Christian Estrosi, maire de Nice (et accessoirement ministre de l’industrie), a inauguré le 8 mars 2010 le "centre de supervision urbain" (rien que le nom fait froid dans le dos, je ne veux pas être "supervisé" !) de la ville de Nice.
Directement issu des technologies militaires, ce Big Brother de la voie publique centralise les images de 600 cameras (d’ici la fin de l’année), soit une pour 600 habitants (contre une pour 2000 à Paris). Non seulement ce dispositif est le plus dense de France, mais également le plus automatisé : utilisation de logiciels capables d’identifier en temps réel les plaques minéralogiques de TOUS les véhicules entrant, sortant, et circulant dans Nice ; émission de PV pour stationnement gênant (la double file est un sport local) et croisement avec le fichier des véhicules volés. Également au programme, l’identification automatique des "situations anormales" : rixes, accidents, attroupements ... le tout agrémenté de géolocalisation des véhicules de police.
Coût de ce PC de luxe : 7,6 millions d’euros.
Voilà pour les faits. Venons en aux intentions :
" Je garantis la liberté des honnêtes gens et je menace celle des voyous. " (Ch. Estrosi)
Maintes fois entendu, ce slogan est du même tonneau que le " Si vous n’avez rien à vous reprocher, vous n’avez rien à craindre ? " entendu au bistrot ou à la radio du coin. Et c’est bien là le pire : les niçois sont d’accord pour être fliqués ! (selon un sondage de décembre 2009 ).
Lors de la dernière émission C Politique, Estrosi s’est vanté d’être la tête de pont de cette pratique de vidéo-surveillance, imité par le maire UMP de Cagnes Sur Mer par exemple. Selon lui la vidéo-surveillance permettrait de réduire de 25% les émanations de CO2 en évitant les voitures garées en double-file. Ils sont verts ces niçois !
Mise à jour.
– M. Estrosi fait aussi partie des élus à avoir succomber aux mesures de couvre-feu pour jeunes de moins de 13 ans [1], pour encore mieux instrumentaliser la délinquance des mineurs auprès de son électorat.
– Il est aussi prêt à tester les portiques de sécurité à l’entrée des écoles. « En tout état de cause, ce ne sera pas au personnel enseignant de jouer ce rôle mais aux forces de l’ordre. Pourquoi pas à la police municipale qui bénéficie déjà d’une prérogative de ce genre dans les écoles ? » [2].
– La police municipale a été une des premières à être équipé de Taser, 20 ont été livrés en juillet 2009. En septembre, ils ont du les mettre sous clés. Une conséquence directe de la décision rendue par le Conseil d’État qui a annulé le décret de septembre 2008 qui autorisait l’équipement des policiers municipaux [3].