Le collectif Non à Edvige est né début juillet 2008 suite à la parution d’un décret anodin instaurant les nouveaux fichiers du "renseignement intérieur" (Edvige, le principal, et Cristina, le plus opaque), sans qu’à aucun moment ni le Parlement ni les justiciables n’en soient informés.
Il a été rejoint par des dizaines de syndicats, de collectifs citoyens, d’organisations des droits de l’homme. Sa pétition a généré plus de 220.000 signatures, du jamais vu dans le refus du fichage administratif.
Le collectif national a également été à l’origine de la constitution d’une cinquantaine de collectifs locaux qui se sont mobilisés et ont manifesté en nombre le 16 octobre, jour symbolique de la Sainte Edwige.
Une mobilisation qui a poussé le gouvernement à rectifier le tir, en novembre 2008, en modifiant le décret, rebaptisant le fichier EDVIRSP et en supprimant certaines données. Mais le Collectif reste vigilant, comme il l’écrit dans ce communiqué du 21/11/2008 :
« Le retrait et non l’abrogation d’EDVIGE 1.0 implique un effet rétroactif : toute information qui aurait été collectée dans le fichier EDVIGE 1.0 doit être détruite.
Le fichier des RG (décret de 1991) demeure jusqu’au 31 décembre 2009. Toutefois, aucune information nouvelle ne peut être ajoutée à ce fichier depuis le 1er juillet 2008 (décret n° 2007-914 du 15 mai 2007 consolidé). Les recours contre le décret portés au Conseil d’Etat par plusieurs organisations et associations tombent et feront l’objet d’un non-lieu.
Toutefois, la vigilance et la mobilisation restent plus que jamais à l’ordre du jour car la bataille contre les fichages liberticides et la surveillance totale n’est pas terminée : le projet de décret EDVIGE2.0 (EDVIRSP) n’a pas été publié. On ne sait pas s’il y aura des modifications par rapport au projet qui avait été dévoilé par le Collectif « Non à EDVIGE » dès le 19 septembre 2008.
Le Collectif « Non à EDVIGE », fort de cette première victoire, continue à se mobiliser contre ce fichier de « ressenti » et non de faits, fondé sur des simples suspicions ; la collecte de données les plus sensibles comme l’origine ethnique, les opinions politiques, l’appartenance syndicale, les convictions religieuses ; le fichage à priori des enfants à partir de l’âge de 13 ans sur leur dangerosité potentielle ; le mélange de finalités très différentes dans un même fichier. »