Ce projet de carte électronique à puce RFID et contenant 2 identifiants biométriques, dénoncé par toutes les organisations de défense des droits de l’homme, aurait dû être obligatoire

Depuis les attaques terroristes du 11 septembre 2001 à New York, les Etats-Unis et l’organisation de l’aviation civile internationale exigent des visiteurs étrangers des passeports avec un élément biométrique, une photographie numérisée. A la frontière, le voyageur soumet son visage à un lecteur électronique de reconnaissance faciale pour une authentification.

Zélée, la France envisage, elle, d’aller bien plus loin. Un règlement européen du 13 décembre 2004 impose certes « d’insérer dans une puce la photographie du titulaire et ses empreintes digitales » dans les passeports et les visas. Mais l’intégration de données biométriques « ne s’applique pas aux cartes d’identité délivrées par les Etats membres à leurs ressortissants », stipule le règlement.

Or, le ministère de l’Intérieur français concocte une carte nationale d’identité électronique (Cnie) qui stocke dans sa puce un cliché et deux traces de doigt numérisées, ainsi qu’une puce RFID. De plus, ce document serait, à terme, « payant » et « obligatoire » pour tout citoyen âgé de plus de 12 ans. Mais en décembre 2005, sûrement pour ne pas créer deux "fronts" d’opposition car le passeport biométrique est lui aussi sur les rangs, le gouvernement a décidé, apparemment, de ne plus imposer cette carte aux citoyens. Elle serait donc facultative et serait repoussée à 2008. Vaines promesses ?

 Résumé du "débat national" organisé par le Forum des droits sur l’internet

 ZDNet, 9/12/2005 : "La future carte d’identité électronique ne sera pas obligatoire",

 Le Monde, 28/12/2005 : "L’identité biométrique à la française"

A repris ? son compte les propositions liberticides des grands groupes de l’industrie culturelle

Explications : Cette autorité consultative, sous tutelle du ministère de la Culture, dont le vice-président Maurice Viennois est aussi commissaire à la CNIL, s’est faite le porte-parole des positions liberticides des titulaires de droits, membres du CSPLA, notamment dans la rédaction de la proposition de loi Droits d’auteurs et droits voisins.

A savoir :

 interdiction des logiciels libres ou open-source qui accéderaient à une oeuvre "protégée" par un DRM

 obligation de conservation des données de connexion pendant une durée de trois ans

 pas de modification des termes de la LEN quant à la responsabilité pénale des hébergeurs

 dérogation à l’article 30 de la loi Informatique et Libertés pour les "personnes morales victimes d’infractions"*

 mise en place d’un cadre juridique permettant la mise en oeuvre d’un systême d’empreintes informatique permettant un filtrage des contenus

* A propos de l’impossibilité de constituer des fichiers d’auteurs d’infractions, le vice-Pt de la CNIL Alex TURK, rapporteur du projet de loi de réforme de la loi de 78 au Sénat, a été favorable à la proposition du CSPLA : autoriser les sociétés privées à constituer des bases de données d’auteurs d’infractions "pour les besoins de la lutte contre la fraude", non exigée par la directive en cours de transposition, et au prétexte que 5 autres états membres ont agit ainsi. (lire dossier A. Turk BBA 2003)

Références :
* Article de Transfet.net sur le sujet : "L’organe consultatif sur la propriété intellectuelle en veut aux libertés" :
http://www.transfert.net/a9082

* L’avis du CSPLA :
http://www.culture.gouv.fr/culture/cspla/avislibertes.htm

* Composition du conseil scientifique :
http://www.culture.gouv.fr/culture/cspla/libindiv.rtf

* Le rapport en question :

http://www.culture.gouv.fr/culture/cspla/raplibertesindiv.pdf

On y lit : "La question est notamment, pour certaines des personnes auditionnées, de savoir si la vente d’une oeuvre encodée dans un logiciel propriétaire oblige l’acheteur ? utiliser ce logiciel pour y avoir accès, et si l’utilisation d’un logiciel open source pour un usage licite de l’oeuvre constitue un contournement illicite d’une mesure technique de protection. Pour les représentants des ayants droit et des éditeurs de logiciels, la réponse ? cette question est nécessairement positive."

"S’agissant des données relatives au trafic visées ? l’article L. 32-3-1
du code des P et T susmentionné, la commission suggère, toujours dans un but de facilitation de la recherche des infractions, et ainsi que semble le permettre l’article 15 de la directive du 12 juillet 2002, que le délai maximal de détention des données par les opérateurs de télécommunications, fixé par cet article ? un an, soit aligné sur celui de la prescription de l’action pénale en matière de délits, soit trois années."

"En l’état actuel des travaux parlementaires, les dispositions du projet de loi sur la confiance dans l’économie numérique qui transposent les règles de responsabilité pénale des intermédiaires satisfont ? ces exigences."

"La commission soutient les dispositions en ce sens du projet de loi de réforme de la loi du 6 janvier 1978 qui viennent d’être adoptées par le Sénat et qui permettent le traitement de données relatives aux infractions « par les personnes morales victimes d’infractions, pour les stricts besoins de la lutte contre la fraude et dans les conditions prévues par la loi »."

"L’encadrement juridique ici envisagé devrait assurer que les atteintes ? la liberté de communication impliquées par le système de filtrage des fichiers sont strictement nécessaires au but recherché. Deux séries de dispositions devraient y figurer ? cette fin : une définition très précise des cas dans lesquels il est permis de stopper un fichier par des moyens techniques appropriés ; et l’interdiction de repérer ? cette occasion l’identité de l’émetteur et du destinataire du message. Sur cette base, le système pourrait être décliné selon deux formules possibles :
 définition par l’Etat ou la Commission des normes techniques applicables et des intermédiaires sur lesquels repose l’obligation de filtrage ;
 ou renvoi ? des accords techniques entre SPRD et intermédiaires concernés, ces accords étant soumis ? l’accord de l’autorité administrative compétente."

Les ministres Jean-Louis BORLOO et Gérard LARCHER ont autorisé, via un décret paru le 24 décembre (!), les agents du ministère du travail à avoir accès aux données fiscales des chomeurs en cas de "présomption de fraude"

Un décret signé le 22 décembre par le Premier ministre, et co-signé par ses adjoints Borloo (Cohésion sociale) et Larcher (Travail), permet aux services du ministère de l’Emploi d’accéder "en cas de présomption de fraude" aux dossiers fiscaux des chômeurs. Ils auront également accès aux documents de l’assurance-chômage et à ceux des administrations sociales.

Ce renforcement du contrôle des chômeurs illustre bien le mépris dans lequel ceux ci sont tenus, une marque de distinction supplémentaire pour souligner que les chômeurs sont les coupables idéaux, jamais les responsables politiques n’oseraient se mettre eux-mêmes à un tel régime.

Evidemment, ça marche aussi à l’envers le croisement des fichiers : (suite du décret) "Art. R. 351-31. - Les organismes de l’assurance chômage mentionnés au premier alinéa de l’article L. 351-21 communiquent aux organismes de sécurité sociale les renseignements nécessaires à la garantie des droits sociaux des bénéficiaires du revenu de remplacement."

Stigmatisation et culpabilisation systématique : de fainéants hier les chômeurs deviennent fraudeurs aujourd’hui.
Alors même que la dernière Loi de Finances multiplie les cadeaux aux plus fortunés, notamment par l’instauration d’un bouclier fiscal et des baisses d’impôt sur le revenu,
que des déductions sont largement octroyées aux entreprises, le gouvernement ouvre donc la voie à la suspicion généralisée des chômeurs.

Soulignons que ce recours systématique à l’argument de la fraude est repris chaque fois qu’il s’agit d’imposer de nouvelles lois liberticides : que ce soit pour le Dossier Médical Partagé, ou pour l’usage de passeports biométriques.

Le texte du Décret : http://www.admi.net/jo/20051224/SOCF0512319D.html

http://www.apeis.org//article.php3?id_article=252

http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=21809
http://archquo.nouvelobs.com
Entre le renforcement du contrôle des chômeurs, la baisse du chômage "truquée" par les radiations ou le contrat nouvelle embauche, les multiples tentatives du gouvernement visant à faire baisser les chiffres du chômage en 2005 auront toutes été sujettes à polémique.

http://www.humanite.presse.fr/journal/2005-12-31/2005-12-31-820899
Les chômeurs forcément suspects aux yeux du gouvernement

La fraude aux ASSEDIC, un phénomène réel ?

Malgré tout le tapage qu’il orchestre autour de la répression des chômeurs, le gouvernement sait parfaitement que les cas de fraude sont très marginaux. Le rapport Marimbert sur le service public de l’emploi, remis en janvier 2004 au gouvernement, faisait état de 2 030 sanctions en 2000 et 1 705 en 2001, soit 0,09 % et 0,08 % du nombre de demandeurs d’emploi indemnisés par les ASSEDIC. Autrement dit, une vingtaine de cas par département ! Cela dit, le rapport soulignait que ces chiffres très faibles ne correspondaient pas à la perception que l’« opinion publique » a des chômeurs. Et sur la seule base de ce sentiment, il suggérait, dans une démarche clairement démagogique, un renforcement du contrôle des chômeurs.

Duo de choc ayant planché sur la loi dite Perben II qui rogne encore plus la présomption d’innocence et le droit de la défense

Explications :
Dominique Perben, garde des Sceaux, et Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur, sont nominés pour le projet de loi sur la "criminalité organisée", dit Perben II, qui porte gravement atteinte à l’indépendance de la justice et introduit de nombreuses mesures remettant en cause les libertés et les droits fondamentaux.

En effet, cette loi :

 introduit un bouleversement total de la justice pénale, en mettant fin à la séparation des pouvoirs ;

 introduit le "plaider coupable" qui transforme les magistrats du parquet en auxiliaires de police, pouvant se limiter à valider les peines décidées par le parquet à la demande de la police ;

 le "plaider coupable" nie aussi la présomption d’innocence, le droit à se défendre et celui de bénéficier d’un procès équitable ;

 porte atteinte à l’impartialité des juges en introduisant des primes de rendement ;

 transforme toute "entente préalable pour commettre une infraction" en acte de "criminalité organisée" ;

 vise non pas les réseaux criminels organisés, mais la petite délinquance et certaines populations - "jeunes des cités", "immigrés", "gens du voyage"...

 érode le droit de la défense en modifie en profondeur les conditions d’interception des correspondances ;

 enfreint le droit à la vie privée en autorisant les policiers à poser des dispositifs d’écoute (caméras ou micros) dans les véhicules et les domiciles privés à l’insu de leur propriétaire et sans avoir à en justifier le motif ;

 élargit la notion de "bande organisée" au délit d’aide au séjour des étrangers en situation irrégulière, sans prévoir aucune garantie pour protéger les militants associatifs, lesquels risquent donc de voir leur domicile et leur véhicule placés sur écoute ;

 remet en cause certaines dispositions de la loi de 1881 sur la liberté de la presse, comme le délai de prescription (porté de 3 mois à 1 an) et la protection des sources ;

 va provoquer une "inflation carcérale" alors que les prisons sont déjà bondées. Une politique en totale contradiction avec les recommandations les plus récentes du Conseil de l’Europe...

Enfin, cette loi, qui bénéficie du soutien du ministre de l’Intérieur, partisan d’une justice asservie à la police, remet en cause l’indépendance des pouvoirs judiciaire et exécutif, l’un des fondements de la démocratie. Comme le note Evelyne Sire-Marin, ex-présidente du Syndicat de la magistrature : "Le ministre de la Justice n’est d’ailleurs pas en désaccord avec Nicolas Sarkozy puisqu’il estimait, dans le préambule du projet de loi sur la criminalité organisée, que le rôle de la justice est d’apporter une plus-value à l’action policière, et nullement de contrôler la police ! Les deux ministres se complètent fort bien dans leur rôle de fossoyeurs de l’indépendance judiciaire, car tous deux sont de fervents partisans d’une organisation très hiérarchisée du parquet et des instructions individuelles données à ces magistrats par le Garde des Sceaux. Ainsi, Nicolas Sarkozy déclarait-il : « Quand j’étais ministre du Budget, j’avais le devoir de donner des ordres à mes fonctionnaires. » Sauf que les magistrats du parquet ne sont pas des fonctionnaires, et qu’aucun magistrat ne devrait normalement dépendre de l’exécutif."

Références :
 Politis, 8 janvier 2004 : "OPA sur la justice", tribune de Evelyne Sire-Marin
http://www.politis.fr/article806.html

 Libération, 19 janvier 2004 : "Le projet de loi du ministre de la Justice est une menace pour la démocratie. Le cauchemar « Perben II »"
http://www.liberation.fr/page.php?Article=171968

 Appel unitaire ? un moratoire sur le projet de loi "criminalité organisée"
www.syndicat-magistrature.org

Pour avoir hativement et abusivement utilisé et laissé utiliser le fichier des changements d’adresse pour une finalité autre que celle à laquelle ce fichier est destiné - à savoir l’inscription sur les listes électorales des personnes ayant déménagé

Explications : Le Ministère de l’intérieur et La Poste (via sa filiale MediaPoste) sont nominés pour avoir hativement et abusivement utilisé et laissé utiliser le fichier des changements d’adresse pour une finalité autre que celle à laquelle ce fichier est destiné - à savoir l’inscription sur les listes électorales des personnes ayant déménagé dans les 18 mois précédents. Conformément à la loi Informatique et Libertés, une autorisation de nouveau traitement était nécessaire pour utiliser ce fichier à des fins politiques et électorales. En raison d’une urgence inexpliquée, cette autorisation n’a été demandée qu’après que la lettre Elise (Envoyez une Lettre pour vous Inscrire Sur les listes Electorales ) ait été envoyée à 5,1 millions de personnes (dont des enfants et des personnes de nationalité étrangère).

Le Ministère de l’intérieur a laissé une société privée - Inforsud filiale du Crédit Agricole - recevoir des copies de documents d’identités, sans pouvoir aucunement garantir que ces documents sensibles - qui sont normalement sous la responsabilité des municipalités - ne seraient pas détournés ou utilisés à des fins frauduleuses.

Enfin MediaPoste, dans le formulaire qu’elle propose à ses clients pour s’inscrire au fichier des changements d’adresse, a bien fait figurer une case pour refuser que les données personnelles soient commercialisées. Mais elle est libellée de telle sorte que les clients ne comprennent pas à quoi elle sert et ne la coche donc pas pour protéger leur vie privée. Ceci n’est pas en conformité avec la loi LIL et avec la Directive EU 2002 sur la vie privée, et la CNIL devrait être saisie de ce dossier.

Rappelons que la Poste avait été nominée aux BBA 2002 et qu’elle avait tout simplement oublié de déclarer son site web à la CNIL, alors même que le nombre d’utilisateurs de son interface de webmail se compte en 100aine de milliers.

Références : Un exemplaire de la lettre non décachetée

L’opération "ELISE", selon le ministère de l’Intérieur :
http://www.interieur.gouv.fr/...

Le site du prestataire Inforsud Editique :

http://www.inforsud-editique.com/

Comment la Poste commercialise le fichier "Nouveaux Voisins"

http://www.mediapost.fr/site_html/news_htm/nouveaux_voisins/home.jsp

Articles de presse

La "Lettre à Elise" de Sarkozy - www.transfert.net/a9587

et www.adminet.com/mail/elise.18Nov03.txt

Lettre à Elise - De quel Droit - Politis N° 778

"Sarkosy se paye Elise

"Vous avez récemment déménagé et vous avez signalé votre changement d’adresse à la poste. Mais avez-vous pensé à vous inscrire sur les listes électorales ?" Ainsi commence la lettre envoyée par Nicolas Sarkosy en octobre à 5,1 millions de personnes - mineurs et étrangers compris. Nom de code de l’opération :Elise (Envoyez une Lettre pour vous Inscrire Sur les listes Electorales). Cout estimé selon Transfert.net : 4 millions € versés à Inforsud pour gèrer envoi des missives (à 0,42 cents pièce !) réception des réponses, et location du fichier des changements d’adresses de Mediapost. Fichier déclaré à la CNIL et autorisé par elle à être commercialisé en 2002, sous réserve que les inscrits puissent facilement choisir d’y figurer ou non. « Ce qui, dit Sud PTT, n’est pas le cas, la formulation pour cocher la case permettant que son adresse ne soit pas "vendue" étant tout sauf explicite ».

De plus, si les données d’un fichier sont utilisées à d’autres fins ( en l’occurence électrorales) que celles pour lesquelles elles ont été collectées (ici commerciales) - on considère qu’il s’agit d’un "nouveau traitement" lequel doit à son tour être déclaré et obtenir l’avis de la CNIL . Ce que ni le Ministère, ni Inforsud n’avait fait avant l’envoi d’Elise. Et d’ailleurs qui loue ce fichier ? La société qui, aux dires du ministère sur son site s’est fait " prêté pour une durée limitée par La Poste à la société Inforsud Editique ". Ou le Ministère qui se défend d’avoir accès aux adresses ou au fichier mais avoue avoir "loué le fichier des " nouveaux voisins "". Qu’en pense la CNIL ? "La finalité d’usage du Ministère n’est pas commerciale, mais disons qu’elle reste honorable" dit prudemment Thierry Jarlet, son directeur de communication. "Ni le ministère, ni nous n’avions pensé au second traitement, donc qu’un avis était nécessaire. L’avis a été demandé la semaine dernière et il sera, comme on dit, tacite." Fort bien.

Reste un autre problème : le ministère délègue à une boite privée non assermentée la collecte des copies du document d’identité requis pour l’inscription. Qui est responsable en cas d’utilisation frauduleuse ou d’interception de ces "documents sensibles" dont le traitement est réservé aux administrations ad-hoc. Idem pour les Mairies courcircuitées qui se retrouveraient co-responsables en cas de fraudes . La première à réagir a d’ailleurs été Marjolaine Rauze, maire PCF de Morsang-sur-Orge. "L’opération Elise est "scandaleuse", a-t- elle confié à Transfert, et [j’ai ] demandé des explications à Sarkozy." Les électeurs eux aussi aimeraient quelques explications."

Pour avoir durci les quotas d’expulsions, refusé de mettre à l’abri des poursuites les personnes qui aident les migrants, et pour vouloir contourner le juge des libertés afin de bafouer les droits des migrants lors de procédures d’expulsion expéditives.

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Printemps 2009 : Besson n’a jamais cessé de réprimer l’aide des bénévoles aux personnes migrantes. Lettre d’une coalition d’ONG sur son double langage et ses manipulations :
« Nous demandons, pour mettre un terme à la confusion, que la loi soit mise en conformité avec la directive européenne qui distingue ceux que motivent la solidarité humaine et ceux qui exploitent l’inhumanité du sort réservé aux sans papiers. »
 l’ensemble des pièces à charges du collectif

Janvier 2010 : Eric Besson a profité de ses vœux à la presse pour faire le bilan de son action à la tête de son ministère. Quelque 29 288 clandestins ont été renvoyés dans leurs pays en 2009, soit 1,7% de moins qu’en 2008 mais plus que l’objectif assigné par Nicolas Sarkozy de 27 000 reconduites à la frontière.
 LeJDD.fr

Mars 2010 : Le ministre de l’Immigration a déposé un projet de loi, au prétexte de la transposition de directives européennes, pour une nouvelle réforme du Code de l’entrée et du séjour des étrangers (Ceseda) – la cinquième depuis 2002 –, qui constitue un nouveau durcissement de la politique de l’immigration : diminution des garanties procédurales des migrants, nouvel allongement de la durée de rétention, instauration de « zones d’attente flottantes », interdiction de retour...
 La suite sur LDH Toulon
 France Terre d’Asile réagit à l’expulsion arbitraire de réfugiés kurdes en Corse, affaire qui va inciter le ministre à modifier la loi pour mieux la contourner !

C’est sous son règne qu’a vu le jour le fichier OSCAR-OFII (pour « Outil de statistique et de contrôle de l’aide au retour relevant de l’Office français de l’immigration et de l’intégration »), relatif aux étrangers bénéficiaires du dispositif d’aide au retour, et contenant des données biométriques (Journal officiel du 28 octobre 2009).
 analyse juridique +France Terre d’asile .

L’OFPRA — qui dépend directement des services de Besson — viole la vie privée de demandeurs d’asile reconduits dans leur pays d’origine, en communiquant leur dossier aux autorités, selon une question écrite d’avril 2010 :

« Mme Michèle André attire l’attention de M. le ministre de l’immigration ... sur les conditions de retour dans leurs pays d’origine après une expulsion de personnes étrangères. Elle a en effet eu connaissance d’un cas où deux personnes ont été raccompagnées dans leur pays sous escorte policière. Ladite escorte disposait, lors de la remise de ces personnes, de l’intégralité du dossier OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides) afin de le remettre à l’administration du pays d’origine. ... quelles sont les conséquences dans certains pays du retour de tels documents pour les personnes qui ont fait une demande d’asile pour quelque raison que ce soit auprès de la France. La demande d’asile formulée par un opposant au régime en place va conduire à ce qu’il se retrouve plus persécuté encore dans le pays où la France le reconduit. »
 publiée dans le JO Sénat du 15/04/2010 - page 931

Enfin, et alors qu’il était candidat à la présidence, Nicolas Sarkozy avait déclaré, le 7 avril 2007 : "Chaque fois qu’une femme sera martyrisée dans le monde, cette femme devra être reconnue comme citoyenne française et la France sera à ses côtés. Il faut mettre les droits de l’homme au service des droits de la femme dans le monde." Alors que la lutte contre les violences faites aux femmes a été désignée, par François Fillon, “Grande Cause nationale 2010“, des témoignages, collectés par l’”Observatoire pour l’accueil des demandeurs d’asile” (OASIS), lancé par trois associations d’accueil de migrants (CCPS, Cimade et l’UCJG-Robert Monnier), révèle qu’en France, le fait d’être violée ne peut servir d’argument lors d’une demande d’asile, parce que “la persécution des femmes ne relève pas du champ du politique“, mais de “leur vie privée“…
 Le viol des réfugiées “relève de leur vie privée”

Nicolas Sarkozy en ayant fait un cassus belli, Christine Albanel, puis Frédéric Mitterrand, et Frank Riester, ont ardemment défendu la loi Création et Internet qui, sous couvert de défendre les droits d’auteur, veut obliger tous les internautes à installer un mouchard (payant) sur leurs ordinateurs.

Faut-il surveiller, filtrer et censurer le Net comme le fait la Chine ? Les droits d’auteur sont-ils plus importants que les droits de l’homme ? Comment qualifier une loi qui instaure la présomption de culpabilité, et oblige les citoyens à installer un mouchard (payant) sur leurs ordinateurs afin de se transformer en leur propre "Big Brother" en leur expliquant qu’ainsi, il leur sera plus facile d’apporter les preuves de leur innocence ?

Associations de consommateurs, de défense des droits de l’homme, de professionnels de l’Internet, de promotion des logiciels libres, parlementaires européens… ceux qui se sont opposés à cette “Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet“, dite Hadopi, instaurée par la loi Création et Internet, n’ont eu de cesse de répéter que cette loi serait techniquement inapplicable, politiquement liberticide, et qu’elle était contraire aux libertés fondamentales.

"Parmi les systèmes mis en œuvre pour repérer les téléchargement illégaux l’HADOPI prévoit la mise à disposition sur les sites P2P de faux fichiers (ou fichiers piègés) dont le début de téléchargement lui fournira l’adresse du contrevenant. Que dirait-on d’un policier, laissant un portefeuille bien rempli sur la voie publique pour repérer celui qui le ramasse sans le rapporter au commissariat ? ".

Les internautes ont été très nombreux à dénoncer cette loi, défendue par une Christine Albanel qui a plusieurs fois démontré son incompétence et son ignorance des technologies et usages en vigueur sur l’internet, et qui, une fois débarquée du gouvernement, a remis la patate chaude à un Frédéric Mitterand qui ne semble guère plus compétent, et qui débuta son ministère en reconnaissant qu’il lui était arrivé de “recopier” des oeuvres qu’il ne trouvait pas autrement, et qu’il avait même contracté deux abonnements à l’internet au cas où l’un d’entre-eux serait coupé au cas où l’Hadopi lui en suspendrait un…

Frank Riester, rapporteur de la loi à l’Assemblée, et aujourd’hui personnalité qualifiée de l’Hadopi, s’est quant à lui illustré pendant des semaines sur les bancs de l’Assemblée nationale, ignorant les arguments pourtant très travaillés des députés de tous bords.

A son actif des saillies comme « Concernant les rôles et les missions de la Hadopi, moi je fais partie de ceux qui sont très partisans que les missions de la Hadopi ne soient pas focalisées sur uniquement la musique ni même le cinéma, c’est l’audiovisuel et plus largement la presse, le livre, bref tout ce qui tourne autour de la bonne gestion des droits, du respect des droits, des œuvres sur internet. ». Ou encore « les lobbies influencent les députés, etc. mais les lobbies ce sont les Français, ce sont les acteurs de la vie économique, sociale, culturelle , sportive de notre pays, et donc c’est une bonne chose que les députés puissent être en permanence à écouter, dialoguer, travailler, d’une façon peut être davantage organisée avec tous les acteurs de ce pays » [1].

On notera enfin que les défenseurs de la loi Création et Internet se sont également notablement illustrés en faisant la promotion d’un site de "piratage" sur jaimelesartistes.com, mais également en "piratant" des chansons (l’UMP), en "piratant" un reportage pro-Sarkozy en DVD (l’Elysée), en "piratant" articles et dessins de presse (Frédéric Lefebvre), en "piratant" l’encyclopédie Wikipedia (le ministère de la Culture), en "piratant"une pétition pro-Hadopi (la Sacem), en "piratant" un reportage au JT ainsi que des emails privés (TF1)... L’Hadopi elle-même, a peine installée dans ses nouveaux bureaux (situés dans une rue portant le nom d’un "corsaire"), n’a pas hésité à "pirater" la police de caractère copyrightée qu’elle comptait pourtant déposer à l’INPI.

Voir tous les articles publiés sur les débats sur
pcinpact.com, numerama.com, la Quadrature.

Voir aussi Rions un peu avec l’Hadopi, et la page qu’y consacre l’encyclopédie Wikipedia

Ce fichier nominatif destiné aux élèves de la maternelle à la primaire (3 à 10 ans !), première maillon du fichage républicain, est déployé avec zèle par les services de l’éducation nationale malgré le risque évident de fuites et d’utilisation abusive notamment par les services de police ou d’immigration.

La suite logique de l’informatisation de la vie sociale, c’est l’informatisation de la vie scolaire. Après la biométrie à la cantine et le code-barre pour faire l’appel, passons aux choses sérieuses : "Base élèves", aujourd’hui déjà expérimenté dans 21 départements (primaire seulement), il sera généralisé dès la rentrée (septembre 2007) à l’ensemble du territoire et aux classes maternelles.

 Toutes les données familiales, sociales, scolaires et identitaires des élèves seront ainsi transmises par les directeurs d’école à l’IEN, à l’IA (inspecteurs nationaux et d’académie), puis au Rectorat pour terminer, via Internet, dans un fichier national partiellement accessible aux maires.
 L’administration met en avant la nécessité de centraliser ces données pour des besoins statistiques et "pratiques" pour les directeurs d’écoles.

Un dossier très complet monté par la section LDH de Toulon pose quelques questions intéressantes : "On nous dit que chaque directeur d’école n’a accès qu’aux données personnalisées des élèves de sa commune (secteur scolaire), l’IEN à celles des élèves de sa circonscription, et l’IA à celles des élèves du département, rectorat et ministère n’ayant accès qu’à des données anonymées. Mais ... Pour valider la fiche, la nationalité est obligatoire et une vérification de l’adresse fournie par les parents sera effectuée avec celle du fichier mairie." [1]

Pis : la loi de “prévention de la délinquance” (LPD) va rendre ce fichier encore plus insidieux, affirmant que « Les écoles, les collèges, les lycées et les établissements d’enseignement supérieur (...) participent à la prévention de la délinquance” ». Les enseignants deviendront donc, qu’ils le veuillent ou non, des acteurs de la pénalisation de la délinquance.

Extraits d’un communiqué de la section Pyrénées-Orientales de Sud Education [2] :

 Le véritable « plus » de Base-élèves ? Certains champs à renseigner nous en disent long sur les besoins statistiques invoqués : nationalité, résultats scolaires, suivis RASED, langue et culture d’origine, absences, intervenants éventuels, situation familiale, santé, date d’entrée en France...
 L’Inspection d’académie des Pyrénées-Orientales, où Base-élève est expérimentée depuis 2004, en reconnaissant « être la plus grande source d’information sur l’immigration ».
 [Lien avec le projet de loi prévention de la délinquance] (...) Toute relation avec Base-élève est-elle purement fortuite ? Il est d’autant plus difficile de le croire que si les renseignements de Base-élève sont en principe anonymement centralisés à Orléans, « l’anonymat peut-être levé en fonction des besoins de l’administration ».
 Au moyen de Base-élève, ce sont donc les données personnelles de tous les enfants, et à terme de toute la population, qui seront centralisées et partagées entre institutions ; un fichage généralisé que rien ne protège d’ailleurs des intrusions privées puisque ces informations, personnelles et confidentielles, transiteront par Internet.
 Pour Sud éducation, Base-élèves n’est pas un outil au service des besoins éducatifs de la jeunesse, c’est l’instrument d’une politique sécuritaire et policière.

Le Syndicat SNUIPP-FSU a appelé fin 2006 au refus de renseigner ce fichier, il a adressé une lettre au ministre Gilles de Robien, dont les réponses évasives ne peuvent que laisser perplexe sur le type de rapport social que l’Education nationale désire développer entre les enfants et leurs écoles. [3]

[1Section de Toulon de la LDH, dossier "Big Brother entre à l’école" : www.ldh-toulon.net/spip.php ?rubrique106

[2"Enseignants, pas flics !", Sud Education, 4/09/2006.

[3« Base-élèves » : pour le SNUipp, le principe de précaution s’impose (LDH-Toulon), 3/11/2006.
Derniers points sur base-élèves sur le site du SNUIPP : www.snuipp.fr.

Le ministère de l’éducation nationale, avec celui de la Culture, tente de convertir dès la primaire l’enfant en consommateur, en le privant de son droit d’accès à la culture tout en niant le droit à la copie privée

Le ministère de l’éducation nationale vise à "éduquer" les enfants en leur expliquant que la culture n’est plus constituée d’oeuvre faisant partie intégrante de la société, mais un bien de consommation au même titre qu’un sandwitch.

La liberté de partager une oeuvre culturelle à titre privée devient une infraction.

la Ligue Odebi a dénoncé là un cas de "manipulation, de désinformation, et d’intimidation d’autant plus intolérable qu’il touche des mineurs. Rien dans le droit français n’autorise ces affirmations". C’est d’autant plus choquant que l’éducation nationale privilégie ainsi des partenariats avec des entreprises commerciales, en méprisant les lois française, tout en prenant pour exemple les lois américaines, beaucoup plus liberticides en la matière.

Ces guides, diffusés en 2005 dans les collèges français, reprennent la désinformation du fascicule "Adopte la Net Attitude", édité par le Forum des droits sur l’internet mais à la demande du ministère de la Culture et grâce au lobbying forcené des grandes maisons de disque.

Il est écrit dans ces guides (cf site du FDI) : "télécharger la musique de tes groupes préférés grâce à un réseau d’échanges P2P (Kazaa, LimeWire) est considéré comme une infraction" ; ou encore "En l’état actuel de la loi, en téléchargeant des fichiers musicaux protégés par le droit d’auteur ou en les échangeant, on se rend coupable de contrefaçon, voire de recel d’oeuvres contrefaites." Alors que, dixit ODEBI, "si la mise à disposition (upload) est effectivement actuellement illégale, il se trouve qu’en France (n’en déplaise au lobby des majors) les juges viennent de confirmer clairement que le téléchargement (download) est du domaine de la copie privée, et donc parfaitement légal. Il revient au juge de dire le droit dans un tribunal, pas à un lobby de propager son interprétation dans un établissement scolaire".

Copie privée : même raccourcis intimidants ! Il est écrit "Graver un disque pour son usage personnel aussi... si l’on a acheté le CD avant". Alors que la loi française n’impose absolument pas une telle restriction. Un dessin humoristique illustre ce passage - guide parents (p13), un policier muni d’une matraque accompagné d’un molossoïde derrière le PC d’un enfant en train de graver un CD - "constitue donc une intimidation totalement inqualifiable" dit ODEBI.

Ce "bourrage" de crâne a visé sans aucun doute à faire passer la pilule du projet de loi Dadvsi qui était débattu à partir de décembre au Parlement.

A noter qu’en octobre 2005, la ligue ODEBI a eu "confirmation du Ministère de l’Education Nationale (MEN) via la Délégation aux Usages de l’Internet (DUI) de la volonté de mener envers les élèves de CM1 et CM2 une campagne "d’information" analogue à celle qui a récemment touché les collégiens". "Ces actions interviennent en pratique dans un cadre international puisque le lobby phonocinématographique a lancé des campagnes ciblant les mineurs au sein des établissements d’enseignement aux Etats-unis, puis au Royaume Uni, pour ensuite les étendre aux Etats membres de l’Union Européenne".

 Critique sur PCInpact.

 Versions brutes de 2 guides diffusés par le FDI : "Pour les ados - C Ton Net" et "Pour les parents - Parents, l’internet est à vous"

 Critique de la Ligue ODEBI - et notamment sa dernière alerte du 16/10/2005

 Guide "Net attitude" du FDI :

http://www.foruminternet.org/net-attitude/

 Lire aussi ce que contient exactement une conférence organisée dans le cadre de ce "tour de france", par un membre de l’association des Epnologues (Actions en faveur de l’accès public à l’internet - EPN : espaces publics numériques) :

http://epnologues.free.fr/article.php3?id_article=90

Ce haut fonctionnaire a usé et abusé de son droit d’accès aux fichiers de police pour priver d’emploi plusieurs milliers de salariés, violant leur présomption d’innocence sur la base de pratiques clairement discriminatoires.

En deux ans, plus de 3500 salariés travaillant dans les zones sensibles de l’aéroport de Roissy ont perdu leur emploi car ils présentaient « un danger significatif pour la sûreté aéroportuaire ».

Ces exclusions arbitraires ont été prononcées sous le règne de Jacques Lebrot, désigné en mars 2003 par le ministre de l’intérieur "sous prefet délégué à la sécurité" sur les zones aéroportuaires de Seine-St-Denis (Roissy et Le Bourget), et placé sous l’autorité du prefet du 93 Michel Sappin.

Comme l’ont dénoncé en bloc, courant décembre, plusieurs organisations [1], ces décisions préfectorales s’appuient sur la consultation abusive et incontrôlée des fichiers de police judiciaire (STIC et Judex). Consultation "à des fins d’enquêtes administratives", procédure autorisée depuis le vote des lois sécuritaires de Nicolas Sarkozy.

Le rôle de M. Lebrot [2]
dans cette discrimination à grande échelle a été démontré dans le cadre de plusieurs procès intentés devant le tribunal administratif, à l’automne 2006 par 72 de ces salariés qui ont perdu leur travail suite à la perte de leur "habilitation" à pouvoir circuler dans les zones "réservées" de Roissy.

Le représentant de l’Etat à Roissy dispose d’un « droit de vie ou de mort sur les salariés », dénonce un syndicaliste. « Notre seul recours, c’est d’aller pleurer devant lui », confie un autre. « Si je me brouille avec Lebrot, la prochaine fois que je le vois pour un gars, il ne me rendra pas son badge », déplore un troisième. [3]

Selon un syndicat, le prefet en personne a justifié ces mesures en indiquant que c’était au suspect de prouver qu’il n’était pas dangereux :

(...) "Depuis un mois des dizaines de salarés de confession musulmane sont avertis de l’abrogation de leur titre d’accès en zone réservée et sont en situation de perdre trés rapidement leurs emplois, sans préavis ni indemnité. Aucun fait précis ne leur a été communiqué qui puisse justifier cette décision préfectorale. On peut en déduire que ces décisions sont fondées uniquement sur des pratiques religieuses. Le préfet de Seine-Saint-Denis invoque seulement que ces salariés présenteraient un risque de « vulnérabilité ou de dangerosité » pour la plate-forme aéroportuaire, sans aucune preuve. Bien au contraire, celui-ci motive sa décision en considérant que c’est au salarié « d’apporter la preuve d’un comportement insusceptible de porter atteinte à la sûreté aéroportuaire. »
 [4]

[1Appel des organisations CGT, UGICT-CGT, CFDT, CFTC, SUD Aérien, La Ligue des droits de l’Homme, le MRAP, RESF, 13/12/2006.

[2Quelques mois après sa nomination en 2003, Jacques Lebrot osait écrire une tribune : "La première des missions qui me sont confiées relève de la sécurité et de la sûreté. C’est en effet, me semble-t-il, à partir de cela que l’on peut se tourner ensuite vers l’activité économique et l’emploi. Je ne suis pas un homme de bureau car, par goût et par expérience, je sais que seul le terrain permet de comprendre les problèmes et de proposer puis d’arrêter des solutions. (...) Je voudrais terminer en adressant un message à tous les chefs d’entreprises avec lesquels je vais avoir à travailler en partenaire attentif : vous avez un devoir envers les jeunes qui cherchent un premier emploi ; ne leur demandez pas d’avoir de l’expérience, ils débutent. Par contre, en leur donnant une chance, vous investissez pour votre avenir ! (SIC)". Cf revue Liaisons, juin 2003 - document PDF.

[3Cf article de Libération, "Ordre moral à l’aéroport", 10/11/2006. Suite : "Les habilitations sont délivrées maintenant par un sous-préfet, Jacques Lebrot, affecté spécialement à l’aéroport, après un épluchage des fichiers de la police (Stic), de la gendarmerie (Judex), de la DST, des RG, ainsi que du FPR (fichier des personnes recherchées). Une simple mention dans l’une de ces bases de données entraîne une suspension automatique du badge. Pas d’accès, pas de boulot. (...) Son pouvoir s’exerce bien au-delà des seules questions de sécurité. L’an dernier, le sous-préfet a réquisitionné les grévistes d’une société de bagagistes, CBS. « Les gendarmes nous ont obligés un par un à signer un PV reconnaissant que notre action était illicite », raconte Mourad. Ils ont obtempéré aussi par peur de perdre leur précieux sésame. (...) Au cours des dernières années, les contrôles se sont multipliés. Les interdits aussi. Notamment à l’encontre des musulmans pratiquants. Après le livre de Villiers dénonçant les « mosquées de Roissy », la direction de CBS a fait retirer les deux tapis de prière des vestiaires. « Un gendarme est passé sur les tapis et a vu un mec avec une barbe, se souvient Danièle. Il lui a dit : "Demain tu l’as plus !" »

[4Déclaration de l’Union locale CGT de Roissy Charles-de-Gaulle, 20 octobre 2006.

Pour s’être employé à vider de sa substance la proposition de loi sur le respect de la vie privée à heure du numérique, et avoir totalement oublié que sa mission, en tant que secrétaire d’état, est de servir la justice... et les libertés.

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Jean Marie Bockel a tout fait pour vider de sa substance le projet de loi sur le respect de la vie privée à l’heure des mémoires numériques, déposé par les sénateurs Yves Détraigne (Union centriste) et Anne-Marie Escoffier (RDSE).

Ledit projet, qui fait suite aux débats sur le "droit à l’oubli", aux polémiques concernant Facebook, Google et al., mais aussi au scandale du fichier Edvige, contient quinze propositions allant de la sensibilisation des jeunes à la protection de la vie privée jusqu’à la défense des libertés individuelles par un renforcement des pouvoirs de sanction de la CNIL. Le texte prévoyait proposait également un encadrement plus strict des conditions de création des fichiers policiers (voir, à ce titre, la nomination des messieurs Benisti et Cointat.

Le texte, bien que déjà expurgé par le rapporteur UMP de la commission des lois, contenait encore trop de menaces... pour le gouvernement. "Nous avons un certain nombre de points d’accord, ils sont importants, a souligné M. Bockel, d’autres font débat". Le Monde, qui précise que "Jean-Marie Bockel, avec une exquise courtoisie, s’est employé à vider le texte de sa substance", rapporte ainsi que "le point d’accord, c’est de parler du numérique à l’école, les points de désaccord, le reste"...

En l’occurrence, "le reste", consistait entre autres à faire de l’adresse IP une donnée personnelle entrant dans le champ de la CNIL, à autoriser l’autorité administrative indépendante à publier ses avis avant chaque création de fichier (parce qu’après, c’est trop tard).

Les sénateurs et le rapporteurs ont réintroduit un à un les articles que Bockel a fait supprimer... à l’exception notable de l’article qui voulait encadrer la création des fichiers policiers, que le rapporteur, Christian Cointat, a soigneusement réussi à sabrer (voir sa candidature). Le bébé a depuis été refilé à l’Assemblée.

Le Directeur Général de l’Insee a accepté de participer à la mise en place de l’opération INES (Identité Nationale Electronique Sécurisée) en modifiant le contenu du répertoire des personnes, le RNIPP, et en créant un lien direct avec le Ministère de l’Intérieur.

Une lettre des Syndicats nationaux de l’INSEE CGT, CFDT, SUD, CGT-FO, CGC, CFTC

dénonce ces pratiques.

« Le Directeur général a rencontré M. Canepa, secrétaire général du ministère de l’Intérieur, le 15 avril. Cette réunion, à la demande de M. Canepa, a été consacrée au projet « Identité nationale électronique sécurisée » (INES), qui vise à améliorer et à sécuriser la délivrance des cartes nationales d’identité et des passeports. Des échanges entre le ministère de la Justice, l’Agence pour le développement de l’administration électronique, le ministère de l’Intérieur et l’Insee ont conduit à envisager une utilisation du répertoire national d’identification des personnes physiques (RNIPP), que gère l’Insee, afin de vérifier l’exactitude des identités fournies par les demandeurs de titres. Pour répondre à cette demande, le RNIPP devrait comporter la filiation des personnes.

Le Directeur général a donné un accord de principe à cette extension, qui renforcera le rôle du RNIPP comme répertoire de référence. » Extrait du compte-rendu n°14 du CD du 19 avril 2005.

Cet « accord de principe » nous pose plusieurs problèmes :

1. La participation de l’Insee à la constitution d’un fichier national d’identité a un seul précédent : le fichier originel du RNIPP (Répertoire National d’Identification des Personnes Physiques) créé par le Service National des Statistiques (prédécesseur de l’Insee) sous le régime de Vichy entre 1940 et 1944 ;

2. Dès la Libération, la séparation entre les fonctions statistiques et les fonctions de gestion policière de la population a été réalisée. Tirant le bilan des dérives de l’État Français pendant la période pétainiste, la loi sur le Secret statistique a été votée en 1951. Le champ du RNIPP a été limité à l’usage statistique et à l’attribution du numéro de sécurité sociale ;

3. L’usage du RNIPP comme une des sources pour constituer ou vérifier un fichier de police serait une rupture. De ce point de vue, l’introduction d’informations sur les filiations n’a rien d’une décision technique et mérite une réflexion large et approfondie. La confiance accordée par les citoyens à l’Insee, en particulier dans le cadre du recensement de la population et de la collecte d’autres données individuelles afin d’établir des statistiques, pourrait se trouver gravement affectée par ces changements. Il est inadmissible de faire prendre de tels risques à l’Insee, dans de telles conditions ;

4. Le projet « INES » prévoit la création de banques de données comportant des données biométriques (empreintes digitales et photo, pour l’instant) et des données d’identité. Elles concerneront l’ensemble de la population française. La publication de cet objectif par le ministère de l’Intérieur donne lieu à une grande inquiétude relayée par les organisations de défense des Droits de l’Homme. Des projets identiques sont d’ailleurs actuellement très discutés en Grande-Bretagne et aux USA. La mobilisation de l’opinion et de parlementaires y est très forte. Donner un « accord de principe » à cette extension au nom de l’Insee, sans étude préalable, n’est pas admissible.

