Lapid Consulting et Midot System

La société Midot, représentée en France par le cabinet Lapid, propose un "test d’intégrité, d’honêteté et de fiabilité" aux recruteurs, sous la forme d’un... détecteur de mensonges.

 “Accepteriez-vous que nous vérifions les informations que vous nous avez données auprès des autorités compétentes (police, justice, banques, précédent employeur) ?
 Combien de fois vous êtes-vous battu, ou avez-vous pris le volant, ivre, l’année passée ?
 Votre compte en banque s’est-il trouvé dans le rouge ces trois dernières années ?
 Avez-vous déjà été considéré comme suspect dans une enquête policière, mis en examen ou condamné en justice ?”

Ces questions ont été posées, lors d’entretiens d’embauches, à plus de 800.000 candidats, ces 16 dernières années, par plus de 600 sociétés, dont Adecco, Toys’R US, Manpower, Avis, Pepsi, la Brinks, Visa…

En 1977, Ishayau Horowitz, titulaire d’un Master en criminologie clinique, créait le “premier institut de polygraphie” (ou “science” des détecteurs du mensonge) “au service des multinationales” (c’est lui qui précise).

En 1980, il commençait à utiliser des détecteurs de mensonge pour affiner les entretiens d’embauche. En 1989, le système était informatisé. Depuis 2005, il est exploité en ligne, sur l’internet.

Aujourd’hui, son détecteur de mensonges des salariés est disponible en 12 langues, et utilisé dans 24 pays. Sa société, Midot System, propose aujourd’hui des “tests d’intégrité” qui, officiellement, sondent l’honnêteté des candidats et des salariés, et, dans les faits, les soumet à un détecteur de mensonges.

Pour vanter l’intérêt de son outil, l’entreprise affirme que “35 % des échecs dans les entreprises ainsi que les raisons des dépôts de bilans sont causés par le manque de loyauté des directeurs ou des employés”. D’où l’importance “d’évaluer le niveau de risque qu’un individu ou une équipe d’employés soit impliqué dans un acte immoral ou illégal au travail”. Midot assure que le procédé est blindé contre toute dérive, “non discriminatoire, juste, conforme aux normes juridiques”.

En France, nous apprend Gestion Sociale, la “lettre sociale réservée aux dirigeants”, dans un article intitulé “Un lecteur de mensonges à l’usage des RH“, Midot System est représenté par Lapid consulting, entreprise créée en juin dernier et gérée par Nathalie Dian.

Gestion Sociale conclut son article en notant que “l’importation en France par Lapid consulting, entreprise créée en juin dernier et gérée par Nathalie Dian, n’ira pas sans attirer l’attention de la Cnil et de la Halde. Sans parler de la probable réticence des CE".