Un décret de 1996 décrit les conditions légales d’exploitation d’un système de vidéosurveillance. On imagine qu’il est respecté à la lettre dans un lieu aussi public comme les transports en commun.
« L’information sur l’existence d’un système de vidéosurveillance dans les lieux et établissements ouverts au public est apportée au moyen d’affiches ou de panonceaux. Afin de « garantir une information claire et permanente des personnes filmées ou susceptibles de l’être », le format, le nombre et la localisation des affiches ou panonceaux sont adaptés à la situation des lieux et établissements. » [1]
Or dans les nouvelles rames de la ligne 2 de la RATP (fabricant : Alstom), pas plus que sur les quais, aucune mention de ces caméras — un seul panneau par station, placé pour qu’il ne se remarque pas. Où est donc « l’information claire et permanente » ? D’autant que ces yeux électroniques sont carrément dissimulées derrière des glaces sans tain !
Même décor et même caméras clandestines sur les lignes T2 et T3 du tramway. Le panneau d’information est placé au bout du quai ! Et rien dans les rames [2].
Les magnifiques rames “MF 2000″ installées sur les ligne 2 et 14 (bientôt sur la 5 jusqu’à Bobigny, et la 9 jusqu’à Montreuil) permet aussi à la RATP de respecter un contrat passé voilà quelques années avec Thales : des écrans dans les rames vont balancer "infomercials" et publicité. Tout ce beau matériel et concept — des yeux pour regarder, et des écrans pour exploiter les cerveaux disponibles — existent grâce à la technologie de Visiowave, une ancienne filiale du groupe… TF1 ! [3]
Par ailleurs, une agression dans un bus, dont la vidéo a été divulguée en avril 2009, avait permis de vérifier que la surveillance embarquée de la RATP enregistrait aussi le son ! Alors que la très timide CNIL, quelques semaines avant, avait refusé de donner son agrément à Transpole (Lille) pour la "sonorisation" de ses bus, en expliquant que cet espionnage déguisé était disproportionné ! [4]