— -

Par la suite la constitution d’un collectif "non à INES" qui regroupe :
LDH (Ligue des droits de l’homme)
SM (Syndicat de la magistrature)
SAF (Syndicat des avocats de France)
IRIS (Imaginons un réseau internet solidaire)
DELIS (intercollectif Droits et libertés face à l’informatisation de la société)

A interpellé une nouvelle fois le directeur de l’insee à ce propos, ce qui laisse finalement aucun doute sur l’intervention du directeur de l’Insee dans le dossier INES.

http://souriez.info/article.php3?id_article=239

Le Directeur général de l’INSEE répond http://www.ines.sgdg.org/article.php3?id_article=55

Citation trouvé sur le site du MEDEF université d’été 2002, de J-M Charpin
http://mt35.medef.fr/staging/site/core.php?pag_id=457

Jean-Michel Charpin

« Oui, il faut prévoir. La réflexion et l’anticipation sont une forme de musculation de l’esprit car lorsque le cerveau est irrigué, on a de meilleurs réflexes dans l’action. »

Pour avoir superbement ignoré les trois rapports indépendants dénonçant les travers et dangers du vote par l’internet qu’elle avait mis en place le 18 juin 2005.

Première expérience française de vote à grande échelle par Internet, l’élection des représentants de l’Assemblée des Français de l’Etranger (AFE), le 18 juin dernier (tout un symbole), fut “une ‘première’ mitigée” selon l’AFP, un “flop” pour 01net.

Sur les 525 000 électeurs potentiels, seuls 28 000 avaient ainsi choisi l’option internet. A l’arrivée, 10 119 personnes seulement ont réellement voté en ligne, soit 14% des votants (le nombre total des suffrages exprimés étant lui aussi, et seulement, de 14%).

Les rapports de trois experts informatiques, Bernard Lang et François Pellegrini, mandatés par les deux groupes de l’Assemblée des Français de l’Etranger -l’Union des Français de l’Étranger (UFE, proche de l’UMP) et l’Association Démocratique des Français à l’Étranger (ADFE, proche du PS)- pour auditer la procédure de vote, ainsi que celui d’Andrew W. Appel, professeur d’informatique à Princeton et membre de VerifiedVoting.org, ont depuis enfoncé le clou.

Extraits de leurs expertises :

 comment les assesseurs pouvaient-ils garantir l’intégrité du vote dès lors qu’ils en étaient réduits à vérifier, par écran de vidéosurveillance interposé, que personne n’entrait dans la salle machine où se trouvaient le système informatique gérant le suffrage ?

 d’autre part, les assesseurs en étaient réduit à contrôler la régularité du vote au moyen de caméras de vidéosurveillance filmant la salle machine où se trouvaient les ordinateurs comptabilisant les votes, or, la vidéo ne permettait aucunement de vérifier ce qui se passait à l’intérieur des ordinateurs, et encore moins de s’assurer de la qualité du code source des logiciels utilisés, non plus que de l’intégrité des flux de données, sans même parler de la sécurité des ordinateurs des votants.

 de plus, certaines des recommandations de la CNIL et du Forum des Droits de l’Internet n’ont pas été respectées, et les audits logiciels ont été effectués, non pas par des personnalités indépendantes, mais par des représentants du maître d’oeuvre et du maître d’ouvrage…

En résumé, et alors que dans un vote “classique”, dont la procédure, relativement simple, est compréhensible par tout un chacun, et que les urnes sont transparentes, les isoloirs fermés et individuels, le dépouillement public et le décompte vérifiable, dans l’expérience du 18 juin dernier, dont la complexité en a dérouté plus d’un, ni les assesseurs, ni les isoloirs, ni les urnes, ni le dépouillement, ni le décompte n’offraient de garanties suffisantes.

Or, comme le souligne Bernard Lang, “le défi essentiel auquel est confronté le vote électronique est l’étendue de la confiance que lui accorde l’électeur“. Pour Pellegrini, “le mécanisme le plus fiable reste le vote par correspondance papier, le vote dématérialisé n’offre aucune contrôle, et permet une portée de fraude considérale (…) Ce ne serait pas un service à rendre à la démocratie“.

En réponse à ces critiques, l’AFE, lors de sa session plénière, a pour sa part décidé de créer... une "commission temporaire" pour "engager une réflexion sur l’exercice du droit électoral par les Français de l’étranger", sans bien évidemment mentionner aucun de ces rapports, ni aucune de leurs remarques et critiques.

Vote par internet : l’enjeu n’est pas informatique, mais démocratique : http://www.internetactu.net/?p=6506

La cécité de l’Assemblée des Français de l’Etranger : http://www.assemblee-afe.fr/rubrique.php3?id_rubrique=8

Pour avoir, dans un arrêt, validé les écoutes téléphoniques opérées sur des avocats

Explications : La Cour de cassation, gardienne des libertés, pour sa décision remettant en cause le secret professionnel liant les avocats et leurs clients. L’arrêt rendu en octobre dans l’affaire Buffalo Grill légalise en effet l’écoute téléphonique d’un avocat à travers son client, au motif que les propos tenus seraient "de nature à faire présumer la participation de cet avocat à des faits constitutifs d’une infraction". Le procureur général n’a alors pas à être informé, le client est privé du secret professionnel garanti par la loi et le CP et on laisse à la police le soin de juger des propos devant être retenus et versés au dossier.

Cette décision vient confirmer une autre décision de 97 qui acceptait déjà de déroger au secret professionnel "s’il existe contre l’avocat des indices de participation à une infraction".

Références : L’arrêt Buffalo Grill : http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnDocumentbase=CASS&nod=CXRXAX2003X10X06X00829X009

Articles de presse :

Le Canard Enchainé - article dispo sur http://www.bugbrother.com/breve28.html

Politis - Avocats sur le grill

"Le 1er octobre la Cour de cassation rendait son arrêt dans l’affaire Buffalo Grill. Elle annulait les poursuites pour "homicides involontaires" mais validait certaines écoutes téléphoniques entre l’un des mis en examen et son avocat. Décision motivée par le fait que ces conversations ne concernent pas "l’exercice des droits de la défense" mais sont "de nature à faire présumer la participation de cet avocat à des faits constitutifs d’une infraction". On peut écouter si on a les preuves, mais pour avoir les preuves il faut les entendre. Alors écoutons pour entendre. Un syllogisme ambigu qui légitime le principe des écoutes "déguisées" des avocats.

Les justiciables sont protégés par le secret professionel auquel sont tenus avocats et magistrats en vertu de la loi de 1971 art 66.5. Les articles 100 et suivants du Code de procédure pénale autorisent ces derniers à diligenter des écoutes sur prévenus ou mis en examen, dans la limite des droits de la défense. La pratique est fréquente. Dans le cas d’un mis en examen l’écoute intercepte inévitablement des conversations avec l’avocat, qui ne peuvent être versées au dossier, puisqu’ayant trait à la défense. Si maintenant un juge d’instruction soupçonne un avocat d’infraction dans une affaire, il peut le faire placer lui sur écoutes, en informant le batonnier, qui peut le cas échéant éventer la chose. Reste alors pour établir sa culpabilité, les petits arrangements avec la loi : écouter indirectement l’avocat via son client, et récupérer ainsi des "preuves" qui pourtant concernent un autre délit que celui qui motive l’écoute. Une pratique que la cour de cassation a validé dans un arrêt de 1997 qui acceptait de déroger au secret professionnel "s’il existe contre l’avocat des indices de participation à une infraction". L’arrêt Buffalo grill vient confirmer ce que le Syndicat de la Magistrature qualifie de double atteinte : au principe général de loyauté de l’instruction - le droit à un procès équitable garanti par la Convention européenne- et au secret professionnel.

Une façon peu acceptable de contrôler les avocats en niant le secret professionnel qu’on prétend protéger, ajoute Bruno Marcusse ancien président du SAF (Syndicat des avocats de France). Et une tendance générale présente dans le projet de directive européenne contre le blanchiement d’argent, qui délie les avocats de l’obligation de secret et les incite à faire des "déclarations de soupçon". D’absolu, le secret professionnel est désormais sujet à exception.

Lors du sommet du G8 d’Evian en juin, la direction de la gendarmerie nationale a testé en grandeur nature un arsenal de guerre électronique sur des manifestants civils

La direction de la gendarmerie nationale a déployé, lors du sommet du G8 qui s’est tenu à Évian, du 1er au 3 juin 2003, les grands moyens pour surveiller des populations civiles contestataires.

Parmi les moyens déployés, citons notamment ceux de l’armée de l’air qui a testé des drônes en Haute-Savoie fin mai (équipés de capteurs électroniques et de caméras) ; il y a aussi l’infiltration, dans les manifestations, de gendarmes en civils (équipés de lunettes dotées de mini-caméras) ; le déploiement généralisé de caméras de vidéosurveillance ; l’accès à toutes les banques de données judiciaires et d’identification de l’espace Schengen (fichiers des cartes grises, des personnes recherchées, casiers judiciaires, « et même le fichier des impayés, pour les impôts ou les PV » selon un gendarme) ; ou encore le recours à des « moyens de guerre électronique en vue de perturber les modes de communication des manifestants et de localiser les sources visant à brouiller les réseaux des forces de l’ordre » [1].

[1"Ils auront des mini-caméras dissimulées dans la branche de leurs lunettes."
Un militaire, à propos des gendarmes en civils infiltrés parmi des manifestants au G8 d’Évian
http://www.transfert.net/a8893. Source originale : "Des équipements à la James Bond pour les gendarmes du G8" (AP, 27/05/2003).

Pour avoir créé un giga-fichier recensant les données personnelles et de santé de la totalité de la population française vaccinée... comme non vaccinée, sans se soucier des possibles conséquences si ces données tombent en de mauvaises mains, comme celles de ... ses amis les laboratoires.? Avec l’aimable participation de la CNIL et de la CNAMTS.

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Ce fichier a permis à la ministre de la Santé d’envoyer à chaque français, selon l’ordre des priorités établies, une invitation pour aller se faire vacciner. Avec le succès que l’on sait.

Les vaccins ont été pour partie revendus, mais le fichier lui, reste. Et les questions à son sujet sont nombreuses. A quoi sert un tel fichier de population où figure chaque personne affiliée à la Sécu, Français ou résidant en France, sans pouvoir s’y opposer ?

Il présente des risques certains d’atteinte à la confidentialité des données de santé. En effet, il contient le NIR (numéro de sécu ou INSEE, "le" numéro pour avoir un fichier de population fiable), des données d’état civil, des données de santé, et les codes "régimes" permettant d’identifier le type de profession (agriculteur, militaire, etc...). Il recèle également des données servant à déterminer les priorités : outre les LAD déjà fichées pour la bonne cause, les personne atteinte de telle ou telle pathologie grave, les femmes enceintes ou venant d’accoucher, les vieux, les prématurés etc. Que se passerait-il si ces données tombaient entre les mains de laboratoires pharmaceutiques en quête de cobayes ou de prospects et/ou de boites d’assurances promptes à discriminer les mauvais clients ?

Sollicitées par la ministre, qui n’a guère du leur laisser le choix, "non assistance à population en danger" oblige, la CNIL et la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) ont finalement rendu des avis favorables. Mais la CNIL n’a pas souhaité commenter sa décision auprès des médias... dixit Rue 89.

Et même la ministre semble consciente des risques puisqu’elle s’est empressée de préciser que « la base nationale conservera ces données de suivi et de gestion de la vaccination jusqu’au 31 décembre 2012 », et que « en cas de contentieux relatif à cette vaccination, les informations sont archivées jusqu’à expiration des délais de recours. »

 Article de Rue 89 du 7/10/2009 :
http://www.rue89.com/confidentiels/...
 Article sur le blog d’un médecin :
http://www.denisesilber.com/silberb...
 Décret de création du fichier :
legifrance.fr.
 Délibération de la CNIL : legifrance.fr.

Pour le programme "Réduction sociale téléphonique"

Lancé en 2000, le programme "Réduction sociale téléphonique" laisse pantois quand à ses buts réels.

Ce programme, qui donne aux RMIstes une réduction d’environ 5 euros par mois sur leur facture, est géré par les Caisses d’allocations familiales (CAF) et sous-traité à deux sociétés privées. Il concerne environ 2,5 millions de personnes en France.

Les deux sociétés privées, dont les contacts sont soigneusement tenus secrets, sont chargées de répondre aux appels teléphoniques des demandeurs et gèrent les attestations envoyées par les organismes sociaux aux miséreux (lire RMIséreux) et handicapés.

Les CAF font parvenir aux personnes concernées une attestation de situation, qu’ils doivent renvoyer à la société Sepsi-EGRT (91984 Evry, cedex 9) afin d’obtenir une réduction de 5,04 euros par mois sur leur facture téléphonique. L’attestation stipule que la demande sera traitée par la société qui la reçoit et non par les CAF. La lettre à renvoyer à Sepsi-EGRT comporte des informations identitaires (nom, adresse, téléphone, situation de précarité...) ainsi qu’un très long code barre.

Un agent des CAF, contacté au numéro vert 0800 892 395, a refusé de donner à un allocataire les moyens d’accéder à son dossier. Il a également refusé de lui communiquer l’adresse, le nom ou la raison sociale des deux sociétés sous-traitantes, tout en précisant que ces entreprises gèrent les données de façon informatique et échangent les dossiers via Internet.

Références : - Dossier de presse du secrétariat ? l’Industrie :

www.industrie.gouv.fr/infopres/presse/si_pres_2000.htm

 "L’Humanité", 16/06/2000 : "Mode d’emploi : le téléphone social. 2,5 millions de personnes concernées !"

www.humanite.presse.fr/journal/2000-06-17/2000-06-17-227149

Jamais une administration n’avait accumulé en si peu de temps de nouveaux fichiers nominatifs, de Base élèves (dès 3 ans) au "livret de compétences", en passant par ceux qui "décrochent" du système éducatif...

JPEGCette année l’EN a une nouvelle fois montré sa capacité à renforcer le contrôle social sur les familles en multipliant les outils de gestion informatique de la scolarité.

1er degré : Le fichier Base élèves (BE) et la BNIE. BE est obligatoire dès l’inscription en maternelle. Il déclenche la création d’un INE (identifiant élèves), lui-même géré dans une base nationale (la BNIE) qui conserve ses infos pendant 35 ans [1]. La BNIE n’a fait l’objet d’aucun décret ni arrêté. Témoignage d’un « statisticien formé à l’école de l’Insee » : « j’ai appris durant toute ma scolarité qu’il ne fallait JAMAIS réaliser une base comme la BNIE et qu’il y avait bien d’autres chemins pour obtenir les mêmes résultats statistiques. (...) Vous avez peut-être entendu parler du recensement de la population, des bases de la sécurité sociale, du fichier de recensement de la police... Tous ces fichiers sont soit anonymes (population), soit ne recensent pas toutes les personnes et sûrement pas pendant 35 ans » [2].

En juin 2009, le Comité des droits de l’enfant de l’ONU a, entre-autres remarques, souligné ses inquiétudes à propos de ce fichage précoce et les incertitudes qui pèsent sur ses interconnexions possibles et futures [3]. Réponse du ministère ? Rien à craindre, car "les données sont réparties dans trente bases de données académiques qui ne communiquent pas entre elles" (réponse à un député). Les opposants demandent justement à ce qu’aucune donnée nominative de sorte des écoles, car les services départementaux y ont accès (les inspections académiques), alors qu’ils n’ont « aucun besoin du nom des élèves pour gérer des effectifs ». Et les IA peuvent être, comme les préfets, sous obédience politique. Le collectif de résistance CNRBE a montré comment, par une astuce mêlant BE et l’INE, identifier des familles d’origines étrangères. Récemment, près de Rennes, l’arrestation d’un père sans papier l’a illustré [4]

2nd degré.
L’application "Sconet" (collèges et lycées) vient d’être officiellement raccordée au fichier des "décrocheurs" (SDO : suivi de l’orientation). Au moment même où le gouvernement veut réprimer l’absentéisme en coupant les allocations familiales aux parents !
 Trois autres fichiers ont fait parler d’eux : Affelnet (affections par le net), Postbac (inscriptions études universitaires), et AppliEO (opération "école ouverte" touchant de enfants en difficulté)...
 Le plus sensible l’a été en catimini : un "livret de compétences", qui sera géré en ligne comme BE, a été lancé en "expérimentation". Ficher les compétences est pourtant ultrasensible. Il n’a fait l’objet d’aucune publicité... [5]
 Pour finir cette symphonie : "MOSART", qui fiche les profs sanctionnés pour retraits de salaire pour "service non fait" (désobéisseurs, grévistes, et même directeurs n’ayant pas rempli Base élèves !).

[1Lien entre BE et BNIE : http://retraitbaseeleves.wordpress.....

[2La BNIE vue par un statisticien : http://bnie2009.blogspot.com/2009/1....

[3BE et le Comité des droits de l’enfant : le point en novembre 2009 et mars 2010.

Qu’il soit au Budget ou au "Travail et à la Solidarité", le cheval de bataille d’Eric Woerth reste la "lutte contre la fraude", facteur de "cohésion sociale" et facteur d’interconnection massive des fichiers sociaux. Il a été aidé par Martin Hirsch et son colossal fichier de la précarité @RSA

Eric Woerth, notre ex-ministre du budget devenu celui du Travail, de la Solidarité (et de la fonction publique), a remporté la palme en 2009 pour son tentaculaire RNCPS (répertoire central de la protection sociale). Ce dont il s’est ému sur le net. Nous lui faisons nos excuses, ce n’est pas pour le ce répertoire qui n’est que l’outil intermédiaire (comme BNIE dans l’Education NAtionale) que nous aurions du le nominer, mais bien pour l’ensemble des fichiers modernisés et interconnectés de la "protection sociale".

Aujourd’hui sa mission reste la même : ficher les personnes précaires pour "lutter contre la fraude"—la fraude aux prestations sociales, pas la fraude fiscale, bien entendu...

Dès son changement d’affection, il a pérennisé les "comités locaux de lutte contre la fraude", mais a jugé utile de doubler la délégation nationale, créée il y a plus d’un an, d’une "direction générale de la cohésion sociale". [1]

Woerth récupère au passage le dossier du Revenu de solidarité active (RSA), créé par l’ex-Haut commisssaire Martin Hirsch. Le RSA a donc succédé au RMI, mais pour bien s’assurer que cela ne va pas créer de nouvelles « générations d’assistés », il fallait que ce revenu puisse être octroyé en fonction des ressources "réelles" des bénéficiaires.

Cet été, un “traitement informatique” a donc été créé par décret, le @RSA (at resa ou Ah Theresa). Géré par la CNAF (Allocations familiales), il recense des informations sur les candidats et sur les bénéficiaires du RSA, afin notamment de « contrôler » leurs déclarations. Griefs retenus par des travailleurs sociaux :
 L’identifiant utilisé est le NIR (numéro de sécurité sociale).
 Un droit d’accès et de rectification est prévu mais pas de droit d’opposition.
 @RSA ne conserve les données que le temps nécessaire à leur validation d’une part, à leur transmission au département et aux organismes chargés du service de la prestation d’autre part. En revanche, les CAF peuvent les conserver pendant 3 ans.
 Le décret créant @RSA ne comporte pas de limitation de durée pour la conservation des données par les Conseils généraux, payeurs dudit revenu.
 En 1988, la loi RMI donnait 3 mois, au travailleur social et à l’usager, pour construire ensemble et présenter sa première piste de projet d’insertion ; elle était étudiée anonymement ; La loi RSA met en place un dispositif supposé préparer en 5 minutes une orientation d’insertion, par le moyen d’un grand fichier informatique qui fera le « tri ». C’est bien connu les machines mieux et plus que les humains.

La loi du 1/12/09 qui créait ce RSA annonçait déjà la couleur : tout agent d’insertion se devait d’apporter son concours à l’« identification de la situation du foyer », par tous les moyens [2].

[2Siné Hebdo, 22/04/09 : Le social à la mode Vichy.

Pour valider sa proposer de tripler le nombre de caméras de vidéosurveillance, MAM a commandé un rapport dont l’objectif n’était pas de mesurer leur efficacité, mais de le démontrer. Quant à sa loi de programmation sur la sécurité, elle permettra de censurer toute "atteinte à la réputation" faite sur le Net, mais également d’espionner les internautes coupables de délits de solidarité.

Du temps où elle était ministre de l’intérieur, MAM avait proposé de tripler le nombre de caméras de vidéosurveillance sur la voie publique. Encore fallait-il en démontrer l’efficacité. Ce pour quoi MAM eu la brillante idée de commander un "rapport sur l’efficacité de la vidéoprotection".

Pour éviter que, à l’instar de la quasi-totalité des rapports similaires effectués à l’étranger, il ne conclue à l’inefficacité relative de la vidéosurveillance, elle prit bien soin de ne pas en confier la rédaction à des spécialistes indépendants, mais à trois instances directement rattachées au ministère de l’intérieur, qui ne pouvaient donc qu’écrire le doigt sur la couture du pantalon : l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), l’Inspection technique de la gendarmerie nationale (ITGN) et l’Inspection générale de l’Administration (IGA).

Pour bien faire comprendre ce qu’elle attendait d’eux, MAM demanda à ces hauts fonctionnaires, non pas de mesurer l’efficacité de la vidéosurveillance, mais de le démontrer, comme l’atteste la lettre de mission qui leur fut envoyée [1] :

Le développement de la vidéoprotection est une priorité du Ministre. C’est pourquoi le plan d’action mis en place vise à tripler le nombre de caméras sur la voie publique.

Afin de permettre aux collectivités locales gestionnaires de l’espace public de se lancer dans cette stratégie dynamique, il convient de mettre à disposition (…) des arguments propres à soutenir leur adhésion.

Quittant le ministère de l’intérieur pour celui de la justice, MAM a emporté avec elle sa nouvelle loi de programmation sur la sécurité intérieure (Loppsi II), qui prévoit d’investir 2,5 milliards d’euros dans la police et qui, note l’Express, "pourrait changer la vie quotidienne de millions de Français" [2].

Au nom de la lutte contre l’usurpation d’identité, elle permet également de réprimer l’atteinte à la réputation, et donc le fait de « tagger » quelqu’un sur une photo sur un réseau social sans son accord, de critiquer qui que ce soit, un artiste, une personnalité, une personne publique sur un forum ou un blog, et pourrait même s’appliquer au « fait de poster les coordonnées d’un député sur un site en invitant les citoyens à le contacter pour exprimer leur opposition à un texte de loi (s’il s’en suit un nombre important d’appels pouvant nuire à la tranquillité du député) ! ». [3]

La LOPPSI 2 prévoit également le filtrage de l’internet, au moyen d’une liste noire fournie par le ministère de l’Intérieur, mesure qui, non seulement porte atteinte à la neutralité des réseaux, mais qui, de l’avis quasi-unanime des experts, coutera fort cher sans apporter l’ombre d’une solution au problème de la pédophilie, d’autant qu’il ne s’agit pas d’empêcher les pédophiles d’accéder aux sites pédopornographiques : le filtrage de l’internet que prévoit le projet de loi ne concerne aucunement les pédophiles avérés, mais les internautes qui, par mégarde ou par naïveté, pourraient éventuellement y accéder. Et encore : il s’agit moins d’empêcher ces internautes de devenir pédophiles que de leur éviter de se faire escroquer… [4].

Les fonctionnaires de police pourront également, sur autorisation du juge des libertés, utiliser tout moyen (physiquement ou à distance, via des mouchards) pour s’introduire dans des ordinateurs et en extraire des données dans diverses affaires, allant de crimes graves (pédophilie, meurtre, etc.) au trafic d’armes, de stupéfiants, au blanchiment d’argent, mais aussi au délit « d’aide à l’entrée, à la circulation et au séjour irréguliers d’un étranger en France commis en bande organisée »... Or, comme le souligne Rue89, " La seule garantie présentée par le gouvernement, c’est que ce sera sous le contrôle du juge d’instruction. (Or,) on veut justement supprimer le juge d’instruction, donc c’est une garantie post mortem…" [5].

La LOPPSI prévoit également de multiplier les croisements de fichiers, y compris pour les petits délits de tous les jours. Concrètement, note Antonin Grégoire, universitaire spécialiste des services de sécurité, "pour retrouver le scooter de Jean Sarkozy, la police pourra analyser les appels téléphoniques et les retraits bancaires effectués à proximité, croiser leurs informations avec les fichiers d’autres administrations (Fisc, Sécurité sociale, Pôle emploi…), ainsi que des sources ouvertes (Google, Facebook, Twitter). Les conséquences prévisibles ne seront pas une surveillance absolue et quotidienne de tout le monde (impossible sans effectifs), mais une multiplication des cas d’innocents envoyés en garde à vue parce qu’ils auront acheté une pomme au moment du vol d’une pomme." [6].

Nommé ministre de la santé pour appliquer une réforme de l’assurance-maladie obligatoire uniquement axée sur une politique du moindre coût, mettant en péril l’intimité des données de santé.

La réforme de l’assurance Maladie, signée le 14 août 2004, voit tous les jours des amendements et ce n’est pas fini.
L’histoire de cette réforme nous montre une peau de chagrin qui chaque jour voit sa surface se réduire d’un pan entier de la prise en charge des soins. Au début ancrée sur ses trois points fondamentaux pour être utile :

1°) A comme accès limité via les filières de soins au centre desquelles règne un médecin désigné par le malade qui en devient sa propriété.

2°) S comme Sanctions financières pour les parties soignantes et soignées, dès lors qu’elles exercent leur union sacrilège hors du par cours du soin.

3°) S comme secret bafoué par l’utilisation des dispositifs maints et maintes fois dénoncés comme sources de fraudes, à la sécurité des données sensibles, à l’argent, par manque ontologique des principes de base de la sécurité des supports informatiques : Carte vitale sesame et dossier médical partagé (DMP).

La réforme, au prétendu prétexte d’une santé économiquement maîtrisée, se révèle être un cul de sac pour les patients qui adhèrent et les médecins qui s’y soumettent ne pouvant plus exercer leur art selon ses règles édictées par l’ancien code de la sécurité sociale et par la déontologie médicale :

Article 5 du code de déontologie des médecins : "Le médecin ne peut aliéner son indépendance professionnelle sous quelque forme que ce soit."

L’article L.162-2 du code de la sécurité sociale dispose que "dans l’intérêt des assurés sociaux et de la santé publique, le respect de la liberté d’exercice et de l’indépendance professionnelle et morale des médecins est assuré..."

Associations acis vipi http://acisvipi.fr.tc
Association Adas : http://www.webzinemaker.com/adas/
NEODALI : http://neodali.skyblog.com/

Pour manque de vigilance sur le respect des Droits de l’enfant (dossier Base élèves) et pour se pencher sur la notion floue de "information préoccupante" pour justifier le viol de la vie privé et familiale et le recours au "secret partagé" des organismes d’action sociale.

Depuis plus d’un an la secrétaire d’Etat à la Famille est confrontée aux foudres du Comité des droits de l’enfant des Nations Unies, qui a souligné le non respect par la France de la Convention du même nom. Sur le fichage des enfants elle a même été prise à défaut tout en n’ayant, près d’un an après, toujours pas répondu aux instances internationales.

Le laisser aller de Nadine Morano vis à vis de la vie privée des enfants et des familles est pour le moins "préoccupant". En effet, dans le cadre de la protection des mineurs en danger, ses services ont mis en application une mesure prévues depuis 3 ans dans la loi dite de "prévention de la délinquance".

Mesure introduisant la notion d’« information préoccupante » (article L. 226-2-1 du Code de l’action sociale et des familles, CASF [1]), stipulant qu’elle doit être transmise à la "cellule de recueil de l’information préoccupante" (CRIP).

C’est donc cette "cellule" que Nadine Morano vient d’activer. Crispées par cette notion sortie de nulle part, trois organisations professionnelles — l’Association nationale des assistants de service social (ANAS), l’Organisation nationale des éducateurs spécialisés (ONES) et le Syndicat national des médecins de protection maternelle et infantile (SNMPMI) — ont interpellé la secrétaire d’Etat chargée de la Famille. « Cette absence de définition génère une difficulté d’interprétation et pourrait laisser à penser que, du seul fait qu’elle soit transmise à la CRIP, toute information devient préoccupante quel qu’en soit le contenu et l’émetteur ». Ils proposent de réduire les émetteurs et de définir clairement ce qui relève de la "préoccupation".

Accessoirement, elle a aussi fait preuve de ses talents de vulgarisation auprès des jeunes dans le "débat sur l’identité nationale" en décembre 2009 (cf article et vidéo) : « On ne fait pas le procès d’un jeune musulman. Sa situation, moi je la respecte. Ce que je veux, c’est qu’il se sente Français lorsqu’il est Français. Ce que je veux, c’est qu’il aime la France quand il vit dans ce pays, c’est qu’il trouve un travail, et qu’il ne parle pas le verlan. C’est qu’il ne mette pas sa casquette à l’envers »

 Droits de l’enfant : lire le blog de JP Rosenczveig - jprosen.blog.lemonde.fr, président du Tribunal pour enfants de Bobigny et président de l’ONG DEI France.
 Fichage : les griefs du Collectif de résistance à Base élèves (CNRBE) :
retraitbaseeleves.wordpress.com.
 CRIP : communiqué des 3 associations :
anas.travail-social.com.
 L’article 226-2-1 du CASF : legifrance.fr.

[1Extraits : « - Article L226-2-1 — (...) les personnes qui mettent en oeuvre la politique de protection de l’enfance définie à l’article L. 112-3 ainsi que celles qui lui apportent leur concours transmettent sans délai au président du conseil général ou au responsable désigné par lui, conformément à l’article L. 226-3, toute information préoccupante sur un mineur en danger ou risquant de l’être, au sens de l’article 375 du code civil. Lorsque cette information est couverte par le secret professionnel, sa transmission est assurée dans le respect de l’article L. 226-2-2 du présent code [Celui-là même qui créé la notion de "secret partagé" dans la loi de "prévention de la délinquance", NDA.]. (...) »

Le projet de loi de prévention de la délinquance (PLPD), qui encourage la délation et le fichage des enfants et des familles précaires, mais aussi le fichier ELOI, qui recense les personnes aidant des étrangers sans-papiers, sont les deux principales mesures liberticides du ministère cette année.

Le projet de loi prévention de la délinquance, remis sur le métier depuis deux ans, devrait être définitivement validé fin janvier, malgré l’opposition des travailleurs sociaux, des syndicats, des magistrats, et parfois des Maires.

Selon Gilles Sainati, du Syndicat de la Magistrature, qui en détaille les pires mesures sur 37 pages [1], il se met en place les structures d’un nouvel Etat qui au regard de celui qui existait il y a seulement 5 ans en France peut être qualifié de totalitaire en ce que :
 Il remplace l’accompagnement social par un contrôle tout azimuts des personnes suspectés de déviance,
 Place au rang de l’élite de la nation : Une police d’ordre public qui embrigade la jeunesse pour la former... à Quoi ?
 Transforme la mission éducative en procédés de redressement, notion moderne des camps de ce type,
 Instaure la vidéo surveillance et la peur comme mode de relations entre les citoyens au profit un État décentralisé en féodalités liés entre elles.

Parmi les autres faits d’armes du ministre-candidat cette année, la création du fichier ELOI qui va devenir l’outil majeur de sa politique de répression des sans-papiers ou de toute personne faisant l’objet d’une reconduite à la frontière. [2]

ELOI c’est un fichage généralisé des personnes hébergeant un étranger assigné à résidence ainsi que des visiteurs d’étrangers placés en rétention.

Pour la Cimade, l’une des associations (avec LDH, Gisti, etc.) qui s’est élevé contre ce fichier, "c’est une véritable atteinte aux libertés individuelles. Il diminue également la possibilité d’accès, pour les étrangers retenus, à des droits élémentaires :
 le maintien de liens familiaux, avec son (sa) conjoint-e, ses enfants, de bénéficier de leur soutien et de leur accompagnement ainsi que celui d’amis ou de proches. Ce fichage du visiteur va réduire, voire supprimer, ces visites du fait de la peur qu’il va engendrer.
 les possibilités d’utiliser des dispositifs moins attentatoires aux libertés individuelles que la rétention administrative vont être drastiquement réduites du fait du fichage des hébergeant, et des possibles poursuites pénales qui pourraient découler de ce fichage." [3]

ENFIN (façon de parler), le ministère a cette année lancé un autre chantier, (prévu depuis la loi du 23 janvier 2006 relative à la lutte contre le terrorisme), à savoir le fichage "à titre expérimental" (sic) des "passagers enregistrées dans les systèmes de contrôle des départs des transporteurs aériens". [4]

[2J.O n° 190 du 18 août 2006, Ministère de l’intérieur et de l’aménagement du territoire. Arrêté du 30 juillet 2006 relatif à l’informatisation de la procédure d’éloignement par la création d’un traitement de données à caractère personnel au sein du ministère de l’intérieur. NOR : INTD0600664A

[3La Cimade contre le fichier ELOI, le fichier traqueur d’étrangers, 18/08/06 : http://www.cimade.org/actus/comm114.htm.

[4Arrêté du 19 décembre, cf : http://www.libertysecurity.org/article1251.html.

Pour la loi sur la sécurité intérieure

La loi sur la sécurité intérieure (LSI) de mars 2003 a continué le travail de sape de la loi sur la sécurité quotidienne de novembre 2001, en élargissant les pouvoirs de contrôle policier par le croisement et l’extension des fichiers d’infractions ou d’"incivilités", tout en érodant le droit de la défense et la présomption d’innocence.

Principaux thèmes techno-sécuritaires développés :

 Le texte demande aux fournisseurs d’accès à Internet de mettre à disposition des officiers de police judiciaires (OPJ) les éléments "utiles à la manifestation de la vérité", contenus dans leurs systèmes informatiques ou de traitements de données nominatives. Et ce, par "voie télématique ou informatique".

 La loi prévoit également d’élargir l’accès des OPJ aux différents fichiers informatiques de l’administration. Ces dispositions autorisent l’extension du contenu des fichiers de police, et une meilleure interconnexion de ces bases de données entre "services d’enquêtes", à savoir police judiciaire et gendarmerie (fichiers Stic et Judex). Ces services pourront donc y ajouter des informations nominatives sur les personnes à l’encontre desquelles des "indices graves ou concordants" apparaissent, dans le cadre de leurs enquêtes. Autant de changements radicaux de finalité pour ces fichiers, désormais hors du contre-pouvoir de la Cnil (1).

 Cela s’institue alors que le fichier Judex n’est officiellement "fondé par aucun texte de droit" (comme le fut le Stic pendant cinq ans), ce que les députés ont reconnu publiquement en séance (2) ;

 Les motifs de consultation et d’accès à ces fichiers sont également étendus à une foule d’autorités administratives qui n’ont aucune mission de police ou judiciaire (personnel des préfectures notamment). En tout, y auraient accès quelque 400 000 personnes administratives.

 Ce texte introduit également de nouvelles dispositions sur le fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG). A l’origine conçu pour traquer les délinquants sexuels condamnés, le FNAEG voit lui aussi sa finalité dangereusement modifiée : y figureront également les condamnés - mais aussi les suspects, "personnes à l’encontre desquelles il existe des indices graves ou concordants" - pour des délits de violence contre les personnes et les biens, pour menace d’atteinte aux personnes, trafic de stupéfiant, exploitation de la mendicité et de proxénétisme, ainsi que pour actes de destruction ou de dégradation. Tout refus de se soumettre à un prélèvement est passible de six mois de prison et de 7 500 euros d’amende (3).

La LSI institue aussi, entre autres, le tristement célèbre délit de "racolage passif" et criminalise les rassemblement dans les hall d’immeubles.

Références : (1) - Position de la Cnil du 25 octobre 2002

www.cnil.fr/actu/communic/actu43.htm

 ZDnet, 25/10/2002 : "La Cnil se rebiffe contre le projet de loi du ministre de l’Intérieur"

http://news.zdnet.fr/story/0,,t118-...

(2) ZDnet, 16/01/2003 : "Deux fichiers de police pas très nets risquent de retarder la loi Sarkozy"

http://news.zdnet.fr/story/0,,t118-...

 Position du Syndicat de la magistrature sur le FNAEG, 22/10/2003 :

http://perso.wanadoo.fr/felina/doc/...

 "Libération", 31/12/2003 : "L’ADN de Denis, condamné pour violences et dégradations, en passe d’être enregistré"

http://perso.wanadoo.fr/felina/doc/...

 Position de la Ligue des droits de l’homme sur la LSI, 10/2002 :

http://www.ldh-france.org/docu_rapp...

Pour son zéle à recourir à des procédés lioberticides pour protéger les intérêts des grandes compagnies lors du vote de la loi sur la confiance dans l’économie numérique (LEN)

Explications :

Nicole Fontaine, ministre déléguée à l’Industrie en charge du projet de loi pour la confiance dans l’économie numérique (LEN), s’acharne à vouloir filtrer et censurer le net et à y faire pratiquer une e-justice privée, hors intervention des magistrats.

En instaurant, pour les intermédiaires techniques, une responsabilité des contenus et une obligation de surveillance a priori, le projet de loi sur l’économie numérique les transforme en juges et censeurs de proximité. La LEN obligerait en effet les fournisseurs d’accès à pratiquer un filtrage "à la chinoise" (aussi surnommé "filtre Universal"), une première en Occident. Un tel filtrage porterait atteinte à la libre circulation des informations, des idées et des opinions, telle qu’elle est de mise en démocratie.

Les détracteurs de la LEN - et ils sont nombreux, tant parmi les fournisseurs d’accès que les internautes de base - accusent Nicole Fontaine de remettre en cause le droit commun et le rôle des magistrats, de mettre en danger l’économie du secteur, de "rouler pour les majors" et de chercher à satisfaire les intérêts particuliers des maisons de disque et des multinationales du contenu. Quitte à faire taire sa propre majorité au Parlement.

Selon la ministre, ce projet de loi vise à transposer, entre autre, la directive européenne 2000/31/CE sur le commerce électronique (1). Mais la loi française est déjà conforme à cette directive qui, de plus, ne requiert pas l’instauration d’un filtrage comme celui que préconise la LEN. Ce filtrage est même décrit comme attentatoire à la liberté d’expression dans un rapport de la Commission européenne sur l’application de la directive (2).

Notons sur ce dossier la complicité de Patrick Ollier (député de la 7e circonscription des Hauts-de-Seine et président de la Commission des affaires économiques, de l’environnement et du territoire), auteur du sous-amendement 213 de la LCEN, qui vise à retirer aux mails leur qualité de correspondance privée (3). Et celle de Jean Dionis du Séjour, député UMP rapporteur du projet de loi, qui défend les articles 49-3 et suivants imposant aux hébergeurs de censurer et filtrer. Il ne cesse de déclarer dans les médias et sur le net qu’un filtrage spécifique et respecteux des libertés est possible.

Références : - Page de synthèse

www.odebi.org/deputes/0justice.html

 Le calendrier d’adoption de la LEN

www.assemblee-nat.fr/12/dossiers/economie_numerique.asp

Avis défavorables à la LEN

 Autorité de régulation des télécommunications (ART)

www.art-telecom.fr/textes/avis/index-02-1090.htm

 Commission supérieure du service public des postes et télécommunications (CSSPPT)

www.telecom.gouv.fr/internet/len_cssppt.htm

 Commission nationale consultative des droits de l’homme

www.commission-droits-homme.fr/binTravaux/AffichageAvis.cfm?IDAVIS=674&iClasse=1

Articles de presse sur la LEN

 01Net, 27/01/2003 : "Le projet de loi sur l’économie numérique soulève des inquiétudes"

www.01net.com/rdn?oid=200443

 ZDNet, 17/01/2003 : "Responsabilité des hébergeurs : la polémique est ravivée"

www.zdnet.fr/cgi-bin/a_actu.pl?ID=2128916

 Journal du net, 24/01/2003 : "Jean-Christophe Le Toquin (AFA) : L’industrie du disque se protège derrière une ligne Maginot"

www.journaldunet.com/0301/030124pirat_afa.shtml

Articles de presse sur le sous-amendement 213

"MacMusic", 01/2004 : "Le sous-amendement 213"

www.macmusic.org/news/view.php/lang/FR/id/1340

"Libération",08/01/2004 : "Le courrier électronique décacheté par la loi"

www.liberation.fr/page.php?Article=169918&AG

Quelques propos tenus par Nicole Fontaine au Sénat, lors de la première lecture du projet de loi

 le 24/06/2003

"(...) sincèrement, je n’ai pas le sentiment que ce texte ait mis en émoi les milieux de l’économie numérique (...)"

"Je dirai simplement que notre texte permet de faire face aux premières nécessités de protection de la liberté."

www.senat.fr/seances/s200306/s20030624/s20030624002.html#REF_26

 Le 25/06/2003

"Je ferai observer que le simple choix de la thématique du forum par un prestataire me paraît de nature à en engager la responsabilité."

www.senat.fr/seances/s200306/s20030625/s20030625_mono.html

(1) Directive 2000/31/CE sur le commerce électronique du Parlement et du Conseil européens

http://www.cru.fr/droit-deonto/droit/spam/dir00-31ce.pdf

(2) Rapport de la Commission au Parlement européen, au Conseil et au Comité économique et social européen sur l’application de la directive 2000/31/CE, 21/11/2003

http://europa.eu.int/eur-lex/fr/com/rpt/2003/com2003_0702fr01.pdf

(3) Patrick Ollier sur le site de l’Assemblée nationale

www.assemblee-nationale.fr/tribun/fiches_id/2295.asp

Pour avoir imposé rétroactivement le bracelet GPS aux délinquants sexuels après leur libération, au mépris de la Constitution

Déjà gagnant du prix orwell Etat et Admnistration 2004, avec ses collègues LEONARD et FENECH , pour leur défense zélée du bracelet électronique GPS, Pascal CLEMENT récidive.
Il s’agit toujours du bracelet GPS et de la loi prévention de la récidive. Malgré un refus des sénateurs en février 2005, il a réintroduit à l’identique un article qui vise à imposer le bracelet aux délinquants sexuels une fois leur peine purgée. Son argument, il ne s’agit pas là d’une peine, mais d’une mesure de sécurité. Et en tant que telle, elle peut s’appliquer aux détenus condamnés avant le vote de la loi.

