ils doivent renvoyer à la société Sepsi-EGRT (91984 Evry, cedex 9) afin d’obtenir une réduction de 5,04 euros par mois sur leur facture téléphonique. L’attestation stipule que la demande sera traitée par la société qui la reçoit et non par les CAF. La lettre à renvoyer à Sepsi-EGRT comporte des informations identitaires (nom, adresse, téléphone, situation de précarité...) ainsi qu’un très long code barre.
Un agent des CAF, contacté au numéro vert 0800 892 395, a refusé de donner à un allocataire les moyens d’accéder à son dossier. Il a également refusé de lui communiquer l’adresse, le nom ou la raison sociale des deux sociétés sous-traitantes, tout en précisant que ces entreprises gèrent les données de façon informatique et échangent les dossiers via Internet.