Un décret signé le 22 décembre par le Premier ministre, et co-signé par ses adjoints Borloo (Cohésion sociale) et Larcher (Travail), permet aux services du ministère de l’Emploi d’accéder "en cas de présomption de fraude" aux dossiers fiscaux des chômeurs. Ils auront également accès aux documents de l’assurance-chômage et à ceux des administrations sociales.
Ce renforcement du contrôle des chômeurs illustre bien le mépris dans lequel ceux ci sont tenus, une marque de distinction supplémentaire pour souligner que les chômeurs sont les coupables idéaux, jamais les responsables politiques n’oseraient se mettre eux-mêmes à un tel régime.
Evidemment, ça marche aussi à l’envers le croisement des fichiers : (suite du décret) "Art. R. 351-31. - Les organismes de l’assurance chômage mentionnés au premier alinéa de l’article L. 351-21 communiquent aux organismes de sécurité sociale les renseignements nécessaires à la garantie des droits sociaux des bénéficiaires du revenu de remplacement."
Stigmatisation et culpabilisation systématique : de fainéants hier les chômeurs deviennent fraudeurs aujourd’hui.
Alors même que la dernière Loi de Finances multiplie les cadeaux aux plus fortunés, notamment par l’instauration d’un bouclier fiscal et des baisses d’impôt sur le revenu,
que des déductions sont largement octroyées aux entreprises, le gouvernement ouvre donc la voie à la suspicion généralisée des chômeurs.
Soulignons que ce recours systématique à l’argument de la fraude est repris chaque fois qu’il s’agit d’imposer de nouvelles lois liberticides : que ce soit pour le Dossier Médical Partagé, ou pour l’usage de passeports biométriques.