Une telle rétroactivité est interdite par la Déclaration des Droits de l’Homme qui stipule que « Nul ne peut être puni qu’en vertu d’une loi établie et promulguée antérieurement au délit, et légalement appliquée. » et par l’article 7 de la CEDH.

Clément le sait et il use de "chantage" pour empêcher la saisine. Sur France Info il déclare « Il y a un risque d’inconstitutionnalité. Les événements récents vont me pousser à le prendre et tous les parlementaires pourront le courir avec moi. Il suffira pour eux de ne pas saisir le Conseil constitutionnel et ceux qui le saisiront prendront sans doute la responsabilité politique et humaine d’empêcher la nouvelle loi de s’appliquer au stock de détenus ».
Le lendemain, le président du Conseil constitutionnel, Pierre Mazeaud, l’a rappelé à l’ordre : « le respect de la Constitution n’était pas un risque, mais un devoir ». ajoutant que « c’est la première fois qu’un garde des Sceaux exprime sa défiance vis-à-vis de la Constitution. Il était de notre responsabilité de réagir ».

La mesure a par la suite était validée par le Conseil Constitutionnel.

Rappelons qu’en 1981 Pascal Clément défendait la peine de mort. A l’époque il avait déclaré "Au nom de quelle logique [...] n’aurions-nous pas le droit de défendre la société contre l’individu qui l’agresse [...] en allant même, s’il le faut, jusqu’à lui ôter la vie ? [...] La société a donc le droit de donner la mort pour se défendre. "

 Dossier BBA 2004 :

http://nomines.bigbrotherawards.eu.org/index.php?de=1&&id=45

 "Bracelet électronique : la question du respect de la Constitution soulève une vive polémique" (Le Monde)

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3224,36-693572@51-693450,0.html

 Bracelet : le président du Conseil constitutionnel tance Clément (Libération)

http://www.liberation.fr/page.php?Article=326985

Puce RFID sans contact, photo numérique, gestion du fichier centralisé : présenté comme un titre d’identité "sécurisé", ce passeport sera surtout un nouvel outil de contrôle social

A l’instar du projet de carte d’identité INES (dont l’aspect obligatoire a été pour l’instant écarté), le passeport életronique du ministère de l’Intérieur est présenté comme une solution à la "fraude documentaire" et une victoire pour la "simplification administrative".

Certes, le seul identifiant "biométrique" dudit passeport est pour l’instant la photo numérique du titulaire. Le projet INES, quant à lui, y ajoute déjà un second identifiant, l’empreinte digitale. Mais personne ne s’y trompe : le passeport sera lui aussi, "à terme", doté d’une seconde couche biométrique avec les empreintes numérisées. C’est l’UE qui l’exige, d’aillerus, pour répndre aux diktats étasuniens.

L’avis rendu par la CNIL en novembre 2005 accepte sans broncher les "garde-fous" du ministère de l’Intérieur. On apprend pourtant qu’est déjà prévu des "transmissions de données relatives aux passeports volés ou perdus vers le Système d’information Schengen et vers Interpol". Comme si ces transmissions se feront toujours - promis juré - en cas de perte ou de vol !

Evidemment, dans le cadre de "la prévention et de la répression du terrorisme", l’accès au fichier national des passeports sera facilité aux services de police.

Pour se "faciliter la vie", ce passeport sera bien-sûr "à terme", note la CNIL, "communément utilisé dans la sphère publique (lors des démarches auprès des services de l’Etat, des collectivités territoriales ou des organismes de sécurité sociale) et dans la sphère privée (par exemple, pour l’ouverture d’un compte bancaire)". Et bonjour le croisement des fichiers !

Autre double langage du gouvernement dans cette affaire : le ministère de l’intérieur "n’envisage pas aujourd’hui que la photographie numérisée du détenteur du passeport soit utilisée, en France, dans le cadre de dispositifs automatisés de reconnaissance faciale". Ah bon ? Mais "Le dispositif étant interopérable, la mise en place de tels traitements biométriques est en revanche susceptible d’intervenir à l’étranger, sur décision des seules autorités du pays concerné." Ayez confiance, Big Brother est à l’étranger pas chez nous !

La gestion du fichier est là aussi de la haute voltige super sécurisée : "Afin de renforcer la sécurisation de la production des passeports, ces derniers ne seront plus produits localement mais de façon centralisée. Un centre de personnalisation du passeport sera ainsi mis en place et confié à un sous-traitant (« personnalisateur » des titres)". Et le sous-traitant - pardon, le "personnalisateur" - aurait donc dû être une boite privée, en l’occurence Oberthur. Jusqu’à ce que le ministère tergiverse et décide de s’en occuper lui-même. Jusqu’au prochain épisode...

Enfin, le caractère "sans contact" de la puce (composant RFID) a de quoi inquiéter. La CNIL affirme que "les données ne pourront être lues que si le passeport est présenté ouvert" - où sont les tests qui permettent de l’affirmer ? On n’en sait rien. Et lorsque la CNIL mentionne des normes ISO censées contrôler cet aspect, elle se marche sur les pieds car la première (ISO 14443) dit explicitement que la distance maxi de lecture ne fait pas partie de celle-ci, et une autre (ISO 7816) ne concerne tout simplement pas les cartes sans contacts ! Dans tous les cas, quelques soient les avis et préconisations de la CNIL, le décret paru le 30 décembre 2005 les ignore totalement, car il instaure un passeport avec puce sans contact sans imposer quelque distance maximale de lecture ou sécurité que ce soit...

Toujours en ce qui concerne le caractère "sans-contact", et pour revenir sur la question de la sous-traitance, on nous promet (notez que ce n’est pas imposé par le décret) que les données seraient cryptées. Or pour qu’un prestataire puisse personnaliser ces passeports, il devra avoir tout contrôle sur les clés de chiffrage des puces. Est-il raisonable qu’un prestataire privé ait tout contrôle sur des données aussi sensibles ?

Pour sa proposition de loi sur le droit à l’image

Patrick Bloche, député de Paris, a déposé le 16 juillet 2003 une proposition de loi remettant profondément en cause l’intimité de la vie privé, encadré jusque là par l’article 9 du code civil (1970), qui reprend le texte de l’article 12 de la déclaration universelle des droits de l’homme de 1789.

Cette proposition porte atteinte à la vie privé et ouvre la porte à une interprétation large, au goût du juge, crapuleusement justifiée par la liberté d’expression. Elle fait porter la charge de la preuve sur la personne surveillée, sous prétexte de protéger la liberté d’expression des professionnels de l’image. Si cette loi était votée, le citoyen devrait lui-même apporter la preuve du préjudice causé en cas de surveillance (manifestation, vidéosurveillance, etc.).

Voici en quels termes le député expose ses motifs :

"Ce droit absolu à l’image, de construction uniquement prétorienne, né de l’interprétation extensive de textes très généraux du code civil, entrave de plus en plus les missions de pédagogie, de culture et d’information qui incombaient jusqu’ici aux gens de l’image. La liberté d’expression est en souffrance. En conséquence, le rôle et la profession des gens de l’image sont en danger."

Références : -Texte de la proposition de loi

Article 1er

Après l’article 9-1 du code civil, il est inséré un article 9-2 ainsi rédigé :

« Art. 9-2. - Chacun a un droit à l’image sur sa personne.

« Le droit à l’image d’une personne est le droit que chacun possède sur la reproduction ou l’utilisation de sa propre image.

« L’image d’une personne peut toutefois être reproduite ou utilisée dès lors qu’il n’en résulte aucun préjudice réel et sérieux pour celle-ci. »

Article 2

Après l’article 544 du code civil, il est inséré un article

544-1 ainsi rédigé :

« Art. 544-1. - Chacun a droit au respect de l’image des biens dont il est propriétaire.

« Toutefois, la responsabilité de l’utilisateur de l’image du bien d’autrui ne saurait être engagée en l’absence de trouble causé par cette utilisation au propriétaire de ce bien. »

N° 1029 - Proposition de loi : cadre juridique - droit à l’image - liberté d’expression (M. Patrick Bloche)

http://www.assemblee-nat.fr/12/propositions/pion1029.asp

Nommé Commissaire à la CNIL alors que son statut de patron d’entreprise privée impliquée dans la gestion de fichiers personnels lui interdisait ce conflit d’intérêt...

Explications :

Vive président de la chaine de distribution Galeries Lafayette et PDG de sa filiale "services (Laser), Philippe Lemoine est aussi l’un des deux commissaires de la CNIL provenant du secteur privé (nommé par décret le 9/01/99).

Acceptant cette "mission", Philippe Lemoine s’est lui-même placé en contradiction avec la loi informatique et libertés (LIL) qu’il est lui-même censé défendre en tant que commissaire. L’article 8 de la LIL dit en effet : "la qualité de membre de lacommission est incompatible avec (...) l’exercice de fonctions ou de détention de participation dans les entreprises concourant à la fabrication de matériel utilisé en informatique ou en télécommunications ou à la fourniture de services en informatique ou en télécommunications".

Ce dernier secteur d’activité étant couvert par la société Laser, qui assure divers métiers allant du service informatique aux bases de données ### dont la filiale de cartes de crédit privatives Cofinoga, et (depuis 2002) le shopping internet de Telemarket.

La division "e-Laser" est décrite telle quelle par le groupe :

"Au sein de LASER, e-LaSer s’est organisé autour de 3 activités “Fidélisation, Contacts, Services” et intervient ainsi pour le compte de tiers en tant que concepteur, intégrateur et opérateur de solutions de gestion et de valorisation de portefeuilles clients."

Pour faire "bonne figure", lor de sa nomination à la CNIL M. Lemoine aurait pu démissionner de toutes ses fonctions au sein de son entreprise, et de faire ainsi profiter l’institution de son "expérience" ### mais il n’en a rien été.

Un an avant sa nomination à la CNIL, il témoignait de la même audace dans ce mélange des genre en acceptant d’être membre du CSSIS (Conseil "supérieur" des systèmes d’information de santé mis en place le 20 juillet 1998 par le gouvernement de l’époque - il n’existe plus en 2003), aux côtés de barons de la finance comme Gérard Worms (Rotchild), qui présidait le CSSIS pendant sa courte existence.

Lemoine est aussi notamment administrateur du groupement REXECODE (Centre de Recherches pour l’Expansion de l’Economie et le Développement des Entreprises) et préside le groupe de travail "Commerce Electronique" du MEDEF.

Références : Chapitre 2 de la Loi informatique et libertés :

http://www.cnil.fr/textes/text02.htm#CHAPITRE2

 Organigramme des Galeries Lafayette :

http://www.groupegalerieslafayette.fr/groupe/index.html

Pur donner des cautions scientifiques aux mesures sécuritaires encadrant la société

Explications : Sebastian Roché, sociologue et directeur du pôle "sécurité et société" au CNRS (IEP de Grenoble), médaillé de bronze au CNRS en 1996, pour avoir donné uene caution "scientifique" au "sécuritarisme".

Dans une récente tribune libre publiée par Libération (19/12/2003), ce "socioflic" ou "flicologue" a créé l’illusion en affirmant que la vidéosurveilance n’avait en rien amélioré le sécurité urbaine. Et résume sa forte pensée par cette phrase choc : "L’éclairage public est un plus puissant réducteur de la délinquance que la vidéosurveillance."

En réalité ce théoricien a été l’un des premiers à attiré l’attention bienveillante des autorités par sa conceptualisation de la notion fourre-tout d’« incivilité » et il compte parmi les importateurs des

des idéologies made in USA sur l’« insécurité ». Son premier ouvrage de référence en atteste la volonté ("Le sentiment d’insécurité", PUF, 1993), qu’il approfondira dans "Insécurité et libertés" (1996).

Ouvrage qui a mis sur orbite « scientifique » la notion d’« incivilité », érigée en « concept » grâce au « travail théorique » de l’auteur. Thèse : la progression des « petites violences ordinaires » (graffitis, insultes, gestes obscènes, attroupements agressifs, « corps affalées à l’entrée des immeubles », tapage nocturne, etc.) qui empoisonnent la vie quotidienne des gens est survenue en « période de croissance économique ». Y voir une conséquence du chômage et de la précarité serait, donc, selon Sebastian Roché, une erreur.

 Autres « cliché » que l’auteur se targue de « faire voler en éclats » : le racisme que les « bons esprits » imputent aux habitants des cités qui se plaignent du comportement des jeunes fauteurs de désordres. On ne peut nier, avertit ce docte en politologie-criminologie que « les enfants d’immigrés noirs ou maghrébins y ont une part importante », ce qui « nourrit le sentiment d’insécurité et la xénophobie ». Et, par conséquent, « l’extrêmisme ».

 S’inquiétant de la « passivité des Français » qui ont « appris à se reposer sur l’État », il les invite, non pas à se faire justice eux-mêmes, mais à faire preuve d’« esprit civique » en secondant les autorités dans maintien de l’ordre urbain. La délégation n’est pas forcément passive : la restauration de la « civilité » passera par une « participation » de chacun pour « épauler les institutions ». Place aux modèles « participatifs » du "neighbour watch" et autre "community policing" made in USA.

Dans une tribune au journal Le Monde (mai 2000) :

 Roché utilise des attaques dont avaient été victimes des convoyeurs de fonds pour sommer l’État de partager avec d’autres l’usage de la « violence légitime » dont il a le monopole, y compris avec le secteur privé.

Argumentation : face à « la montée de la délinquance et de la criminalité », la « limitation par l’État de l’affirmation d’autres entités qui organisent ou vendent [sic] de la sécurité », correspond, à « une vision dépassée de la sécurisation » (d’où le titre, "l’État ringard"). Autre preuve indiscutable de ringardise étatique : « on cherche à brider les sociétés qui vendent [re-sic] de la sécurité ». Jugez-en : « autorisation administrative préalable pour les détectives et les société de gardiennage ; uniquement de la surveillance et de la prévention pour les polices de la RATP et de la SNCF ; interdiction du contrôle d’identité, même si cela est couramment pratiqué au bénéfice des organisations publiques ». L’État, dit-il, ne se donne pas les moyens de mieux réprimer puisqu’il « ne réforme pas la carte policière, recrute à peine pour compenser les départs en retraite »

Enfin, Roché se surpasse : « dans une société riche [sic], ce n’est plus l’État qui détermine le bon niveau de sécurité : les consommateurs hiérarchisent leurs préférences. S’ils estiment que leur sécurité en vaut le coût, ils la payent, créant de facto un marché. »

Références : - Textes fondateurs dans son CV : http://www.upmf-grenoble.fr/cerat

/Recherche/PagesPerso/RocheCVFr.html

 « Sécurité : l’État ringard », Le Monde, 24/05/2000

Alors que la commission européenne entend mettre des garde-fous au fichage européen des sans-papiers, le sénateur Del Picchia en appelle à plus de fichage policier, et conteste le droit à la vie privée.

Le système d’information Schengen (le « SIS »), opérationnel depuis 1995, est une base de données informatique commune qui relie entre eux les États participants aux accords de Schengen et comportant près de quinze millions de données concernant pour 10% des individus (disparus ou recherchés, sans-papiers) et pour 90% des objets (véhicules volés, armes dérobées, faux billets, documents détournés ou égarés).

Près de 35 millions d’interrogations du SIS ont été faites en France en 2004. Mais, sous sa forme actuelle, le SIS ne dispose pas de capacités suffisantes pour assurer les services nécessaires à plus de dix-huit États membres. Il a donc été décidé de remplacer l’actuel système par un système de deuxième génération permettant de faire face à l’augmentation du nombre d’États résultant de l’élargissement. À terme, la Commission européenne envisage une interopérabilité entre le SIS II et les autres bases de données existantes au niveau européen, comme la base de données sur les empreintes digitales des demandeurs d’asile (EURODAC) ou encore le futur système d’information sur les visas (VIS).

Le sénateur Robert del Picchia n’y voit pas d’inconvénient, sinon que le texte proposé par la Commission irait trop loin dans le respect de la vie privée.

En effet, il "aboutirait à une baisse très significative du nombre de personnes signalées dans le SIS", parce que la Commission envisage de restreindre l’obligation de signalement des sans-papiers "aux seules personnes présentant une menace grave pour l’ordre ou la sécurité publics et ayant été effectivement condamnées à une peine d’emprisonnement supérieure ou égale à un an et cela uniquement pour l’une des trente deux infractions visées par la décision-cadre relative au mandat d’arrêt européen".

"Ensuite, le nombre des autorités ayant accès aux signalements aux fins de non admission serait considérablement réduit. Actuellement, tout policier peut avoir accès à ces données sur n’importe quel point du territoire. Dans son projet, la Commission européenne envisage de réserver cet accès aux seules autorités chargées des contrôles aux frontières extérieures de l’Union et à celles chargées de la délivrance des visas et des titres de séjour.

Or, cette mesure aboutirait à limiter considérablement l’efficacité de la lutte contre l’immigration illégale. En effet, dès lors qu’un étranger sera entré illégalement sur le territoire d’un État membre, il ne sera plus possible pour les policiers de savoir si cette personne a fait l’objet d’un signalement. Actuellement, 80 % des interrogations du SIS sont réalisées à l’intérieur du territoire des États membres, et, pour la France, plus de 40 % des interpellations d’étrangers en situation irrégulière sont faites sur le territoire national.

Enfin, et c’est peut-être la disposition la plus saugrenue, la Commission européenne envisage de reconnaître à toute personne ayant fait l’objet d’un signalement dans le SIS le droit d’être informée de ce signalement.

Or, peut-on sérieusement envisager d’informer les personnes qui ont fait l’objet d’un signalement en raison de la menace qu’ils pourraient représenter pour l’ordre public ou la sûreté nationale ? Faudrait-il, par exemple, envoyer un courrier à toutes les personnes concernées pour les informer de leur signalement dans le SIS ? Tout cela ne me paraît pas très sérieux.

Bien que les propositions de la Commission marquent un net recul par
rapport à l’existant, peu d’États membres ont jusqu’à présent marqué leur opposition. En effet, seules la France, l’Espagne, la Grèce et le Portugal ont dénoncé ces reculs. Et la Commission est restée jusqu’à présent inflexible sur sa proposition.
"

Cette vénérable institution continue de mettre en péril nos données les plus intimes et le ministre a fermement contribué à pousser le Parlement à élargir le croisement des fichiers pour les bénéficiaires de prestations sociales (fragilisant à nouveau les précaires) et, surtout, à utiliser le numéro de sécu comme identifiant du futur Dossier médical informatisé (DMP)

Le trou de la sécu a bon dos ! Notre ministre de la Santé a, cet automne, multiplié les initiatives liberticides pour parvenir à son obligation de résultat avant les élections : soigner le plan de redressement de l’assurance-maladie.

Première salve, en octobre 2006, lors du débat sur la loi de finances de la sécu (PLFSS). "Pour lutter contre la fraude et les abus aux prestations", résume Le Monde, "le gouvernement a décidé d’autoriser le croisement des fichiers informatiques des administrations et organismes sociaux chargés du remboursement de l’assurance-maladie ou du versement des allocations sous conditions de ressources (CMU, RMI, prestations familiales, etc.)" [1].

Cerise sur le gâteau : "Alors que sa création avait été annoncée il y a un an, un comité national de lutte contre la fraude en matière de protection sociale a été officiellement mis en place, mardi 24 octobre. Présidée par Bernard Cieutat, magistrat de la Cour des comptes, cette structure, qui comprend des représentants des organismes sociaux, de la police et de la justice, sera chargée "de centraliser et d’analyser les cas de fraude". Il lui reviendra "d’animer la coopération entre les organismes et de mettre en place les échanges d’informations"... Et les personnes précaires vont une nouvelle fois [2] se trouver au centre de cette surveillance préventive généralisée, et en premier lieu les étrangers bénéficiaires de la CMU [3].

MAIS SURTOUT, Xavier Bertrand, a déposé, lundi 13 novembre, un amendement au PLFSS devant le Sénat [4] : il vise à faire du numéro d’inscription au répertoire national (NIR, l’identifiant des assurés sociaux) un « identifiant de patient commun dans le domaine de la santé ». Et il avance des « arguments d’ordre pratique » pour l’appliquer au DMP, qui, rappelons-le, est amené à devenir un fichier sanitaire répertoriant les données de santé intimes des patients et qui sera piloté via l’internet (!).

Un risque énorme serait alors pris par les pouvoirs publics, comme l’ont proclamé des milliers de personnes dans la pétition "Pas touche à mon numéro de Sécu" (initiée par la LDH). Qui rappèlent que la CNIL a été créée justement pour éviter ce fichage unique de la population. [5]

Un rapprochement dénoncé aussi en décembre par le Collectif Interassociatif Sur la Santé (CISS) [6] ainsi que par des médecins férus d’informatique (regroupés au sein du collectif Fulmedico) qui connaissent mieux que quiconque les risques d’abus ou de failles de tout système partagé et soi-disant "sécurisé" [7].

Comme circonstances aggravantes, citons la légèreté dont la CNAM-TS, dont il a l’entière tutelle, a une nouvelle fois violé le secret médical en envoyant, sans l’aval du médecin et en piochant dans le fichier des prescriptions, des courriers à certains assurés sociaux à propos de leur consommation de médicaments. [8] .

Et rappelons aussi la faille cocasse du site "médecin traitant en ligne"... [9]

[1"Le gouvernement souhaite croiser les fichiers informatiques", Le Monde, 25.10.06.

[2Cf décret sur le contrôle des chômeurs - dossier sélectionné aux BBA 2005.

[3"Le gouvernement souhaite ainsi que, pour le versement des allocations sous conditions de ressources, "les caisses prennent mieux en compte le train de vie et les ressources patrimoniales" des bénéficiaires. Cette mesure vise notamment les résidants étrangers - et plus particulièrement britanniques - bénéficiaires de prestations comme la CMU tout en profitant de ressources non déclarées dans leur pays d’origine.", op. cit.

[4"Le numéro de Sécurité sociale pourrait devenir la clé d’accès au dossier médical", Le Monde, 14.11.06.

[5Extrait de l’appel : "Associer au NIR des informations sur les maladies psychiatriques, l’infection par le VIH, le cancer, des antécédents d’IVG, contrevient au sentiment d’appartenance de ses informations. Là réside la première étape pour ouvrir la voie aux interconnexions des données personnelles. Faut-il rappeler combien les données personnelles de santé sont un enjeu majeur pour de nombreux acteurs : assurances, banques, employeurs...?"

[6Auditionné le 13/12 par la CNIL.

[7Lire les derniers articles consacrés à ce sujet sur Fulmedico.org

[8Cf "Confidentialité des données médicales détenues par les CPAM", Conseil national de l’Ordre, 16 jan 2006.

Il s’acharne depuis 2006 pour que soit condamné un agriculteur, qui refuse d’être fiché au FNAEG après un procès pour fauchage d’OGM, après l’avoir menacé de le "coller au trou pour récidive". Pour lui, "limiter aux seules infractions sexuelles n’était pas suffisant pour alimenter le fichier".

Le procureur d’Ales a de la suite dans les idées. Il s’est acharné sur Benjamin Deceuninck, en procès avec l’Etat pour "refus de prélèvement ADN" depuis de nombreuses années.

Ce "délit continu" l’a amené à nouveau en garde à vue en janvier 2010, pour être aussitôt notifier d’un nouveau procès le 5 mars suivant. Il était poursuivi pour : « Refus, par personne condamnée pour délit, de se soumettre, au prélèvement biologique destiné à l’identification de son empreinte biologique » (…) « avec cette circonstance qu’elle se trouvait en état de récidive légale… » Traduction : la « récidive légale » signifie que les peines planchers sont applicables : il encourait cette fois-ci une peine deux fois plus lourde, pouvant aller jusqu’à 30.000 € et 2 ans de prison..

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Le procureur Pasta l’a affirmé au Midi Libre, qui lui posait la question "Y a-t-il acharnement de la justice dans l’affaire Deceuninck ?". (Intertitre du journal : C. Pasta : « Le risque de laisser courir un criminel ») :

 « Il s’agit d’un délit continu. Tant que l’on n’a pas passé son permis de conduire, on est en conduite sans permis. En fonction de certains délits, la loi fait que l’on doit procéder à un prélèvement d’ADN ».

  « Limiter aux seules infractions sexuelles n’était pas suffisant pour alimenter le fichier. Le législateur l’a étendu à de nombreuses infractions », reconnaît Christian Pasta. Tout en justifiant le type d’infractions retenues. « Il s’agit notamment de faits de violences ou de dégradations. (...) »

 Quant au refus du Gardois de se soumettre à un prélèvement d’ADN : « À terme, ce comportement pourrait lasser l’institution judiciaire. Avec le risque de poser une question pour moi essentielle : que peut cacher M. Deceuninck ? »

En 2006, le même proc était déjà décidé à s’acharner : « Tant qu’il refusera le prélèvement, j’engagerai à nouveau des poursuites et il sera reconvoqué. On peut le mettre au trou pour récidive. » (sic)

Le militant associatif a pourtant été relaxé totalement, le 5 mars, grace à une jurisprudence de la Cour de cassation. Et c’est même le parquet, les services de M. Pasta, qui ont requis la relaxe sur cette base.

Quelques jours après cette interview au Midi Libre, le procureur va précipitamment quitter ses fonctions le 1er février 2010... muté à Tarascon, après six ans passés à Alès.

 Récit de la nouvelle convocation de janvier 2010 et interview du Midi Libre : http://juralibertaire.over-blog.com...
 Relaxe du 6 mars et juridprudence http://refusadn.free.fr/spip.php?ar...

Rapporteur de la LOPPSI et porte-flingue du gouvernement pour toutes les questions liées à la sécurité intérieure, Eric Ciotti est aussi le président zélé d’un département qui veut être le premier à supprimer les allocations à une famille en difficulté sociale

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Président du conseil général des Alpes-Maritimes, et secrétaire national de l’UMP en charge des questions de sécurité, Eric Ciotti a tout fait pour se distinguer parmi les élus locaux et les députés les plus zélés en matière de dérives sécuritaires.

En tant que député membre de la Commission des Lois, il exécute sans broncher toutes les décisions du gouvernement — à travers lois express et amendements opportunistes — faisant de lui le digne successeur de Christian Estrosi, ministre et maire de Nice, qui l’a fait roi dans le "Zéro-Six".

Ciotti était par exemple rapporteur de la fameuse LOPPSI, texte voté malgré un avis assassin de la Commission consultative sur les droits de l’homme, et qui, entre autres choses, voudrait autoriser le filtrage de l’internet, l’installation de mouchards dans les ordinateurs des "délinquants solidaires" qui viennent en aide aux réfugiés, et qui propose également d’imposer dans la loi l’usage du terme "vidéo protection" en lieu et place de "vidéosurveillance", substitution très "novlangue" qui n’aurait pas déplue à George Orwell.

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Et en plein débat sur la nouvelle "loi pénitentiaire", le Syndicat de la magistrature notait qu’« Eric Ciotti, député UMP des Alpes-Maritimes et nouveau fer de lance du sécuritarisme, a exprimé sa crainte "que ce texte ne se traduise par un message de clémence adressé aux délinquants" ».

Plus fort : Eric Ciotti a décidé de suspendre le versement des allocations familiales à une famille de Villeneuve-Loubet, et il veut étendre cette sanction à toutes celles qui n’auront pas respecté leur contrat de responsabilité parentale. Une politique qui a fait la preuve de son inefficacité : l’Angleterre, engagée, de 2005 à 2007, dans une politique résolument répressive (emprisonnement de plus d’une centaine de parents et des milliers d’amendes infligées), a vu dans le même temps le taux d’absentéisme passer de 0,7 % à 1 %.

Même l’ancien ministre UMP Luc Ferry déclare que supprimer «  des allocations familiales [...], c’est ajouter la misère à la misère ». Mais Eric Ciotti est bien convaincu de l’efficacité électorale de la méthode...

 Rapport LOPPSI et "vidéo protection" : http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article3738
 La CNCDH et la LOPPSI : détails sur numerama.com.
 Le SM et la loi pénitentiaire : http://www.syndicat-magistrature.or...
 Affaire des allocations familiale à Villeneuve-Loubet :
http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article3845

Jacques Barrot a troqué son poste de Commissaire à l’Agriculture pour un fauteuil de vice-Président de la Commission en charge de la Justice et Affaires intérieures. C’est en quelque sorte le porte-clés de la Forteresse Europe, l’exécuteur des volontés des ministres de l’intérieur des 27.

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Dans un texte intitulé "Europe, quatre horizons pour la liberté - nouvelle édition" publié dans la revue Confrontations Europe et sur le site Regards Citoyens, il est capable de dire : « Être libre, penser et vivre comme un être libre, c’est pouvoir circuler sans entraves, être protégé des menaces et des atteintes à sa vie privée, savoir ouvrir ses bras à autrui. »

et de demander
 "comment l’autorité publique doit-elle mettre en oeuvre une surveillance accrue de l’espace virtuel "
ou de prôner
 la "généralisation du mandat d’obtention de preuves, qui permet à un magistrat d’obtenir des preuves existantes dans un autre État membre" (ndlr si c’est l’Italie, ou pire un état tiers intégré dans Schengen comme la Lybie, le pire est à craindre)

Sans doute est-ce la même "éthique de la surveillance" (sic) que JAcques Barrot se propose d’appliquer à l’extension des visas biométriques (réservés jusqu’ici aux demandeurs d’asile) à l’ensemble des européens. Le système de visas Schengen et sa suite.

Voici ce qu’en dit la brochure de présentation :
"L’introduction des données biométriques dans les visas Schengen s’inscrit dans la préparation d’un projet beaucoup plus large. Quand tous les postes diplomatiques et consulaires européens d’une même région seront équipés pour la prise des données biométriques, celles-ci pourront alors être centralisées dans une base de données partagée par les Etats membres de l’espace Schengen."

En janvier dernier Barrot a repris le dossier des "scanners corporels" en main et promet de relancer le projet de constituer un registre de noms de passagers (PNR) commun à l’Europe « avec la diligence avec laquelle les ministres se sont engagés à soutenir ce projet ».

 Le texte de J Barrot : http://www.regards-citoyens.com/art...

 La brochure du Système de Visas Schengen (PDF) : http://www.diplomatie.be/casablanca...
 Conférence de presse 22/01/10 : http://www.eu2010.es/fr/documentosy...

Pour avoir, sous couvert de renforcer la loi Informatique et libertés, facilité la création de fichiers policiers toujours sans avoir à consulter le Parlement.

Mandatés par la commission des Lois de l’Assemblée, suite à la polémique autour du fichier Edvige, les députés Delphine Batho (PS) et Jacques-Alain Bénisti (UMP) avaient révélés, en juin 2009, que le nombre de fichiers policers avait augmenté de 70% ces trois dernières années, et que 25% d’entre-eux étaient “hors la loi” (faute de bases légales), ce qui avait jeté comme un froid.

Dans un geste suffisamment rare pour être relevé, les deux députés avaient décidé de co-signer une proposition de loi, adoptée dans la foulée, et à l’unanimité, par la commission des lois, visant à améliorer l’encadrement des fichiers policiers.

En créant, par simple décret, les deux fichiers censés remplacer Edvige au lendemain des émeutes de Poitiers (lire ce qu’en pensait le Collectif Non à Edvige en novembre 2009), Brice Hortefeux avait déclaré la guerre à cette proposition de loi parlementaire, dont la mesure phare prévoyait que tout fichier policier devait être débattu à l’Assemblée.

Le texte de Batho et Bénisti n’ayant toujours pas été inscrit à l’ordre du jour de l’Assemblée, le groupe des parlementaires socialistes décida de le soumettre aux députés, le 19 novembre dernier.

Alors même qu’elle avait pourtant été co-rédigée par un député UMP, avant d’être adoptée, à l’unanimité, par la commission des lois présidée par un député UMP, le gouvernement et l’UMP qualifièrent la proposition de loi de… "socialiste", appelèrent à voter contre, et enterrèrent en grande pompe le texte censé encadrer les fichiers policiers, tout en avançant qu’ils seraient bel et bien encadrés grâce à quelques amendements déposés par Jacques-Alain Bénisti à la proposition de loi de simplification et d’amélioration de la qualité du droit.

Alors que le texte initial prévoyait que la création de fichiers policiers devait désormais relever de la loi, l’amendement en question prévoit, lui, qu’ils fassent l’objet de simples arrêtés dès lors qu’ils répondent à 11 finalités, et permettent, en vrac, de :

"faciliter les rapprochements entre infractions, la recherche et l’identification d’éléments biométriques et biologiques, ou de personnes et d’objets "signalés", la constatation des infractions, la diffusion et le partage des informations entre services de police judiciaire, la centralisation des informations relatives à la prévention des atteintes à la sécurité publique, la gestion administrative et la transmission des décisions de justice, le contrôle d’accès à certains lieux, le recensement des personnes fichées, ainsi que l’alimentation automatique de certains fichiers…"

On voudrait donner un blanc-seing aux fichiers policiers qu’on ne s’y prendrait pas autrement, comme le reconnaît d’ailleurs, et non sans humour, Jacques-Alain Bénisti dans l’”exposé sommaire” d’explication de son amendement : « Si le Gouvernement souhaitait créer un fichier ne répondant pas à un (sic) de ces finalités, il devrait donc au préalable passer par la loi. »

De son côté, le Sénat discutait d’une proposition de loi "visant à mieux garantir le droit à la vie privée à l’heure du numérique", déposée par les Sénateurs Yves Détraigne (Union Centriste) et Anne-Marie Escoffier (RDSE), et qui visait notamment à faire autoriser par la loi (et non par simple arrété ministériel, comme cela est prévu aujourd’hui) tous les traitements intéressant la sécurité et la sureté nationale.

Or Christian Cointat, nommé rapporteur de cette proposition de loi, a présenté un amendement dénaturant totalement le souhait des sénateurs, puisqu’il prévoit d’autoriser la création de tout fichier, sur simple arrêté, dès lors qu’ils répondent à 13 finalités, en vrac :

"Permettre aux services de renseignement d’exercer leurs missions ; aux services de police judiciaire d’opérer des rapprochements entre des infractions susceptibles d’être liées entre elles ; faciliter l’utilisation d’éléments biométriques ou biologiques se rapportant aux personnes ; faciliter la diffusion et le partage des informations détenues par différents services de police judiciaire ; centraliser les informations destinées à prévenir les atteintes à la sécurité publique ; procéder à des enquêtes administratives liées à la sécurité publique ; organiser le contrôle de l’accès à certains lieux nécessitant une surveillance particulière ; recenser et gérer les données relatives aux personnes ou aux biens faisant l’objet d’une même catégorie de décision administrative ou judiciaire..."

L’objectif étant de "mieux encadrer la création de fichiers policiers" (sic), Christian Cointat propose également la création d’un "nouveau régime juridique" permettant aux services de police, de gendarmerie et de renseignements d’expérimenter de nouveaux fichiers, sur simple déclaration à la CNIL, et donc sans lui demander son avis...

Lors des débats, les sénateurs ont validé la proposition de Cointat, se contentant de retirer une seule des 13 finalités qui permettront de créer plus facilement des fichiers policiers : celle qui visait à "Permettre aux services de renseignement d’exercer leurs missions". Le texte attend désormais d’être débattu à l’Assemblée nationale.

Le prefet Bernard Fragneau, et son secrétaire général Michel Bergue, se sont distingué par leur zèle invétéré à appliquer la politique d’expulsion de Nicolas Sarkozy, notamment dans l’affaire d’une jeune marocaine qui a été privée de ses droits après avoir porté plainte pour violences à son encontre...

Désavoué publiquement par le président de la République, le préfet de la région Centre, Bernard Fragneau, a présenté sa démission au chef de l’Etat. Le 20 février, il avait expulsé Najlae Lhimer, Marocaine de 18 ans qui s’était présentée, le visage tuméfié et le corps couvert d’ecchymoses, à la gendarmerie de Châteaurenard pour porter plainte contre les violences de son frère aîné. C’était l’application stricte des consignes de M. Sarkozy qui fixe à chaque préfet, à l’unité près, sa quantité annuelle d’étrangers à expulser.

La décision du préfet d’Orléans a été successivement approuvée par M. Supplisson, adjoint au maire de Montargis, conseiller régional et directeur-adjoint du cabinet de M. Besson, avec beaucoup d’élégance par Madame Morano, ministre en charge de la condition féminine, lors du débat sur les violences faites aux femmes à l’Assemblée nationale et, avec sa classe habituelle, par le ministre Besson dans Le Monde.

Pourtant, le 8 mars, inquiet de la vague de protestations suscitée par cette décision implacable, le président de la République annonçait autoriser le retour de Najlae, un camouflet public infligé au préfet Fragneau et aux ministres Morano et Besson. A la différence des ministres concernés et de quelques autres, M. Fragneau en a tiré les conséquences.

Outre la démission de son préfet, la région Centre présente la particularité de sembler le laboratoire de la politique migratoire de M. Sarkozy, d’abord comme ministre de l’Intérieur puis comme président de la République. En ce domaine, le chef d’orchestre à Orléans semble être le secrétaire général, M. Bergue, à ce poste depuis 2004, sous quatre préfets différents.

De nombreuses innovations ultérieurement reprises partout en France paraissent avoir été prises à son initiative : refus de dépôt de demande d’asile, refus au guichet, expulsion avant tribunal administratif, procédure collective de traitement de dossiers, refus de régularisation contre l’avis du tribunal, placement de nourrisson en rétention, laissez-passer établis par les services préfectoraux, démembrement de familles par l’expulsion d’un père ou d’une mère, non respect des doits des femmes victimes de violence conjugales ou familiales… Le secrétaire général est un chercheur, une sorte d’intellectuel !

Comuniqué RESF mars 2010 :
 http://citoyens.over-blog.org/artic...
L’Express :
 http://www.lexpress.fr/actualites/1...

Le Conseil d’Etat s’est plié à la volonté de la DCRI et des ministres de l’Intérieur (Sarkozy en 2006 et MAM en 2008) en ne frappant pas de nullité le fichier Cristina, qui ne respecte pourtant aucun de droits fondamentaux inscrits dans la Constitution et les Déclarations des droits de l’homme.

Le Conseil d’État a rejeté la requête en annulation inter-associative et syndicale (du collectif “Non à Edvige”) introduite contre le décret n°2008-631 du 27 juin 2008 portant création du traitement automatisé de données à caractère personnel dénommé “CRISTINA” et portant dispense de publication au JORF.

Petit rappel : un autre décret n° 2007-914 du 15 mai 2007 permet à l’état de créer des fichiers de sécurité échappant à tout contrôle, car dispensés de publication de l’avis du Conseil d’État, de l’avis de la CNIL et de publication au JORF. C’est à ce décret que se réfère Cristina, sœur d’Edvige et fichier de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) (ex DST). Impossible de savoir les données contenues dans ce fichier, pour combien de temps et qui y a accès. Impossible pour la CNIL de le contrôler a posteriori, et pour un avocat de faire valoir un fichage abusif ou de demander le retrait des données de son client. Cristina n’a plus rien de démocratique et rappelle le bon temps de la Stasi ou de la police de Fouché.

Deux recours ont été déposés auprès du CE contre Cristina, l’un par le collectif Non a Edvige, l’autre par l’association AIDES et autres. En un mot comme en cent, le CE a estimé que Cristina se conformait aux prescriptions légales et que son contenu devant « être regardé comme intéressant la sûreté de l’État  » n’avait pas à être dévoilé. Point final.

 Décision du CE : http://www.conseil-etat.fr/cde/node...

 Article du blog Combatsdroitshomme

 Le décret Cristina :
http://www.legifrance.gouv.fr/affic...

 Le décret de 2007 :
http://www.legifrance.gouv.fr/affic...

Fichage sauvage des détenus, suivi comportemental, détournements de finalité : le « Cahier électronique de liaison », dernier maillon de la prison panoptique, déployé sans autorisation et dans l’indifférence générale...

Les établissements pénitentiaires mettent en place des fichiers dits de « suivi comportemental », contenant une multitude d’informations personnelles sur toutes les personnes détenues en France, et utilisées, sans que ces derniers n’en soient informés, pour décider de leurs conditions de vie. Le dernier en date, le « Cahier électronique de liaison », est soit disant nécessaire pour appliquer en France les règles pénitentiaires européennes.

L’OIP (Observatoire international des prisons) a saisi la CNIL d’une plainte et attaqué devant le Conseil d’État une note interne de la direction de l’administration pénitentiaire, initiant le déploiement du Cahier électronique de liaison dans l’ensemble des établissements.

Les informations conservées dans ces fichiers tentaculaires constituent des données personnelles à caractère sensible, au sens de la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978, puisque certaines ont trait à la santé ou à la pratique religieuse des détenus. Elles sont collectées par les différents professionnels intervenant dans la prison sous couvert de faciliter la gestion du service. Au-delà de fiches dressant le profil du détenu et de grilles d’évaluation de sa « dangerosité » supposée, les personnels de surveillance sont appelés à y enregistrer des fiches d’observation dans lesquelles ils portent leur appréciation sur la personnalité des prisonniers. Appréciations subjectives qui sont ensuite utilisées par la direction pour décider du régime de détention, c’est-à-dire des conditions de vie, de chaque personne détenue.

Ces fichiers, pour lesquels la CNIL n’a pas été consultée comme le prévoit la loi, sont théoriquement hors la loi, et de ce fait inutilisables. Ils sont illégaux parce que leurs finalités ne sont pas explicitées, la confidentialité des informations n’est pas assurée et celles-ci méconnaissent par leur ampleur et leur nature les principes d’adéquation, de pertinence et de proportionnalité auxquels sont assujettis les traitements automatisés de données personnelles. Enfin, des informations à caractère médical y figurent, même si un grand nombre de services de santé, au nom du principe du secret médical, refusent de les renseigner en dépit des pressions exercées sur eux.

L’OIP demande que cesse cette collecte illégale de données sensibles et que celles-ci soient détruites. Fin avril 2010 la Cnil n’avait toujours pas réagi à ce fichier illégal.

 Le communiqué de l’OIP :
http://www.oipsf.org/index.php/comm....

 Archives : le dossier lauréat aux BBA 2001 — presque dix ans plus tard, le constat semble tout aussi accablant.

Pour ne tenir aucun cas des recommandations de l’ONU en sanctionnant les directeurs d’école qui refusent de renseigner le fichier Base Elèves premier degré

Cette année le Conseil des Droits de l’Enfant, un organe du Haut commissariat aux droits de l’homme des Nations Unies, a corrigé la France sur nombre d’aspects de la Convention des droits de l’enfant qui ne sont pas respectés (voir dossier Nadine Morano).

Plus récemment, deux autres instances des Nations Unies, sont intervenu auprès du gouvernement pour que cessent les sanctions qu’ont subi une douzaine d’enseignants qui assurent aussi la fonction de directeur ou de directrice dans leur école. C’est à eux que l’administration delande de rentrer les données personnelles de leurs enfants dans le fichier BE1D (Base élèves 2er degré), une opération qu’ils dénoncent légitimement. Certains n’ont pris que des blâmes, d’autres se sont vu retirer une partie de leur salaire pour "service non fait", et quelques uns ont même été destitués de leur fonction de direction sans qu’aucune procédure disciplinaire contradictoire n’ait été engagée.

