Mireille et Monique, bénévoles à Calais

Mireille est une mère de 11 enfants qui héberge des jeunes migrants chez elle au risque d’être poursuivie, et Monique a été interpellée pour apporter une aide matérielle régulière aux sans papiers

Dans la région de Calais ils sont des centaines de bénévoles, membres d’associations ou de collectifs comme France Terre d’asile, Terre d’errance, ou ensore C’SUR et Salam, à tenter de ramener un peu d’humanité dans l’accueil calamiteux réservé par les autorités françaises aux personnes migrantes.

L’aide aux sans papiers est l’oeuvre discrète de citoyens anonymes qui risquent d’être inquiétés pour simplement accueillir chez eux des personnes victimes de l’exil et de la misère.

C’est le cas de Mireille, 54 ans, mère de onze enfants et quinze fois grand-mère. Elle fait partie de la dizaine de Calaisiens qui hébergent gracieusement des migrants [1].

Une autre femme risque déjà d’être poursuivie, ou fragilisée dans son action, pour avoir apporté une aide matérielle à des personnes "en situation irrégulière" : Monique P., bénévole pour l’association Terre d’errance à Calais. Parce qu’elle a pris l’habitude de recharger les téléphones portables des migrants, elle risque de se voir accusée d’une aide déguisée aux passeurs [2].

En effet, comme le dit l’article L 622‐1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile : « toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée, la circulation ou le séjour irrégulier d’un étranger en France sera puni d’un emprisonnement de 5 ans et d’une amende de 30 000 euros ».

Mercredi 8 avril, le collectif "Délinquants solidaires" appelle à des actions dans toute la France.