Charles HOAREAU

A refusé de donner sa salive pour un prélèvement ADN

Explications : Charles Hoareau est syndicaliste, responsable du comité chômeurs-CGT à Marseille. Il est à l’origine de la révolte judiciaire des chômeurs marseillais, les "recalculés", qui ont d’obtenu gain de cause contre l’Unedic et l’Assedic Alpes-Provence.

La veille de la décision du tribunal de grande instance de Marseille, Charles Hoareau a été convoqué au commissariat pour un prélèvement salivaire, en vue de l’inscrire au fichier national des empreintes génétiques (FNAEG). Motif : il a été condamné, en janvier 2000, à cinq mois de prison avec sursis pour « violence volontaire » contre des policiers lors d’une action sur le port de Marseille. Il y a quatre ans, il s’était opposé à des policiers en train d’embarquer un sans-papiers tunisien en cours de régularisation.

Créé en 1998 pour lutter contre les crimes sexuels, le FNAEG avait été étendu sous le gouvernement de Lionel Jospin aux actes de barbarie et de terrorisme puis, récemment, par les lois Sarkozy et Perben, à la quasi-totalité des délits. Le fichage génétique concerne désormais les personnes mises en cause, et non plus seulement condamnées. L’objectif annoncé par Nicolas Sarkozy est de faire passer ce fichier de 12000 à 400000 fiches au cours de l’année 2004. Ceux qui refuseraient ce fichage sont passibles de six mois de prison et plus de 1000 euros d’amende.

« Je suis le premier syndicaliste touché par cette loi scandaleuse. On ne peut pas tolérer que l’on banalise ainsi le fichage des gens », commente Charles Hoareau. « Le syndicalisme n’est pas une activité criminelle » et « [nous ne tolérerons pas] qu’un dirigeant syndical soit soumis à un traitement infamant », assure la CGT.