Explications : Cette filiale des géants de la banque et de l’assurance BNP Paribas et AXA promotionne et commercialise des systèmes d’alarme et de télésurveilance des habitations. La banalité. Mais son discours commercial insidieux conduit finalement à banaliser l’idée de l’ultrasurveillance auprès des citoyens. Sous prétexte de protéger ses propres biens, on accentue la normalité de la paranoïa, on valide et légitime l’extension de cette surveillance à d’autres sphères que les biens personnels.
Le Monde diplomatique : “Dans ce contexte de désengagement de l’Etat face à l’inflation d’enclaves fortifiées, un acteur inattendu vient de faire son apparition : le monde bancaire. D’après M. Jacques Guinault, directeur de BNP Protection Habitat (...) l’irruption des banques n’est pas surprenante. “Il y a en France un marché de la sécurité qui se développe, mais qui est encore mal organisé. Sachant que notre métier est de sécuriser des biens, nous pensons que nous avons toute légitimité pour proposer à notre clientèle notre savoir-faire en ce domaine”. Contre le règlement d’un abonnement mensuel, le client de la BNP dispose d’un système d’alarme et d’un service de télésurveillance qui protège en permanence son domicile. Créée en septembre 1998, BNP Protection Habitat est une entreprise qui marche. En 2001, son chiffre d’affaires s’est élevé à 3,3 millions d’euros, soit 12500 contrat signés. Reste que la première banque française n’est pas seule sur ce marché. Ses concurrents bancaires et les sociétés mutualistes veulent leur part du gâteau. D’autant que 1% des ménages français sont équipés d’un dispositif de télésurveillance, les professionnels de la sécurité jugent que la France comblera bientôt son “retard” par rapport au Royaume-Uni, où 15% des des foyers sont multisécurisés”. (1)