Explications : Les travailleurs sociaux de Savoie et de Haute Savoie s’opposent à leur employeur (l’ADSEA) et refusent de devenir des indicateurs de police, cobayes forcés du futur projet de loi de l’Intérieur sur la délinquance des mineurs.
Avec le soutien dy syndicat SUD, un collectif des salariés de l’Association de sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence (ADSEA) des Savoies s’est constitué en novembre 2003 pour s’opposer à une "convention" signée entre leur employeur et la Police Nationale, prévoyant des "synergies" entre leur action sur le terrain et les services de police.
Un article paru dans "Libération" (1) relate l’affaire : "Les éducateurs de rue savoyards ne veulent pas devenir auxiliaires de police. En grève, une vingtaine d’entre eux (sur vingt-cinq) ont investi vendredi une salle du Conseil général de Savoie, où a été signée une convention régissant leurs relations avec les services de police et de gendarmerie. Le texte prévoit des « synergies » qui préfigurent peut-être ce que donnera une loi sur la prévention de la délinquance pilotée depuis la place Beauvau. (...) Les élus ont pressé l’association de sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence (à qui ils délèguent la mission de prévention) de signer une convention. Celle-ci prévoit notamment que les éducateurs repérant une infraction ou même une « tentative » devront prévenir leur hiérarchie, qui en avertira le parquet."
Comment imaginer qu’un jeune en difficulté ou en risque de délinquance parle ou se confie à un éducateur, s’il sait que celui-ci peut en référer à la police ?