Données personnelles et refus d’appliquer les lois européennes. Le 9 juin 2007, Privacy International plaçait Google à la dernière place du classement sur « la confidentialité et les services Internet » dans son rapport
A race to the bottom . Google est la seule entreprise à avoir obtenue la pire appréciation – « Hostile to privacy » - dans cette étude comparative des 23 plus grands sites internet.
Le président de Google Inc, Eric Schmidt, dans ses prises de position publiques, dévalorise le cadre réglementaire européen et plaide pour l’« autorégulation » au détriment de la législation. Pour se justifier, il affirme qu’il vient juste de commencer à accumuler les données personnelles de ses utilisateurs. « Nous ne pouvons même pas répondre aux questions les plus simples car nous n’en savons pas assez sur vous. L’objectif est de permettre aux utilisateurs de Google de pouvoir poser des questions telles que ’que dois-je faire demain ?’ et ’Quel travail vais-je prendre ?’ » [1]
Rappelons qu’il est quasiment impossible pour un particulier de faire effacer les "traces" récoltées par le moteur de recherche. Contrairement aux règles édictées dans l’UE. Le responsable de la protection de la vie privée (Global Privacy Counsel) du groupe, Peter Fleischer, considère que les organismes européens de protection des données (Groupe article 29) ne sont pas compétents en matière de « data retention » ; c’est une négation du principe du droit à l’oubli qui repose sur une limitation de la durée de conservation des données à caractère personnel [2].
Filtrage sélectif et censure politique. On sait aussi que Google a lancé une version censurée de son moteur en Chine début 2006. Ce que l’on sait moins c’est que Google avait déjà commencé à censurer ses résultats en France et en Allemagne dès 2002 : c’est ce qui a été démontré par une étude de l’université de Harvard.
Les pratique de Google ne se sont pas améliorées depuis :
– Google opère en particulier en France depuis début 2007 un filtrage politique de ses résultats, en particuliers des Google bombings utilisés par les internautes français, par exemple durant l’examen du projet de loi DADVSI. La recherche sur l’expression "ministre blanchisseur" ne renvoie désormais plus en premier résultat sur un article relatant la condamnation pour blanchiment de l’ex-ministre de la Culture. Google prétend que ce filtrage est automatique, ce dont on peut douter : Google reconnait qu’il n’y a pas plus d’une centaine de bombings connus (dans le monde). L’argument avancé consiste à dire que ces commandes perturbent les résultats...
– Les choix des sites référencés dans les Actualités : là encore il est affirmé qu’il s’agit de choix algorithmiques... Google France pourra certainement expliquer comment son algorithme référence systématiquement les sites de l’Opus Dei (et pas d’autres sites d’opinion ou d’associations...) A l’heure où le gouvernement s’apprête à instaurer une commission de déontologie du net chargée de faire régner l’ordre moral sur le net français (ou de confier ce type de mission au CSA...) cela intéressera certainement les internautes.
Google needs your DNA ! Dernière "innovation" de Google : la collecte de l’ADN des internautes. Google a investi près de 4 millions de $ en mai 2007 dans la société de l’épouse d’un de ses deux fondateurs, 23andme. Les français peuvent désormais, moyennant 999$ (plus 45$ de frais de port) envoyer leur ADN et obtenir les informations diverses qui y résideraient telles que les risques de maladie [3].
Une initiative loin d’être « altruiste », reconnait une directrice [4].