Pour cela les directeurs d’école ont été considérés comme des « défenseurs des droits de l’homme menacés en raison de leurs activités » [1].

Malgré cela, des Inspecteurs d’académie, qui sont dans leur département les représentants du ministère de l’Education nationale, ont décidé de sanctionner ces enseignants, des cas connus ont été relevés dans l’Isère, l’Hérault, l’Ariège, le Vaucluse et l’Oise [2].

Dans l’Isère un directeur a été muté d’office en perdant sa fonction de direction, et cinq autres sont menacé de retrait de poste [3] Dans l’Hérault, l’inspecteur, avant de retirer leur poste à deux directeurs, les avait sanctionné pour "manquement au devoir de réserve", et sommé l’un d’eux à ne plus s’adresser aux médias. Dans la Vaucluse un directeur d’une école à classe unique a été sanctionné au lendemain d’un courriel "infamant" qu’il aurait envoyé à un collègue : en l’espèce, un dessin satirique ! [4]

[1Lire ce compte-rendu qui cité un document de l’ONU.

[2Cf la liste des 211 "refuseurs" et de ceux ayant été sanctionnés sur le site du CNRBE.

Pour avoir proposé à ce que les policiers municipaux aient accès aux fichiers de Police, dont le tentaculaire STIC qui va bientôt fusionner avec son équivalent de la Gendarmerie

Celui qui fut l’un des premiers maires à tomber dans les bras de la vidéosurveillance compulsive, le député maire de Levallois-Perret s’est dintingué tout récemment par le biais d’une question écrite à l’Assemblée Nationale.

Il se plaint que les policiers municipaux ne peuvent pas assurer totalement leur missions car ils n’ont pas accès à trois fichiers policiers comme celui des personnes recherchées (FPR), le fichier des véhicules volés (FVV) mais surtout le STIC, le système des infractions constatées .

Il demande donc au ministre de l’intérieur de faire évoluer la réglementation afin qu’elle soit adaptée "aux réalités de terrain auxquelles sont chaque jour confrontés les policiers municipaux et nationaux."

Ses arguments évoquent la sécurité routière et les vols de voitures, mais rien qui ne justifierait d’accéder aux informations — jamais très à jour — du STIC pour un simple vol de scooter !

 ? « S’il appartient effectivement à l’État de protéger les informations à caractère personnel et à veiller à contrôler leur échange, la stricte application de cette mesure fait pour autant obstacle à la bonne exécution de nombreuses missions confiées à la police municipale, notamment dans le cadre de la répression des infractions routières ou pour la mise en fourrière des véhicules qui comptent pourtant parmi les missions de base qui lui sont dévolues. (...) L’efficacité de la politique de sécurité allant nécessairement de pair avec l’échange éclairé d’informations à caractère personnel entre les polices nationale et municipales »

Pour avoir attaqué en justice cinq citoyens qui se sont révolté par courrier contre le placement en rétention d’une famille comprenant deux enfants de cinq et sept ans, et en s’acharnant sur un maire du Béarn au sujet d’une fresque .

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En juillet 2008 la famille Kuka, les parents de nationalité albanaise et leurs deux enfants de cinq et sept ans, qui vivait à Pau depuis deux ans, était mise en rétention à Hendaye - Arselio et Anisa ont été les premiers enfants à occuper les locaux de ce CRA. Ils devaient bénéficier d’une libération au bout de quelques jours après une forte mobilisation citoyenne.

A la suite de cet épisode, le préfet des Pyrénées Atlantiques Philippe Rey, a porté plainte contre cinq des citoyens qui lui avaient adressé des courriels en faveur de cette famille. Ces cinq personnes étaient convoquées le 10 juin 2009 au tribunal de Pau, poursuivies pour outrage « à une personne chargée d’une mission de service public », délit passible de six mois d’emprisonnement et de 7500 euros d’amende. Ces cinq citoyens "ordinaires", Valérie M., Yves R., Pierre F., Gérard C. et Eric S., sont poursuivis pour ne pas être restés indifférents, pour avoir manifesté leur solidarité en rappelant les valeurs de la République à ceux qui en sont les garants. Le recours au délit d’outrage dissimule mal ce qui leur est véritablement reproché : un "délit de la solidarité".

Cette action en justice vise également à protéger l’administration des critiques dont ses pratiques font l’objet : il s’agit, par l’intimidation des citoyens, d’obtenir que soient proscrits l’utilisation du mot "rafle" et les parallèles avec d’autres périodes de l’histoire de France.

L’un des citoyens convoqué au tribunal, Éric S., médecin généraliste à Tonnay-Charente, avait adressé un mail au préfet pour lui dire son étonnement : « Je tombe des nues, j’apprends que l’on autorise l’enfermement d’enfants, cela me rappelle une triste époque où l’on mettait les enfants dans des wagons ». Et de conclure par « Bonne journée ». Un an plus tard, il précisait : « mon mail n’avait rien de grossier, ni même d’insultant. Ce n’est pas comme si j’étais allé jeter des tomates sur sa porte. Quant à l’allusion à une période de notre histoire, c’est une réalité dont j’ai toujours entendu parler, dont on parle toujours d’ailleurs. »

Plus récemment une fresque en soutien aux expulsés a elle aussi occasionné la poursuite contre un maire du Béarn. Voir La “neutralité” à géométrie variable du préfet Philippe Rey

 LDH Toulon :
Le préfet et les délinquants de la solidarité, 1/04/2010.

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(Mise à jour) Le préfet Philippe Rey s’est également distingué en obtenant du Tribunal administratif de Pau, en janvier 2010, l’interdiction du "mur des expulsés", une fresque que le maire de Billères, une commune voisine, a fait réaliser sur le mur d’une salle municipale pour protester contre les expulsions de familles migrantes dans le Béarn. Le préfet motivait sa demande au nom du principe de« neutralité d’un bâtiment public ». Le maire a fait appel et n’a jamais compté effacer la fresque, comme le tribunal l’a exigé. Mais un groupuscule néofasciste a fait le travail à la place du préfet, en profanant la fresque début avril.

 LDH Toulon : Le tribunal demande l’expulsion de la fresque de Billère, 15/01/2010.
 La République des Pyrénées : Mur des expulsés badigeonné : le Bloc Identitaire revendique son acte en vidéo, 9/04/2010.

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Le maire de Gluiras s’est illustré en imposant dans les écoles un badge passe-partout qui doit contrôler la présences des élèves dans les classes et gérer la cantine

Six communes de l’Intercommunalité des Châtaigniers (Ardèche)
ont lancé en septembre une carte à puce scolaire baptisée "ComCom Go !". Des cartes vont être distribuées aux 137 écoliers de ces villages ruraux qui devront désormais "badger" avant d’entrer en classe. Un ordinateur enregistre ainsi leur présence (ou leur absence). Le montant de l’expérimentation s’élève à 80 000 euros, subventionné par la région Rhône-Alpes et la Commission européenne dans le cadre du projet Esp@ce, développé par le maire de Gluiras Alain Risson.

Dans le futur, ces cartes pourront aussi servir pour la gestion de la restauration collective et permettre aux parents de vérifier l’arrivée de leur enfant à l’école sur Internet. Mais certains parents dénoncent "un procédé liberticide" en décalage avec la réalité de ces villages ruraux. Les enseignants, qui estiment que faire l’appel relève de leurs compétences, sont majoritairement opposés au projet. (Le Monde - 04 10 05)

Maire de Gluiras (Ardèche) depuis 1977, Risson semble avoir confondu ses concitoyens avec des cobayes de l’ère numérique. Car dans une vie parallèle Monsieur le maire est surtout président de l’ADeP (Association pour le développement des e-procédures), il anime aussi le groupe de travail consacré aux téléprocédures à l’Association des Maires de France et à l’Observatoire des Télécoms dans la ville.

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Pour avoir récupéré et rendu public la fiche STIC d’un de ses opposants.

André Pesce, maire de la petite commune du Fugeret, dans les Alpes de Haute Provence s’est servi de la fiche STIC d’un de ses administrés et opposants avec qui il avait des conflits internes.

La fiche récupérée auprès d’un brigadier-chef de police, a été présentée lors d’une réunion houleuse de la société de chasse dont les deux protagonistes font partie. Ce qui a provoqué l’exclusion de l’opposant de la société de chasse.

Il a déposé plainte le lendemain, et le maire a été mis en examen.

Le policier, retraité mais ayant visiblement toujours son accès au STIC actif, dit ne pas savoir dans quelles circonstances son accès a été utilisé pour extraire la fiche de l’opposant. Il est lui aussi mis en examen.

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Pour des solutions de protection ineptes, comme vouloir "sur-vidéoprotéger" les personnes "vulnérables" dans les transports... en les mettant toutes dans la rame de tête.

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Réserver le wagon de tête, dans le réseau Ile-de-France, aux « personnes les plus vulnérables », notamment les femmes seules. En les « sur vidéo-protégeant » et en « systématisant » l’installation de caméras de surveillance dans ces rames de métro.

C’est en l’essence la géniale idée lancée par Bruno Beschizza, tête de liste UMP pour les régionales en Seine-Saint-Denis sur France Bleu pendant la campagne électorale.

« Dans les transports, systématiquement le soir [il faut] faire en sorte que les femmes seules aient un accès privilégié dans le premier wagon, qu’il soit sur-vidéoprotégé , pour que les gens se sentent en sécurité. »

Novice en politique, Bruno Beschizza fréquente pourtant depuis quelques années les allées du pouvoir comme responsable du syndicat de policiers Synergie Officiers ! Interrogé par Rue 89, celui qui est devenu pour les régionales le "Monsieur Sécurité" de Valérie Pécresse, dit avoir été mal compris.

« J’ai vu la dépêche AFP, on m’a mal compris… ce wagon ne serait pas “réservé” aux femmes, mais à toutes les personnes qui veulent être protégées. Pour moi, la femme est l’exemple de la personne la plus vulnérable, mais elles n’ont pas l’exclusivité de la vulnérabilité. Un ado de 15 ans, qui a peur, pourrait aussi y accéder… »

Cette réponse écarte en partie la polémique sur les femmes, mais confirme son attirance compulsive pour les caméras miracles. Il se dit « pour la vidéoprotection systématique dans la première rame de chaque train et RER, ces rames (étant) bien sûr ouvertes à tous les voyageurs sans exception ».. Y compris aux mal-intentionnés, qui après un coup de bombes sur les objectifs, n’auront plus qu’à tranquillement dépouiller leurs victimes.

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Connu pour ses aspirations sécuritaires, Estrosi a installé à Nice le plus dense (600 caméras) et le plus cher (7,6 millions d’euros) système de videosurveillance de France. Le plus high-tech aussi avec analyse automatique des images. Rien n’est trop beau pour rassurer ses chers électeurs, sauf peut-être ses nuits de couvre-feu pour mineurs de moins de 13 ans.

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Christian Estrosi, maire de Nice (et accessoirement ministre de l’industrie), a inauguré le 8 mars 2010 le "centre de supervision urbain" (rien que le nom fait froid dans le dos, je ne veux pas être "supervisé" !) de la ville de Nice.

Directement issu des technologies militaires, ce Big Brother de la voie publique centralise les images de 600 cameras (d’ici la fin de l’année), soit une pour 600 habitants (contre une pour 2000 à Paris). Non seulement ce dispositif est le plus dense de France, mais également le plus automatisé : utilisation de logiciels capables d’identifier en temps réel les plaques minéralogiques de TOUS les véhicules entrant, sortant, et circulant dans Nice ; émission de PV pour stationnement gênant (la double file est un sport local) et croisement avec le fichier des véhicules volés. Également au programme, l’identification automatique des "situations anormales" : rixes, accidents, attroupements ... le tout agrémenté de géolocalisation des véhicules de police.
Coût de ce PC de luxe : 7,6 millions d’euros.

Voilà pour les faits. Venons en aux intentions :
" Je garantis la liberté des honnêtes gens et je menace celle des voyous. " (Ch. Estrosi)
Maintes fois entendu, ce slogan est du même tonneau que le " Si vous n’avez rien à vous reprocher, vous n’avez rien à craindre ? " entendu au bistrot ou à la radio du coin. Et c’est bien là le pire : les niçois sont d’accord pour être fliqués ! (selon un sondage de décembre 2009 ).

Lors de la dernière émission C Politique, Estrosi s’est vanté d’être la tête de pont de cette pratique de vidéo-surveillance, imité par le maire UMP de Cagnes Sur Mer par exemple. Selon lui la vidéo-surveillance permettrait de réduire de 25% les émanations de CO2 en évitant les voitures garées en double-file. Ils sont verts ces niçois !

Mise à jour.
 M. Estrosi fait aussi partie des élus à avoir succomber aux mesures de couvre-feu pour jeunes de moins de 13 ans [1], pour encore mieux instrumentaliser la délinquance des mineurs auprès de son électorat.
 Il est aussi prêt à tester les portiques de sécurité à l’entrée des écoles. « En tout état de cause, ce ne sera pas au personnel enseignant de jouer ce rôle mais aux forces de l’ordre. Pourquoi pas à la police municipale qui bénéficie déjà d’une prérogative de ce genre dans les écoles ? » [2].
 La police municipale a été une des premières à être équipé de Taser, 20 ont été livrés en juillet 2009. En septembre, ils ont du les mettre sous clés. Une conséquence directe de la décision rendue par le Conseil d’État qui a annulé le décret de septembre 2008 qui autorisait l’équipement des policiers municipaux [3].

 Une double page dans le Nice Matin du 9 mars très instructive :
http://www.nicematin.com/ra/cotedaz...

 Autre source : http://www.hyperlocalnews.fr/articl....

[1Pendant l’hiver jusqu’au 31 mars prochain, entre 23h et 5h les nuits de mardi, vendredi, samedi, ainsi que pendant les vacances scolaires. Cf la dépêche Reuters de décembre 2009..

[2Cf article de Nice matin, mai 2009..

[3Cf article du Nouvelobs.com, juillet 2009..

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Le conseil général et son consultant Philippe Schwartz pour les rapports troubles qu’ils entretiennent autour de la vidéosurveillance

Explications :

L’entrepreneur Philippe Schwartz vante les systèmes de vidéosurveillance qu’installe une de ses sociétés sur un site Internet du Conseil général, que gère une autre de ses sociétés.

Le Conseil général des Hauts-de-Seine a confié à une société de Philippe Schwartz l’équipement en vidéosurveillance des 90 collèges du département.

Philippe Schwartz dirige à la fois l’agence de communication Crayon Noir e-Médias (RCS Paris B 424 868 628) et le spécialiste de la vidéosurveillance Global e-Vision (RCS Paris C 439 064 379), deux sociétés logées à la même adresse (1).

La "Mission sécurité" du Conseil général des Hauts-de-Seine a confié la création de son site (2) à Crayon Noir e-Médias, qui en assure la gestion et le contenu : webmaster, animation éditoriale (3). Crayon Noir e-Médias a notamment mis en ligne sur ce site un reportage sur le système de vidéosurveillance au collège André-Malraux d’Asnières - système installé par Global e-Vision.

Global e-vision est, depuis peu, assuré d’empocher le marché de la surveillance vidéo des 90 collèges des Hauts-de-Seine. Pour la seule prestation technique du système dans 60 établissements, la société empochera 1,3 million d’euros.

En 2001 déjà, un article de "Transfert" (5) présentait Philippe Schwartz comme le dirigeant de la société chargée d’installer les systèmes de test de vidéosurveillance du lycée Saint-James de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine).

Le 22 septembre 2003, la commission permanente du Conseil général des Hauts-de-Seine a validé la seconde phase de l’opération de vidéo-surveillance des 90 collèges du département.

Références :
 Le site de Crayon Noir e-Médias
www.cn-emedias.fr

 Association Souriez vous êtes filmés, "Le Conseil général du 92 en pleine régression sécuritaire"
http://souriez.info/article.php3?id_article=95

 "Vidéo-surveillance dans les lycées du 92"
http://souriez.info/article.php3?id_article=7

 Rapport du Conseil général des Hauts-de-Seine sur le choix de la technologie de vidéosurveillance (22/09/03, N°03.404CP) www.cg92.fr/tmp/0303.404CPCP.rtf

 Vincent Gazeilles, conseiller général des Hauts-de-Seine : appel à s’opposer à la vidéosurveillance :
http://perso.wanadoo.fr/vgaz/VG_CG92/interventions/2003/oppositionVideoSurveillance_oct2003.html

 "Le Moniteur", 04/01/2002 : "Hauts-de-Seine, un budget d’un milliard d’euros"
http://www.lemoniteur-expert.com/archives/contenu/voir_article.asp?num_article=20020104-583

(1) http://societe.mapstan.com/plan.jsp?type=discovery&rncs=424868628
(2) www.prevention-securite-92.net
(3) www.cn-emedias.fr/references/cseil-grale-c.htm
(4) www.prevention-securite-92.net/initiative92/phototheque/index.php
(5) https://www.transfert.net/a4587

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Promotion clientéliste à l’adoption de la vidéosurveillance

Explications : Le Conseil Général du Var est nominé pour sa ferveur en matière de vidéo-surveillance : elle subventionne les communes pour s’équiper. La ville de Bandol mérite une mention spéciale en servant d’exemple.

Constat de Libération en juin 2003 (1) :

 "Cette aide peut atteindre jusqu’à 80% de subventions pour les villes de moins de 3 500 habitants, jusqu’à 50% au-delà de 3 500 habitants. Selon le conseil général, les villes disposent leurs caméras sur les parkings, les sorties des écoles, ou les bâtiments publics qui ont été dégradés. Certaines communes en installent même autour des sources et points d’eau.

 "En trois ans, dix communes du département se sont équipées. Dans les Alpes-Maritimes, 28 communes ont été subventionnées. Ce chiffre regroupe les municipalités qui se dotent de vidéosurveillance et de police municipale (20% de subvention pour les communes urbaines, et un plafond de 80 % pour les petites communes).

 "D’après le ministère de l’Intérieur, 388 collectivités sont munies d’installation de vidéosurveillance en France, dont 185 sur la voie publique."

L’expert Eric Heilman (maître de conférences à l’université Louis-Pasteur de Strasbourg) qui a étudié l’impact de la vidéo surveillance sur la délinquance : "Elle est « sans effets » sur les atteintes aux personnes et exerce diverses influences sur les atteintes aux biens. « Dans certains parkings, les vols dans les voitures baissent, mais pas les vols de voiture. Dans un autre cas, les vols à l’arraché ont diminué mais pas les vols à la tire car les pickpockets savent échapper aux caméras »".

Mention spéciale pour la commune de Bandol, décrite dans le même journal comme l’une des plus avides - au point de faire de la retape pour les copains encore non équipés (*) :

"La vidéosurveillance fait des petits dans les stations balnéaires. ... La société de vidéosurveillance Scutum organisait à Bandol, déjà équipée de ce système (100.000 euros), une réunion destinée à convaincre une dizaine d’élus de la région Paca du bien-fondé d’installer cet outil. (...) Le système proposé par Scutum utilise la télévidéosurveillance sans fil, une transmission hertzienne des images via un dôme et une caméra à 360 degrés reliée à des récepteurs-émetteurs. Rien non plus, sur l’efficacité d’un tel outil."

Laissons la parole à M. le Maire, François Barois (UMP) : « Sur ces parkings-là, on avait, les étés, de petites agressions sur nos véhicules, (27 en 2002) malgré les maîtres-chiens. Est-ce que ça a fait tomber la délinquance ? Quelques chiffres ont montré que ça diminuait. La vidéo, c’est pas non plus que du vent. Ce n’est pas une réponse que sécuritaire. Il y a une certaine efficacité. » (...) « Quand les gens vieillissent, dit le maire, ils sont très sensibles aux agressions verbales, et aux jeunes qui sont jeunes (sic), et sont en bandes légères. » (...) « Pour que le touriste vienne et revienne, il faut qu’il se sente en sécurité », dit le maire. « Ça chasse un peu les bandes qui terminaient sur les parkings et secouent les voitures. »

* Six-Fours-les-Plages (33.000 habitants l’hiver, 75.000 l’été), Plan-de-Cuques (30.000), A Roquebrune-sur-Argens (5.000), Ollioules (12.000), Saint-André-de-la-Roche (4.200).

Références :
 (1) "Une vidéosurveillance très bien subventionnée", et "Bronzez, vous êtes filmés !" - Libé, 14 juin 2003

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Négligence ? l’information des lycées sur l’utilisation de leur données personnelles dans (opération "chéquier-lecture")

Explications : Dans le cadre de son opération "Le chéquier-lecture ouvre tous les livres", qui permet apres paiement de 10 euros d’obtenir un chequier lecture de 50 euros, le Conseil Regional adresse pour cette obtention un questionnaire nominatif avec aussi classe poursuivie, nom du lycee, age, sexe, tout ceci sans que la mention de la CNIL n’apparraisse nulle part et sans reccueillir l’accord des parents - la plupart des lyceens sont mineurs.

Informations demandées dans le "bon de commande" :

BON DE COMMANDE

2003/2004

À renvoyer à la Société

Chèque Lire :Z.I. Le Cheminet - BP 28

51160 Mareuil Sur Ay

accompagné d’un chèque d’un montant

de 10 euros à l’ordre de Chèque Lire.

Nom ; Prénom ; Date de naissance ; Sexe ;

Adresse ; Bâtiment ; Appartement ; Téléphone ; Commune ; Code Postal ; Etablissement fréquenté à la rentrée 2003 ; Classe ; Adresse ; Commune ; Code Postal

UN SEUL CHÉQUIER SERA DÉLIVRÉ PAR AN ET PAR JEUNE.

Références :
 Ref sur le site du Conseil regional :
http://www.cr-mip.fr/pourlesjeunes/pdf/chequierlecture.pdf

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Ces deux institutions catholiques ont installé des systèmes biométriques clandestins, par empreintes digitales, dans leurs cantines.

Catégorie : 3. Localités, politiques urbaines Domaine : 1. Vie privée, correspondances et données personnelles

Depuis 1999, l’accès à la cantine de l’Institution Immaculée Conception d’Angers, un établissement d’enseignement catholique allant de la maternelle au collège, est réglementé par un système de reconnaissance biométrique basé sur les empreintes digitales. Au collège Jeanne d’Arc, le système est en place depuis 2 ans. Aucun des deux n’a été déclaré à la CNIL.

POINT de DROIT du comité de sélection :

 Sans déclaration à la CNIL, ces traitements constituent une infraction pénale passible de de trois ans d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende.

Références : A Angers, c’est biométrie tous les jours à la cantine des écoles cathos : http://www.transfert.net/a9255.

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Pour s’être fait illégalement communiquer les fiches STIC, Cassiopée et autres d’Ali Soumaré et avoir divulgué ces informations confidentielles (et incorrectes pour certaines). C’est tout de même incroyable (!!), comme dirait l’autre, de la part d’un ex-commissaire de la CNIL comme Francis Delattre

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L’affaire a défrayé la chronique juste avant les Régionales. Voici le résumé qu’en donne Le Monde [1].
Le 19 février 2010, Francis Delattre et Sébastien Meurant, respectivement maires UMP de Franconville et de Saint-Leu-la-Forêt (Val-d’Oise), fermement soutenu par leur collègue Poniatovski (expert es’ fichier de père en fils [2] "ont par voie de tract, qualifié M.Soumaré de "délinquant multirécidiviste chevronné", en délivrant au public des informations qui, pour partie, se sont révélées fausses. Interrogés sur leur source, les élus ont tergiversé, évoquant une fois le greffe du tribunal de Pontoise et des sources policières, une autre des personnes privées victimes des prétendus agissements de M. Soumaré."

L’enquête s’est (très) orientée vers le STIC. Alex Turk s’étant précipité lentement (cinq jours après les accusations des maires) pour demander qu’on trace les consultations de la fiche Soumaré. La procureur de Bobigny a été plus rapide pour disculper Soumaré de trois "délits" portées à son crédit mais commis par un homonyme. Il a fallu attendre le 4 mars pour que le directeur de la police avoue que la fiche Soumaré avait été consultée une quarantaine de fois.

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Mais les deux maires avaient du avoir accès à d’autres fichiers, de justice ceux là, pour connaitre les affaires de l’homonyme par exemple. Le fichier de justice porte un nom, la Nouvelle Chaine Pénale (NCP) aussi appelé Cassiopée. [3]. Il dysfonctionne, les syndicats de magistrats ne cessent de s’en inquiéter. Quelques milliers d’employés de justice (des magistrats aux greffes) y ont accès et, comme ne cessent de le répéter syndicalistes et magistrats , sa sécurité et la traçabilité des consultations laissent à désirer [4].

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François Cuillandre s’honore du titre de "Pionnier" des machines à voter, qu’il a imposées en 2004 aux électeurs de la ville de Brest (Finistère)

Le maire de Brest, François Cuillandre , a plutot bonne presse. Non à la vidéosurveillance dans sa ville, non à la Police municipale à laquelle il préfère une Police nationale de proximité et plus d’éducateurs. Il n’y a qu’un thême sur lequel ses actes sont en contradiction avec ces principes plutot protecteurs des libertés : celui des ordinateurs de vote.

Premier à en équiper sa ville en 2004 - sans débat disent les opposants à ces machines opaques qui ne garantissent pas la transparence et la fiabilité du vote - il refuse depuis d’entendre leurs arguments. Malgré les preuves de falsifications, d’erreurs et de piratage possibles, il s’obstine à faire voter les brestois sur ce système de votation opaque et invérifiable.

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La commune d’Aulnay sous Bois est nommée pour sa politique de la Ville, son contrat local de sécurité et ses dotations en la matière, parmi lesquelles l’acquisition du logiciel CORTO (Carthographie et Observation des Risques sur les Territoires Ouvert).

Gérard Gaudron, maire UMP à tendance sarkoziste d’Aulnay sous Bois ne jure plus que par la sécurité urbaine et déploie dans sa ville tous les outils préconisés par le Ministère de l’Intérieur : Contrat Local de Sécurité, vidéosurveillance, audits et "expertises urbaines",formation des élus et des agents municipaux création d’un « Observatoire de la Tranquillité Publique » (sic), et mise en place d’un logiciel de "cartographie de l’insécurité"

Ce logiciel baptisé Corto, est l’oeuvre de la société ALTHING, jusqu’alors connue comme cabinet de Conseil et de Formation auprès des Collectivités Territoriales, bailleurs, centres hospitaliers et entreprises.
Corto est présenté comme un outil permettant "d’intégrer les bases de données des "co-producteurs de l’insécurité (si bien nommés !) que sont Police Nationale, Police Municipale, Pompiers , Bailleurs, Transporteurs, Chefs d’établissements scolaires...", mais aussi gardiens d’immeuble, agents d’espaces verts et travailleurs sociaux.

"En un clic", il permet par exemple de visualiser les 381 rassemblements de halls d’immeubles répertoriés en janvier 2006, et leur concentration. Ces Hot Spots, sont crés à partir de l’agrégation des données fournies par les fichiers des différents co-producteurs (STIC, SIGNA,...etc) et les renseignements qu’ils sont tenus de fournir dans des "Mains courantes", ou des "Bulletins d’Ambiance".

La campagne de publicité "officielle" a été lancée en octobre 2006 aux Assises Nationales de la Sécurité Urbaine généreusement hébergées à Aulnay sous Bois, et organisées par l’Association des Maires d’Ile de France et... le Cabinet ALTHING.

Largement utilisé depuis deux ans dans le cadre du Contrat local de sécurité (CLS), Corto recense "les atteintes à la tranquillité publique" les plus diverses, des vols avec violences aux injures. Cet outil a été tardivement déclaré à la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) . Corto est présenté comme un outil d’aide à la prévention et à la décision, pour une meilleure gestion des effectifs. Ses utilisateurs restent très discrets sur des "partages d’information" qui, comme ceux préconisés par la loi Prévention de la délinquance, ressemblent à s’y méprendre à de la délation.

Pour Serge Colombié, responsable de l’Observatoire, seul habilité à manier le logiciel, il ne s’agit pas d’encourager la délation. "On ne travaille pas sur des noms mais sur des lieux d’infractions", rappelle-t-il, assurant que la charte de déontologie et le cryptage de certaines informations transmises "a rassuré les partenaires".

(...) Un travailleur social souhaitant taire son nom explique que "ces remontées de fiches finiront par se savoir dans les quartiers et risquent d’exposer dangereusement les médiateurs et les éducateurs, déjà suspectés d’être des collaborateurs et des auxiliaires de police. Si on lui demande, il refusera. "Quand un gosse fracasse une vitre d’arrêt de bus, c’est ce qu’on va faire de lui qui m’intéresse. Pas d’amasser des fiches", dit-il.

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En organisant un pseudo-référendum il a réussi à faire adopter dans sa ville l’installation de caméras de surveillance à 79%.

LA CONSULTATION de la population, sur la mise en place de la vidéosurveillance à Clichy a eu lieu au début du mois d’octobre 2005.

Cette décision qui a été prise sous la pression des opposants au projet par le Maire PS ; M. Catoire de consulter les habitants par correspondance entraîne une véritable polémique au sein du conseil municipal ; celle de la question politique de "l’ insécurité sociale" dans les quartiers et les banlieues.

Ainsi, il a été envisagé la création d’une troisième brigade anticriminalité (Bac) de nuit par la police nationale, l’armement de la police municipale, la transformation de la maison du droit et de la prévention en maison de la justice et enfin... la mise en place de la vidéosurveillance doublée d’une commission de
Déontologie.

De plus, l’ensemble du système de vidéosurveillance s’élevant à plus de 330 000 euros. devrait entrer en action dans les secteurs Belfort-Sanzillon et Berges de Seine, quartiers qualifiés de sensibles selon le Ministère de l’Intérieur..

Le collectif anti-vidéosurveillance d’Ile de France se prononce catégoriquement contre ces mesures de contrôle, de flicage et de quadrillage dans les rues de Clichy.

Parce que nous dénonçons ce pseudo référendum

Ce projet s’inscrit dans un contexte de délire sécuritaire (insufflé par les attentats du 11 septembre 2001 ; encouragée par la droite depuis 2002 puis prochainement par le projet de loi anti-terroriste de Sarkozy).
ll est précipité, les étrangers qui pour la première fois pourront s’exprimer n’auront pas le temps de s’inscrire en mairie. (seuls 7 étrangers ont pu s’inscrire).

La vidéosurveillance n’a jamais résolu les problèmes de délinquance et de violence. Elle les a transformés et déplacés. Aucune étude fiable n’a pu être réalisée. Elle n’a d’autre objectif que de surveiller les populations les plus précaires sur la base d’un délit de faciès proche du racisme ; elle n’a jamais permis de répondre aux attentats terroristes.(cf. les attentats du 11 septembre 2001 ou ceux de juillet 2005). Elle donne l’illusion d’une protection sécuritaire. Devant la montée de la peur de l’insécurité entretenue par le discours du gouvernement et les médias ; elle est détournée de ses véritables causes qui sont celles du chômage,du mal-logement et du mal-être des plus exploité-es.

La vidéosurveillance intelligente capable d’anticipation n’est qu’un leurre prétendument scientifique de plus pour influencer les plus crédules Un logiciel spécialisé apte à prévoir des comportements suspects d’une foule ou d’un individu est sensible à toutes variations techniques, toute intrusion et pénétration dans les données personnelles et informatiques. Le 100% protection et assurance n’existe pas sauf dans l’imaginaire des agences publicitaires,du gouvernement ou des entreprises privées. C’est un concept qui a été créé pour instrumentaliser et contrôler la population.

Les explications se trouvent aussi sur le site des Verts de Clichy et sur celui de Souriez ! Vous êtes filmés :

http://www.souriez.info

http://souriez.info/article.php3 ?id_article=175&var_recherche=catoire

http://www.verts-clichy.net/rubrique.php3 ?id_rubrique=35

LE COLLECTIF antividéosurveillance est composé, entre autres, de militants et d’élus -PS, PCF, VERTS, LCR, MRC, UL CGT, de l’association « Souriez vous êtes filmés », d’enseignants, de représentants de quartiers, de citoyens - de Clichy.

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Pour promouvoir la délation et la dénonciation comme solution à l’insécurité.

Jacky Maréchal, commissaire divisionnaire de Douai (Nord), a mis en place, le 14 novembre 2003, un réseau d’informateurs, baptisés "citoyens-relais".

"La Voix du Nord" livrait, le 14 novembre 2003, des morceaux choisis de la pensée du commissaire (1) :

"« La société est protégée par des règles, des textes, elle se trouve anesthésiée, aseptisée, avec des habitants qui s’en remettent à l’Etat, aux collectivités, aux autres et qu’il faut ensuite surprotéger avec le fameux principe de précaution... » Première conséquence, paradoxale, pour les forces de l’ordre : « La confiscation de la sécurité par des professionnels et quelques experts » [dixit Maréchal]. Second effet : « La montée d’un individualisme dangereux car alimentant l’intolérance et réduisant la citoyenneté. »

"A Douai, l’équation se veut limpide : « Moins de citoyenneté équivaut à plus d’incivilités. » Pour rompre ce cercle vicieux, Jacky Maréchal a décidé de se transformer en alchimiste et de faire du citoyen passif (consommateur de sécurité) un citoyen très actif : le citoyen-relais. « Le citoyen-relais, c’est celui qui cesse de considérer qu’aider la police, la renseigner, lui permettre de faire des recoupements dans ses enquêtes serait une mauvaise action. » (...)

"Il est déjà envisagé d’accompagner cette première par la création de groupes de réflexion et de propositions des citoyens-relais (GRPCR) au niveau des petites communes ou de grands quartiers. Quant aux risques de dérive, ils sont balayés d’un revers de la main devant les avantages présupposés. « C’est un devoir civique que de mettre un terme à la souffrance de quelqu’un. C’est se taire qui pose problème... » Et sans doute, une excellente opportunité pour la police de se doter d’un réseau d’informateurs à moindre coût."

Cette incitation à la délation est très critiquée par les défenseurs des libertés, inquiets de ces dérives vichistes, et dénoncée par le conseil municipal de la ville, qui a rejetté l’initiative début janvier.

Précisons que la commune de Douai enregistre l’un des taux de criminalité le plus bas de France.

POINT DE DROIT du comité de sélection

Les lois et le code pénal imposent de transmettre à la police, en cas d’enquête, toute information concernant un suspect, mais n’obligent en aucun cas à une transmission anticipative d’information ou de suspicion - sauf en cas de crime.

Références : - "Le Monde", 24/11/03

"Le commissaire divisionnaire de Douai compte sur des « citoyens relais » pour seconder la police"

http://www.lemonde.fr/web/imprimer_...

 "La Voix du Nord", 4/01/2004

Rejet de l’initiative par le conseil municipal.

(1) "La Voix du Nord", 14/11/2003.

http://www.lavoixdunord.fr/vdn/jour...

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Dans le Jura, on innove. Le maire de Lons a décidé d’installer trois caméras de vidéosurveillance dans la cour... d’une école maternelle, en dépit des protestations des enseignants et des parents d’élèves. Pour la sécurité des enfants ? non pour celle des batiments, puisque les caméras ne fonctionneront que quand les élèves seront absents !

Le conseil municipal de Lons-le-Saunier a décidé d’installer trois caméras dans la cour de l’école maternelle Dominique Rollet. Sitôt prévenu, le directeur a réuni un conseil d’école la semaine dernière, une majorité a voté contre le projet, mais ce conseil n’a qu’une voix consultative, il ne peut pas remettre en cause la décision des élus.

Les parents auraient préféré que les 7 733 euros déboursés par la ville pour installer les caméras servent à la réfection du bâtiment devenu vétuste et où l’eau s’infiltre quand il pleut : « On l’avait lu dans le journal, mais on pensait que ça ne concernait que l’école primaire. Personne n’était au courant, ni le personnel, ni les enseignants. Le directeur l’a appris par mail juste avant les vacances de février, on n’a jamais été averti par la mairie ! »

Les élus mettent en avant les dégradations dans d’autres établissements où aucune caméra n’est installée. « On est dans une zone sensible où les enseignants s’accrochent comme ils peuvent et travaillent sans moyens. Il y a une différence de traitement qu’on n’accepte plus. »

Jacques Pélissard, maire de Lons-le Saunier et président de l’association des maires de France, a rencontré ces parents pour leur dire qu’il ne reviendrait pas sur l’installation des caméras. Tout en précisant qu’il donnerait un coup de pouce pour les travaux. Il est soutenu par la conseillère municipale chargée des quartiers « J’ai expliqué que cette vidéosurveillance serait mise en place pour préserver le patrimoine de la ville et uniquement hors du temps scolaire. Il y a eu des dégradations qu’on ne peut pas accepter. »

Pour le directeur de l’école, travailler dans une école avec une pancarte indiquant « sous surveillance », d’un point de vue éthique, ce n’est pas terrible…

Suite à la publication de quelques articles pointant l’incohérence de ce projet, la Mairie aurait renoncé. Pour le moment.

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Pour apologie de la vidéosurveillance, remise en cause du droit à informer par l’image lorsque celà concerne lui ou ses amis, et ignorance de la réalité des techniques de surveillance IP .

Jean François Copé signe des chroniques régulières sur Slate.fr, et y prend des positions intéressantes. Dans un papier au titre grandiloquent — Ensemble, inventons la CNIL du XXIe siècle ! (sic) [1]—, il avance notamment :

"A Meaux, la ville dont je suis maire, la vidéosurveillance est un outil efficace de lutte contre la délinquance, où elle a contribué à 435 interpellations depuis le début de l’année !"
 NDLR : Il a du se tromper dans les chiffres et compter toutes les arrestations, car ce chiffre parait très supérieur aux moyennes figurant dans le contesté Rapport sur l’efficacité de la vidéosurveillance. [2].

"Voilà pourquoi je n’hésite pas à la développer là où c’est nécessaire " avec , ajoute-t-il "des limitations draconiennes pour garantir la vie privée"
 NDLR : On n’en doute pas. Des limitations sur lesquelles on n’a pourtant pas beaucoup entendu JF Copé lors de la discussion de la Loppsi.

Autre question cruciale évoquée par notre petit vizir :
"Faut-il donner à n’importe qui le droit de filmer n’importe quoi sans le consentement des personnes à l’image ?"
 NDLR : Surtout quand "personne" c’est lui qu’on voit rire béatement aux bonnes blagues auvergnates de son copain Hortefeux.

"Combien de temps les vidéos peuvent-ils être conservées ? Comment peuvent-ils être exploitées ?"
 NDLR : qui ça "ils" ?

"Tout le monde s’offusquerait qu’une société de sécurité mette en ligne sur Internet une scène filmée dans un hall d’immeuble.
 NDLR : mais elles le font, Mr Copé, grâce à toutes les caméras IP accessibles en temps réel via Google. Monsieur le député est bien mal informé !

"Quid de la même scène filmée par un résident avec son téléphone portable ? Honnêtement, je n’ai pas de réponse toute faite à ces questions, mais je sais qu’il est de mon devoir d’y réfléchir pour l’avenir de notre société ! "
 NDLR : le mieux pour nous tous, ce serait qu’il réfléchisse d’abord et parle ensuite.

[2A propos de ce vrai faux rapport officiel, lire http://www.laurent-mucchielli.org/i....

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Pour son zèle à vidéosurveiller la maternité et équiper chaque nouveau-né d’un bracelet électronique.

L’hôpital du Havre sera certainement l’un des premiers établissements à être équipé d’un système de bracelets électroniques pour éviter les éventuels rapts de bébés à la maternité.

"Il s’agit en fait de mettre un bracelet équipé d’une puce électronique à
chaque bébé qui vient de naître, un bracelet qui permettra de localiser l’enfant dès qu’il quittera la chambre de sa mère ou la pouponnière. Et si l’enfant franchit une porte de sortie, une alarme sera immédiatement déclenchée", explique Joël Martinez, le directeur de l’hôpital du Havre.

Ce système, probablement celui commercialisé par Verichip, spécialiste des implants RFID, aurait fait ses preuves et serait déjà mis en place en
Angleterre, et aux Etats-Unis. Il devrait - nous disent les médias - vite se généraliser en France après les réguliers rapts d’enfants survenus récemment dans l’Hexagone.

Sont-ils vraiment si nombreux ? Les statistiques en la matière ne sont pas disponibles en ligne. Le directeur donne comme exemple le cas, début octobre, d une jeune mère de famille âgée de 18 ans et de son nouveau-né, qui avaient, avec l’aide de son compagnon, pu sortir de la maternité de l’hôpital du Havre en déjouant la vigilance du personnel. Les responsables de l’hôpital avaient cru... qu’il s’agissait d’un rapt d’enfant.

A l’hôpital du Havre, on aime les mesures de sécurité. « Nous avons installé une vidéo surveillance avec enregistrement et le personnel est régulièrement formé pour combattre ce fléau », explique le zélé directeur. « Les hôpitaux doivent aujourd’hui être des endroits sécurisés même si l’hôpital, de part sa notion d’hospitalité, n’est pas un endroit sécuritaire. Mais c’est aujourd’hui une nécessité, pour le confort des parents ».

 Dépêche AP du 4/11/2005.
 Repris sur un blog d’assistantes-maternelles, 19/03/06 :
www.assistant-maternel.com/archive-03-19-2006.html
 VeriChip Infant Protection Product :
verichipcorp.com/news/1166030929

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La communauté d’agglomération Rennes Métropole a adopté un ticket électronique et oblige tout usager à valider son titre lors de chaque correspondance, même si on dispose d’un pass permanent. L’anonymat est possible, mais payant.

Après Navigo à Paris et Tecely à Lyon, Korrigo à Rennes.

Géré par la Star, la société des transports de Rennes Métropole, Korrigo est basée sur la même technologie qu’à Lyon ou Paris (puce RFId de type Calyspso). Elle est personnelle : le demandeur doit donner ses nom, prénom, date de naissance, ainsi qu’une photo d’identité.
 A partir du 1er mars 2006, elle est devenue indispensable pour utiliser le métro ou les bus dans les 37 communes que compte la communauté Rennes Métropole. La seule alternative est l’achat de ticket à l’unité.
 À partir d’octobre 2006, cinq lignes de Train Express Régional partant de Rennes sont accessibles avec Korrigo. A terme, tous les transports de la région devraient l’utiliser.
 A partir du 20 novembre 2006, le carnet 10 voyages devient un titre « Ganéo », d’une valeur de 10 €, sur la carte Korrigo, qui permet de bénéfier de tarifs réduits certains jours ou à certaines heures.

La Star a bien dû se plier aux recommandations de la CNIL édictées à propos de Navigo. Notamment que les données permettant d’identifier un voyageur doivent être effacées au bout de 48 heures.

Mais la Star reconnaît toutefois qu’il sera possible « de mettre sous surveillance quelques cartes pour une période supérieure mais limitée ». Selon quels critères ? Par quelle autorité ? La Star ne le dit pas. Elle assure de plus avoir séparé les données recueillies en 3 bases distinctes, qui empêcherait de faire le lien entre les infos "Qui/Quand/Où". Une affirmation qui fait sourire les informaticiens...

