Pascal Negre, president d’Universal Music France

Pour sa croisade continue contre le droit à la copie privée et pour réclamer un flicage des internautes téléchargeurs

Explications : Nominé dans les domaines :
3. Moyens de surveillance et de contrôle sécuritaire
4. Liberté d’expression et d’information

Pour nier, sans état d’âme, la vie privée et les libertés individuelles des citoyens, consommateurs de musique ou auteurs, au seul profit de son groupe.

Afin d’augmenter ses ventes, Pascal Nègre semble prêt à toutes les manoeuvres et toutes les désinformations.

Ainsi, il n’hésite pas à :

 imputer la baisse de régime de l’industrie du disque en général aux seuls "pirates" du net, sans tenir compte de la médiocrité de ses produits ni de leur prix exagéré.

 demander, au nom des "auteurs", la suppression du droit à la copie privée, du droit à d’autres modes de diffusion, du droit à développer des logiciels libres pour écouter sa musique...

 exiger que la loi oblige les fournisseurs à dénoncer les "pirates" ainsi qu’à filtrer et censurer les contenus, le tout sans intervention judiciaire ;

 exiger que soient légalisés les "moyens techniques de protection", au détriment du droit et de la loi elle-même ;

 exiger une substancielle modification du Code de la propriété intellectuelle français qui transformerait le droit d’auteur en "copyright" à l’américaine, profitable aux producteurs/diffuseurs et non aux auteurs.

Pascal Nègre est prêt à tout pour justifier les articles de loi répressifs qui servent les intérêts de son groupe - la loi sur l’économie numérique (LEN), mais aussi le paquet Télécoms, le projet de loi sur les droits d’auteurs et droits voisins. Il a ainsi déclaré publiquement qu’il ne croyait pas "à l’avenir à moyen terme du peer to peer" (1), que les gens de l’UFC Que Choisir étaient des "fous furieux" parce qu’ils réclamaient plus d’une copie privée (2), qu’il fallait instaurer, "au niveau national et dans le cadre de décisions de justice", des "mesures de filtrage" sur Internet (3), que la redevance copie privée était "une aumône" (4) et qu’il faudrait "être un âne" pour croire que "les artistes puissent s’affranchir" des producteurs (5).

Il se dit désormais prêt à poursuivre les internautes (au pénal, forcément) (6) alors que jusqu’à présent, il vilipendait surtout les fournisseurs d’accès à Internet. Il s’est toujours opposé à un mécanisme de licence légale (7), alors que c’est ce principe qui a permis l’apparition des radios libres.

En privé, Pascal Nègre a déclaré à plusieurs reprises que Microsoft avait gagné et que la balle était désormais dans le camp de cette entreprise en ce qui concerne l’interopérabilité.

Sans craindre le ridicule, Pascal Nègre clame que 250 millions de fichiers contenant des oeuvres protégées sont échangés chaque jour en France sur les réseaux P2P (8) et que ecompil.fr supporte la plupart des baladeurs MP3 du marché (4).

Florilège de citations

"Ce n’est pas compliqué. Je vous explique : vous tapez "kazaa.com" et on vous dit que vous ne pouvez pas y accéder."

"Personnellement, j’aimerais bien que, premièrement, les pouvoirs publics nous laissent le temps de mettre en place des systèmes de protection - ça va prendre du temps - et deuxièmement, que pendant la période où on est en train de les mettre en place, on ne commence pas à nous expliquer que ce système-là n’est pas bon, que celui-ci est terrible, etc. Qu’on nous fiche la paix, qu’on nous laisse les installer."

"Ce qui est très intéressant, c’est la décision du conseil d’État d’imposer une taxe sur tout support qui peut contenir un enregistrement. Cette première étape se limite aux CD-R et CD-Rom mais demain cela concernera les disques durs d’ordinateur, les set-up box (terminaux TV interactifs, NDLR) de Canal, les baladeurs MP3... Bref, à l’avenir, tout ce qui peut contenir de l’image et du son sera taxé." (9)

"Pour moi, le but final, c’est que le consommateur puisse copier une fois. Si vous commencez à m’expliquer que vous avez besoin d’avoir chez vous cinq copies du même disque, c’est que vous êtes un peu zinzin, ou alors vous habitez au château de Versailles, ou bien vous avez une famille très nombreuse..."