La direction de la gendarmerie nationale a déployé, lors du sommet du G8 qui s’est tenu à Évian, du 1er au 3 juin 2003, les grands moyens pour surveiller des populations civiles contestataires.
Parmi les moyens déployés, citons notamment ceux de l’armée de l’air qui a testé des drônes en Haute-Savoie fin mai (équipés de capteurs électroniques et de caméras) ; il y a aussi l’infiltration, dans les manifestations, de gendarmes en civils (équipés de lunettes dotées de mini-caméras) ; le déploiement généralisé de caméras de vidéosurveillance ; l’accès à toutes les banques de données judiciaires et d’identification de l’espace Schengen (fichiers des cartes grises, des personnes recherchées, casiers judiciaires, « et même le fichier des impayés, pour les impôts ou les PV » selon un gendarme) ; ou encore le recours à des « moyens de guerre électronique en vue de perturber les modes de communication des manifestants et de localiser les sources visant à brouiller les réseaux des forces de l’ordre » [1].