Bien-sûr, pour faire taire les critiques sur les atteintes à la liberté de mouvement, la Star a dégainé sa carte "anonyme". Sur le même principe hautement discriminatoire que la RATP : il faut acheter cette carte 5 euros (8 à Paris), alors que la Korrigo d’origine est gratuite. Autre discrimination : la carte anonyme ne permet pas de bénéficier d’abonnements (mensuels ou annuels). Le droit à ne pas être fiché se paye donc très cher. Pour les personnes au RMI bénéficiant du droit au transport gratuit, ils n’ont pas vraiment le choix, si ce n’est de payer plein pot en achetant des tickets uniques.

En outre, la Star ne fait pas qu’encourager à valider son titre lors de chaque correspondance : c’est obligatoire. Moyennant une amende de 10 euros (5 selon la Star). Pourquoi ? Pour les statistiques et "lutter contre la fraude" répond la Star : un abonné qui paie à l’avance est donc fraudeur s’il ne valide pas !

Enfin, les contrôleurs salariés de la Star ont eu de la peine à accepter le système, au point de se mettre en grève, mécontents d’être eux-mêmes suivis à la trace. Cela leur a coûté en 2006 52 avertissements et 6 blâmes.

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Depuis décembre 2003, 40 caméras-domes en centre-ville sont installées de façon définitive, après avoir insidieusement fait accepter le principe aux citoyens lors du marché de Noël 2002.

Explications : Depuis décembre 2003, 40 caméras-domes en centre-ville sont installées de façon définitive, après avoir insidieusement fait accepter le principe aux citoyens lors du marché de Noël 2002.

 Dispositif voté en CM le 25 avril 2003 (12 voix contre et 4 abstentions, 74 pour) : 40 caméras, pour Strasbourg-centre, le quartier de la Meinau et des portions de la

commune de Hoenheim.

 Cout : 2,6 millions d’euros de matériel et un centre de

supervisions de 150.000 euros, opéré par la Ville et relié au poste de

commandement du commissariat central, auquel il peut transmettre des images

en temps réel.

 L’extension du dispositif (à 80 caméras) a été budgétisée la semaine du 16 décembre 2003, pour 4,1 millions d’euros. L’installation de caméras supplémentaires va moins vite que prévu : on est toujours à 40 caméras, en centre-ville et à Hoenheim. Le quartier de la Meinau, pourtant dans la 1ere tranche votée, devrait voir arriver les caméras d’ici la fin du 1er trimestre 2004.

 Les 40 caméras installées l’ont été par un groupement d’entreprises :

Amec-Spie/Bild, et Scheer/Cegelec.

 L’ancien maire socialiste de Strasbourg Roland Ries a émis un vote favorable à l’installation. Il avait été lui-même à l’origine de la mise en place, à partir de 2000, d’un système de vidéosurveillance dans les transports en commun.

 A terme, d’ici 2006, 200 caméras devraient être en service dans l’agglomération en ciblant les zones de délinquance, l’investissement global approchant alors les 8 millions d’euros.

 Le système est présenté comme équipé d’un filtre intelligent :

"« Nous sommes allés plus loin que les prescriptions légales, assure Francis Jaecki, directeur délégué de la sécurité de la CUS. Avec des caches de couleur grise qui apparaissent automatiquement à l’écran lorsque la caméra filme un logement. » Un cache qui se déplace au gré des mouvements de caméra et que les agents de surveillance ne peuvent débloquer seuls. Et pour ceux qui douteraient encore et voudraient vérifier par eux-mêmes, la CUS propose des visites privées au centre de supervision vidéo."(1)

Références : + Ce site recense les différents articles parus sur la question :

http://www.strasbourgcurieux.com/reportage/surveillance/

+ (1) Libération du 29/11/2004

http://www.strasbourgcurieux.com/reportage/surveillance/Videosurveillance_Liberation29novembre.htm

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Aucun des 10 systèmes de vidéosurveillance installés dans les 48 collèges de Haute-Savoie n’était déclarée avant l’intervention de parents d’élèves consciencieux. Dans le dernier collège équipé (31 caméras numériques), le dispositif est justifié par "l’architecture particulière du bâtiment"...

A la suite d’une plainte de parents d’élèves, il a été mis à jour dans le département un laxisme total dans les procédures légales d’installation de vidéosurveillance dans l’enceinte d’établissements scolaires (en l’occurence, les collèges, placés sous la tutelle des départements).

Dès la rentrée 2006, des parents de l’un des deux collèges de Thonon-les-Bains (Champagne) remarquent que des caméras ont été installées durant les congès d’été. Et le dispositif est impressionnant : 31 caméras numériques, programmées pour enregistrer les images durant 3 jours. Dispositif justifié "en raison de l’architecture particulière du bâtiment". Les responsables avancent en outre avoir agi suite à des dégradations ayant eu lieu en 2000... Les parents sont surpris, car cela s’est fait sans débats, informations préalables, et a encore moins été validé dans la forme par le conseil d’administration du collège. [1]

Aussitôt alertée début septembre, la CNIL confirme que le système du collège Champagne n’a pas été déclaré dans les règles. Le ministre de Robien est même mis à contribution pour rappeler les procédures à respecter ! [2]

Plus grave : aucun des systèmes de vidéosurveillance installées dans les collèges du département - une dizaine sur 48 sont équipés - n’avait fait l’objet de déclaration légale. [3]

Il est avéré que cette installation s’est faite grâce à la complicité (financière et logistique) du Conseil général. Informé par la plainte des parents, les services du CG donnent l’ordre dès la mi-septembre au principal du collège qu’il désactive les caméras mais seulement "durant la journée".

Fin novembre 2006, dans sa première réponse écrite aux plaignants qui se débattent depuis début septembre, le directeur de l’éducation du CG reconnaissait que :

"L’installation a été conçue en réponse à une spécificité architecturale compliquant singulièrement la question de la surveillance dans les circulations (sic), sachant qu’en aucun cas le CG n’attend d’une technique quelconque qu’elle supplée la présence humaine. (...) Il est bien évident que la mise en service de l’installation à la rentrée 2006 a souffert d’un déficit d’information préalable auprès des familles et que les services du CG ont toute leur responsabilité dans cet état de fait".

Le CG tente de faire amende honorable après tous ses manquements - pénalement condamnables, rappelons-le -, mais a bien comme objectif de réactiver les caméras au plus vite :

"C’est pourquoi je vous confirme qu’après avoir demandé au principal du collège de désactiver l’installation dès le 18/09/06, le CG a convenu avec celui-ci d’en limiter l’utilisation à la seule fonction "protection des biens" (c’est a dire en dehors des heures d’ouverture du collège au public), jusqu’à nouvel ordre. C’est le débat interne qui définira les conditions précises d’exploitation et d’information autorisant une réactivation du dispositif dans sa fonction "surveillance". [4]

[1Articles du journal local Le Messager des 14 et 21/06/2006

[2Article Tribune de Genève, 14/10/2006

[3Document transmis par les plaignants

[4Lettre du CG aux plaignants du 21/11/2006.

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Non content de vidéosurveiller les toilettes (ce que la loi interdit), l’infirmerie, le CDI, les couloirs et salles d’étude, le groupe scolaire Saint Denis prenait également les empreintes digitales des élèves à la cantine (ce qui est également interdit). En ayant oublier de demander l’autorisation de la CNIL !

Sur son site web, l’institution privée et catholique Saint-Denis, créée en 1858 à Loches, dans l’Indre et Loire (370 collégiens et 250 lycéens), se vante d’un taux de réussite supérieur à 90% au bac, et se présente comme “une ruche bouillonnante d’idées et d’activités“. Les élèves, eux, reconnaissent ses vertus pédagogiques, mais ne l’ont pas moins surnommé Alcatraz, Big Brother, ou la “prison“.

Dans son bureau de vie scolaire, Gilles Lemeunier, le “préfet de discipline” (sic) peut en effet surveiller sur son écran de contrôle ce que font les élèves dans les couloirs (une dizaine de caméras), les deux salles d’étude (deux caméras chacune), le CDI, les deux infirmeries, et les quatre toilettes.

Les caméras ? elles étaient déjà là lorsqu’il est arrivé à Saint-Denis, en 2003. Dans les toilettes ? Elles ne seraient pas“dans” mais à l’entrée des toilettes collectives : “il y a des sèches-mains électriques, et des porte-savons“, ils étaient dévalisés, et ça coûtait bonbon. Elles filment néanmoins qui entre dans les WC, quand, et pendant combien de temps, histoire de dissuader les jeunes de venir y fumer, et les couples de s’y retrouver. Les images seraient écrasées au bout de 2 ou 7 jours.

Des caméras dans les salles d’étude ? Pour “protéger les casiers” qui s’y trouvent. Celles de l’infirmerie ? “On n’a pas d’infirmière“ et elles filment les portes d’entrée, afin de vérifier que tout se passe bien, mais également que les élèves “malades” n’ont pas menti, ou que d’autres élèves ne viennent pas s’y cacher ou les y retrouver.

Les micros cachés dans les chambres ? La rumeur court depuis des années. Le préfet nie, mais plusieurs anciens surveillants confirment qu’ils existaient bel et bien, au dernier étage de l’internat des collégiens. Avec ce petit bémol : il ne s’agirait pas de micros-espions, mais de capteurs sonores déclenchant une alarme lorsque les internes font encore du bruit, passée l’heure du couvre-feu.

L’accès à la cantine est lui contrôlé, par un système biométrique de prise d’empreintes digitales, installé en 2004 parce qu’il y avait des “grands” qui prenaient la place de “petits“.

Le préfet de discipline affirmait tout avait été déclaré à la CNIL. La CNIL, de son côté, n’en avait jamais entendu parler. Suite à la publication d’une enquête (dont ces lignes sont tirées), le système de vidéosurveillance a enfin été déclaré à la CNIL (le... 1er avril), et les caméras dans les toilettes, ainsi que les bornes biométriques à la cantine, prestement retirées.

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Depuis 2003, les élus strasbourgeois, tous bords confondus, ont tout fait pour hisser la capitale de l’Alsace au sommet des villes les plus militaro-sécuritaires. Son maire actuel, Roland Ries, voulait en outre, après le sommet de l’OTAN qui a occasionné nombre d’atteintes aux libertés des habitants et des manifestants, accueillir le prochain sommet du G20.

Après Nice et Lyon, Strasbourg est l’une des villes les plus vidéosurveillée de France. En avril 2010 la Communauté urbaine de Strasbourg avait déployé plus de 300 caméras de surveillance. L’accueil du sommet de l’OTAN d’avril 2009 a été le prétexte pour en rajouter une vingtaine. Les élus de la CUS (Communauté urbaine de Strasbourg) et son président Jacques Bigot ontvoté pour leur maintien et une nouvelle extension pour 2010 a été programmée.

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Lors du même sommet de l’OTAN, les habitants étaient obligatoirement fichés pour pouvoir rentrer chez eux. Ce désagrément risque de se reproduire, le maire PS Roland Ries souhaitant accueillir le prochain G20 qui ne peut qu’augmenter encore ce régime d’hyper-surveillance.

En mars 2008, une coalition PS et Verts s’est formée en vue des élections. Problème : le premier promettait un « audit » et un « comité d’éthique », alors que les seconds envisageaient un démantèlement des caméras de surveillance. Lors du vote de juin 2009 (après OTAN), l’abstention des élus Verts a créé une vive polémique et les élus ont été contraints de faire leur mea culpa.

En septembre 2008, le « comité d’éthique » sur la « vidéoprotection » (terme employé par le maire) voit le jour. Ses premières réunions se tiennent dans la quasi clandestinité. D’après un collectif d’opposants, les membres du comité ont un devoir de réserve et ne découvrent les dossiers qu’au moment de la réunion.

Auparavant, la majorité UMP — F. Keller & R. Grossmann — avait bien préparé le terrain, en décidant en 2007 d’une vaste extension du réseau mis en place précédemment par Catherine Trautmann (PS).

Et aucun de ces élus n’a jamais jugé utile de publier la carte exacte de l’emplacement des caméras imposée par la loi. Pour surveiller heureux, surveiller cachés !

 Historique du Collectif de Réappropriation de l’Espace Public (CREP) sur la "vidéo-frénésie" dans la capitale de l’Alsace, et qui a été le seul à rendre publique une carte détaillée : http://crep.strasbourg.free.fr/spip...

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Des caméras vidéos dans un bled de 9000 habitants. Pas loin du record de France en matière de caméras par tête d’habitants...

Selon l’arrêté préfectoral du 26 juillet 2005 [1] , et après une demande formulée par le maire de la commune, ce système compte 49 caméras extérieures fixes sur les principaux lieux publics de la ville [2]

Cette commune compte 9000 habitants.

Par ailleurs, la Marine française possède une base sur la commune de Landivisiau qui héberge notamment des « flottilles de Rafale ». C’est l’une des sept "BAN" (Base d’aéronautique navale) de l’armée française. A propos de vidéosurveillance, l’édile du Finistère a été sans doute inspirée par ses prestigieux voisins. Un officier cité dans un journal militaire évoque en effet « un investissement en installations de protection (...) sur cinq ans pour un montant supérieur à 40 millions d’euros » afin de redéfinir « des impératifs concernant la sécurité des points sensibles militaires » (de la Marine). « Il vise à développer les principes de vidéosurveillance et de contrôle d’accès automatisé, tout en réorganisant les zones sensibles des sites. Les premières installations de ce type sont visibles à Toulon autour du porte-avions Charles de Gaulle, à Landivisiau pour les flottilles de Rafale, et sur le centre de transmissions de Rosnay. » [3]

Le maire de la commune considère sans doute son hotel de ville, ses gymnases ou ses centres culturels comme des objectifs potentiels pour d’éventuels terroristes... Et sa modeste ville aussi stratégique qu’un avion Rafale.

[1Arrêté N° 2005-0792 du préfet du Finistère (ref : document PDF)

[2Soit : Mairie, Centre Culturel, Salle omnisports, Maison des Loisirs et de la Culture, Salle de basket-ball de Tiez Nevez, Espace des Capucins, Marché couvert et deux autres salles communales.

[3Cf entretien avec le Contre-amiral Bertrand Aury, paru dans le journal de la Marine "Cols bleues" (non daté). Entretien reproduit sur un "site non-officiel", http://antiterroriste.free.fr (sic).

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Connue pour sa longue implication dans les nanotechnologies, la ville de Grenoble réaffirme son goût pour la surveillance et l’opacité, en installant clandestinement des caméras dernier cri sur le trajet des grandes manifestations.

La ville de Grenoble et l’entreprise Inéo (filiale de Suez) installent aux mois de janvier et février 2010 des caméras « 360° » dans les rues grenobloises. Pas un communiqué de presse, pas un mot dans Les Nouvelles de Grenoble, organe de propagande de la municipalité, pas une ligne dans Le Daubé pourtant toujours prompt à relayer les « initiatives porteuses » de la ville, pas un seul papier glacé dans les boîtes aux lettres et - comble du ridicule - aucune réunion « participative » chère à la municipalité Destoniene. Des caméras installées sans en avertir la population et sans soumettre cette proposition au conseil municipal [1].

Un journal local raconte une scène qui s’est déroulée peu après lors d’une réunion politique :

« Vous avez honte de vous exprimer à propos des caméras ? » L’air énervé, Michou se lève et monte à la tribune. C’est parti pour une leçon de manipulation politique. Il commence en expliquant que les caméras ont été installées il y a longemps dans les bus et les trams.« Si on enlevait les caméras des trams et des bus, l’ensemble de la population protesterait (...) »

Il poursuit en expliquant : « Effectivement, avec de nombreux partenaires, associations, collectivités territoriales, préfecture et la ville de Grenoble, nous sommes en train d’étudier l’implantation de nouvelles caméras. Mais pour l’instant, ELLES NE SONT PAS INSTALLEES ! Et elles ne seront pas installées sans l’accord d’un comité d’éthique. ». Vives protestations dans la salle. « Vous mentez, les caméras sont déjà là ! » [2].

Quant à son adjoint à la sécurité, Jérôme Safar, il dit tout et son contraire :
« Nous, nous souhaitons développer [le système de vidéosurveillance] de façon maîtrisée. On va pas mettre des caméras partout, je le dis très franchement. En revanche on va en mettre dans tous les secteurs de la ville » (Source : Postillon n°5)

Par ailleurs :
 en 2005 la ville s’était déjà distinguée en utilisant des quartiers populaires comme lieu d’expérimentation de technologies de "vidéodétection" des comportements "suspects" (cf dossier BBA 2005) ;
 la ville de Grenoble et son maire sont connu aussi pour avoir imposé à la population le fameux centre de recherche Minatec, temple européen des nanotechnologies, bien avant d’organiser de pseudo "débats citoyens" (cf dossier BBA 2006), qui serviront de ballon d’essai à la campagne nationale "d’acceptation" organisée par le gouvernement en 2009/2010 ;

 Lire aussi un compte-rendu de l’action du 1er à Grenoble : "On démonte les caméras".

[1Lire le journal "Le Postillon" n°5 (avril 2010) : La mairie ment carrément sur les caméras.

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(Mise à jour Mars 2006) Pour avoir organisé un fichage minutieux des personnes sans domicile fixe à Carcassonne, sans instruction du Préfet - une opération qualifiee de "classique travail de police"...

(Dossier de nomination mis à jour en mars 2006 pour tenir compte de nouvelles informations sur l’origine de l’initiative)

Sont nommés les deux responsables de la police nationale de Carcassonne : Thierry Sénichault, commissaire divisionnaire et Directeur départemental de la sécurité publique de l’Aude, et son adjoint, le commissaire Michel Pagès ; nommé également pour complicité passive : Jean-Louis Bès, adjoint au maire de Carcassonne délégué à la sécurité.

L’affaire a été révélé en septembre 2005 par La Dépêche du Midi (1). Les signalements étaient du genre : « Antoine X, né en 1979, cheveux longs, noirs, absence d’incisives, piercing à l’oreille... Kalidja Y, type nord-africain, porte chemise verte... »

"Un capitaine de police, un major, deux brigadiers, deux gardiens, un adjoint de sécurité, un photographe de l’identité judiciaire et quatre policiers municipaux : il ne faut pas moins de monde, à Carcassonne, pour effectuer un bon petit « recensement et contrôle de la population SDF et assimilés ». Le 13 septembre dernier, entre 14 h 30 et 16 heures, l’escouade en question a contrôlé 9 personnes, des marginaux avec ou sans domicile. Après cette descente, et de quelques autres, les jours précédents et suivants, les policiers ont constitué une sorte de fichier, comprenant toutes les informations les concernant (la mention de main courante ci-contre en donne un aperçu) et une photographie pour chacun. Selon nos sources, il en existe une version papier imprimée et une version sur support numérique."

Le commissaire persiste et signe : « Il s’agit d’un établissage photographique (SIC !!) », précise-t-il, s’étonnant de l’émoi que les descentes et la création de cet « établissage » suscite en ville et chez certains policiers. « La population SDF, en raison de l’alcool, des dégradations, des bagarres... pose des problèmes. Nous avons eu plusieurs affaires récemment et plusieurs plaintes et sollicitations en raison de leurs attitudes et comportements. C’est pourquoi nous avons fait ce classique travail de police classique (RESIC), en agissant dans le cadre d’une enquête en flagrant délit. Cela nous permet de recueillir des signalements que nous pouvons exploiter dans le cadre de nos investigations. Tout a été fait dans le strict respect du cadre des procédures pénales et il ne faut pas chercher des poils à un œuf. Quant aux policiers mécontents, ils se sont trompés de métier ».

A noter que le procureur de la République de Carcassonne dit pour sa part « n’avoir jamais été l’instigateur de tels recensements », mais il ne l’a pourtant pas dénoncé.

(Mise à jour) A noter également que le procureur, suite à des interrogations de la part d’ONG comme la Ligue des Droits de l’Homme, a reconnu l’illégalité de ce bien curieux "recencement", tout en refusant néanmoins d’ouvrir la moindre information judiciaire.

Jean-Louis Bès, adjoint au maire de Carcassonne, ne s’est pas privé de soutenir la mesure : « je n’ai ni commentaire à faire, ni de position à prendre. Toutefois, il est utile que l’on identifie les personnes et la population marginales ».

A noter que le 24 décembre 1994, le maire de Carcassonne Raymond Chesa signait un arrêté interdisant la mendicité et le stationnement des chiens en centre ville. Il avait reçu des doléances très appuyées de riverains et de commerçants à l’encontre de SDF, le plus souvent accompagnés de chiens, très nombreux l’hiver à stationner entre gare et cité dans les rues de la ville. Très vite, cette initiative a été reprise par plusieurs communes mais toutes ont été par la suite annulées par le Conseil d’Etat.

(1) La Une de la Dépêche du Midi du 28 septembre (article payant) :
http://www.ladepeche.com/contenu/pdf/journal/une/20050928_161.PDF

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En plus de sa soif de videosurveillance (bientôt plus de 50 caméras pour 9000 habitants) malgré une délinquance zéro, le maire multiplie les mesures paternalistes comme la création d’un n° vert pour encourager la délation, ainsi que la surveillance minutieuse de chaque militant associatif.

Outre sa passion pour le pape Jean-Paul 2 pour lequel il a fait érigé une statue géante, le maire de cette petite ville bretonne multiplie les caméras de vidéosurveillance : une trentaine sont installées (bientôt une cinquantaine), alors que Ploërmel compte 9.100 habitants.

Le maire Paul Anselin, à la tête de la commune depuis 29 ans, se justifie face à la presse : "Il n’y a pas ici plus de délinquance qu’ailleurs. Il s’agit de dissuader, d’éviter une dérive qui une fois engagée est difficilement contrôlable". Le conseiller régional, qui se présente comme un "fidèle de Jacques Chirac" qui lui a "sauvé la vie" pendant la guerre d’Algérie, projette une quinzaine de caméras nouvelles en 2006. Elles s’ajouteraient aux trente caméras fixes autorisées par la préfecture en février 2005 et installées aux abords de huit bâtiments publics et sur le parking des cars scolaires.

Les images, visionnées uniquement en cas de problèmes, doivent être détruites au bout de 10 jours, selon le maire. "J’anticipe", commente l’ancien sous-préfet qui "aime la démarche et le langage de Nicolas Sarkozy", en prédisant que la vidéosurveillance va se généraliser en France sur l’exemple de la Grande-Bretagne. "Nous avons voulu protéger ces bâtiments de dégradations que certains avaient déjà subi, et lutter contre la délinquance itinérante. Quand vous avez 4.000 jeunes qui sortent de classe, vous ne pouvez pas repérer les dealers. D’où les caméras", poursuit le maire.

Et si des caméras supplémentaires sont envisagées, c’est que de nouvelles infrastructures de loisirs sont prévues et que les "dealers se sont déplacés" (sic).

Cas symptomatique : à l’école maternelle publique, alors que des caméras surveillent déjà l’extérieur du bâtiment, le maire a fait en sorte d’en mettre une dans le couloir d’entrée. [1] Pour "dissuader les voleurs potentiels". M. Anselin a toujours affirmé publiquement qu’il répondrait favorablement à une demande de video-surveillance formulée par un quartier qui estimerait que sa vie est perturbée par des "sauvageons".

Autres signes des tendances populistes de M. Anselin :
 un numéro vert a été créé pour permettre à tout ploërmelais, qui trouve son voisin un peu bruyant, d’appeler la police municipale qui, en fonction du degré de gravité des faits, se déplace ou non, ou encore contacte éventuellement la gendarmerie.
 quand un citoyen veut entrer dans une association, il doit signer une sorte de "charte de bonne conduite". La municipalité vérifie ensuite la liste des signataires pour voir ceux qui sont dans les clous et ceux qui font de la résistance.

NB : Dossier mis à jour le 12 janvier 2007

Lire un article paru chez Souriez vous êtes filmés : Collectif antividéo à Ploërmel, 2/02/06.

[1Mise à jour 23/01/2007 : Nous avions écrit que le maire avait, sur ce point précis, « accédé à la demande de la directrice » de l’école maternelle. Mais nous avons reçu deux témoignages concordants disant que « ce n’est en aucun cas à la demande de sa directrice [qui a], suite à cette annonce, fait immédiatement paraître un démenti dans la presse locale ».

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A été le premier, en 2002, à vouloir imposer la biométrie (contour de la main) pour gérer l’accès à la cantine, démarche qui a séduit des dizaines de collègues en 2003, 2004 et 2005

M. Armand DEPREZ peut être fier d’avoir été le premier proviseur de collège à détourner l’interdiction formelle formulée par la CNIL, en 2000, d’utiliser un système biométrique pour contrôler l’accès à sa cantine scolaire.

Un collège de Nice avait vu sa demande d’utiliser les empreintes digitales rejetée pour accéder à la cantine. [1] Qu’à cela ne tienne, M. le principal a fait une demande sur un système soi-disant moins intrusif : l’analyse du contour de la main (ou empreinte palmaire). Autorisation délivrée par la CNIL le 15 octobre 2002.

Lors d’un entretien avec un chercheur français de Paris-I, M. Deprez a déclaré chercher à obtenir une « transparence absolue » dans son établissement. Il s’agit, résume le chercheur, "de savoir en permanence, et en temps réel, où sont et ce que font les élèves, notamment s’ils mangent ou s’ils ne mangent pas". "Dès lors, on ne peut pas s’empêcher de penser au panopticon de Bentham. Notons que le panopticon n’est nullement limité à la prison, il s’agit d’une sorte de modèle architectural utopique censé s’adapter à tous les espaces dans lesquels la surveillance est un problème à résoudre (prisons, mais aussi écoles, casernes, asiles etc.)." [2]

Ce système se couple à deux autres outils "modernes" de suivi des élèves : premièrement, un logiciel permettant de mettre en ligne, et en temps réel, les notes de chaque élève sur le site de l’établissement ; site est consultable par les parents, qui accèdent aux résultats de leurs enfants grâce à un code confidentiel. Deuxièmement, un logiciel permettant au chef d’établissement d’envoyer un SMS sur le téléphone mobile des parents (principalement utilisé pour avertir les parents des retards de leurs enfants, et ceci en temps réel). "La biométrie s’insère donc dans un dispositif plus général d’informatisation de la gestion des élèves dont l’apport essentiel, en terme de surveillance, semble être de rendre possible un suivi des élèves en temps réel." (op. cit. 2)

Cet exemple a immédiatement été suivi, en 2002/2003, par deux autres proviseurs de la région qui ont eux aussi trouvé dans l’analyse biométrique du contour de la main un sésame rêvé pour gérer les accès à la cantine : à Sainte-Maxime et à Marseille.

[1Cf dossier de candidature aux BBA 2000 du collège Jean-Rostand.
NB : Le site internet du collège Jean-Rostand rappelle encore ce fait d’armes (la polémique née de la demande de biométrie à la Cnil), tout en indiquant qu’en mars 2005, "un système de video-surveillance avec enregistrement, financé par le Conseil Général, a été mis en place". "Approuvé par le Conseil d’Administration, ce système est régi par la Loi [Pasqua] du 21 janvier 1995 (...)".
Mise à jour décembre 2006 : l’actuel principal nous demande de préciser que "le Principal du collège Jean Rostand de Nice a changé depuis 4 ans. (...) Je n’étais pas en poste à cette époque et actuellement un grand nombre d’établissements scolaires sont équipés de "biométrie" tandis que le collège Jean Rostand ne l’est toujours pas." L’actuel responsable n’a donc pas succombé à la biométrie, mais aux caméras de surveillance.

[2"Manger sous surveillance - L’usage d’une technique biométrique pour le contrôle d’accès à la cantine scolaire", communication lors du colloque du Creis en 2004, par Xavier GUCHET, Docteur en philosophie, membre du Centre d’Etude des Techniques, des Connaissances et des Pratiques (CETCOPRA), Université Paris I.

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Le principal du collège Les Perrières d’Annonay a transmis le trombinoscope des élèves au commissariat de la ville, et omis d’en avertir les 600 élèves (et leurs parents).

Bien avant que l’état d’urgence soit décrété, la police d’Annonay, en Ardèche, a senti le « péril imminent » que représentent les collégiens pour l’Ardèche. Fin septembre, elle trouvait un arrangement avec le principal d’un collège pour récupérer les photos des gamins. Au cas où.

Un trombinoscope, vous savez, c’est cette feuille avec les noms et les photos des élèves d’une classe que les professeurs principaux transmettent à leurs collègues, en début d’année, afin qu’ils puissent mettre un nom sur une tête et une tête sur un nom.

Deux enseignants, découvrant que le principal du collège Les Perrières d’Annonay avait transmis, en 2004, les trombinoscopes de l’école au commissariat, lui ont demandé si ce transfert de données reposait sur une base juridique. “Non”, a répondu le principal, pour qui ce transfert de fichiers s’est fait "sur la base des bonnes relations personnelles que j’entretiens avec le commissariat”. Et quand ils lui ont demandé si cela ne lui posait pas de problème, compte tenu du contexte actuel (chasse aux sans-papiers, etc.), il leur a répondu : “Aucun problème”.

Le directeur de cabinet du préfet reconnaît que le fichage étant « illégal », il n’existe « pas de fichiers d’élèves au niveau policier ». La réquisition des trombinoscopes aurait été faite dans un « cadre judiciaire diligenté par le procureur » suite à l’agression, mi-septembre, d’un collégien par l’un de ses camarades à la sortie des cours. Mais quel est ce « cadre judiciaire » ? « Une demande formulée oralement » par le procureur dans une affaire où aucune plainte n’a été déposée...

 "Un commissariat hérite du trombinoscope des élèves" (L’Humanité, 7 octobre 2005)

 "Collégiens fichés fliqués" (CQFD, novembre 2005)

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A imposé en catimini la biométrie à la cantine, sans informer les parents et en évitant soigneusement d’organiser un quelconque débat contradictoire avec le corps enseignant

Le collectif anti-biométrie, à l’origine de la dégradation de matériel biométrique dans un lycée de Gif-sur-Yvette (91), ont appris en décembre 2005 qu’un système similaire avait été installé au lycée Ravel de Paris 20e.

Les parents ont été mis devant le fait accompli, puisqu’après un vote en CA, sans information préalable et sans organiser le moindre débat avec le corps enseignant, les élèves ont appris le lundi l’arrivée de ce système... le mercredi suivant. Et sans atteindre l’autorisation de la CNIL (une formalité).

Extrait d’un communiqué de la fédération de parents d’élèves FCPE du 15 janvier 2006 : "Pour la FCPE-Paris cette décision constitue une atteinte à la démocratie, même si ce projet a été sanctionné par un vote favorable du conseil d’administration. La FCPE-Paris dénonce l’usage à caractère disproportionné que l’on fait d’un outil qui permet
d’authentifier la présence d’un individu dans un espace donné, et de contrôler sa liberté de mouvements (...). Au prétexte d’une meilleure gestion du service de demi-pension, la FCPE-Paris considère que cette décision assujettit les établissements scolaires à l’expérimentation des entreprises de technologie informatique de surveillance, dans une perspective de développement économique de multiples marchés (et) constate que l’école apparaît ici comme le lieu idéal d’éducation des jeunes à l’acceptation de techniques de surveillance, quand bien même il n’y aurait pas, dans l’immédiat, de connexion à d’autres bases de données personnelles."

 Cf tract du collectif anti-biométrie repris par Souriez vous êtes filmés :
http://souriez.info/article.php3?id_article=286
 Article de Libération du 16 décembre 2005 : Ces étudiants qui dépassaient les bornes biométriques - http://www.liberation.fr/page.php?Article=345398

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Pour avoir installé illégalement un système d’identification biométrique

Comme de nombreux établissements scolaires, le lycée de la Vallée de Chevreuse (Saclay) donne dans la surenchère technologique en installant un système de contrôle biométrique pour l’accès des élèves à la cantine.
La direction du lycée n’a pas jugé utile d’attendre l’autorisation de la CNIL pour installer cet équipement couteux dont l’utilité n’est toujours pas prouvée.
La plupart de ces équipements, censés remplacer les anciennes cartes ou codes, se doublent en effet souvent de l’usage d’un code en plus de la vérification du contour de la main de chaque élève.

Au prix où ils sont commercialisés et vu le manque de moyens des établissements scolaires, on voit mal ce qui justifie la dépense, si ce n’est la quête d’une image high-tech et sécuritaire.

C’est dans ce lycée que des étudiants souhaitant attirer l’attention sur le déploiement de ce type de systèmes de contrôle sans aucune consultation des intéressés (les élèves, les parents, les professeurs)sont intervenus début décembre. Leur prestation s’est achevée par la mise hors d’usage du matériel. Molestés et interpellés par les surveillants et certains élèves, trois de ces étudiants ont été inculpés pour dégradation de matériel suite à la plainte du proviseur.

Ce même proviseur ne s’est d’ailleurs pas présenté à l’audience. Selon un compte-rendu, "il avait insisté le 18 novembre en comparution immédiate en tonnant haut et fort : “Je serai là !” Désavoué par le rectorat qui n’a pas souhaité le soutenir et lui payer un avocat, il ne s’est même pas fait représenter par un conseil. L’accusation, dans ce contexte était seulement représentée par le procureur de la République. Ainsi, la demande d’indemnités de 20.000 euros du proviseur est rendue nulle et non avenante, car selon la loi, pour demander des dommages et intérêts ou réparations, il faut au moins se déplacer au tribunal. Sans oublier que la preuve d’achat donné par le proviseur consistait seulement en un devis avec la mention “bon pour essai” et non une facture, ce qui ne permettait pas de justifier de l’achat réel de la machine par le lycée."

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Pour son zèle frénétique à déployer la vidéosurveillance dans les villes et les campagnes. L’homme est haut placé dans une boite de consulting privée, formateur (il a milité pour la création du Bac pro "métiers de la sécurité"), élu de Roubaix et de la communauté urbaine de Lille, et vice-président du Forum européen pour la sécurité urbaine. Tout un poème...

Richard Olszewski a le CV convaincant : Consultant en prévention-sécurité auprès du cabinet Securban (on le dit Directeur général), adjoint à la sécurité du maire PS de Roubaix depuis 1995 (il y développe la vidéosurveillance), il a également un pied au CUL (Communauté urbaine de Lille), et siège en tant que conseiller en charge de la prévention des risques.

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Selon Le Monde (23 février 2007), il « a chaudement appuyé la création d’un bac professionnel inédit "métiers de la sécurité", à Roubaix, Marseille et Créteil. Diplômé de l’Institut des hautes études pour la sécurité intérieure (Ihesi, bien connu des BBA ), M. Olszewski dirige la licence "métiers de la sécurité" à l’IUT de Roubaix » et est responsable du module "sécurité publique" du mastère "gestion des risques sur les territoires" à l’ENA Strasbourg.

A l’échelle européenne, il représente en effet la ville de Roubaix et le CUL au sein du FESU (Forum européen pour la sécurité urbaine) où il assure les fonctions de vice-président et de trésorier.

 En novembre 2006, il anime l’atelier "technologies et libertés" à la conférence de Saragosse intitulé "Sécurité, démocratie et villes".
 Les 27 et 28 mai 2010, le FESU achève à Rotterdam une année de promotion de la vidéosurveillance à travers son projet "Citoyens, villes et vidéosurveillance".
 Il préside en 2007 le jury des trophées de la sécurité privée et intervient dans plusieurs colloques consacrés à la sécurité.

Le dada d’Olszewski c’est la vidéosurveillance. Il milite pour la prise en charge du financement et de la gestion des systèmes par les CU et les SIN - les Communautés urbaines ou les Syndicats INtercommunaux (pour les petites localités désireuses de protéger leurs « salles des fêtes harcelées et dégradées »).

 Documents sur son parcours (forum-videoprotection.fr, viadeo.com et comundi.fr).
 Le Monde (archive payante)
 Trophées 2007 de la sécurité privée :
 Interview de Richard Olszewski (document PDF).
 Vidéo : "sécurité urbaine et partenariat public-privé"
 FESU (www.fesu.org) : atelier "technologies et libertés" de la conférence de Saragosse.
 Site du projet "Citoyens, villes et vidéosurveillance" (en anglais).

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Filtrage des contenus sur Internet et système de vidéosurveillance

Le service informatique de l’Université de Lille 3 a décidé de verrouiller toute une série de choses :
 l’installation de tout logiciel et de tout lecteurs média
 tout ce qui se rapporte au P2P : non seulement les logiciels, mais aussi l’accès aux forums et aux pages web qui en parlent
 idem pour les questions de jeux ...
 les ports FTP sont fermés
 l’accès aux sites de radio est lui aussi interdit : impossible par exemple de se connecter à Radio France
 l’accès au Web est sévèrement entravé : interdiction d’accès au Blogs, aux pages traitant de contenus ou comportant des mots "suspects" (pornographie, hardcore, chat...), telle cette page de philosophie analytique (parce qu’elle s’appelle philoanal.html)

Par ailleurs, des étudiants dénoncent également le système de caméras de vidéosurveillance et de vigile.

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Dans un quartier sensible la ville y a fait un laboratoire de la tolérance zéro, un système de surveillance vidéo couplée aux logiciels qui détectent des "comportements suspects"

Avec l’aide du lobbying de la société Blue Eye Video, Grenoble a mis en place un quadrillage video dans le quartier Villeneuve-Village olympique, réputé comme sensible. La spécialité de Blue Eye, c’est la prévisibilité des infractions, via des logiciels de comportements liés à des images vidéo.

Grenoble, et son maire Michel Destot (un ancien chercheur du CEA), mène de véritables expérimentations sur des espaces publics en relation avec la police nationale pour l’exploitation des données. Depuis septembre 2005, les caméras de la Villeneuve envoient automatiquement les images dans les bureaux de la police.

Commentaire de la mairie au journal local de la Socpresse : "Ce sont des caméras gérées par un logiciel qui détecte les comportements à risque, c’est un outil d’aide à la décision pour l’intervention policière, mais attention ce n’est pas Big brother."

Petit portrait très local de Blue Eye par un citoyen grenoblois. Cf indymedia (2) :

"Blue Eye Vidéo est une start-up très grenobloise : le gérant sort de chez Hewlett Packard, trois salariés sont de l’INPG. Tradition locale de "l’essaimage" : une institution publique (l’Inria - Institut National de la Recherche en Informatique et en Automatique) développe une technologie, puis dès qu’elle est applicable, monte une start-up privée avec l’appui de fonds publics (l’ANVAR et le Ministère de la Recherche). On appelle ce mécanisme de transfert public>privé la "valorisation". Parmi les contrats de Blue Eye Vidéo : un logiciel de comptage des passagers à l’aéroport de Strasbourg ou la surveillance des "effets de foule" lors du pèlerinage de La Mecque. Plus proche de nous : une opération de comptage des manifestants à Grenoble en juin 2003, quatre caméras de surveillance (vingt à terme) à l’Inria de Montbonnot, et un "détecteur automatique vidéo d’infractions aux feux rouges" dans les rues de Grenoble en décembre 2004. Ces caméras-tests sont placées à quatre carrefours particulièrement dangereux dont les noms sont gardés secrets en attendant, nous apprend le Dauphiné Libéré, "le feu vert pour en installer d’autres en ville, mais opérationnelles cette fois" (17). Blue Eye Vidéo, liée à l’INRIA de Montbonnot, l’équipe en caméras. L’Institut National de la Recherche en Informatique et en Automatique compte une vingtaine de sites en France. Celui de Sofia-Antipolis (technopole-soeur de Grenoble, à côté de Nice) mérite d’être signalé : c’est là que les chercheurs du programme Orion ont développé une technologie comparable à celle de Blue Eye Video : le logiciel VSIS (Visual Surveillance Intelligent Software*) qui détecte les événements suspects"

(*Procédé primé lors des BBA France 2000 !).

"Du contrôle total de la population à son contrôle totalitaire, il n’y a qu’un pas. Or c’est à Grenoble, "ville-test de la sécurité" que l’Inria ou Blue Eye Video rendent les caméras intelligentes. C’est à Grenoble que Arjo Wiggins fabrique le papier spécial des passeports biométriques français. C’est à Grenoble que se trouvent le CEA-Leti, l’Ideas Lab, Atmel, Bull, Radiall et Thales, membres du GIXEL, le lobby de l’eadministration et de la biométrie. C’est à Grenoble que l’Ideas Lab travaille sur "l’acceptabilité" des nouvelles technologies, en lien avec l’Armée."

(1) Daubé du 29/09/2005
(2) "Au doigt et à l’oeil", Indymedia Grenoble, 6/12/2005
http://grenoble.indymedia.org/

+ La nomination de Bleue Eye Video en 2003
+ VSIS/INRIA, gagnant de la catégorie PRODUITS ET SYSTEMES les plus intrusifs des BBA 2000

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Pour son projet de vidéosurveillance généralisée

Explications :
Mantes-la-Jolie et son maire, Pierre Bédier, étaient déjà lauréats des BBA en 2002 pour le dispositif de vidéosurveillance du Val-Fourré, financé par des fonds européens destinés la réhabilitation des quartiers d’habitat social. La ville est à nouveau nominée pour son projet d’étendre le dispositif à l’ensemble de son territoire.

Le Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) a planché, début 2003, sur une "cartographie des endroits à risques sur la commune". Selon le maire adjoint Pierre Bédier - ex-ministre depuis sa démission le 21 janvier 2004 -, cité dans "Le Courrier de Mantes" (1) : "Quand nous saurons où les problèmes se passent, nous trouverons des stratégies de couverture adaptées à ces niches, comme la vidéosurveillance couplée avec des radars pour ralentir les automobilistes qui jouent à la roulette mantaise en grillant les feux le long du boulevard Maréchal Juin."

L’une de ces "niches" bientôt vidéosurveillées, le boulevard Maréchal-Juin, est tout simplement l’artère principale de la ville (2).

Phrase choc du futur ex sous-ministre : "Critiquer la vidéo-surveillance, c’est un peu comme contester le vaccin anti-polio" (sic). Pour brouiller les pistes, Pierre Bédier brandit des promesses techniques : les nouvelles caméras seront "munies de filtres interdisant l’accès à l’intérieur des habitations pour garantir le respect de la vie privée". Et enfin : "Cet investissement représente moins d’1,5 euro par habitant : ce serait dommage de s’en priver !" Argument fallacieux : la plus grosse part des 583 300 euros (hors taxes) serait supportée par l’Etat et la région. Et les habitants contribuent également aux budgets de l’Etat et de la région.

Par ailleurs, malgré l’intervention de citoyens, les caméras du Val-Fourré restent en place en toute illégalité : la loi de 1995 prévoit en effet une "information claire" des habitants. Or, aucune signalisation, nul panneau n’indique la mise en place des caméras.

Enfin, Mantes-la-Jolie sert d’exemple aux copains sécuritaires du vice-maire. Le 13 décembre 2003, Jean-François Copé, tête de liste UMP aux régionales en visite à Mantes-la-Jolie, clamait devant 850 convives attablés : "On va mettre le paquet sur la vidéosurveillance dans les halls, les rues commerçantes, autour des gares. Je m’engage à financer ces installations partout où les maires les demanderont." ("Le Courrier de Mantes", 17 décembre 2003).

