Mi septembre 2007, les directeurs d’écoles du Haut Rhin recoivent un mail émanant de l’Inspection d’Académie, leur demandant de recenser "dans la journée" les élèves sans papiers.
Tollé des enseignants et l’après-midi même, un second mail explique qu’il s’agit d’une "erreur".
Pour l’inspection d’académie du Haut Rhin "C’est une grosse bourde, un grave dysfonctionnement d’un service particulier" et la demande n’émane "ni de l’inspecteur, ni du recteur, ni du préfet, ni du ministère" de l’Education nationale. Dans son communiqué, elle évoque "une demande d’information émanant de la fédération du conseil des parents d’élèves (FCPE)" préalable à l’envoi du mail. Une demande que la FCPE - qui fait partie du Réseau Education sans frontières (RESF) - dément formellement avoir faite.
Le ministre Xavier Darcos se veut rassurant. Il condamne cette "maladresse tout à fait regrettable" et affirme qu’il ne saurait être question d’un tel contrôle.
Il semble qu’il s’agisse d’une bévue. Elle vaut cependant d’être nominée pour souligner deux choses : la réaction quasi-unanime des directeurs et des enseignants qui s’opposent fermement à toute "chasse aux sans papiers" instrumentalisant les enfants et l’école. Et le fait qu’un fonctionnaire d’académie, qui ne peut ignorer les risques potentiels d’une telle collecte de données, puisse estimer qu’il est dans ses attributions d’envoyer un tel mail.