Fin 2005, la principale de ce collège-lycée du 20e arrondissement de Paris a tenté d’imposer en force l’installation d’un système d’accès biométrique à la cantine (contours de la main). C’est notamment grâce à l’action des élèves membres du comité d’action lycéen (CAL) que ce projet a été retardé dans un premier temps, et définitivement annulé au mois de mai dernier. Une affaire qui a suscité de fortes réactions au sein de syndicats nationaux de parents d’élèves.
Comme nous l’avons décrit l’an dernier [1], les parents ont été mis devant le fait accompli, puisqu’après un vote en Conseil d’administration, sans information préalable et sans organiser le moindre débat avec le corps enseignant, les élèves ont appris le lundi l’arrivée de ce système... pour le mercredi suivant. Et sans atteindre l’autorisation de la CNIL (qui pourtant est une formalité pour le système choisi, l’empreinte palmaire).
Cette machine a quand même coûté 3500 euros à l’époque. Selon le Collectif George Orwell [2] , fondé en 2005 pour dénoncer l’invasion biométrique dans les écoles, l’« enrôlement » (prise du contour de la main) d’élèves mineurs s’est effectué du 14 au 16 décembre 2005 sans l’autorisation des parents, sans que ceux-ci en aient été informés et avant même tout accord de la CNIL.
Quant à l’usage soi-disant anodin d’un tel système pour gérer la cantine scolaire, qui n’aurait qu’un but pratique et comptable, sans rapport aucun avec les libertés individuelles, là encore la principale Mme Raslovleff a lâché le morceau dans un entretien avec le journal 20 Minutes du vendredi 6 janvier : « Je dois savoir où se trouvent, à l’heure du déjeuner, les élèves mineurs qui sont sous ma responsabilité ». Exit l’argument budgétaire et pratique !
Finalement, en mai 2006, une mobilisation devant le collège (grâce à l’intervention remarquée de la Brigade activistes des clowns) conduit finalement la chef d’établissement à jeter l’éponge, même si la fameuse borne flambant neuve avait été livrée mais n’a finalement jamais été utilisée. Selon un membre du CAL de Ravel, "ça a peut être permis de "calmer" certains lycées qui voulaient le faire".