Références : - "Le Courrier de Mantes", "Le Parisien" & les délibérations de conseils municipaux

 Infos de "Souriez vous êtes filmés"

http://souriez.info/recherche.php3?recherche=mantes+b%E9dier

(1) "Le Courrier de Mantes", 19/02/2003 : "Les chauffards bientôt sous vidéosurveillance"

www.courrierdemantes.com/news/archivestory.php/aid/9527/Les_chauffards_bient%F4t_sous_vid%E9o-surveillance.html

(2) Un arrêté préfectoral du 14/11/2003 indique d’autres emplacements de caméras : croisement des rues Bretonneau et Clemenceau, Ronsard et Doret, Sully et Nungesser, De Gaulle et Diderot, Camus et Garennes, Sully et De Gaulle, Sully et Clemenceau. Places Dunant, Briand, et De Lattre. La gare, la clinique du Val-Fourré, le rond-point de l’hôpital et le boulevard Franklin-Roosevelt.

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La ville de Troyes, et son maire François Baroin, futur ex-ministre de l’intérieur, pour sa politique discrète de nettoyage du centre ville par voie de "requalification urbaine" et de vidéosurveillance.

Sous la férule de François Baroin, maire depuis 1995 mais aussi député et Ministre de l’Outre mer, Troyes est, en douceur, devenue une des championnes de la "requalification urbaine". Tout le centre ville a été rénové certes, mais aussi soigneusement requalifié et est actuellement mis sous vidéosurveillance afin d’achever d’en éloigner ces indésirables qui n’ont plus lieu de stationner dans une ville qui se rêve capitale de l’UMP et classée au patrimoine immatériel de l’Unesco.

Enclenché en 1999, le projet de requalification urbaine (voir sur le site de Troyes) s’annonce " global " et " urbain " et se définit comme " un projet d’intentions ayant pour objectif de revaloriser les espaces publics dans le cadre d’une démarche globale ". Une étude a été confiée au cher Jean-Michel Wilmotte et a débouché sur une impressionnante série de requalifications : Quartier St Urbain, Saint Nizier, Vauluisant, Parking sous la place de la Libération, et Place Jean Jaurès. Pour celle-ci il est question de "restituer la vocation initiale de l’endroit, à savoir celle d’un lieu de vie, de commerce et d’échanges". En d’autres termes, la requalification est une opération de nettoyage de ces espaces urbains privilégiés, réservés à ceux qui consomment.

C’est, comme l’a fort bien démontré le sociologue Jean Pierre Garnier, « le remodelage physique de l’espace construit à des fins plus ou moins explicites de défense sociale contre un nouvel ennemi intérieur : non plus le “subversif ” qui voudrait, comme le passé, renverser l’ordre social [...] mais le “mauvais pauvre”, celui qui, d’une manière ou d’une autre, vient troubler l’ordre public, ne serait-ce que par sa seule présence, comme dans le cas des mendiants ou des sans-logis ».

Le cout de cet ensemble de projets troyens est énorme, et la ville a beau déporter ses dettes sur la communauté d’agglomération (CAT), elle est de plus en plus endettée. Sans compter les erreurs techniques, comme celle de la soi disant technique de pose de pavés "à la parisienne" qui fait remonter le goudron sur les pavés de la Place Jean Jaurès.

En décembre 2006, Troyes a fièrement inaugurée la première des 14 caméras qui vont surveiller le quartier piétonnier. Jacky MORIN, adjoint chargé de la sécurité à la mairie de Troyes, a légitimé cet investissement par le fait que « 14% de la délinquance sur la zone police vient du bouchon de Champagne » (grosso modo le centre ville touristique et la rue des restaurants). Il ne dit rien des 86% restant...
Ce sont des caméras domes dernier cri, sans doute équipées de zooms puissants. Il semble que le dispositif ne prévoit pas d’observateurs humains au PC de surveillance, mais plutot un système de traitement et de détection de situations suspectes. Système dont l’efficacité est bien loin d’être prouvée, voire contestée par les poids lourds de la surveillance.

Dans l’Observateur de l’Aube, Xavier Morin annonce que les 14 caméras feront l’objet d’un bilan, avant le lancement d ’une seconde tranche. Il affirme qu’elles contribueront à la prévention des incivilités et des délits.
Le blog troyen auboisementcorrect.com se pose des questions : pourquoi dépenser 350 000 euros pour 14 caméras qui ne vont que déplacer le problème vers des lieux non surveillés, et même pas tranquilliser le centre de Troyes, puisque c’est bien connu, elles n’empêchent jamais la commission des délits.

François Baroin, maire de Troyes et Ministre de l’Outre mer, a bien travaillé et mérité des prosélytes de la tolérance zéro. Rien d’étonnant à ce qu’il soit amené à ...remplacer, dans quelques semaines et pour quelques mois, l’actuel ministre de l’intérieur lorsque lui-même endossera son costume de candidat à la présidence.

 Site de la Ville de Troyes

 Requalification dites-vous ? (Blog Auboisement Correct)

 Article de l’Humanité d’aout 2002, "Un nouvel apartheid urbain" (Jean-Pierre Garnier)

"Un espace indéfendable", Jean Pierre Garnier

Sous les pavés, le goudron !

Vidéosurveillance, le petit big brother est arrivé

et sur le même site Audit sur la sécurité à Troyes : nous prendrait-on pour des imbéciles ?, Filmer ne suffit pas, il faut aussi surveiller... , Troyes : vidéosurveiller ne suffit pas

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Promotion démesurée au controle biométrique des employés

Explications : Les ADP ont successivement annoncé, cette année, qu’ils allaient, non seulement conditionner l’accès des "zones de sûreté de ses 90 000 employés à un contrôle d’identité biométrique, mais aussi tester le contrôle d’identité des voyageurs par empreintes digitales. Références : Roissy va tester le contrôle d’identité des voyageurs par empreintes digitales

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Espionage illégal du personnel

Explications : Des syndicalistes ont découvert qu’Air France avait dissimulé une mini-caméra de vidéosurveillance dans l’horloge d’une de leurs salles de repos, dont l’existence leur avait été soigneusement cachée (contrairement aux nombreuses autres caméras de Roissy). Air France avance que la caméra visait à prévenir d’éventuelles intrusions, les syndicalistes répondent que l’angle de la caméra ne permettait pas de filmer la porte qu’elle était censée surveiller et que, de plus, elle n’aurait pu filmer que le dos des intrus... mais aussi l’ensemble des personnes présentes dans la salle de repos.

Références :
 Une caméra cachée dans une salle de repos crée de la confusion à Air France :
http://www.transfert.net/a9164

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Pour avoir fourni aux autorités birmanes des équipements permettant de surveiller en masse les communications téléphoniques et internet des citoyens et de repérer les dissidents. Le tout en se dédouanant de toute responsabilité en tant que simple "fournisseur".

Dans une contribution sur son blog en date du 25 mars, le journaliste Paul Moreira, auteur d’un documentaire sur la présence d’Alcatel en Birmanie [1], explique ce qu’il a découvert :

« Officiellement, effectivement, Alcatel n’a aucun projet en cours au Myanmar-Birmanie (…) mais j’ai pu découvrir par moi même les bureaux d’Alcatel-Shangai-Bell, bien cachés au 5ème étage de l’Hôtel Sedona (Rangoon), sans doute l’un des établissements les plus fliqués dans la très orwellienne Birmanie (…) Dans les locaux, il n’y avait que des chinois. De temps en temps des ingénieurs français venaient mais le gros des travaux était assuré par les chinois d’Alcatel Shangai Bell, filiale à 50,1% du groupe français mais de fait aux mains des chinois. Ceux-ci étaient en train de bâtir un réseau de télécommunications. De la technologie franco-américaine aux mains des chinois et remise aux militaires birmans. What a beautiful world…

(...) « Mais j’avais le sentiment d’avoir mis le nez dans un de ces deals faustiens de la mondialisation. Je veux faire du business avec la Chine, l’un des plus grands marchés mondiaux, et pour cela, je suis prêt à quelques petites concessions. Presque rien. Jusqu’au jour, où je découvre que j’ai fait gonfler mon chiffre d’affaires mais j’y ai laissé une partie de mon âme et de mes valeurs.

Alcatel a donc offert le nec plus ultra de la technologie française aux chinois.
Dont les fameux mouchards. Presque chaque jour, des bloggeurs birmans prennent des dizaines d’années de prison pour des « crimes de la pensée ».
Et les Chinois mettent sur pied les télécommunications des militaires birmans.
Quand on lui demande ce qu’il en pense de la dictature birmane, le porte parole d’Alcatel répond pareil que celui de Total : « Je n’ai pas à vous communiquer d’opinion personnelle, je vous parle en tant que porte parole d’une entreprise ».
Je me demande bien ce que Winston Smith aurait dit de tout ça ?...
 »

[1Voir un extrait de 3mn sur http://numerolambda.wordpress.com/2....

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Surveillance électronique de délégués syndicaux

Explications : Un cadre d’Altis (ex-IBM), travaillant à l’usine de composants de Corbeil-Essonnes, se faisait envoyer les courriers électroniques de deux délégués syndicaux à leur insu. En septembre 2003, le tribunal des prud’hommes a donné raison aux deux syndicalistes et condamné Altis à 1 euro symbolique.

"Le Parisien" a relaté l’affaire en septembre 2003 (1) : "Le tribunal des prud’hommes d’Evry a condamné hier la société de Corbeil-Essonnes, Altis, pour « espionnage syndical ». L’usine de production de composants électroniques (ex-IBM) est aussi condamnée à verser les frais de justice, soit 1 500 euros pour chacun des deux délégués syndicaux plaignants et pour le syndicat CGT.

"L’affaire est embarrassante pour l’usine, qui cherche toujours à se donner une image exemplaire. Mais pour les prud’hommes, les faits sont là : il y a bien eu violation du courrier électronique syndical. C’est un des délégués CGT qui s’est aperçu du problème, un peu par hasard. Depuis des années, les salariés, ouvriers comme cadres, travaillent sur le logiciel de correspondance électronique baptisé Lotus Notes. Ce logiciel permet, si on le souhaite, de recevoir des accusés de réception quand le message qu’on envoie est bien parvenu au destinataire. Edouard Rodriguez active cette option un jour d’octobre 2002, et là, surprise, il reçoit des accusés de réception de la part d’un cadre de l’usine à qui il n’a rien envoyé ! Le scénario se répète plusieurs fois, avec un autre délégué syndical. Les deux salariés envoient plusieurs courriers pour être bien sûrs du stratagème, avant de porter plainte. La direction a toujours affirmé qu’il s’agissait « d’une initiative individuelle qu’elle réprouvait », mais les deux délégués ont préféré attaquer devant les prud’hommes plutôt que se contenter d’un règlement en interne."

Références :
 (1) "Le Parisien", 09/2003 : "Altis condamné pour espionnage syndical"

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Covéa veut controler les faits et gestes des conducteurs pour ajuster le montant des primes au mérite de leur conduite

La société Covéa a déposé auprès de la CNIL une demande d’autorisation lui permettant de réaliser un traitement de données très particulier. Ses assurés détenteurs d’un permis depuis moins de trois ans)de verraient proposer d’installer dans leurs voitures un dispositif de géolocalisation par GPS couplé à un module de communication GSM. Celui-ci permettrait à l’assureur de récupérer... toutes les deux minutes des données l’informant des trajets, types de routes, horaires, durée de déplacement et vitesse des véhicules.

En échange de quoi, les jeunes conducteurs pourraient espérer une suppression de la surprime. Si tant est qu’ils respectent les limitations de vitesse, et se déplacent dans les zones et aux heures considérées comme présentant de moindres risques d’accident. Il s’agirait selon COVEA de "comprendre en quoi le comportement des jeunes au volant fait qu’ils représentent un tiers des victimes de la route et sont souvent à l’origine d’accidents". Une préoccupation qui ne peut justifier un tel "suivi" et une surveillance des automobilistes.

Covéa Risks est une SGAM (société de groupe d’assurance mutuelle) constituée en 2003 par deux poids lourds de l’assurance MAAF et MMA. L’année précédente COVEA Fleet absorbait les divisions flottes de véhicules de MMA et la MAAF, trustant ainsi une bonne part du marché des flottes d’entreprises, dont le BTP, du transport et des marchandises transportées. Les technologies proposées aux jeunes conducteurs sont directement déclinées des technologies de suivi de flottes de véhicules. Un transfert sans aucun doute lucratif pour Covéa, qui pose clairement la question de limites de l’intrusion des assureurs dans les affaires de leurs clients.

La CNIL a refusé son autorisation, estimant à juste titre le dispositif "disproportionné par rapport à la finalité." Non seulement ce genre de fichier constitue un fichier de collecte d’infractions, interdits aux personnes privées par l’article 9 de la loi du 6 janvier 1978, mais la collecte de données de déplacement est strictement interdite, quand bien même les conducteurs alléchés par des rabaix donneraient leur accord.

Qu’à celà ne tienne Covéa se dit décidé à poursuivre les expérimentations avec d’autres assureurs européens comme l’italien Unipol ou l’anglais Norwich Union. L’objectif de celui-ci précise quelque peu les choses : faire payer en fonction des horaires et des trajets.

Entretien de Jean-Claude Seys, patron de Covéa, à l’AFP : "Nous voulions commencer en France au printemps mais après le refus de la CNIL nous allons essayer de nous associer aux expérimentations menées par d’autres assureurs européens (...)". "Nous avions proposé à la CNIL plusieurs dispositifs : un pointage toutes les deux minutes ou un stockage des données dans une clef informatique dans le véhicule avec une transmission tous les mois ou trimestres", regrette M. Seys.

A la fin 2004, derniers chiffres disponibles, Maaf Assurances couvrait 3,285 millions de véhicules et MMA 1,3 million. A elles deux, elles totalisent actuellement 160.000 jeunes conducteurs.

 La Cnil donne un coup de frein à la géolocalisation des automobilistes :

http://www.zdnet.fr/actualites/telecoms/0,39040748,39300319,00.htm

 Délibération de la CNIL :

http://www.cnil.fr/index.php?id=1917&news[uid]=301&cHash=bd62f43a1f

 Dépêche AFP :

http://www.prisonplanet.com/articles/october2005/211005blackboxspy.htm

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Pour leur expérimentation d’un nouvel identifiant biométrique aussi inutile que potentiellement nuisible pour la vie privée.

La Banque Accord, filiale du Groupe Auchan, expérimente dans quelques supermarchés un nouveau dispositif de paiement permettant aux clients d’être identifier et de régler leurs achats grâce au réseau veineux du doigt. Bien que les cartes à puce et leur code rendent ce genre de dispositif totalement inutile, Accord a obtenu l’autorisation de la CNIL pour tester le système pendant six mois.

Pour la CNIL, l’utilisation de cette technologie est "proportionnée et conforme aux préconisations en matière de biométrie. Le réseau veineux est considéré, en l’état de la technologie, comme une biométrie "sans trace", c’est-à-dire non susceptible d’être captée à l’insu de la personne". Le projet ne prévoit certes pour le moment pas de base centralisée de données biométriques (le gabarit du réseau veineux estconservé sur la carte bancaire du client) et ne recourir qu’aux volontaires. Mais le danger, si la base était ultérieurement centralisée, est d’autoriser la constitution d’une base d’empreintes individuelles gigantesque (à la hauteur de la clientèle des Auchan et filiales), un vrai trésor au seul bénéfice d’Auchan.

Le dispositif, une fois de plus, éduque les consommateurs à s’identifier sans sourciller. Et il pourrait également donner l’idée à quelques prêts-à-tout de couper des doigts pour s’offrir un chariot plein. Même si le doigt une fois coupé ne peut plus servir de sésame.

 http://www.cnil.fr/la-cnil/actu-cni...
 http://www.01net.com/editorial/5148...

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Pour le fichage illicite de ses employés.

Un délégué CGT a découvert par hasard, dans un ordinateur, un fichier datant de 1999 où figuraient des annotations très indiscrètes sur les employés, portant notamment sur leur état de santé, leur caractère et leur apparence.

"Libération" a relaté l’affaire dans son édition du 18 février 2003 (1) :

"« Opérateur fainéant », « très influençable syndicalement parlant » ou au contraire « obéissant ». Voilà quelques-unes des notations découvertes par la CGT de l’usine Aventis de Maisons-Alfort (Val-de-Marne), dans un mémo qui dormait au fond d’un ordinateur. L’inspection du travail a été saisie du dossier et vérifie si ces remarques n’ont pas affecté la carrière ou l’avancement de la cinquantaine de salariés cités dans le document.

"Un fichier trouvé « par hasard », il y a une dizaine de jours, par Pascal Ronceray, élu CGT au comité d’entreprise de l’usine. Il travaille en équipe de nuit à la fabrication d’un des médicaments phares d’Aventis. En cherchant un renseignement sur un ordinateur de son service, il découvre une liste de salariés, travaillant ou ayant travaillé de nuit, agrémentée de commentaires désobligeants sur leur état de santé, leur assiduité ou leur caractère. Une pratique totalement interdite par le code du travail ou la Commission nationale de l’informatique et des libertés. Le fichier a été créé en 1999, jamais annoté depuis. Dans la foulée, la CGT saisit l’inspection du travail.

"Direction et salariés attendent les résultats de l’enquête. La direction, elle, parle de pratique individuelle. Il s’agirait d’une « note rédigée par un responsable de l’atelier qui s’en allait, et aurait voulu transmettre à son successeur certaines informations ». Un avis que veut bien partager la CGT. « On n’est pas paranoïaque, on se refuse à penser que c’est une pratique institutionnalisée. » Le porte-parole d’Aventis précise : « Nous sommes un grand groupe, si on fouillait tous les ordinateurs des gens, on trouverait probablement des trucs incroyables. » Le directeur du site a immédiatement fait envoyer une lettre aux salariés dans laquelle il « condamne » cette pratique et « exprime ses regrets[...] »."

POINT DE DROIT du comité de sélection

Cette pratique est sévèrement réglementée par la loi du 6 janvier 1978 sur la protection des données personnelles. Ce texte prévoit que les personnes ainsi fichées doivent en être informées et disposer d’un droit d’accès et de rectification aux données les concernant. Ficher des employés à leur insu pourrait donner lieu à une condamnation pénale de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.

Références : - "Le Nouvel Observateur" : "Etranges fichages chez Aventis Pharma"

"Un salarié du groupe pharmaceutique découvre un document informatique

contenant une liste d’appréciations désobligeantes du personnel."

http://permanent.nouvelobs.com/social/20030218.OBS6974.html

(1) "Libération", 18/02/2003 : "Salariés fichés ? Aventis"

www.liberation.fr/imprimer.php?Article=89518

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Se targue de pouvoir contrôler véhicule ET personnes de quelques centimètres à 10 mètres.

Balogh se présente comme un leader sur le marché des systèmes d’identification sans contact, pour le contrôle des véhicules et des personnes.

Depuis l’acquisition en 1999 de la technologie 2,45GhZ de Thalès (ex division haute fréquence Thomson CSF), leur produit phare Hyper X - lecteur et puces RFID longue portée - se targue de pouvoir contrôler véhicule ET personnes de quelques centimètres à 10 mètres. "Derrière un pare-brise, la puce permet un contrôle rapide des véhicules en mouvement. Placée dans la poche ou la veste elle permet aux employés de se déplacer sans contraintes...." et aux employeurs de surveiller tous leurs déplacements dans les batiments. Une solution très intrusive qui autorise les employeurs à espionner en permanence les allées et venues de leurs employés et visiteurs, éventuellement à leur insu.

Balogh a reçu pas moins de quatre prix lors de la cérémonie RFID ’99 AWARDS au Salon SCANTECH EUROPE de Cologne.

Références : Présentation du produit Hyper X

Dossier Milipol 2003

http://www.hyperx.net/homepage.htm

http://www.hyperx.net/Tags.htm

RFID ’99 AWARDS au Salon SCANTECH EUROPE

http://balogh.cc/TECHNICAL/awards/awards.asp

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Le ministère de l’Intérieur a proposé à cette start-up de développer son logiciel de "maquillage virtuel" afin de pouvoir identifier, en temps réel, dans la foule et au moyen de caméras de vidéosurveillance, les hooligans, terroristes, criminels et autres délinquants.

Depuis plus de 10 ans, Vesalis, une start-up de Clermont-Ferrand, tente de mettre au point un logiciel de "maquillage virtuel", MakeupOnline, afin de permettre aux femmes, en temps réel, de juger, dans un magasin, sur leur PC ou depuis leur téléphone mobile, si tel ou tel maquillage leur irait bien.

A l’incitation du ministère de l’Intérieur, Vesalis tente depuis 3 ans d’adapter son logiciel biométrique de reconnaissance faciale afin de "pouvoir reconnaître un individu précis à partir d’un simple réseau de caméras de vidéosurveillance" et, à terme, être en mesure d’identifier, en temps réel, et au beau milieu de la foule, hooligans, terroristes, criminels et autres délinquants :

A ce jour, une vingtaine d’industriels (19 Américains et un Allemand). Une préoccupation pour laquelle les ÉtatsUnis mettent des millions de dollars depuis le 11 septembre… avec des résultats proches de zéro.

Explication : pour qu’un système de reconnaissance de visage soit fiable, il faut que son taux de succès soit au moins de 70 %. Mais les expériences qui ont été mises en place, en grandeur réelle, à San Francisco ou à l’occasion du Superball ont été des fiascos complets : à peine 20 % de taux de reconnaissance.

Vesalis, pour sa part, se targue d’être en avance sur les Américains, et s’est donné pour objectif, sous "n’importe quel éclairage ambiant", de comparer le visage des gens vidéosurveillés aux fichiers des personnes recherchées avec "un taux de reconnaissance de plus de 90%".

Objectif : fournir une "une application réaliste en prévention type biométrie faciale" permettant "par exemple (la) prise de vue à partir d’un téléphone portable 3G, (la) transmission sécurisée, analyse et comparaison temps réel à partir d’une base de données".

A terme, et s’il fait ses preuves, Bio Rafale pourrait être déployé tout autant dans les stades, les gares, les aéroports que dans les galeries marchandes et les grands magasins. "Derrière, un gigantesque marché planétaire qui compte plus de 300 millions de caméras !, en croissance de 40 % l’an"

Coût estimé ? Un euro par visage analysé... ce qui explique aussi probablement ce pourquoi 4,2 millions d’euros ont été investis en Auvergne pour développer Bio Rafale, dont le consortium piloté par Vesalis [1].

[1Il réunit des laboratoires de recherches (Gipsa-lab/Dis à Grenoble, Lasméa à Clermont-Ferrand, Eurecom à Nice et Télécoms sud Paris), des partenaires industriels (IBM, Spie, Maya et Effidence), le Ministère de l’Intérieur et la Préfecture de Police de Paris.

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La société française Blue Eye Vidéo, fondée en juin 2003 et installée à Grenoble, ambitionne de "devenir leader mondial de la détection automatique du comportement" grâce à une analyse vidéo "en temps réel".

La technologie de Blue Eye permettrait en théorie de repérer des comportements suspects à partir de modèles d’attitudes physiques particulières pré-saisies. Sa technologie est directement issue de recherches menées dans les années 90 par l’Institut national de recherche en informatique et automatisme (INRIA), recherches qui avaient valu à l’Inria un Big Brother Awards pour sa première édition en 2000, pour avoir fait de tout citoyen lambda "un suspect en puissance".

Blue Eye s’enorgueillit de son succès médiatique en juin dernier, lorsqu’elle a fait part de ses compétences sous des formes plus "présentables", en ayant dénombré à leur insu des manifestants lors d’un défilé à Grenoble (1). Alors que la CGT avançait le chiffre de 60 à 80.000 manifestants, que les RG en comptaient 14.000, Blue Eye en recensait 21.000.

Références : (1) http://www.transfert.net/a9605

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... comme tous les autres établissements bancaires qui acceptent de couvrir leurs employés qui dénoncent aux services de la Préfecture des clients sans papiers venus à leur guichet.

Le dossier se passe de longs commentaires. Des sans papiers, clients d’une banque, ou désirant y ouvrir un compte, se sont retrouvés entre les mains des services préfectoraux de l’immigration, grâce au zêle des directeurs ou employés de ces établissements banquaires. Ils ont cru que leur métier consistait à se substituer à la police en contrôlant, à leur place, les permis de séjour de ces personnes. Et ont totalement oublié que ces personnes risquaient de voir leur vie compromise par une expulsion expresse.

C’est le cas d’une agence de la LCL (ex-Crédit Lyonnais) à Aulnay-sous-Bois qui le 7 août a convoqué Mamadou, Malien de 33 ans en situation irrégulière et client sans histoires depuis huit ans, qui s’est retrouvé le soir même au CRA de Vincennes.

Shame on them ! Honte à ces zélateurs anonymes !

Ces écarts leur ont valu la colère des activistes et défenseurs des libertés, qui ont organisé manifestations, bombages des agences et parfois destruction de DAB (distributeurs de billets).

 Banque Postale de Viry-Chatillon (91) :
http://www.leparisien.fr/faits-dive...

 LCL Aulnay (93), aout 2009 : http://www.rue89.com/2009/08/26/un-...

 BNP Montreuil, 2007 : http://www.educationsansfrontieres...., http://resf93.canalblog.com/archive....

(Ajout du 8 mai)
 Un sans-papiers dénoncé par son banquier (Le Monde, 8/10/2009) : http://www.lemonde.fr/societe/artic...

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mise en place sur la clientèle de l’aquarium d’une carte d’accès biométrique

Baptisée "Carte à Pouce", une carte de fidélité délivrée à partir d’une empreinte digitale est proposée aux visiteurs de l’aquarium du Grand Lyon depuis son inauguration en octobre 2002. Diffusée à plus de 100 000 exemplaires, cette carte est présentée par la direction de l’aquarium comme "parfaitement anonyme". "Faux", selon la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), qui reconnaît n’avoir pas encore obtenu de l’aquarium la mise en conformité de son fichier d’empreintes.

Références : L’aquarium de Lyon invente la "carte à pouce" à empreinte digitale

http://www.transfert.net/a9009

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Pour leur volonté conjointe de développer le "Dossier médical professionnel" (DMPro), qui manipule des données très personnelles. Cegedim est une multinationale qui tire ses (gros) profits du commerce des données de santé. La CSMF est la principale corporation de médecins en France, et semble se féliciter de l’extension du fichage de ses clients

Un des quatre principaux syndicats de médecins français, la Confédération des syndicats de médecins français (CSMF), vient de révéler son partenariat avec la société Cegedim pour la création d’un dossier médical patient informatisé, à l’usage exclusif des médecins : le DMPro (1).

Déjà primé aux BBA France 2002, cette société a été créée en 1969 par un groupe de laboratoires pharmaceutiques et s’est placée dès l’origine sur le créneau de la collecte d’informations à destination des départements marketing et vente des laboratoires. Pour ce faire elle a aussi informatisé les médecins et les pharmacies.

Actuellement leader en Europe dans la conception de données exclusives stratégiques et de solutions logicielles dans le secteur de la santé, elle commercialise ses données auprès des 400 premiers laboratoires pharmaceutiques mondiaux. Son objectif : savoir où se vendent les médicaments, et en quelles quantités ; qui en fait la prescription et pourquoi ; comment optimiser les ventes et mesurer l’efficacité des forces de vente et des actions marketing vente [1].

La CSMF se met très clairement au service des politiques d’informatisation de tout le secteur de la Santé que tentent d’imposer les ministres successifs depuis le Plan Juppé. Dernier avatar en 2004 : le projet de Dossier Médical Personnel (DMP) de Douste-Blabla, toujours pas opérationnel 4 ministres et deux GIE plus tard. La CSMF « salue » le 19 mars 2008 « l’initiative de la Ministre de la Santé (Roselyne) de relancer le chantier DMP » et le DMPro doit être la première étape qui jettera « les bases de la partie médicale » de ce dernier [2].
 Pour la CSMF ce dossier médical professionnel est conçu « dans l’intérêt du patient », de plus « il est gratuit », « aucune subvention publique n’a été demandée » ; « aucune double saisie des données », « c’est du simple, du robuste ».

La cogestion privée d’un tel projet, y compris dans le cas ou les données seraient anonymes, est contraire à l’esprit de la loi car il s’agit ici de traiter des « données sensibles » qui nécessite l’accord express des personnes.

[1Chiffre d’affaires prévu en 2009 : 900 millions d’euros. Sa division « professionnels de santé », un tiers des
ventes consolidées du groupe, a vu son CA s’envoler de 36 % au
premier trimestre. Source : Magazine « Investir » du 23 mai 2009.

[2Le Quotidien du médecin, « La CSMF prépare un outil à l’usage
des seuls médecins », 10-03-08).

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CLARITAS est nominé pour sa "Grande enquête spécial consommation 2003", et plus généralement pour ses pratiques d’enquêtes indiscrètes, intrusives et mercantiles.

Explications : CLARITAS est nominé pour sa "Grande enquête spécial consommation 2003", et plus généralement pour ses pratiques d’enquêtes indiscrètes, intrusives et mercantiles.

Dans cette enquête lancée auprès de foyers clients récupérés auprès de telle ou telle surface commerciale, 11 catégories, 180 questions où on vous demande non seulement ce que vous achetez et où, mais si vous avez des diplomes, des projets de vie, si vous faites des dons à des associations caritatives, ce que vous lisez, si vous partez en vacances et où, quelles sont vos relations avec votre banque, votre assurance, quel est le montant de votre afcture de téléphone, si vous avez déjà pensé à financer vos obsèques etc etc. Cadeaux à gagner, mais vous ne serez tiré au sort que si vous répondez à l’intégralité des questions.

Ces informations très privées, enrichies de données socio-démographiques et géo-marketing, vont alimenter ce que Claritas vend à ses clients pour mieux gérer leur relation client (CRM) : une "base de donnée hyper-qualifiée constituée de 4 millions de foyers, soit 20 % des foyers français, qualifiés selon 2 500 critères, avec des comporte-ments régulièrement analysés à la loupe. C’est la plus grande base comportementale et socio-démographique disponible en France, obtenue par la distribution chaque année de 20 millions de questionnaires." Claritas Europe totalise plus de 35 millions de foyers. Ces informations "collectées" et "valorisées" doivent selon Claritas, permettre de " non seulement établir le dialogue avec leurs meilleurs clients et les fidéliser, mais aussi détecter les clients offrant un potentiel à exploiter. " Les chiffres disent bien ledit potentiel : CA 2002 CLARITAS France : 23 millions €uros - CA 2002 CLARITAS Europe : 83 millions €uros

Références : Exemplaire de l’"enquête 2003 Alsace" (doc papier)

Plaquette client : http://w3.claritas.fr/france/claritas/

Claritas historique : http://www.cluster1.claritas.com

/claritas/Default.jsp ?main=4&submenu=history

Claritas une filiale de VNU : http://www.cluster1.claritas.com

/claritas/Default.jsp ?main=4&submenu=vnu

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Sous couvert "d’intérêt public", ce GIP chargé de déployer le DMP - présidé par un membre de l’Institut Montaigne -, se révèle être une machine industrielle qui va sous-traiter aux consortiums privés l’exploitation de nos données médicales

Déjà salué à travers la "Mention spéciale" remis en 2004 au ministre Douste-Blazy, le dossier médical informatisé et partagé - DMP - est devenu en 2005 une réalité économique qui fait saliver les prestataires de tous poils.

Après les "expérimentations" autorisées par la CNIL qui autorisent les assureurs à s’immiscer dans les feuilles de sois électroniques (Axa, Groupama et récemment et Swiss Life), la manière dont le DMP se construit constitue une nouvelle rédition face aux groupes informatiques privés dans la gestion de nos secrets médicaux.

Le Groupement d’intérêt public de "préfiguration" du DMP est certes géré par des représentants de l’Etat, mais parmi ses "membres de droit" figure le DG de la super-banque Caisse des dépôts, établissement public rompu depuis longtemps aux joies du profit. Son président, Dominique Coudreau, ex-DG de la CNAM, de l’agence d’hospitalisation d’IDF, prend les parures officielles de "conseiller maître à la Cour des Comptes" dans ses interventions, mais il est aussi membre du très libéral Institut Montaigne (créé fin 2000 par Claude Bébéar le président d’AXA). Ses deux adjoints sont :
 Pierre Bivas, ingénieur des mines, conseiller technique au cabinet d’Hervé GAYMARD en 1995 (Secrétaire d’État Santé et de la Sécurité sociale) puis de Jacques BARROT en 1996 (Travail et des Affaires sociales).
 Jacques Beer-Gabel : DSI au ministère de la santé et de la CNAM, ex-vice-président du CIGREF (Club Informatique des Grandes Entreprises), ex-DSI de la Société Générale et de Rhône-Poulenc-Rorer (devenu Aventis) - et ancien conseiller du Président de la CNIL.

Le 5 octobre 2005, le CA du GIP DMP a approuvé le choix de six consortiums sélectionnés pour mettre en œuvre les phases de préfiguration. Pas mal d’ex-candidats ou lauréats des derniers BBA ! Visez plutôt :
 Cegedim - Thalès
 D3P (RSS/Cegetel - Microsoft - Medcost / Doctissimo)
 France Télécom - IBM - CAP GEMINI - SNR
 inVita - Accenture - La Poste - neuf cegetel - Intra Call Center- Jet Multimedia - Sun microsystems
 Santeos (Atos- Unimédecine - HP - Strateos - Cerner)
 Siemens- Bull - EDS

Sans commentaires, discours du directeur "Santé" de Microsoft France Dominique Gerbod (extraits d’un colloque parlementaire du 13 juin 2005) : "réussir le DMP passe par une approche autour du retour sur investissement pour les différents acteurs : patients, medecins, hopitaux..." Ses propositions :
"- renforcer l’adhésion des pros de santé à l’informatique en la rendant plus simple, plus conviviale et surtout plus intégrée à la pratique.
 casser les clivages en mettant en place des outils de partage, de collaboration et d’échanges ;
 sécuriser l’information lié aux patients à travers une gestion simplifiée des cartes à puces et une gestion des accès aux documents sur le poste de travail
 fournir aux gestionnaires des outils de pilotage et de programmation de l’activité et des ressources."

De plus, dixit le Quodidien du médecin (22/12/2005), "Sans attendre la parution dans les prochains jours du décret relatif aux hébergeurs de données médicales (publié finalement le 5/01/2006), le GIP-DMP a [déjà] finalisé le contenu du DMP".

S’en suit une interview du président du GIP Dominique Coudreau, qui nous rassure : « Nous ne devrions pas rencontrer de problèmes technologiques ou de sécurité car nous avons adopté des standards internationaux. Il faudra pour le DMP une toile d’araignée qui permette la circulation des données en toute sécurité, comme pour la carte bancaire. ».

Comme pour la carte bancaire ! Sensible car ces "transmissions" concernent des données très intimes issus du "dossier métier" (le plus fourni) que chaque praticien sera invité à copier et transférer dans le DMP.

 Arrêté du 13 avril 2005 portant composition du conseil d’administration du groupement d’intérêt public dénommé « Groupement de préfiguration du dossier médical personnel »

 Quotidien du médecin, 22/12/2005

 Communiqué du GIP sur l’appel d’offre (5 octobre 2005) : http://www.d-m-p.org/docs/CommuniqueGIP_DMPdu051005.pdf

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Effia et son prestataire Easydentic ont été déboutés par la justice pour avoir voulu installer un système biométrique par empreintes digitales pour remplacer la pointeuse (gestion du personnel)

Par jugement du 19 avril 2005, le Tribunal de Grande Instance de Paris vient d’interdire à la société Effia Services la mise en place d’un système de contrôle du temps de travail de ses salariés utilisant leurs empreintes digitales (Liaisons sociales, Bref social n°14356 du 22 avril 2005 ).

En effet, cette filiale de la SNCF assurant la gestion des bagages et
l’assistance des passagers à mobilité réduite, ainsi que l’accueil des voyageurs de l’Eurostar, projetait d’instaurer un contrôle des horaires de travail faisant appel à l’utilisation combinée d’un badge et d’une vérification de l’empreinte digitale du salarié. Invoquant une atteinte aux libertés individuelles des membres du personnel, le Comité d’Entreprise, appuyé par le Syndicat SUD Rail, a saisi le Tribunal de Grande Instance de Paris.

Précisant que « l’empreinte digitale, même partielle, constitue une donnée biométrique morphologique qui permet d’identifier les traits physiques spécifiques qui sont uniques et permanents pour chaque individu », le Président Bernard Valette a jugé que « son utilisation, qui met en cause le corps humain et porte ainsi atteinte aux libertés individuelles, peut cependant se justifier lorsqu’elle a une finalité sécuritaire ou protectrice de l’activité exercée dans des locaux identifiés ». Cependant, le magistrat relève qu’en l’espèce, « l’objectif poursuivi (à savoir le contrôle des horaires de travail) n’est pas de nature à justifier la constitution d’une base de données d’empreintes digitales des personnels [...], le traitement pris dans son ensemble n’apparaissant ni adapté ni proportionné au but recherché ».

Au-delà d’une application pertinente du nouveau texte de la loi informatique et libertés du 6 août 2004, cette décision confirme la position de la CNIL qui avait, dans sa délibération n°04-018 du 8 avril 2004, émis un avis défavorable à la mise en œuvre d’un dispositif de reconnaissance de l’empreinte digitale ayant pour finalité la gestion du temps de travail des salariés. Saisie par le Centre Hospitalier de Hyères d’une demande relative à l’utilisation de la biométrie afin de renforcer l’identification des agents hospitaliers au moment des pointages, la Commission avait considéré que « seul un impératif particulier de sécurité » était susceptible de justifier le recours à une telle technologie.

 Article de Me. Fabrice FEVRIER, avocat au barreau de Paris :

http://www.droit-ntic.com/news/afficher.php?id=300

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Pour militer ardemment en faveur de l’accès des compagnies d’assurance aux dossiers médicaux des citoyens

Explications : Pour vouloir mettre fin au secret médical

La Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA) et son ex-président, Denis Kessler, militent ouvertement afin de mettre fin au secret médical en réclamant d’avoir accès aux données privées transmises dans les feuilles de soins électroniques (FSE).

La FFSA a réagit à un rapport commandé par le ministre de la Santé à Christian Babusiaux, conseiller maître à la Cour des Comptes, et rendu en février 2003.

Comme l’exposait "Transfert" le 20 juin 2003 (1) : "Selon un de ses dirigeants, [la FFSA] juge l’anonymisation compliquée, coûteuse et bien moins efficace que la seconde solution proposée dans le rapport Babusiaux : transmettre la feuille de soin directement par le médecin, avec l’accord de l’assuré. Si ce système devait être choisi, les sociétés d’assurance promettent des formules plus intelligentes et mieux adaptées aux besoins des clients : ces derniers signeraient un contrat précisant dans quels cas les données seraient communiquées. Lors de la réalisation de l’acte médical, le patient aurait cependant la possibilité de refuser la transmission de ces informations... mais, toujours selon ce dirigeant de la FFSA, le remboursement pourrait alors être moindre."

Les assureurs s’opposent à l’anonymisation des données, contre l’avis des 24 associations d’usagers réunis dans le Collectif interassociatif sur la santé (Ciss) qui a été appelé à doner son avis, et contre les conclusions du rapport Babusiaux, pour qui cette solution "d’anonymat par défaut" serait "la plus simple, la plus protectrice des droits, la plus rapide à mettre en place et la moins entachée d’incertitudes".

NB : le président actuel de la FFSA, Gérard de La Martinière (en ex-pillier du groupe AXA), n’est en fonction que depuis le 15 mai 2003 ; le travail d’influence et les prises de positions décrits ici sont donc à mettre à l’actif du numéro deux du Medef, Denis Kessler, qui a quitté la présidence de la FFSA fin 2002 pour diriger le réassureur SCOR.

Références : - Le rapport Babusiaux : "L’accès des assureurs complémentaires aux données de santé des feuilles de soins électroniques", février 2003

www.sante.gouv.fr/htm/actu/babusiaux/sommaire.htm

(1) www.transfert.net/a9007

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Affaire Kaehlin : une surveillance très policière a été organisée en 2002 au sein de la chaîne visant certains salariés

Un livre de l’ex-agent de la DGSE Pierre Martinet affirme qu’il a excercé chez Canal+ la fonction de fouille-merde pour le compte de la direction visant notamment l’auteur et agitateur Bruno Gaccio.

La presse va ensuite désigner le présumé conmanditaire : Gilles Kaehlin, patron des "services généraux".

Dans un communiqué de deux phrases, Canal + a annoncé que Gilles Kaehlin « vient de faire connaître son souhait de démissionner de ses fonctions afin de pouvoir répondre librement et pleinement aux attaques dont il est l’objet ».

Devant de telles accusations, la chaine préfère larguer son directeur (qui démissionne) mais ne porte pas plainte contre X pour autant, n’entame pas de procédures particulières pour faire la lumière sur ces accusations qui mettent clairement sa responsabilité en jeu.

Après sa démission, Kaehlin déclarera au Monde du 15 Mai 2005 : "Pierre Martinet prétend qu’une embuscade contre Bruno Gaccio avait été planifiée... On tombe dans le grand guignol. Martinet est cinglé et on le prouvera. Bientôt, il dira qu’on voulait assassiner Gaccio ! Je l’ai vu en tout quatre fois dans ma vie. Le fait qu’il se soit déplacé dans le Sud ne prouve rien. Si on avait planifié cela, vous croyez qu’on aurait demandé à Martinet de payer son déplacement avec la carte bancaire de la chaîne ? Si j’avais monté une telle opération, je me serais adressé à des supplétifs, à des gens étrangers à la chaîne. Sinon, en cas de problème, on est foutu. Je prouverai que Martinet a fait ça de sa propre initiative, peut-être par fascination envers Bruno Gaccio."

Extrait Libé 15/05/05 : "Depuis la publication du livre, d’autres noms de salariés sur lesquels Martinet avoue avoir « travaillé » sont apparus : Alex Berger, ancien bras droit de Pierre Lescure (viré en 2000), Bruno Thibaudeau, patron de Multithématiques (Libération du 2 mai 2005) et aussi Michel Rocher, ancien directeur technique de Studio Canal Image. Licencié en 2003 pour « faute lourde », Michel Rocher a toujours eu le soupçon d’avoir été l’objet d’une surveillance de la part de Gilles Kaehlin. Martinet lui a avoué avoir été celui qui le filait. Lundi, Gilles Kaehlin a tout démenti en bloc et attaqué l’auteur du livre en justice. Son adjoint, Gilbert Borelli, a fait de même."

"Pourtant, un fonctionnaire du ministère de l’Intérieur a confirmé à ses supérieurs des informations parues dans le livre : il a bien remis à Pierre Martinet, sur instruction de Gilbert Borelli, la « fadette » de Bruno Gaccio. La « fadette » ­ pour facture détaillée ­ recensait, en 66 pages, tous les appels reçus et émis sur son portable entre mai et juillet 2002. Pratique totalement illégale qui a déclenché, en fin de semaine dernière, une enquête administrative de l’IGPN ­ la police des polices" De source policière, on indique que « les déclarations du fonctionnaire confirment son implication personnelle et individuelle dans l’affaire »."

