Jean Marc Ayrault, Maire de la ville de Nantes de 1989 à 2012

Pour le fichage des SDF de Nantes.

L’affaire de fichage
Selon un article du journal Le Point [1] en 2006, 129 des SDF se trouvant dans la ville de Nantes sont fichés dans un listing comprenant l’âge de la personne, sa situation familiale, ses relations intimes hétérosexuelles ou homosexuelles, sa consommation d’alcool, de drogues dures ou douces, si elle voit un psy, si elle bénéficie de l’aide alimentaire des Restos du Cœur. Le site Internet du journal publie le 18 décembre un listing [2] en prenant soin d’en effacer les noms. Le site publie aussi deux fiches [3], en les anonymisant, où on y lit la description de la vie quotidienne, au jour le jour, de ces SDF. Les deux journalistes du Point s’interrogent aussi sur la présence de la mention « CCAS » et sur l’implication que pourraient avoir les agents travaillant dans cette structure dans la récupération et la transmission des informations concernant ces SDF. « La rubrique "CCAS", pour centre communal d’action sociale, laisse supposer que des agents de cette structure ont enfreint le secret professionnel pour nourrir les fiches. »

La réaction de la mairie
Interrogé sur le sujet, Jean-Marc Ayrault a déclaré qu’il s’agissait d’initiatives personnelles auxquelles il aurait été mis un terme : « Il y avait eu il y a quelques années des initiatives prises par quelques agents mais, (sans) aucune instruction", a répliqué M. Ayrault en marge d’un déplacement à Lille. "Il y a été mis fin et la Cnil a pris acte de tout ça", a-t-il ajouté. » [4]Le journal rapporte aussi la position officielle de la mairie : « Dans un communiqué, la mairie de Nantes a elle aussi souligné que "le fichier publié par Le Point relevait de pratiques professionnelles mal contrôlées par la ville auxquelles il a été mis fin. Ce fichier non conforme a été détruit dès que la ville en a eu connaissance. »

Nantes, nid d’espions ?
Le Point revient aussi sur le penchant de la ville de Nantes pour les ex du renseignement et pointe du doigt différents protagonistes qui pourraient être liés à l’affaire : « Ce fichage méthodique aurait été mis en place après l’arrivée à Nantes de Gilles Nicolas comme directeur de la réglementation et de la tranquillité publique. Lorsqu’il prend ses fonctions, en 2004, ce commissaire divisionnaire des RG est mis à disposition par le ministère de l’Intérieur. Proche de Jean-Marc Ayrault, le policier est repêché en 2008, à l’âge de la retraite, comme adjoint au maire chargé de la sécurité. Cette même année, il est remplacé à son poste par un autre commissaire lui aussi "prêté" par la Place Beauvau, Didier Fillion-Nicolet, alors directeur du renseignement intérieur dans le département. »

[1]Exclusif les droles de fiches de la mairie de Nantes
[2]http://www.lepoint2.com/pdf/sdf-nantes2.pdf
[3]http://www.lepoint2.com/pdf/fiche-sdf1.pdf http://www.lepoint2.com/pdf/fiche-sdf2.pdf
[4]Les sdf fichés à Nantes la mairie parle d’initiative individuelle