L’entreprise SPIE Communication, spécialisée dans l’intégration de systèmes d’information et de communication, a équipé les véhicules de ses employés d’ un boîtier de géolocalisation. Un bip toutes les 20 secondes leur dit où est précisément chacun de leurs 46 installateurs du secteur Nord-Est. L’idéal pour "augmenter la productivité" comme le disent si bien les marchands de géolocalisation.
La direction a fait foin de l’opposition des salariés, et définitivement installé le système en juillet dernier. Réaction : ils ont déposé un recours devant la CNIL pour "atteinte à la vie privée".
"Ils nous ont dit qu’ils ne se serviraient pas de ça pour "fliquer" les gens. Mais il y a des données quelque part qui peuvent être utilisées à tout moment. "s’inquiète Laurent, un technicien dans la boite depuis 16 ans, interrogé par Europe 1. "On est bien dans l"intensification du travail", fait remarquer Philippe Normand, délégué syndical.
Après une réunion, ils ont obtenu l’assurance qu’un interrupteur serait proposé avec le dispositif. Pendant leur temps personnel, ils pourront donc le désactiver.
Il n’y a aucun volonté de "fliquer" les salariés », a assuré à 20minutes.fr le directeur des ressources humaines Vincent Ricaux. Mais pour Philippe Normand (délégué syndical), les préconisations de la Cnil sont très claires : le véhicule ne doit pas être tracé quand il est utilisé à des fins personnelles, notamment sur les temps de pause déjeuner, et « lors des astreintes à domicile. (...) Nous avons obtenu gain de cause avec la mise en place de l’interrupteur ». Mais le test n’est pas arrêté pour autant. « Il va être étendu à toute la région nord est », annonce le DRH. Si le dispositif est jugé efficace, il sera cependant appliqué sur l’ensemble du territoire.
Et on se fiche d’eux en leur faisant croire que le GPS n’émet plus quand l’option "vie privée" est activée. Il émet un signal de référence, tout comme le téléphone portable...