Information du Point : "en novembre 2002, la brigade des stupéfiants de Paris aurait mis le portable de Gaccio sous surveillance... avant de laisser tomber parce que, écrit l’hebdo sans mentionner Kaehlin ­ « les accusations portées de façon anonyme contre Gaccio étaient un tuyau percé »."

Quelques mois plus tard l’ex-agent a été mis en garde à vue pour avoir dans son livre révélé des secrets d’état.

A noter que la justice est saisie suite à la painte de Gaccio : on ne connait pas encore exactement qui a été commanditaire de ces actes, et qui a pu les couvrir au sein de la chaîne.

 Livre de P. Martinet, "Un espion sort de l’ombre" (sortie mai 2005)
 Le Monde et Le Parisien du 3 mai 2005
 Libération du 4 mai 2005 (et suiivants).

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Caméras cachées, filatures filmés, intimidations sous surveillance : les employés de plusieurs centres commerciaux Carrefour ont été espionnés (ou le sont encore) par des procédés complètement illégaux

Dans l’émission Pièces à convictions du 20/01/2006 sur France 3, comme dans l’Humanité du même jour, grands déballages sur les méthodes de flicage au sein du groupe Carrefour.

Deux ex-employés d’un sous-traitant (Prestige) racontent qu’ils ont été chargé de basses besognes non pas pour prévenir les "fraudes à la clientèle", mais pour fliquer, humilier, confondre et licencier des salariés du groupe. Les faits se sont déroulé à Ecully (banlieue de Lyon), mais aussi à Reims, dans le sud de la France (Nice) et en banlieue parisienne.

L’Huma : "À visage découvert, Régis Serange, trente-six ans, témoigne aujourd’hui. "Officiellement, mon boulot consiste à éviter les fraudes de la clientèle. Mais, très vite, je fais mes preuves et je suis intégré dans l’équipe "prévol" du magasin [surveillance en civil - NDLR]. Je me sais surveillé par le chef de la sécurité mais j’arrive à gagner sa confiance. Dès lors, il me met dans les confidences de certains agissements de "surveillance particulière" du personnel. Le cercle vicieux est lancé, cela va durer jusqu’à janvier 2004."

"Un jour, mon chef me prend à part et me glisse que, si j’accepte de rendre quelques petits services, j’ai de l’avenir chez Carrefour en tant que cadre. J’accepte. En juin 2002, ma première mission est une infiltration dans un hypermarché du groupe à Reims pour détecter un éventuel trafic de détournement de marchandises. Pendant un mois et demi, en "sous-marin", je pose des caméras cachées et des micros un peu partout. (...) Résultat, une vingtaine de mises en examen au sein du personnel et de l’encadrement complice. (...) La méthode d’investigation était quand même loin d’être la meilleure, je ne suis pas officier de police. Mais mes responsables me rassurent : "T’inquiète, on est chez nous, on fait ce qu’on veut". »

« Suite à cela, je rentre à Écully, espérant que ce succès sera couronné par mon embauche officielle. En vain... (...) On me propose dans la foulée une nouvelle mission sur le magasin de L’Isle-d’Abeau, en Isère, en août 2002. Objectif, remplacer le chef de sécurité parti en vacances (...). En plus des caméras cachées, on me demande de dégager un responsable de la sécurité externe pour "délit de sale gueule". »

« Les caméras cachées, c’est une pratique très courante au niveau national. Une grosse partie du travail des agents de sécurité, c’est la surveillance du personnel, non des clients. Et pour la surveillance, tous les moyens sont bons : il n’y a aucune limite temporelle ou financière. On ne badine pas pour faire installer le dimanche après-midi 200 mètres de câbles pour relier de nouvelles caméras. De chef à chef, ils se refilent les infos pour savoir où acheter le matériel. Que cela soit clair, ces caméras sont uniquement destinées à surveiller le personnel et à faire tomber un maximum de gens. Toutes les semaines, les chefs de sécurité s’envoient leur palmarès. Il y a des documents type à renvoyer au directeur régional tous les lundis matins. Après, un classement est organisé par magasin : cela peut s’accompagner de primes de 10 % par mois. Pour quelqu’un qui est au smic, comme le sont les agents de sécurité, ça arrondit vraiment les fins de mois. »

« Caméras et micros dissimulés jusque dans des portables, des lampes ou même les toilettes... Planques dans des cartons de la réserve... Il y a même des écoutes téléphoniques. À Écully, par exemple, je sais que la CGT est constamment écoutée : il y a une caméra et un micro dans le local syndical. Sur Paris, à l’hypermarché de Belle-Épine, une vingtaine de caméras cachées sont installées en plus de la centaine de caméras autorisées. Mais on ne surveille pas le personnel que dans le magasin. Pour faire tomber un cadre, on rentre dans sa vie personnelle. Qui fait quoi ? Qui couche avec qui ? Qu’est-ce qu’il boit et combien ? On enquête aussi sur les comptes bancaires. En mai 2003, sur Écully, j’ai eu à "m’occuper" du chef du rayon décoration. Il était en arrêt maladie pour dépression. On m’a demandé de le suivre pour connaître ses heures de sortie, s’il avait éventuellement un petit job au noir à côté. Dans quel - établissement il - allait, - combien de verres il buvait. "S’il en boit six, tu en marques huit"... Il avait un ancien contrat, il coûtait trop cher... Il a été licencié et a tout perdu. Il a fini en psychiatrie. Je l’ai retrouvé, je lui ai fait une attestation en mea culpa pour qu’il puisse, s’il le souhaite, porter plainte contre moi. J’assume, mais il faut que Carrefour lui paie tout ce qu’ils lui ont fait subir. »

 http://carouf.over-blog.com/

 L’Humanité "J’ai provoqué 150 licenciements", témoignages et récit du 20/01/2006.

http://www.humanite.fr/journal/2006-01-20/2006-01-20-822242

 Le même jour : "Au rayon de la « walmartisation ». Numéro deux mondial, le groupe français n’est devancé que par le géant américain de la grande distribution et s’attache ? le prendre en modèle."

http://www.humanite.fr/journal/2006-01-20/2006-01-20-822304

 L’humanité, "Intimidation au Carrefour de Stains", 16/09/2005

http://www.humanite.fr/journal/2005-09-16/2005-09-16-814149

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Pour avoir remis deux des trois principaux "prix" récompensant les meilleures technologies européennes à des dispositifs de surveillance des internautes (Advestigo, France) et des personnes (Guardia, Danemark)

Le prix européen des technologies de la société de l’information, la distinction la plus prestigieuse pour les produits ou services innovants dans le domaine des technologies de la société de l’information, est organisé chaque année par la Commission européenne et le Conseil européen des Académies des sciences appliquées et d’ingénierie (Euro-CASE).

Ce prix est ouvert chaque année aux entreprises ou organisations présentant un produit innovant dans le domaine des technologies de l’information et qui possède un potentiel commercial prometteur.

Basé à Paris, Euro-CASE regroupe des institutions d’une vingtaine de pays, soit quelques 6000 experts, et a pour mission de fournir "un avis impartial, indépendant et équilibré" pour ce qui est des questions technologiques que se posent les institutions européennes, tout en s’assurant de leurs "impacts sociétaux".

En 2006, ils ont certes récompensé une mémoire d’ordinateur capable de résister aux radiations et à une température de 200°C, mais aussi "un système de sécurité qui reconnaît les visages, et un système d’ « empreintes digitales » pour le contenu numérique en vue d’empêcher le piratage multimédia".

Mme Viviane Reding, membre de la Commission responsable de la société de l’information et des médias, a, selon le communiqué de presse de la Commission, déclaré : "Nous célébrons ce soir des entreprises européennes qui excellent en matière d’innovation, de créativité et d’esprit d’entreprise dans le domaine des technologies de l’information et des communications. Leurs produits peuvent être intégrés dans ceux d’autres entreprises dans de nombreux secteurs, pour renforcer ainsi la compétitivité de l’économie de l’UE dans son ensemble".

Les trois lauréats du grand prix ("de mérite égal") ont chacun reçu 200.000 euros. En l’occurence, celles qui nous "intéressent" sont :

 Guardia (Danemark), pour le système Guardia Control
Il s’agit d’un système fiable et précis de reconnaissance des visages en trois dimensions pour des applications de sécurité. Guardia Control enregistre les visages et les caractéristiques des personnes en trois dimensions et mesure la température des visages. Ce système est caractérisé par un taux extrêmement élevé de reconnaissance des visages par rapport à des images enregistrées dans une base. Guardia, qui a été créée en 2003, emploie deux personnes, plus un certain nombre de sous-traitants.

 Advestigo (France), pour AdvestiSEARCH
AdvestiSEARCH calcule les « empreintes digitales » numériques pour du contenu numérique multimédia, ce qui permet de détecter les copies totales ou partielles de produits originaux. Ce service automatisé de protection des droits d’auteur permet aux créateurs de contenu numérique de contrôler l’utilisation illicite de leurs actifs numériques multimédias sur l’internet.

Advestigo, qui a été fondée en 2002, emploie actuellement vingt-huit personnes. Dans une interview intitulée "Nous pouvons exercer une surveillance sur l’ensemble des supports virtuels : réseaux d’échanges pair à pair, forums, blogs, sites", Christophe Tilmont, directeur marketing et business développement d’Advestigo, déclarait fournir "un service de recherche de contenus aux sociétés d’auteurs et aux majors de l’industrie audiovisuelle inquiètes du piratage des oeuvres dont elles détiennent les droits, et exercer une surveillance sur l’ensemble des supports virtuels : réseaux d’échanges pair à pair, forums, blogs, sites. Nous retrouvons les mises à dispositions illégales. Nous pouvons dresser des rapports statistiques, faire un état des lieux en ce qui concerne la diffusion de tel ou tel contenu, collecter des informations qui pourront étoffer les dossiers des ayants droit en cas de procédure judiciaire". [1]

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La société privée EXPERIAN veut exploiter un "fichier positif" du crédit à la consommation.

DOMAINES ET PRINCIPES MENACES :

COMPLICITE : député Jacques MASDEU-ARUS, auteur d’une proposition de loi en 2003 "tendant à la création d’un fichier national des crédits aux particuliers".

La société privée EXPERIAN veut exploiter un "fichier positif" du crédit à la consommation. Mis en place depuis deux ans avec des partenaires bancaires, elle l’a présenté en novembre 2003 sous le nom CICP - "Centrale d’Information sur les crédits aux Particuliers"

La société prétend avoir eu "l’accord" de la CNIL (1) - mensonge par omission, puisque que la commission n’a fait que délivrer un "récipissé" ; elle ne peut s’y opposer, ce n’est pas de son autorité.

Au contraire, sur le principe elle s’est toujours montré hostile aux "fichiers positifs" en matière de crédit. Elle recommande de ne mettre en place ce type de fichier qu’encadré par la loi, et relève qu’ "un tel fichier devrait être régi par des contraintes de service public, même s’il était exploité par une société privée" - cf Rapport 2002 (2).

Plus généralement, en novembre 2003 la CNIL prévient contre les risques des "listes noires" dans le domaine du crédit et des produits bancaires. Extraits : "Un tel fichage a un effet stigmatisant et dangereux dès lors qu’il est susceptible de priver des individus, au quotidien, du bénéfice des prestations les plus indispensables à la vie courante (transports, télécommunications, etc.), voire de porter atteinte à des droits fondamentaux de la personne (l’accès à certains services, tels l’assurance, le crédit, la téléphonie, n’étant pas sans répercussions sur la possibilité d’exercer une activité professionnelle ou de se loger)." - cf dossier CNIL (3)

Références : (1) Communiqué officiel d’EXPERIAN (nov. 2003)

VERBATIM :

En France, Experian a récemment lancé la Centrale d’Information sur les crédits aux Particuliers permettant aux établissements financiers, via la réception d’alertes, d’améliorer le contrôle des informations fournies lors d’une demande de crédit :

 la détection de possibles incohérences dans les demandes de crédit,

 des indicateurs significatifs sur les encours de crédit détenus

Ce service, *qui a obtenu l’accord de la CNIL*, repose sur le partage et la

mutualisation d’informations en provenance des établissements financiers qui

ont adhérés à la Centrale.

http://www.experian.fr/presse/dossierdepresse_1103.pdf

(2) Rapport CNIL 2002

VERBATIM :

UN « SERVICE DE PRÉVENTION DU SURENDETTEMENT »

 La CNIL a examiné lors de sa séance plénière du 19 novembre 2002 une déclaration ordinaire d’un traitement automatisé d’informations nominatives relatif à un « service d’information pour la prévention du surendettement » mis en œuvre par la société commerciale Experian ... qui développe des centrales d’information sur les particuliers dans plusieurs pays européens. (...)

 A plusieurs reprises, la CNIL a exprimé son opposition à la constitution de fichiers positifs regroupant les encours de crédit en raison du risque d’atteinte à la vie privée présenté par ces fichiers qui ... se prêtent plus facilement qu’un fichier négatif à des détournements de finalité et notamment à un ciblage commercial. (...)

 Secret bancaire : la centralisation et l’accessibilité par des tiers à des informations nominatives couvertes par le secret professionnel soulèvent une autre difficulté. Le dossier de déclaration examiné par la CNIL précise à cet égard qu’il revient à chaque adhérent d’obtenir préalablement à l’enregistrement de tout dossier dans la base centrale la levée du secret bancaire par la personne concernée. (...)

 Il est apparu à la Commission qu’un fichier centralisant des informations relatives aux crédits demandés ou souscrits par les particuliers, s’il s’avérait indispensable à la profession et socialement admis, ce qui ne lui semble pas être le cas, devrait faire l’objet d’un encadrement législatif (...)

 Devraient ainsi être définies les conditions d’inscription dans un tel fichier, la durée de conservation des données et les modalités pratiques d’exercice de leurs droits par les personnes concernées. Au surplus, un tel fichier devrait être régi par des contraintes de service public, même s’il était exploité par une société privée. (...)

(3) CNIL - Dossier "listes noires"

24.11.2003

Face au risque d’exclusion et de marginalisation des personnes inscrites dans des fichiers de « mauvais payeurs » ou de « fraudeurs », la CNIL rend publique sa position dans un rapport d’ensemble et l’illustre de deux exemples récents.

(...) Le fichage d’une personne présente, en outre, comme caractéristique d’affecter par nature les intérêts d’une catégorie de citoyens au bénéfice d’une autre, représentant le plus souvent un secteur professionnel donné. ...

http://www.cnil.fr/thematic/listesnoires/Listes%20noires.pdf

 Proposition de loi de MASDEU-ARUS :

http://www.assemblee-nationale.fr/12/propositions/pion1071.asp

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Ce "groupement d’intérêt public" chargé de développer, avec des partenaires privés, le dossier medical partagé (DMP), montre encore sa légèreté dans la protection et le contrôle d’accès aux données de santé et reste, de plus, opaque sur ses choix d’orientation.

Pour décrire ce dossier complexe, autant lire ce qu’en pensent des médecins, conscients des risques d’informatiser en réseau ce type de données, et premiers spectateurs des failles multiples du DMP.

Extraits d’un article paru cet année sur le site Fulmedico.org :

- Le DMP tel qu’il est aujourd’hui prévu, encore officieusement, par le Comité d’Orientation du GIP-DMP sera un dossier de verre. La multiplicité des personnes ayant accès à des pans entiers du DMP sans justification professionnelle stricte, augmente de manière exponentielle le risque de divulgation des données médicales.
 En majorité, les différentes catégories de professionnels de santé, disposeraient d’un accès global en lecture à la plus grande partie des informations du DMP, même quand elles n’ont pas de rapport avec leur domaine d’activité spécifique. (...) Pourquoi une infirmière qui réalise un soin ponctuel (ablation de points de suture) aurait-elle accès à l’ensemble du dossier ?
 Même s’il y a historisation des accès, cela multiplie de manière exponentielle le risque de fuites. Le secret médical va devenir un luxe. On peut penser que seuls les patients qui ont des revenus importants auront le libre choix de faire ou de ne pas faire figurer certaines données dans leur DMP.
 Pas de colonne spécifique pour le "médecin traitant" (qui logiquement devrait avoir un accès total car dans ses missions l y a la gestion du DMP).
 On y note que le généraliste, même médecin traitant, ne peut pas commenter un bilan biologique, un suivi de soins, un bilan d’autonomie, un bilan fonctionnel (kiné), un courrier de spécialiste ou une lettre de sortie hospitalière pour, par exemple, en corriger les erreurs ou les imprécisions. Même une sage-femme a plus de droit en écriture.
 "Résultats d’examens biologiques (...) : on peut être surpris par l’accès en lecture des pharmaciens ou des infirmières. (...) Est-il normal qu’une sage-femme puisse avoir accès à des résultats de biologie en dehors de son domaine de compétence ?
 (...) "Pathologies en cours" "Traitements en cours" (y compris médicaments administrés) Pourquoi un chirurgien, un dentiste, une infirmière, un biologiste, un kiné, aurait-il accès à l’intégralité des pathologies et des traitements si elles sont en dehors de sa sphère d’activité ? (...) [1]

Du reste, ce qui n’est pas non plus pour nous rassurer, le GIP-DMP, s’il construit une "maison de verre" informatique, reste une tour d’ivoire administrative. Extraits du même article :

Il circule actuellement sous le manteau un certain nombre de documents préparatoires sur le futur DMP. Le DMP concerne tous les français, pourtant sa mise en oeuvre se fait dans l’ombre.
Le projet de Carte nationale d’identité électronique Adèle a eu au moins le mérite d’être l’objet d’un débat public (...). Or pour le DMP, dont les enjeux sont beaucoup plus importants, la parole et l’information sont confisquées par un Comité d’Orientation d’une cinquantaine de « membres désignés par le ministre de la santé et des solidarités sur proposition du Président et du vice-président du conseil d’administration du Groupement » et dont la moitié serait soit-disant représentative des « professionnels de santé ou des patients ». On ne trouve d’ailleurs même pas la liste des membres de ce Comité d’Orientation ou des “Groupes de travail” sur le site du GIP-DMP !

Rappelons que l’an dernier aussi le GIP avait été sélectionné aux BBA pour son empressement à conclure des contrats d’infogérance avec de gros poissons de l’informatique et des réseaux, avant même que l’architecture assurant une protection parfaite n’ait été mise en place. [2]

Lire aussi :
 la page de Fulmedico qui fait le bilan des multiples bugs du dispositif :
Blog de l’expérimentation DMP
 Interview du docteur Fraslin dans Le Parisien (24/11/06) : « Le mot de passe et l’identifiant de connexion pour le patient sont simplistes, identiques et très prédictibles !, s’étonne le médecin. Il s’agit des cinq premières lettres du nom, suivies des deux premières lettres du prénom et du chiffre 1 ou 2, si le patient a des homonymes. N’importe qui peut entrer. Autre problème : dans notre essai, on avait accès au dossier de l’épouse en même temps que celui du mari, alors que la confidentialité est de règle. » ...

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Le Cabinet I&E et la CNDP dans le cadre de la campagne d’acceptation des nanotechnologies, qui n’ont pas hésité à constituer une liste de photos des opposants, pour mieux les refouler des lieux de débats.

I&E Consultants et la CNDP (Commission nationale du débat public) sont accusés d’avoir constitué une liste de photos des opposants aux nano-techs , ce afin de les empêcher d’accéder aux débats publics organisés par eux. Ces pseudos débats étaient destinés à tester l’acceptabilité" des ces technologies à risque par le public.

Ce sont les opposants qui le disent mais ils en fournissent une preuve irréfutable : un dossier oublié dans la salle de débat à Marseille, contenant des photos en couleur des militants anti-nanotechs [1]. Voilà qui contredit Jean Bergougnoux, président de la CNDP-Nanos, qui affirmait dans l’Express [2] : "La salle est ouverte à tous, c’est un débat public, mais le préfet peut décider d’en interdire l’accès à des éléments connus comme perturbateurs. La Commission n’a rien à voir là-dedans".

I&E Consultants est un familier des marchés ministériels, déjà nominé aux BBA. C’est ce cabinet qui avait remporté en 2009 les appels d’offres des ministères de l’Education Nationale et de l’Enseignement supérieur pour deux contrats annuels de veille sur internet, visant, entre autres le signalement temps réel des critiques et des sites lanceurs d’alerte et opposants [3].

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Pour son zèle intempestif à vouloir établir un fichier des consommateurs de stupéfiant, et en particulier de cannabis.

Explications :

Dans un rapport remis en septembre 2003 au Premier ministre, répondant aux voeux exprimés par le Sénat, la MILDT proposait d’établir un tel fichier, indispensable selon elle à la "traçabilité des procédures" et au traitement des récidivistes. Selon la Cnil, ce fichier spécifique, ou toute inscription dans un fichier de police pour simple usage de stupéfiant, n’est pas souhaitable, et ne présente pas de garantie de protection pour les citoyens.

Au lieu d’adopter une politique de prévention et une sanction proportionnée à ce délit mineur (en Europe, seules la France et la Suède punissent les consommateurs de cannabis), la MILDT s’oriente vers un pistage des récidivistes couplé à un durcissement des pénalités au bout d’un nombre donné d’infractions (comme le pratiquent la SNCF ou la RATP).

En septembre, le rapport de la MILDT a fait l’objet d’une fuite, apparemment intentionnelle. Suite à cette fuite, le plan quinquennal de la MILDT et les réunions interministérielles sur la réforme de la loi de 1970 sur les stupéfiants ont été repoussés (dernière date : le 4 janvier 2004). Mais au vu des discours sur "l’addictologie comme discipline" et la chasse aux récidivistes, il y a fort à parier que le fichier des consommateurs refera très bientôt parler de lui.

Références : -Agence France-Presse, dépêche du 23/09/2003
fr.news.yahoo.com/030923/202/3erwm.html

 "Le Nouvel Observateur", 23/09/2003
permanent.nouvelobs.com/societe/20030923.OBS6947.html

 "Le Monde", 24/09/2003
www.lemonde.fr/article/0,5987,3226###335183-,00.html

 "Libération", 24/09/03 www.liberation.fr/page.php?Article=144273

 "Libération", 23/12/03 : "Un consensus pour réviser la loi de 1970" www.liberation.fr/page.php?Article=165182

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Pour ne pas informer correctement les usagers sur la présence et l’usage des caméras embarquées dans des rames de métro (jusqu’à 60 par rame) et de tramways

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Un décret de 1996 décrit les conditions légales d’exploitation d’un système de vidéosurveillance. On imagine qu’il est respecté à la lettre dans un lieu aussi public comme les transports en commun.

« L’information sur l’existence d’un système de vidéosurveillance dans les lieux et établissements ouverts au public est apportée au moyen d’affiches ou de panonceaux. Afin de « garantir une information claire et permanente des personnes filmées ou susceptibles de l’être », le format, le nombre et la localisation des affiches ou panonceaux sont adaptés à la situation des lieux et établissements. »  [1]

Or dans les nouvelles rames de la ligne 2 de la RATP (fabricant : Alstom), pas plus que sur les quais, aucune mention de ces caméras — un seul panneau par station, placé pour qu’il ne se remarque pas. Où est donc « l’information claire et permanente » ? D’autant que ces yeux électroniques sont carrément dissimulées derrière des glaces sans tain !

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Même décor et même caméras clandestines sur les lignes T2 et T3 du tramway. Le panneau d’information est placé au bout du quai ! Et rien dans les rames [2].

Les magnifiques rames “MF 2000″ installées sur les ligne 2 et 14 (bientôt sur la 5 jusqu’à Bobigny, et la 9 jusqu’à Montreuil) permet aussi à la RATP de respecter un contrat passé voilà quelques années avec Thales : des écrans dans les rames vont balancer "infomercials" et publicité. Tout ce beau matériel et concept — des yeux pour regarder, et des écrans pour exploiter les cerveaux disponibles — existent grâce à la technologie de Visiowave, une ancienne filiale du groupe… TF1 ! [3]

Par ailleurs, une agression dans un bus, dont la vidéo a été divulguée en avril 2009, avait permis de vérifier que la surveillance embarquée de la RATP enregistrait aussi le son ! Alors que la très timide CNIL, quelques semaines avant, avait refusé de donner son agrément à Transpole (Lille) pour la "sonorisation" de ses bus, en expliquant que cet espionnage déguisé était disproportionné ! [4]

[1Article 13-1 du décret 96-926.

[4Lire Nord Eclair sur la décision de la CNIL à Lille : http://www.nordeclair.fr/Locales/Li... et le buzz sur le son & lumière et l’agression du bus RATP : http://www.rue89.com/2009/04/07/agr....

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Ces deux sociétés civiles (auteurs et producteurs) ont décidé de défendre « le droit d’auteur » en engageant des procès pour l’exemple contre des particuliers. Procès engagés après un fichage méthodique des internautes, qui s’est avéré tout à fait illégal !

Un article du Monde du 21/12/06 en dit assez long sur les méthodes de la Société civile des auteurs compositeurs de musique.

"2 000. C’est le nombre de titres qu’a téléchargés Laurent F., du temps où il était p2piste acharné. Entre 2001 et 2003 le bonhomme est plutôt boulimique en matière de téléchargement ; puis il freine et peu à peu se désintéresse… Mais, en 2004, le nombre de fichiers musicaux qu’il a accumulés sur son disque dur suscite l’intérêt d’un agent assermenté, diligenté par la Sacem pour repérer les contrefacteurs.

A cette époque, l’objectif des représentants des ayants droit et de leurs partenaires de l’industrie du disque est de faire des exemples, d’obtenir des jugements dissuasifs. Il faut éloigner les internautes des téléchargements illégaux non rémunérateurs et les accompagner vers les plates-formes légales qui poussent alors un peu partout sur le Web.

L’adresse IP de Laurent Fernandez est relevée, comme la liste des titres copiés. Le dossier est transmis à la police, qui ouvre une enquête. C’est le début d’un long feuilleton judiciaire, qui dure deux ans. Il a pris fin le 14 décembre dernier avec la décision du tribunal correctionnel de Nanterre de relaxer Laurent Fernandez. L’ancien téléchargeur peut remercier ses avocats qui ont cherché dans la procédure de quoi défendre leur client. "L’agent assermenté de la Sacem (Société des auteurs et compositeurs), auteur de la collecte et de la conservation des données personnelles de connexion et de l’adresse IP de l’internaute, n’avait pas obtenu au préalable l’autorisation de la CNIL", explique maître Jean-Philippe Hugot. (...)
 [1]

Lire aussi sur EUCD.info (novembre 2005) quelques archives instructives sur le lourd héritage des ayants-droits de la musique, en entente parfaite avec l’industrie, dans leur volonté de fichage et de contrôle généralisé des internautes suspectés de fraude
 [2].

[2- Le rapport de la Commission Sirinelli (2005) : lire
- L’amendement Vivendi Universal/SACEM/BSA visant à faire interdire tout logiciel communicant n’intégrant pas une mesure technique : lire
- L’amendement GESTE/SCPP visant à rendre obligatoire pour les diffuseurs numériques l’utilisation de mesures techniques et le chiffrement de flux : lire

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Pour inciter à un contrôle toujours plus inquisiteur des chômeurs et des travailleurs précaires. Alors que la "fraude" aux Assedic concerne essentiellement des patrons voyous, comme l’affirme le rapport d’un député UMP.

Juste après son intronisation à la présidence du Medef, en juillet 2005, Laurence Parisot a bien résumé son programme en matière de "refondation sociale" : "La vie, la santé, l’amour sont précaires. Pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ?" Après "La liberté d’entreprendre s’arrête là ou commence le Code du travail", ça avait le mérite de cadrer sa pensée.

Le Medef n’a eu de cesse, depuis la nomination de Mme Parisot, de demander un contrôle accru des demandeurs d’emploi, et notamment pour mieux détecter tous ces "fraudeurs" en puissance, ces "profiteurs" du travail précaires. Le gouvernement les a entendu avec le fameux décret de Noel 2005 [1], qui autorise les agents du ministère de l’Emploi à fouiller dans les dossiers fiscaux des chômeurs. Recoupement des fichiers, LA solution !

Dans une revue de presse interne de juillet 2005, le Medef applaudissait un édito du Figaro pour qui "le renforcement du contrôle des chômeurs dans leur recherche d’un emploi constitue une des pierres angulaires de tout plan crédible pour l’emploi . [2]

Parisot a réitéré sa position dans une conférence de presse d’avril 2006 à propos de la "sécurisation des parcours professionnels" : "Cela peut aussi supposer des règles plus contraignantes, des contrôles plus sérieux. (...) Il ne faut pas oublier qu’une des variables importantes de ces modèles c’est précisément le contrôle des chômeurs et notamment le fait qu’ils ne peuvent refuser un nouvel emploi si celui-ci est convenable. Ou alors ils risquent de perdre leur indemnisation."
 [3]

N’en déplaise à Parisot et ses lieutenants, un rapport du député UMP Dominique Tian divulgué le 20 décembre dit exactement le contraire : la fraude qui ravage l’assurance chômage est d’ordre "mafieux" et "industriel", et non le fait de particuliers motivés par la triche et les fausses déclarations...

Et le député UMP de proposer de ficher... les patrons voyous !
"La mission propose la création d’un fichier national des gérants et dirigeants d’entreprise, d’un fichier national répertoriant gérants et dirigeants de société condamnés à des interdictions de gérer et un fichier national répertoriant les entreprises faisant l’objet d’une procédure collective." Dominique Tian, sans négliger l’importance de la fraude individuelle, insiste sur "les pratiques de fraudes organisées qui, par leur ampleur et la logique criminelle qui les guide, ont mis en cause des dizaines et des centaines de sociétés (...) et des milliers de fraudeurs. Il rappelle que l’Unedic a mis en place en février 2005 un service de prévention des fraudes et que les Assedic ont généralisé depuis janvier des détecteurs de faux papiers." [4]

[2"Passer à un système de modulation des sanctions pour rendre le dispositif plus facilement applicable, c’est le bon sens. (...) C’est la première condition pour sortir de cette situation du faux chômage dans laquelle une minorité, sans doute, se complaît, aux dépens d’une majorité, elle, de bonne foi ». Revue de presse du Medef, 22/07/2005.

[4Selon le rapport, l’évasion sociale "s’élèverait à quatre milliards d’euros, voire à huit milliards d’euros" et estime "à 10.000 le nombre de personnes vivant à Paris de la fraude sociale".
Le député ajoute "que le montant des fraudes organisées à l’assurance chômage, s’élève selon la dernière estimation de l’Unedic, en date du 13 décembre 2006, à 140 millions d’euros". Il souligne l’importance des escroqueries permettant de percevoir plusieurs mois d’indemnisation chômage à l’aide notamment du "kit Assedic" élaboré et vendu par divers réseaux."
AFP, 20/12/2006, "Seize propositions pour lutter contre la fraude sociale".

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Pour avoir utiliser, depuis des années, le fichier de renouvellement des cartes grises à des fins de marketing direct... avec l’aval de la CNIL.

Le rapport sur les "Fichiers de police et de gendarmerie : comment améliorer leur contrôle et leur gestion ?" a récemment recommandé que "que le ministère des Transports prévoit, sur le formulaire de demande de carte grise, une mention permettant au titulaire de refuser que les éléments fournis soient communiqués à des opérateurs privés".

On vient en effet d’apprendre que les constructeurs automobiles détournaient, depuis des années, le Fichier central des automobiles (FCA) à des fins commerciales... avec l’aval de la CNIL. [1]

Le Fichier central des automobiles (FCA), sous tutelle du ministère des Transports mais sous-traité à l’Association auxiliaire de l’automobile (AAA), elle-même dépendant du Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA), est alimenté avec les renseignements donnés par les conducteurs (adresse, âge, véhicule possédé,...) lorsqu’ils renouvellent leurs cartes grises en préfecture, et sert aux autorités pour identifier les véhicules volés ou accidentés. [2]

Le quotidien Auto-Plus a révélé que le FCA, grâce auquel les pouvoirs publics peuvent identifier les véhicules volés ou accidentés, servait aux constructeurs automobiles pour alimenter leurs fichiers clients.

Le Journal du Dimanche souligne la complicité au moins explicite du ministère :
"Cette liste est alimentée avec les renseignements donnés par les conducteurs (adresse, âge, véhicule possédé,...) lorsqu’ils renouvellent leurs cartes grises en préfecture. Le FCA a une vocation de service public : il sert aux autorités pour identifier les véhicules volés ou accidentés. "Il est d’ailleurs officiellement sous tutelle du ministère des Transports", souligne-t-on à la Commission nationale informatique et liberté (Cnil). Par ailleurs, toutes les marques ont pour priorité de tenir à jour leurs fichiers clients, une démarche commerciale d’autant plus nécessaire que le secteur va mal. Les Peugeot, BMW ou autre Toyota actualisent donc leurs listes de plusieurs manières : en piochant dans l’annuaire, dans les registres de naissance, dans le fichier de changements d’adresse de la Poste, etc. Dans ce contexte, le FCA est évidemment une source de premier choix.

Comment les fabricants ont-ils accès à ce fichier ? En vertu d’une convention datant des années 80, sa gestion est sous-traitée à une association loi 1901, l’Association auxiliaire de l’automobile (AAA). Or celle-ci dépend du puissant Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA), le lobby qui veille aux intérêts de sept marques françaises : Renault, Peugeot, Citroën, Heuliez, Panhard, Renault Trucks et Alpine. Le tour est joué.

(...) Les précieuses données étant payantes, Renault ou Peugeot, en tant que membres du Comité des constructeurs français d’automobiles, sont à la fois clients et patrons du même organisme, l’AAA !

A l’origine, l’Etat avait autorisé ce mélange des genres pour aider les marques françaises à résister à la concurrence étrangère. Aujourd’hui, dans un contexte théorique de libre concurrence, les marques françaises sont donc privilégiées par rapport à leurs homologues étrangères. PSA et Renault disposeraient de données mieux affinées que Toyota ou Fiat. Quant aux petits constructeurs, ils n’ont pas les moyens de se payer ces données. Et doivent se contenter du bottin.

La Cnil pourrait avoir son mot à dire. Lorsqu’un automobiliste change sa crate grise, il devrait avoir la possibilité de s’opposer à son inscription au fichier, pour l’instant automatique. Or, pour sortir du FCA aujourd’hui, et soulager sa boîte aux lettres, il faut écrire soi-même au minitère des Transports ou à l’AAA.

 Fichiers de police et de gendarmerie : comment améliorer leur contrôle et leur gestion ? : http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/064000885/

 Un nouveau fichier administratif détourné à des fins commerciales : http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article1649

[1Fiche sur le FCA disponible sur le site de la CNIL :
http://www.cnil.fr/index.php?1810.

[2Voir la fiche descriptive du FCA sur le site du ministère :
http://www.statistiques.equipement.gouv.fr/article.php3?id_article=155.

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Pour avoir inscrit abusivement certains clients dans les fichiers d’interdits bancaires tenus par la Banque de France et avoir fait obstruction aux contrôles de la CNIL.

Le Crédit Lyonnais semble prompt à avertir la Banque de France que certains de ses clients ont du mal à rembourser des crédits ou l’avertit pour des faux incidents de paiement par carte bleue, mais est beaucoup moins rapide pour avertir la Banque de France que ces incidents ont été régularisés, ce qui maintient de nombreuses personnes en situation d’interdit bancaire.

En l’occurrence, une personne s’était plainte que le Crédit Lyonnais continuait à maintenir son inscription au Fichier des incidents de remboursements de crédits aux particuliers (FICP), géré par la Banque de France, alors qu’elle avait remboursé sa dette depuis plusieurs mois. D’autre part, trois autres personnes s’étaient plaintes de leur inscription dans le fichier des retraits « CB » mis en oeuvre par la Banque de France, alors que leur incidents ne résultaient pas de paiements par carte bleue mais de chèques sans provision ou de non règlement d’échéances de crédit.

D’autre part, suite a la plainte de certains de ces clients à la CNIL, le Crédit Lyonnais a montré un manque flagrant de collaboration avec les contrôleurs de la Commission, en disant que leur système informatique n’avait conservé aucune trace de l’historique des ces incidents, ou en se réfugiant derrière le secret bancaire pour ne pas communiquer des informations aux contrôleurs, alors que la Loi Informatique et Liberté les y oblige,

Ces inscriptions abusives ainsi que le comportement du Crédit Lyonnais ont donc abouti à une amende de 45000 euros infligée par la CNIL, première sanction de ce type depuis que la refonte de la loi de 1978 lui en a donné ce pouvoir.

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Le promoteur immobilier Monné-Decroix, référence autoproclamée en matière de lotissements ultrasécurisés, profite du climat sécuritaire pour vendre l’illusion de la sérénité.

Lors d’un reportage d’Envoyé spécial sur France 2 (octobre 2002), la visite d’un de ses premiers complexes sécurisés (22 résidences à Toulouse) a mis en évidence l’inefficacité manifeste de ces forteresses. Le groupe Monné-Decroix a depuis fait pousser ses complexes à Tours (deux résidences), Avignon (trois), Nantes (trois), Montpellier (quatre), Lyon (trois), Marseille (une), Bordeaux (trois).

En novembre 2002, Le Monde diplomatique se penchait à son tour sur le chantre des "forteresses des riches" (1) : "Principal promoteur de ce type d’habitat dans la région - il est à la tête d’un parc de 5 500 logements, dont 90 % sont des locations -, le groupe Monné-Decroix respire la santé : il a vendu 1 746 logements en 2001 et en a livré 1 400. Son chiffre d’affaires s’élève à 29,7 millions d’euros en 2001 (22,9 millions en 2000). Preuve ultime de sa vitalité, trois grandes banques (BNP Paribas, le Crédit mutuel et le Crédit agricole) le soutiennent de leurs capitaux.

"M. Robert Monné, son président-directeur général, est un homme habile. Il sait que les violences urbaines ont mis en valeur son entreprise.

"Dans ce contexte, la prolifération de zones urbaines privées et sécurisées ne serait pas un sujet d’inquiétude - les promoteurs immobiliers ont toujours été des acteurs économiques du développement urbain - si elle ne tirait pas profit de l’attitude bienveillante des élus locaux et de l’Etat. (...)

"« Il y a des villes que nous avons démarchées, et d’autres qui sont venues nous voir », confie M. Monné. Elément d’importance dans cette évolution, les élus solliciteurs de ce type d’habitat sont issus de tous les bords politiques : « La majorité des communes dans lesquelles nous sommes installés sont de gauche », souligne-t-il."

NOTE DE DROIT du comité de sélection

Deux textes de loi principaux encadrent ces pratiques : la loi du 6 janvier 1978 sur la protection des données personnelles et la loi du 21 janvier 1995 sur la vidéosurveillance. Ces textes prévoient l’information et le droit d’accès aux informations recueillies sur les personnes espionnées. Une information légale que le promoteur se garde bien de communiquer quand il vante ses complexes sécurisés (2).

Références : (1) Le Monde Diplomatique, novembre 2002, "Voyage ? travers les forteresses des riches" :

www.monde-diplomatique.fr/2002/11/BELMESSOUS/17043

(2) Promo-maison de Monné-Decroix : "Votre tranquillité dans un havre de paix - Sérénité, Tranquillité, Quiétude" :

www.monne-decroix.fr/PrestationsSecurite1.html

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Les ADP ont successivement annoncé, cette année, qu’ils allaient, non seulement conditionner l’accès des "zones de sûreté de ses 90 000 employés à un contrôle d’identité biométrique, mais aussi tester le contrôle d’identité des voyageurs par empreintes digitales.

Références : Roissy va tester le contrôle d’identité des voyageurs par empreintes digitales

http://www.transfert.net/a9567

http://www.transfert.net/a9522

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Pour intrusion agressive dans la vie privée de leurs clients

Les Caisses d’Épargne ont elles aussi leurs moutons noirs. Certaines agences se piquent d’envoyer à leurs clients, glissé dans l’enveloppe du relevé de compte mensuel, des questions pour le moins indiscrètes : des détails sur leur profession et revenus, dernières fiches de paie, mais aussi nombre d’enfants, nom, prénom. Et pour inciter à répondre dans les 10 jours, elle ordonne ou fait miroiter un « tirage au sort pour gagner cinq séjours gourmands » dans un château !

Réaction choquée et vexée de Janine dans Le Monde : « Quand même ils me connaissent ! J’ai mon compte à la Caisse d’épargne depuis 1988, un Livret A depuis ma naissance. Et mon mari et moi, on est des bons clients. On n’a jamais été fichés. On a toujours payé la maison. C’est indiscret".

Pour l’UFC Que Choisir, qui est assaillie de plaintes, « il y a un réel problème et la vigilance est de mise ». D’autant, souligne l’article du Monde, que « certaines banques pratiquent ostensiblement le mélange des genres, profitant d’une démarche à but réglementaire pour recueillir des informations de nature commerciale et alimenter leurs fichiers. ». L’Association française des usagers des banques (AFUB) menace d’une action contre « les contrôles bancaires abusifs », redoutant un fichage des mauvais clients.

 Le Monde du 18 mars 2010 "L’intrusion des banques dans
la vie privée inquiète", reproduit sur ce site : http://www.newsoftomorrow.org/spip.....

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Les assurances "complémentaires santé" s’immiscent toujours plus dans les feuilles de soins électroniques en promettant une "anonymisation" des données très hypothétique.

La Fédération nationale de la mutualité française a obtenu en 2004 le premier feu vert de la CNIL pour traiter sous forme "anonymisée", des données de santé figurant sur les feuilles de soin électroniques des pharmacies.

Axa a obtenu le même privilège en 2005, Groupama avait le même projet au début de l’année. Swiss Life a quant a elle eu l’aval de la CNIL sans soucis d’anonymat, puisqu’elle doit recueillir le consentement de l’assuré...

Deux cas de figure prévus en mai 2003 dans le rapport de Christian Babusiaux (accès des assureurs complémentaires aux données de santé des FSE, établi à la demande du Ministère de la santé).

Le 9 novembre 2004, la CNIL a autorisé pour un an la FNMF (Fédération Nationale de la Mutualité Française) à expérimenter pour le compte de ses mutuelles adhérentes volontaires, un procédé d’anonymisation des FSE. L’expérimentation sera réalisée avec des officines et des mutuelles volontaires.

Des DRE (Demandes de Remboursement Electroniques) seront acheminées via un flux électronique (SESAM Vitale 1.40) depuis les postes des pharmacies.

Sécurité officielle :
 Le chiffrement des DRE sera réalisé à la source sur le poste du pharmacien à l’aide d’une clé de chiffrement Triple DES incluse dans les logiciels des lecteurs Sesam-Vitale.
 Après réception des flux sur le système informatique de la FNMF, les DRE feront l’objet d’un traitement anonymisant de maniére irréversible les données de santé incluses. La procédure d’anonymisation ainsi mise en place transformera les données d’identification en un numéro d’anonymat irréversible, en recourant à un algorithme de hachage.
 Ensuite, la seule finalité autorisée par la CNIL est d’effectuer des statistiques sur les codes des médicaments et les codes de la liste des produits et prestations (LPP).

