Le STIF (Syndicat des transports publics d’Ile de France)

Contrairement à ce que l’on a pu entendre, ce n’est pas la RATP, mais bien le STIF, qui a décidé d’équiper tous les usagers des transports en commun franciliens d’une puce RFiD via le pass Navigo

Début 1996, le Syndicat des Transports Parisiens (STP), décide de lancer Francile, un "projet télébillettique", présenté comme le "mariage de deux technologies : la carte à puce (pour la sécurité des transactions) et la transmission par induction (pour la rapidité de validation)".

Le projet vise à dépasser les limites du système magnétique : "contrefaçon et démagnétisation des titres, et couts de maintenance élevés :

 en permettant une relation individualisée avec le client,
 en mettant en place un dispositif de vente plus fluide,
 en améliorant la connaissance des déplacements et des clients, puis en l’appliquant à l’offre de transport,
 en permettant un marketing mieux ciblé et personnalisé,
 en rendant plus difficile la contrefaçon des titres de transport,
 en personnalisant les cartes en fonction des droits à réduction de chacun de façon graphique (nom et photo) et électrique (données inscrites sur la puce)"

A partir de mars 1997, le projet est expérimenté dans les transports publics franciliens afin, notamment, "d’évaluer l’acceptabilité par les utilisateurs et son appropriation par le personnel des entreprises", mais aussi d’évaluer le renouvellement des équipements, l’évolution tarifaire et la faisabilité d’une telle "vitrine de démonstration pour un péagiste". Cette expérimentation est rendue possible grâce aux financements apportés par le Conseil Régional d’Ile de France, le PREDIT (Programme de Recherche Et D’Innovation dans les Transports terrestres) et le STP.

Les cobayes vantent la simplicité d’utilisation et l’image moderne des transports publics, mais craignent une augmentation des tarifs, la généralisation des gares sans personnel et la traçabilité de leurs déplacements.

Décidée en 1999 par le STP, la généralisation au "tout télébillettique" est fixée à l’horizon 2005-2010.

Il était pourtant envisagé de garder une petite proportion de coupons magnétiques :

"Etant donnée la structure tarifaire en Ile-de-France, la mise en oeuvre de ce scénario permet de soulager les actuels valideurs magnétiques de 80 % du trafic, donc à la fois d’alléger les coûts de maintenance et de prolonger leur durée de vie. Si toutefois la seconde étape était mise en oeuvre tardivement, il n’y aurait plus que 20 % du trafic sur les valideurs magnétiques qui n’auraient plus de raisons d’être aussi sophistiqués que les valideurs actuels ; il serait alors possible d’effectuer un renouvellement partiel par des valideurs magnétiques nettement moins chers (ce dernier point n’est vrai que s’il y a une forte diminution du trafic magnétique)".

En décembre 2000, le STP, présidé par le préfet de région, et donc par l’Etat, devient le Syndicat des Transports d’Ile-de-France (STIF). En juillet 2005, l’Etat se retire du conseil d’administration, qui est depuis présidé par le président de la Région Île-de-France.

En 2004, la CNIL estime que le passe Navigo prive les usagers de "la possibilité d’utiliser un service de transport public de manière anonyme". En réponse, le STIF publie un communiqué intitulé "Les utilisateurs franciliens du passe Navigo voyageront tous anonymement" dans la mesure où leurs trajets sont anonymisées, et effacés au bout de 24h. Le STIF annonce également le lancement d’un Navigo non nominatif gratuit pour les Franciliens dans la mesure où ils "participent par leurs impôts locaux aux financements des transports en Ile-de-France".

En août 2007, la CNIL annonce fièrement, mais à tort, le lancement d’une version "anonyme" du Navigon, ce qui a le don d’agacer le STIF : "On est très embêtés que la Cnil ait communiqué avant nous. Leur communiqué n’est pas clair et ils l’ont fait sans connaître le nouveau passe’

De fait fait, ce "passe découverte" coûtera finalement 5 euros, pour tous, et l’on devra, pour pouvoir bénéficier de ce pass "non nominatif", y apposer ses noms, prénoms et une photo d’identité...