Les insoumis du fichier génétique (FNAEG)

Se sont opposés et s’opposent encore au relevé de leur ADN, pour avoir fait partie d’un groupe de faucheurs volontaires ou exercé leur droit fondamental à la contestation...

Ils sont tous des fils spirituels de Charles Hoareau, ce syndicaliste de la CGT-Chômeurs de Marseille, qui a obtenu aux BBA 2004 le prix Voltaire pour avoir refusé le prélèvement de sa salive en vue d’intégrer le FNAEG (fichier des empreintes ADN). Charles avait été interpellé pour "outrage à agents" lors d’une manifestation, et s’était donc trouvé à nouveau inquiété pour ce refus.

Aujourd’hui ils sont 150, ou peut-être plus, à braver cette obligation qui peut coûter au récalcitrant une forte amende et de la prison ferme. On peut en savoir plus grâce au site internet de l’association Refus-ADN, créée par Benjamin Deceuninck, condamné à un mois de prison avec sursis en 2005 pour le fauchage d’un champ de betteraves transgéniques. Ailleurs, à Grenoble, Alès ou Douai, les irrédentistes ont été arrêtés lors de manifestations ou d’actions de contestation, pas pour des crimes ou des délits graves.

Depuis la loi Sarkozy sur la sécurité intérieure de 2003, une centaine de délits obligent à se soumettre au prélèvement génétique. Limitée, à l’origine, aux infractions sexuelles, la législation concerne aujourd’hui les meurtres et les cambriolages, les vols simples, les tags ou les dégradations. Même les participants des manifestations anti-CPE, au mois de mars et d’avril, condamnés pour rébellion ou outrage sont concernés !