Jacky Marechal, commissaire, Douai : delation

Pour promouvoir la délation et la dénonciation comme solution à l’insécurité.

Jacky Maréchal, commissaire divisionnaire de Douai (Nord), a mis en place, le 14 novembre 2003, un réseau d’informateurs, baptisés "citoyens-relais".

"La Voix du Nord" livrait, le 14 novembre 2003, des morceaux choisis de la pensée du commissaire (1) :

"« La société est protégée par des règles, des textes, elle se trouve anesthésiée, aseptisée, avec des habitants qui s’en remettent à l’Etat, aux collectivités, aux autres et qu’il faut ensuite surprotéger avec le fameux principe de précaution... » Première conséquence, paradoxale, pour les forces de l’ordre : « La confiscation de la sécurité par des professionnels et quelques experts » [dixit Maréchal]. Second effet : « La montée d’un individualisme dangereux car alimentant l’intolérance et réduisant la citoyenneté. »

"A Douai, l’équation se veut limpide : « Moins de citoyenneté équivaut à plus d’incivilités. » Pour rompre ce cercle vicieux, Jacky Maréchal a décidé de se transformer en alchimiste et de faire du citoyen passif (consommateur de sécurité) un citoyen très actif : le citoyen-relais. « Le citoyen-relais, c’est celui qui cesse de considérer qu’aider la police, la renseigner, lui permettre de faire des recoupements dans ses enquêtes serait une mauvaise action. » (...)

"Il est déjà envisagé d’accompagner cette première par la création de groupes de réflexion et de propositions des citoyens-relais (GRPCR) au niveau des petites communes ou de grands quartiers. Quant aux risques de dérive, ils sont balayés d’un revers de la main devant les avantages présupposés. « C’est un devoir civique que de mettre un terme à la souffrance de quelqu’un. C’est se taire qui pose problème... » Et sans doute, une excellente opportunité pour la police de se doter d’un réseau d’informateurs à moindre coût."

Cette incitation à la délation est très critiquée par les défenseurs des libertés, inquiets de ces dérives vichistes, et dénoncée par le conseil municipal de la ville, qui a rejetté l’initiative début janvier.

Précisons que la commune de Douai enregistre l’un des taux de criminalité le plus bas de France.

POINT DE DROIT du comité de sélection

Les lois et le code pénal imposent de transmettre à la police, en cas d’enquête, toute information concernant un suspect, mais n’obligent en aucun cas à une transmission anticipative d’information ou de suspicion - sauf en cas de crime.