Collectif Non à l’éducation biométrique de l’Hérault

Pour s’opposer, avec un certain succès, à la prolifération des systèmes biométriques à l’école et avoir dénoncé les arguments déployés par les industriels pour conditionner les jeunes générations

Un Collectif de citoyens, parents d’élèves syndicats et association de défense des libertés s’est formé dans l’Hérault pour dénoncer et combattre l’installation de bornes biométriques dans les communautés éducatives.

Les premières actions de parents d’élèves s’opposant à la captation des données de leurs enfants date du mois de juin (à Poussan, par exemple, cf l’article du Post.fr), à la suite de quoi, en septembre, le Conseil général, compétent pour les collèges, a décidé de suspendre tout financement sur ce type de dispositifs. Le Collectif est né début octobre.

"Nous nous interrogeons sur l’utilité de ces bornes pour le bien-être des élèves et sur leur place dans le projet pédagogique. L’argument de la sécurité, de l’efficacité, mis en avant par les établissements, ne nous semble pas évident, bien au contraire."

Le Collectif s’inquiète également des liens éventuels de ces fichiers biométriques avec les autres fichiers de l’Éducation nationale (Base-élèves pour le primaire, Sconet pour le secondaire). " Les entreprises commercialisant les logiciels biométriques argumentent d’ailleurs sur la possibilité de croiser les fichiers de présence, de notes et de comportement avec celui de la cantine".

Une inquiétude reprise par le magistrat Gilles Sainati, parent d’élèves dans l’Herault. "Alors quoi, ce ne serait qu’un simple gadget dans la perspective de l’extension d’un marché de la surveillance que les professionnels espèrent juteux ? Pas seulement car lorsque l’on observe la mise en place graduelle de la loi sur la prévention de la délinquance qui fait de l’absentéisme scolaire l’un des critères de saisine du Maire et du Conseil Général puis de la suspension des allocations familiales. L’on voit que la biométrie sera un vecteur puissant d’information en temps réel de ces autorités pour la mise en place de contrats parentaux d’éducation... Que restera t-il à l’éducatif, à l’intervention sociale dans les cas de crise adolescente ou simplement de précarité des parents... ?"

"L’école, dit-il, a pour mission d’éduquer à l’exercice de la liberté et non pas d’habituer les enfants à un contrôle social permanent. Les rapports humains, qui sont le propre d’une vie en société n’ont pas à être subordonnés au rapport à la machine."