Explications : La SNCF et sa « police urbaine » (Surveillance générale de la SNCF ou Suge) a trouvé un moyen efficace pour coincer les auteurs de graffitis qui s’en prennent à ses équipements ou à ses bâtiments. Pour être en mesure de coller sur le dos des graffeurs des infractions passées qui n’ont pas été constatées par flagrant délit, l’entreprise s’est constituée une base de données d’images numériques des principales signatures graphiques qu’elle découvre au gré de ses patrouilles.
L’hebdomadaire Zurban (14/01/2004) explique en gros le procédé : « [La Suge] possède des photos numériques de tous les tags trouvés dans les tunnels et sur les RER. Résultat, un graffeur qui se fait alpaguer en flag se voit reprocher l’intégralité de ses oeuvres passées, en un tour de souris. Quand on sait que la facture est calculée au m2, on regrette d’avoir recouvert une motrice et les amendes dépassent couramment plusieurs centaines d’euros. Récemment, la Suge a effectué un coup de filet géant et plus de 150 taggeurs et graffeurs attendent un procès saignant. Le résultat est incroyablement efficace : seuls quelques acharnés osent désormais s’aventurer sur les terres de la SNCF. »
C’est donc à leur insu que les graffeurs sont fichés à travers leur « signature artistique », sorte de trace ADN implacable pour coller sur le dos du prévenu d’anciens délits non constatés.
Références : - "La rue est vers l’art", Zurban n° 177, 14 janvier 2004, pages 10-16.