Un connaisseur du sujet réagit à ces infos sur le site Fulmedico.org :

"La nouveauté ici ne réside pas dans le registre "sécurité" puisque les codes CIP et LPP circulent déjà en quasi-clair sur les réseaux actuellement, des officines vers les RO ou vers les concentrateurs ... L’adjonction d’un 3DES si fragile soit-il au "brouillage" actuel ne dégrade donc pas la sécurité globale de ces flux. Dans cette "expérimentation" c’est le registre "architecture" qui est nouveau (le flux CIP et LPP est transmis "brut" et "nominatif" directement au RC qui est chargé de l’anonymiser secondairement".
((C’est donc celui qui ne doit pas voir l’identité, celui qui ne doit pas pouvoir associer le nom et le produit délivré, qui est chargé d’ouvrir l’enveloppe où figure le nom du patient bénéficiaire... Avant de jeter l’enveloppe, le tout les yeux fermés !"))

Par ailleurs, Swiss Life demande certes le consentement des assurés sociaux afin de pouvoir traiter ses feuilles de soin, mais quel type de consentement "éclairé" peut-on espérer des assurés dans la mesure où la majeure partie des observateurs de l’informatisation des données de santé sont incapables d’expliquer clairement en quoi cette informatisation ne portera pas atteinte à leur vie privée ?

En attendant, et sauf à faire confiance à la CNIL (ce dont certains doutent, cf la nomination de son président, pour la deuxième année consécutive, au prix Orwell pour l’Ensemble de son Oeuvre), confier le traitement -y compris "anonyme"- des données de santé aux assureurs et mutuelles revient à demander au loup de garder la bergerie.

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Pour sa croisade de censure ? l’encontre des manifestants antipub

Explications : Métrobus (filiale du groupe Publicis et de la RATP) pour avoir demandé à (et porté plainte contre) l’hébergeur indépendant de censurer le site Stopub. La loi en vigueur ne rend pas les hébergeurs responsables des contenus, le juge des référés l’a souligné, tout en faisant peser les frais de la procédure sur le plaignant et la victime Ouvaton.

Par ailleurs on peut souligner que bien que Metrobus (et la RATP) ait le droit de défendre sa propriété (les affiches publicitaires qui d’ailleurs ne sont pas leur propriété mais celle de leurs clients), la "chasse aux anti-pubs" dans le métro, leurs arrestations systématiques et les procès contre eux s’apparentent de plus en plus à du déni de droit à l’opinion et à manifester.

Références :
 RESPECTER LA LOI, ÇA COÛTE... (01/12)
http://www.ouvaton.coop/extranet.html?id=66
http://www.ouvaton.coop/extranet.html

 "Ouvaton doit livrer les coordonnées de StoPub" :
http://www.01net.com/article/224258.html

 "Les hébergeurs indépendants RAS et Ouvaton ne sont toujours pas" ..
http://www.zdnet.fr/actualites/internet/0,39020774,39131665,00.htm

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Pour sa croisade continue contre le droit à la copie privée et pour réclamer un flicage des internautes téléchargeurs

Explications : Nominé dans les domaines :
3. Moyens de surveillance et de contrôle sécuritaire
4. Liberté d’expression et d’information

Pour nier, sans état d’âme, la vie privée et les libertés individuelles des citoyens, consommateurs de musique ou auteurs, au seul profit de son groupe.

Afin d’augmenter ses ventes, Pascal Nègre semble prêt à toutes les manoeuvres et toutes les désinformations.

Ainsi, il n’hésite pas à :

 imputer la baisse de régime de l’industrie du disque en général aux seuls "pirates" du net, sans tenir compte de la médiocrité de ses produits ni de leur prix exagéré.

 demander, au nom des "auteurs", la suppression du droit à la copie privée, du droit à d’autres modes de diffusion, du droit à développer des logiciels libres pour écouter sa musique...

 exiger que la loi oblige les fournisseurs à dénoncer les "pirates" ainsi qu’à filtrer et censurer les contenus, le tout sans intervention judiciaire ;

 exiger que soient légalisés les "moyens techniques de protection", au détriment du droit et de la loi elle-même ;

 exiger une substancielle modification du Code de la propriété intellectuelle français qui transformerait le droit d’auteur en "copyright" à l’américaine, profitable aux producteurs/diffuseurs et non aux auteurs.

Pascal Nègre est prêt à tout pour justifier les articles de loi répressifs qui servent les intérêts de son groupe - la loi sur l’économie numérique (LEN), mais aussi le paquet Télécoms, le projet de loi sur les droits d’auteurs et droits voisins. Il a ainsi déclaré publiquement qu’il ne croyait pas "à l’avenir à moyen terme du peer to peer" (1), que les gens de l’UFC Que Choisir étaient des "fous furieux" parce qu’ils réclamaient plus d’une copie privée (2), qu’il fallait instaurer, "au niveau national et dans le cadre de décisions de justice", des "mesures de filtrage" sur Internet (3), que la redevance copie privée était "une aumône" (4) et qu’il faudrait "être un âne" pour croire que "les artistes puissent s’affranchir" des producteurs (5).

Il se dit désormais prêt à poursuivre les internautes (au pénal, forcément) (6) alors que jusqu’à présent, il vilipendait surtout les fournisseurs d’accès à Internet. Il s’est toujours opposé à un mécanisme de licence légale (7), alors que c’est ce principe qui a permis l’apparition des radios libres.

En privé, Pascal Nègre a déclaré à plusieurs reprises que Microsoft avait gagné et que la balle était désormais dans le camp de cette entreprise en ce qui concerne l’interopérabilité.

Sans craindre le ridicule, Pascal Nègre clame que 250 millions de fichiers contenant des oeuvres protégées sont échangés chaque jour en France sur les réseaux P2P (8) et que ecompil.fr supporte la plupart des baladeurs MP3 du marché (4).

Florilège de citations

"Ce n’est pas compliqué. Je vous explique : vous tapez "kazaa.com" et on vous dit que vous ne pouvez pas y accéder."

"Personnellement, j’aimerais bien que, premièrement, les pouvoirs publics nous laissent le temps de mettre en place des systèmes de protection - ça va prendre du temps - et deuxièmement, que pendant la période où on est en train de les mettre en place, on ne commence pas à nous expliquer que ce système-là n’est pas bon, que celui-ci est terrible, etc. Qu’on nous fiche la paix, qu’on nous laisse les installer."

"Ce qui est très intéressant, c’est la décision du conseil d’État d’imposer une taxe sur tout support qui peut contenir un enregistrement. Cette première étape se limite aux CD-R et CD-Rom mais demain cela concernera les disques durs d’ordinateur, les set-up box (terminaux TV interactifs, NDLR) de Canal, les baladeurs MP3... Bref, à l’avenir, tout ce qui peut contenir de l’image et du son sera taxé." (9)

"Pour moi, le but final, c’est que le consommateur puisse copier une fois. Si vous commencez à m’expliquer que vous avez besoin d’avoir chez vous cinq copies du même disque, c’est que vous êtes un peu zinzin, ou alors vous habitez au château de Versailles, ou bien vous avez une famille très nombreuse..."

Références : - A propos de l’intervention de Pascal Nègre au Midem pour demander une taxe sur les CD-R

http://www.hertgen.com/cdr.html

 En vidéo : Pascal Nègre confond copie privée et piratage

www.e-magineurs.com/forum_internet/frame_texte/7_musique.html

 D’autres citations

www.culte.org/listes/linux-31/2003-02/msg00048.html

(1) Journal du Net, 15/01/2003

www.journaldunet.com/chat/retrans/030117_negre.shtml

(2) www.6sens.bouyguestelecom.fr/news/ multimedia/0,,1004439-e1BhZ2VBY3R1IFVOVl9JRH0gezIgNjF9,00.html

(3) ZDnet, 10/01/2003

www.zdnet.fr/actualites/internet/0,39020774,2128510,00.htm

(4) Emission "Lâche Toi", diffusée le 19/12/2003 sur La Chaîne parlementaire (LCP)

(5) http://saceml.deepsound.net/balance_tes_droits.html

(6) TF1.fr, 31/10/2003

http://news.tf1.fr/news/multimedia/0,,1436460,00.html

(7) http://news.grandlink.org/01-13-2003/01-17-itw_pascal-negre.html

(8) sur France 3, dans une émission diffusée fin décembre et animée par Marc-Olivier Fogiel.

(9)http://saceml.deepsound.net/interview_cdr.html

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Pour ses technologies de surveillance embarquée et de "tracking" des individus

Sagem, qui s’est déjà illustré en qualité de fournisseur numéro un, y compris pour des pays totalitaires (Chine, pays du Golfe, etc.), de systèmes intégrés de contrôle biométrique (AFIS - empreintes digitales), est nominé cette année pour ses technologies de surveillance embarquée et de "tracking" des individus, que l’entreprise tel a vanté lors du dernier salon Milipol (novembre 2003).

 La "plate-fome gyrostabilisée OLOSP" est un système de vision nocturne destiné aux garde-frontières et aux garde-côtes en mouvement. Le "must" pour la chasse aux boat-people exténués après des jours de traversée périlleuse. Selon la plaquette de la compagnie, ce système, présenté comme "spécialement dédié à la surveillance terrestre et côtière, ainsi qu’à l’identification à longue distance", "permet l’observation et la visée, de jour comme de nuit" ; le "traitement en temps réel" des données est "assuré par un centre de commande mobile (via PC portable), images transmises par liason haute-fréquence", etc. Selon Sagem, ces plates-formes sont "utilisées dans plusieurs pays sur tous types de porteurs, hélicos, drones, ballons d’observation, avions ou navires d’observation". (1)

 Le BSV 2000 est présenté comme un "système d’observation mobile à longue portée", conçu pour la surveillance "en toute discrétion" des frontières, des côtes et des "zones sensibles". Très pratique pour traquer les réfugiés... "Monté sur mat téléscopique", le système comprend une caméra électronique, "télécommandée à bord du véhicule ou à distance".

Sagem se vante d’avoir vendu ce système "à plus de 100 unités" à "différentes forces de sécurité dont celle de l’Arabie Saoudite".

Références : (1) Documentation distribuée au salon Milipol.

Système OLOSP
www.sagem.com/fr/produits/optronique/optroniqueaerienne.htm

 Documentation général (menu "sécurité et biométrie")

www.sagem.com/fr/produits/biometrie-securite.htm

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Tentatives de censure de l’expression syndicale en ligne sous couvert de plainte pour "diffamation"

Explications : B2S Ceritex est nominé pour avoir tenté, sous couvert d’accusation de "diffamation et insultes", de censurer l’expression syndicale en ligne et hors ligne du syndicat SUD PTT et SUD-Ceritex, et pour avoir voulu faire condamner illégalement l’hébergeur associatif R@S.

Le juge des référés de Paris, Me Binoche, a estimé que la diffusion des propos reprochés aux syndicats « s’inscrit dans le cadre du droit à l’expression directe et collective des salariés reconnu par le Code du Travail » et que "étant donné l’imprécision des demandes des sociétés commerciales, le juge des référés ne saurait y faire droit au risque de mettre en échec le droit des auteurs des propos à se défendre dans le cadre d’un débat contradictoire, s’agissant « d’abus allégués dans l’exercice de la liberté d’expression, en l’espèce syndicale ». Il a donc débouté B2S Ceritex et l’a condamné aux dépens à rembourser les frais de justice des accusés SUD et R@S.

POINT de DROIT du comité de sélection : - L’article 431-1 du code pénal punit "le fait d’entraver, d’une maniËre concertée et à l’aide de menaces, l’exercice de la liberté

d’expression, du travail, d’association, de réunion ou de manifestation (...) d’un an d’emprisonnement et de 15.000 euros d’amende".

Références : Le dossier complet

http://www.ras.eu.org/ras/actions/ceritex-SudPTT/index.html

Commentaires

http://www.iris.sgdg.org/info-debat/comm-proces-ras1103.html

http://www.juriscom.net/actu/visu.php?ID=395

Articles de presse

http://www.legalis.net/jnet/

http://www.transfert.net/a9520

http://www.transfert.net/a9614

POLITIS N° 775 et 779 - Babil Web

Deux poids, deux jugements

Plaintes en référé contre deux hébergeurs alternatifs le R@S et Ouvaton, suite. C’est le même juge Me Binoche qui a statué sur les deux affaires, avec des conclusions diversement appréciées. Dans l’affaire R@S (voir Babil Web N° 775 ), il s’est appuyé sur la loi de 1881 sur la presse pour débouter le plaignant B2S Ceritex de sa demande, considérant que les propos incriminés, publiés sur les sites de SUD Ceritex et Sud PTT ne causaient aucun « trouble manifestement illicite ou dommage imminent » à l’entreprise. Et de demander la remise en ligne immédiate de contenus, considérés selon la loi en vigueur d’aout 2000 comme « licites » tant qu’un juge n’a pas décidé du contraire. Une façon de dire au plaignant faites un vrai procès si vous voulez censurer, surtout de l’expression syndicale. Mieux, il a condamné le plaignant aux dépens et à verser 3000 et 2000 euros de dommages aux deux parties attaquées. Inutile de dire que l’hébergeur se frotte les mains et en profite pour faire remarquer « l’ordonnance montre, s’il en était besoin, que le projet de loi sur l’économie numérique (LEN) est bien liberticide : en effet, si même un juge de référé ne peut constater l’évidence d’un trouble [...] comment un hébergeur privé, commercial ou non, pourrait-il le faire...? »

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Sony-BMG a prouvé à ses dépens que la vrai nature d’une "mesure de protection", dont le contournement est puni en France par la loi DADVSI, était un dispositif furtif capable d’espionner les ordinateurs personnels et contrôler l’utilisateur.

Déjà nominé et primé aux BBA dans d’autres pays, Sony-BMG a utilisé insidieusement ses CD vendus dans le public pour tromper le consommateur, surveiller ses habitudes d’achat et menacer l’intégrité physique des ordinateurs concernés !

Résumé des faits via un internaute averti qui résume toute l’affaire (des notes précises sont publiées dans l’article original). [1]

- Au cours de ces derniers mois, Sony-BMG a vendu plusieurs millions d’exemplaires de 52 Disques Compacts (CD) contenant la mesure technique de protection contre la copie, nommée « XCP » (qui) contiennent un programme s’installant automatiquement sans en avertir l’utilisateur et sans possibilité de désinstallation, dès que le CD est inséré dans un ordinateur équipé d’un système Microsoft.
 Rappelons à ce stade qu’un logiciel installé à l’insu de l’utilisateur est techniquement considéré comme un « cheval de Troie ». Ce cheval-ci est en outre capable de se camoufler complètement auprès du système d’exploitation et de tous les autres programmes y évoluant.
 Ainsi, l’utilisateur se trouve dans l’incapacité totale de savoir que ce logiciel est en permanence activé lorsque l’ordinateur est allumé, ou même simplement qu’il existe. (...) Une fois installé, le logiciel espion se connecte régulièrement au site internet de Sony (...) pour envoyer l’identifiant de chaque CD écouté (on imagine aisément la valeur marketing que représentent de telles informations pour un producteur de disques).
 Par ailleurs, ce programme a principalement pour fonction d’empêcher le CD d’être lu avec un autre logiciel que celui fourni par Sony et d’empêcher le CD d’être copié en plus de trois exemplaires ou converti au format « mp3 ». A ce titre, au regard du projet de loi DADVSI (...) ce système XCP est donc bien une « mesure technique » anti-copie.
 (...) Après avoir pendant quelques jours nié l’évidence, la réaction du PDG de Sony-BMG, Thomas Hesse, a été d’expliquer que « la plupart des gens ne savent pas ce qu’est un ’’rootkit’’, alors pourquoi devraient-ils s’en préoccuper ? ».
 En outre, l’outil que Sony a finalement mis à disposition des internautes pour se débarrasser de leur logiciel espion ouvrait lui-même un trou de sécurité des plus inquiétants, permettant à n’importe qui de prendre le contrôle à distance de l’ordinateur.
 Une autre raison de se préoccuper de ce type de logiciels est que le simple fait d’utiliser un outil supprimant cet espion pourrait être considéré comme un « contournement de mesure technique », et donc assimilé à un délit de contrefaçon (...).
 Le détail le plus cocasse de cette histoire est que d’autres chercheurs en informatique ont « autopsié » le logiciel XCP pour découvrir qu’il était indubitablement constitué de portions de logiciels libres couverts par la licence de distribution GNU General Public Licence (GPL). (...) Les auteurs de cette mesure technique se sont donc eux-même livrés à un acte de contrefaçon puisqu’ils n’ont pas respecté ces termes.
 (...) Bilan : la mise en œuvre technique et juridique de ce secret a des conséquences bien plus néfastes en termes de sécurité et d’atteintes à la vie privée que ne pourrait en avoir la copie privée d’œuvres musicales.

Mise à jour : En France la société Sony — procédure engagée avant la fusion avec BMG — a perdu un procès en décembre 2006 contre l’association de consommateurs UFC Que Choisir, non pas directement pour avoir compromis les PC des utilisateurs, mais pour les avoir induit en erreur en installant des modules "copy control" sur ses CD audio. [2]

[1"Mesures techniques anti-copie : L’espion « Sony XCP »", initialement publié sur le site du CEJEM (www.cejem.com), 15/12/05.

[2"Les DRM condamnés pour tromperie et vente liée !", Ratiatum, 5.01.07.

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Pour "géoflicage" obligatoire de ses salariés aux fins d’augmenter leur rendement. Les employés ont déposé un recours devant la CNIL pour atteinte à la vie privée

L’entreprise SPIE Communication, spécialisée dans l’intégration de systèmes d’information et de communication, a équipé les véhicules de ses employés d’ un boîtier de géolocalisation. Un bip toutes les 20 secondes leur dit où est précisément chacun de leurs 46 installateurs du secteur Nord-Est. L’idéal pour "augmenter la productivité" comme le disent si bien les marchands de géolocalisation.

La direction a fait foin de l’opposition des salariés, et définitivement installé le système en juillet dernier. Réaction : ils ont déposé un recours devant la CNIL pour "atteinte à la vie privée".

"Ils nous ont dit qu’ils ne se serviraient pas de ça pour "fliquer" les gens. Mais il y a des données quelque part qui peuvent être utilisées à tout moment. "s’inquiète Laurent, un technicien dans la boite depuis 16 ans, interrogé par Europe 1. "On est bien dans l"intensification du travail", fait remarquer Philippe Normand, délégué syndical.

Après une réunion, ils ont obtenu l’assurance qu’un interrupteur serait proposé avec le dispositif. Pendant leur temps personnel, ils pourront donc le désactiver.

Il n’y a aucun volonté de "fliquer" les salariés », a assuré à 20minutes.fr le directeur des ressources humaines Vincent Ricaux. Mais pour Philippe Normand (délégué syndical), les préconisations de la Cnil sont très claires : le véhicule ne doit pas être tracé quand il est utilisé à des fins personnelles, notamment sur les temps de pause déjeuner, et « lors des astreintes à domicile. (...) Nous avons obtenu gain de cause avec la mise en place de l’interrupteur ». Mais le test n’est pas arrêté pour autant. « Il va être étendu à toute la région nord est », annonce le DRH. Si le dispositif est jugé efficace, il sera cependant appliqué sur l’ensemble du territoire.

Et on se fiche d’eux en leur faisant croire que le GPS n’émet plus quand l’option "vie privée" est activée. Il émet un signal de référence, tout comme le téléphone portable...

 20 minutes, 28/07/09 :
http://www.20minutes.fr/article/340....
 Reportage tv très éloquent :
http://www.dailymotion.com/video/xd...
 

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Pour sa contribution aux systèmes de fichage permanents permis par le fichier Schengen

Explications : La société Steria est nominée pour sa contribution zélée à l’entrave à la liberté de circuler et de s’installer. Contractant de la Commission Européenne pour l’amélioration du système EURODAC, Stéria a eu en charge la partie gestion de l’ identification biométrique. Elle se vante de l’exceptionelle efficacité de son système "capable de traiter 500 000 comparaisons par seconde avec un taux de précision de 99,9%. Stéria a également adapté le protocole de transmission FIT (Fingerprint Image Transmission) . A terme il sera capable de transmettre des empreintes, des images de visages et des signatures afin de "vérifier l’identité des suspects".

Le système Eurodac permet aux états membres signataires de la Convention Dublin et Dublin II, d’identifier les demandeurs d’asile et les personnes "ayant illégalement franchi les frontières extérieures de l’europe" en comparant leurs empreintes décadactylaires (les dix doigts plus la paume) avec celles contenues dans une base de données centrale. (incuant 2 millions de candidats à l’immigration) .

Références :
FIT - Steria - EURODAC Information
http://www.steria.fr/cpfrance/eurodacue.htm
http://www.steria.no/fit/index.db2?id=62

 Ministère de l’intérieur - 21/11/2002 - Réunion des préfets
http://www.interieur.gouv.fr/rubriques/c/c1_le_ministre/c13_discours/2002_11_21_reunion_prefets

http://www.ftda.net/pdf/circulaire_eurodac.pdf

 Présentation du nouveau système européen d’identification des demanderus d’asile
http://www.gouvernement.lu/salle_presse/actualite/2003/02/10frieden/

 GISTI - Les textes - Demandeurs d’asile
http://www.gisti.org/droit/textes/refugies/

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Installation de caméras de surveillance dans un entrepot de Nantes pour surveiller l’activité des salariés. Lidl a déjà été épinglé par les BBA en Allemagne et en République Tchèque.

Soixante-cinq caméras pour 60 salariés : c’est la prouesse réalisée par le magasin Lidl de Nantes. Depuis janvier 2005, l’entrepôt du magasin est sous contrôle vidéo. Officiellement pour lutter contre le vol de marchandises. Officieusement pour mieux contrôler les salariés.

Témoignage d’un délégué syndical, cité en décembre 2005 par le journal Les Échos. « Il n’est pas un recoin où l’on ne puisse être vu par la caméra » dit-il. Les caméras sont reliées à un écran de contrôle unique, disposé dans le bureau du responsable entrepôt. « Quand il voit un salarié qui prend une pause trop longue, il demande à l’un de ses agents d’intervenir. Parfois, il convoque même le salarié dans son bureau ».

L’ensemble du personnel s’est d’ailleurs mis en grève en novembre 2005, mais le dispositif, en décembre 2005, était encore en place.

A noter que cette entreprise allemande a déjà été primé en 2004 par les BBA outre-Rhin « pour son attitude quasi esclavagiste envers ses employés » (2). Non seulement le distributeur ne supporte aucune présence syndicale dans ses murs ou liquide abruptement un magasin si celui-ci s’est mis en grève, mais il fouille, observe, contrôle chacun de ses sujets. Le syndicat allemand Verdi a ainsi publié en décembre dernier le Livre noir de Lidl qu’il alimente régulièrement. Tel employé a ainsi reçu un avertissement où il était écrit : « La semaine dernière, vous êtes allé neuf fois aux toilettes où vous êtes resté en moyenne 72 minutes. C’est 27 minutes de plus qu’autorisé ; elles vous seront dès lors retirées de votre temps travaillé. »

En République tchèque, où Lidl est également présent, la question a simplement été résolue, en interdisant les visites au petit coin hors des temps de pause. Une exception est toutefois autorisée : « Les femmes qui ont leurs règles peuvent se rendre plus fréquemment aux toilettes », stipule le règlement. Mais pour qu’il n’y ait pas d’abus, ces employées-là devront porter un bandeau les rendant bien identifiables. (2)

(MAJ du 2 février 2006)

(1) "Salariés sous étroite surveillance... vidéo", Les Echos, 12/12/05.
(2) "Les employés de Lidl, épiés par vidéosurveillance, se sont mis en grève. Wal-Mart et Aldi sont aussi sous les feux de la critique.", 24 Heures (Suisse), 21/11/2005/
 A propos des actions de Lidl en Allemagne, lire l’Humanité, 14/02/2005.
http://www.humanite.fr/journal/2005-02-14/2005-02-14-456535

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Au commencement, Facebook était un réseau social fermé. Mais plus ça va, plus Facebook modifie sa politique de protection de la vie privée pour partager à tout va les données qui y sont postées... avec la collaboration active de ses utilisateurs, principal carburant de Facebook.

Voici ce qu’en disent les internautes qui l’ont nominé :
"Il sait tout, on ne sait ce qu’il fait de nos infos, les gens le savent mais ne font rien pour l’en empêcher, et ça va empirer"
"Facebook est devenu une conciergerie mondiale, impossible de commenter une photo sans que tous "les amis" et souvent "amis des amis" en soient avisés"
"400 Millions de volontaires pour livrer leurs informations à une société dont le seul business modèle est de les vendre ...."

En un mot comme en cent : Facebook est coupable, mais vous, utilisateurs naifs et inconséquents, l’êtes aussi.

Mais les charges contre Facebook se multiplient :
Récemment le tout puissant sociopathe PDG de Facebook, vent de changer les règles d’un jeu qu’il est seul à maitriser. Une pure arnaque, comme l’explique fort bien le blogueur Hugo dans son billet "Pourquoi je n’utiliserai plus Facebook" [1].

L’EFF, pionnière des organisations de défense des libertés sur le Net, a récemment illustré la dérive de Facebook en étudiant l’évolution de sa politique de confidentialité [2].

Ainsi, en 2005, Facebook stipulait qu"’Aucun utilisateur du site qui n’appartient pas à au moins l’un des groupes que vous avez spécifié dans vos paramètres de confidentialité n’aura accès aux données personnelles que vous avez envoyé à The Facebook".

2006 : "Nous comprenons que vous ne voulez pas que tout le monde puisse avoir accès aux informations que vous partagez sur Facebook ; c’est pour cela que nous vous donnons le contrôle de vos informations."

2007 : "Les informations que vous envoyez à Facebook seront visibles par les utilisateurs de Facebook qui appartiennent à au moins l’un des réseaux que vous avez choisis dans vos paramètres de confidentialité (école, zone géographique, amis d’amis). Votre nom, le nom de votre école et votre photo de profil seront disponibles dans les résultats de recherche pour tous les utilisateurs de Facebook à moins que vous ne changiez vos paramètres de confidentialité".

Novembre 2009 : "Facebook a été créé pour que vous puissiez facilement partager des informations avec qui vous le souhaitez. Les informations envoyées à ‘tout le monde’ sont disponibles pour tous et sont accessibles par n’importe qui sur internet (y compris ceux qui ne sont pas inscrits sur Facebook), elles peuvent être indexées par des moteurs de recherche tiers, elles peuvent être associées à vous en dehors de Facebook (lorsque vous consultez d’autres sites internet) et elles peuvent être importées et exportées par d’autres utilisateurs sans limites d’utilisation. Le paramètre de confidentialité par défaut de certains types d’informations que vous publiez sur Facebook est ‘tout le monde’."

Décembre 2009 : "Certaines catégories d’information, telles que votre nom, votre photo de profil, la liste de vos amis et des pages desquelles vous êtes fan, votre sexe, votre zone géographique et les réseaux dont vous faites partis sont considérées comme étant publiques pour tout le monde, y compris les applications tierces ; vous ne pouvez donc pas les modifier dans vos paramètres de sécurité."

Avril 2010 : "Connexion à une application ou un site web. Lorsque vous vous connectez à une application ou à un site web, elle ou il aura accès aux informations générales vous concernant. L’expression « Informations générales » désigne nom, photos de profil, sexe, identifiants d’utilisateur, connexions et contenus partagés (les vôtres et ceux de vos amis) avec le paramètre de confidentialité Tout le monde. Nous pouvons communiquer les informations concernant le lieu d’utilisation de votre ordinateur ou de l’appareil que vous utilisez, ainsi que votre âge, aux applications et sites web utilisables avec Facebook de façon à leur permettre d’utiliser certaines mesures de sécurité et de contrôler la diffusion de leur contenu."

Accessoirement, et récemment, ce sont 1,5 millions d’adresses et mots de passe Facebook piratés qui sont en vente sur le net. Entre 25 et 45 dollars pour 1 000 contacts (variant selon le nombre d’amis de l’utilisateur) pour le plus grand profit des émetteurs de spams et scams en tout genre. [3]

A ce titre, Facebook n’est pas seul. Nombre de "réseaux sociaux" ponctionnent vos données ou se les font pirater. Grâce au plus nullissime d’entre eux , Blippy, où les membres s’informent du moindre achat effectué, les compulsifs de l’achat à la carte bancaire ont retrouvé les numéros et codes de cartes bancaires sur Google. [4] Plus qu’à se servir.

119.   Google
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Pour la vision très personnelle du droit à la vie privée de son PDG Eric Schmidt, et pour ses pratiques très peu respectueuses de la vie privée, quoiqu’elle veuille en faire croire.

Interrogé récemment sur la question de la vie privée sur internet, Eric Schmidt - PDG de Google a eu ces mots étonnants : "Si vous souhaitez que personne ne soit au courant de certaines choses que vous faites, peut-être que vous ne devriez tout simplement pas les faire".

Parmi les derniers faits de gloire de la société Google, qui affirme pourtant depuis toujours "We are not evil" (Nous ne sommes pas le diable), Buzz, un service de réseau social à mi-chemin entre Facebook et Twitter, qui souffre de mêmes problèmes de confidentialités que ses cousins.

Rappelons que Google archive perpétuellement et conserve longtemps, trop longtemps, toutes les requêtes effectuées via son moteur de recherches, mais aussi les mails de ses utilisateurs Gmail, les agendas de ceux qui ont un téléphone Android et on en passe.

Autre aspect g-nant, les Google Cars qui enregistrent, pour Google Stret View, tout ce qui passe en mode 360°. Sans vous demander la permission bien sûr. Très récemment, on a découvert qu’elles glanaient également au passage les accès Wifi des riverains. Même Alex Turk de la CNIL s’en est ému.

Avec Google c’est g-la-main-sur-vos données-et-la-planète et je la garde.
Voilà qui mérite bien un g-BBA (un géant BBA)

Pour plus d’infos, rien de mieux qu’une recherche sur google !

sur buzz

ou sur Google cars + accès Wifi

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Après Facebook et Twitter, voilà la nouvelle armada du Web 2.0 : Foursquare, Gowalla, Yelp, Plyce, Tellmewhere (Dismoioù en France) et autres Veniu.

Comme toujours, pour mieux vendre cette érosion volontaire de données personnelles, on met en avant : 1/ la sécurité de vos proches (« imaginons que des parents « inquiets » souhaitent à tout moment savoir où se trouvent leurs enfants »...). Et 2) les applications commerciales (« imaginons que dans n’importe quel lieu dans lequel on se trouve, on puisse chercher où se trouve le produit le moins cher de sa zone, en étant automatiquement dirigé vers la boutique, le commerce qui aura le meilleur rapport qualité prix... »)

Les données, bien entendu, pourront ensuite être partagées avec des sites marchands, ou services de géomarketing publicitaire. Mais pas seulement. Car à l’instar de tout ce que l’on fait sur l’internet, sur simple réquisition judiciaire, c’est à dire même si vous êtes présumé innocent, et sans qu’un juge ne soit désigné (dès l’enquête préliminaire sous l’autorité du procureur !), les données de géolocalisation peuvent être fournies "à des tiers" qui vous veulent (pas forcément) du bien ! Sans, bien sûr, que vous en soyez informé !

Encore plus drôle, des néerlandais potaches ont développé le site internet "Please Rob Me" (Dévalises-moi !), qui utilisait des informations venant de plusieurs fournisseurs (notamment Foursquare et Twitter), afin de dresser la liste des personnes qui se disent loin de chez eux... et qu’il est donc possible d’aller cambrioler [1].

Plus sérieusement, le règlement intérieur de Foursquare, le plus connu des services grand public de géolocalisation, interdit strictement d’y ajouter des informations « fausses, peu fiables, ou inexactes ». Ce qui fait bondir l’écrivain Francis Mizio, qui a décidé de le subvertir en y créant des “centres de fichage des riverains [2] :

« Ça me dézingue : les gens se topent comme des malades dans des commerces. Ils utilisent Foursquare exactement comme on leur demande de l’utiliser. Déjà, ils étaient pistés par leur carte bleue, mais au moins, on ne les suivait que lorsqu’ils payaient. Là, ils se fliquent volontairement pour gagner des coupons de réduction. Franchement, on mérite mieux que ça ! Déjà, l’espace réel est constamment envahi par la pub. Les promoteurs de Foursquare nous disent que « c’est ludique », mais c’est un jeu imposé, dont les participants doivent suivre servilement les règles. Nous ne sommes pas que des entités économiques. Aujourd’hui, tout est soumis à la propriété privée, même l’espace public. »
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PagesJaunes dévoile, via sa filiale 123people, la vie privée des internautes à l’insu de leur plein gré. Pour faire valoir son droit à l’oubli... il faut lui envoyer, en clair, sur l’internet, la copie d’un titre d’identité.

PagesJaunes a racheté 123People, un site autrichien particulièrement intrusif qui publie tout ce qu’il trouve sur vous sur le net, sans jamais vous le demander. PagesJaunes est le spécialiste des annuaires et du « marketing relationnel ». Sorti du giron de France Télécom en 2006, il appartient désormais au fonds d’investissement KKR, et figure au "6eme rang mondial des sociétés en termes de chiffre d’affaires publicitaire sur Internet – les 5 premiers rangs étant occupés par des sociétés américaines".

Comme le dit Rue89, 123 People, moteur de recherche un temps réel de personnes ou, plus particulièrement, de leur réputation numérique, à savoir "l’image que les internautes se font de vous en recherchant des informations vous concernant sur internet", "c’est un peu la rencontre entre Google et les renseignements généraux", répertoriant nos adresses, téléphones, publications professionnelles et perso, propos tenus dans les forums, profils dans les réseaux sociaux, photos...

Sur la page sobrement intitulée "CONTRÔLE D’IDENTITÉ NUMÉRIQUE" (sic), 123people explique qu’"il vous est enfin possible de surveiller et de contrôler votre identité numérique de manière simple et claire". Croisée avec Pages Jaunes, cette fiche donne immédiatement accès à vos coordonnées complètes, si vous n’avez pas pris la précaution de vous inscrire en liste rouge.

Ceux qui voudraient contrôler et gérer leur empreinte numérique (qui "se compose de l’ensemble des traces que vous laissez derrière vous, généralement sans vraiment vous en rendre complètement compte, à la vue de tous, en utilisant les services d’internet") sont invités à contacter la source d’origine référencée sur 123people, " car la suppression de ces données est hors de notre sphère de compétence", puis à contacter 123people pour désindexer de leurs propres serveurs les pages qu’ils n’arrivent pas à corriger par ailleurs et, enfin, à faire appel à des "services professionnels qui peuvent gérer votre identité numérique en vous aidant à effacer les informations gênants ou obsolètes de la source d’origine".

Le groupe Pages Jaunes, de son côté, a voulu "simplifier" le "droit à l’oubli". Pour disparaître de son nouveau "méta-annuaire de personnes (adresse postale, téléphone fixe ou sur IP, mobile, mail, profils sociaux…", il faut lui envoyer... la photocopie d’une pièce d’identité, en clair, via un formulaire internet non sécurisé, au mépris des plus élémentaires règles de sécurité informatique...

La Cnil se dit "incompétente dans ce dossier" : 123people est déclaré auprès de la commission équivalente en Autriche, et selon la directive européenne de 1995 sur les données personnelles, la traduction française du site n’a pas à être soumise à la Cnil...

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L’acteur a investi dans une société privée qui cherche à profiter de la surveillance des internautes autorisée par les mesures de la loi Hadopi

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La société Trident Media Guard (TMG), une très discrète entreprise de Nantes dont Thierry Lhermitte est investisseur et désormais administrateur, figure parmi les grands bénéficiaires de la Loi Hadopi ; si toutefois cette loi est un jour appliquée.

Thierry Lhermitte a acquis, à l’occasion d’une augmentation de capital de TMG, une quantité très significative des parts sociales de la société sélectionnée par l’Hadopi pour fournir les moyens de fliquer les ordinateurs de chacunE de nos concitoyenNEs.

Cet investissement dont on ne doute pas un instant qu’il va être prochaînement "bankable" a été opportunément réalisé en synchronisme avec l’adoption la loi Hadopi et la mise en place de l’institution éponyme.

Cependant TL revendique, haut et fort, qu’il s’agit là pour lui d’un moyen de s’occuper de ses affaires et de défendre ses œuvres... et partant, bien sûr, celles de tous les artistes, ayant droits et autres. Monseigneur est trop bon !

Le plus extraordinaire : la boite TMG qui faisait déjà un CA d’environ 1M€ en 2007 (source societe.com) offre 50% du capital à Thierry Lhermitte pour “seulement” 50k€ en juin 2009, puis gagne l’appel d’offre le 25/01/2010. Etrange qu’une société a priori sur un marché ultra porteur se brade ainsi...

Celà mérite bien un BBA de Platine pour ce "comique" de renom et son TMG (Tout pour Ma Gueule)...

(Mise à jour) A propos, cette entreprise a déjà été "lauréate"... d’un prix de la création d’entreprise en 2005. Il avait récolté pour cela un "prêt d’honneur" de 40.000 euros. A peu près la somme investie par Lhermitte.

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credits photos :
(jdnet)
(pc inpact)

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Accenture travaille sur des « technologies de persuasion » visant à capter toutes les informations concernant les actes quotidiens de chacun, afin d’influencer son comportement, ce que la société qualifie de "commerce invisible"...

Imaginez un miroir qui reconnaîtrait les membres de la famille, suivrait le dossier médical de chacun et leur renouvellerait leurs traitements... Ce qu’Accenture, qui travaille à ce type de miroirs, qualifie de "commerce invisible".

On appelle cela des « technologies de persuasion » ou encore "applications émotionnellement conscientes". A l’Université de Stanford on préfère parler de science de la "captologie".

Il s’agit de capter par machines interposées toutes les informations concernant les actes quotidiens de chacun, pour pouvoir le conseiller et influencer son comportement. Les chercheurs ont déjà envisagé quelques usages et arguments incontestables : la machine qui va vous apprendre à vivre sainement, celle qui va veiller sur les vieux parents dont vous n’avez pas le temps de vous occuper.

Ce nouveau trafic d’influence aurait-il d’autres attraits, moins apparents ? La réponse du directeur de labo d’Accenture, bel exemple de nov’langue marketing, est sans équivoque : "L’excellence des marchands de haute performance, c’est leur capacité à connaitre intimement leurs clients, à développer des liens profonds et forts, et à utiliser ces connaissances pour mieux les servir."

Dit autrement, toujours pas Accenture, "le commerce invisible utilise les microprocesseurs, capteurs et autres étiquettes électroniques pour rendre les objets de la vie quotidienne intelligents et interactifs. Ce type de commerce est aussi dit « silencieux » car la communication inter-objets et les transactions s’effectuent sans aucune intervention humaine".

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Pour avoir déployé un tri informatique des chômeurs afin de déterminer leur niveau d’"employabilité", alors que cette modélisation ne serait fiable qu’à 60% (selon l’UNEDIC), et qu’elle risque d’enfoncer les plus précaires tout en donnant les meilleurs chances aux autres.

Afin d’opérer un "meilleur suivi du demandeur d’emploi", l’Etat, l’ANPE et l’Unedic ont signé une convention, le 5 mai 2006, qui retient le principe de la mise en place d’un profilage statistique, appelé «  calcul de risques statistiques », effectué par les Assedic, et couplé avec l’expertise des conseillers de l’ANPE lors d’un entretien complémentaire. Le profilage statistique permet le pré positionnement du chômeur sur un parcours en fonction de son risque de chômage de longue durée et de la « composante emploi » (si le chômeur vise ou non un métier en tension).

Le logiciel "diagnostic social" classe les chômeurs en 3 niveaux de "risque de chômage de longue durée" et détermine leur degré d’"employabilité". Il se base sur 19 critères : les métiers recherchés par le demandeur d’emploi, le salaire souhaité, le niveau de qualification mais aussi des données personnelles comme la situation matrimoniale, le sexe, l’âge ou la nationalité. En fonction des réponses à ces questions, les demandeurs d’emploi sont classés en trois catégories : risque faible, modéré ou fort. Les premières expérimentations ont révélé un risque d’erreur de 15%, le danger étant de classer le demandeur d’emploi dans un parcours qui ne lui correspond pas.

"C’est du simple profilage comme dans les boîtes privées", selon Jean-Pierre Guénanten, de l’association de chômeurs MNCP interrogé dans le Parisien. "C’est absolument scandaleux : on enfonce encore plus les plus précaires tout en donnant les meilleurs chances aux autres. Maintenant, il va y avoir un chômage à deux vitesses !" Auteure d’un voeu demandant au Conseil de Paris des précisions sur ce logiciel, Catherine Gégout note pour sa part qu’"alors que cette modélisation n’est fiable qu’à 60% selon l’UNEDIC, elle sera pourtant exportée dans chaque bassin d’emploi d’ici fin 2006" alors même que "ces classification, mal utilisées, pourraient avoir pour effet de rendre le demandeur d’emploi responsable de sa situation".

Dans son rapport de mars 2006 consacré à « L’évolution de l’assurance chômage : de l’indemnisation à l’aide au retour à l’emploi », la Cour des Comptes reconnaît elle-même que "l’outil de calcul statistique du risque de chômage de longue durée (« profilage »), actuellement en cours de développement ne saurait remplacer le diagnostic professionnel du demandeur d’emploi réalisé par le conseiller de l’ANPE lors du premier
entretien professionnel. Comme le rappelle d’ailleurs la Cour, « partout, sauf aux Etats-Unis, la méthode allie utilisation de modèles statistiques et jugement personnel des conseillers ». (...) Il serait illusoire et probablement dangereux de penser que l’outil de calcul de risque statistique pourrait suffire pour permettre une orientation directe vers un co-traitant, un sous-traitant ou la prescription d’actions de formation ou d’évaluation, sauf à doter l’ASSEDIC de professionnels du placement
".


Pour mémoire, en 2005, le ministre de la justice d’un Land allemand avait quant à lui proposé de faire porter un bracelet électronique aux chômeurs longue durée : "Beaucoup d’entre eux ont perdu l’habitude de vivre à des heures normales et compromettent ainsi leurs chances de travailler ou de se former. Leur surveillance peut constituer pour eux une aide importante".

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Brice Hortefeux aime tellement la vidéosurveillance qu’il a décidé d’en changer le nom, au profit de la "vidéoprotection". Un parfait exemple de novlangue, "simplification de la langue destinée à rendre impossible l’expression des idées subversives et à éviter toute formulation de critique de l’État".

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Brice Hortefeux est probablement le plus caricatural des candidats aux Big Brother Awards : la surveillance, pour lui, relève de l’idéologie, et il n’hésite pas à trafiquer les faits dès lors qu’ils ne rentrent pas dans les cases de ses croyances.

Son "Rapport sur l’efficacité de la vidéoprotection" ? Il démontre tout et son contraire, et notamment que plus il y a de caméras, moins la délinquance baisse… que pour ce qui concerne la délinquance générale, les taux d’élucidation progressent aussi bien dans les zones avec ou sans vidéoprotection, mais qu’ils restent inférieurs dans les villes vidéosurveillées que dans celles qui ne le sont pas, ou encore que le nombre d’agressions progresse donc plus vite dans les villes modérément vidéosurveillées que dans celles qui ne le sont pas.

Pourtant, le ministre avait pris les devants : plutôt que de confier la rédaction de ce rapport à des universitaires indépendants spécialistes de la question, il avait mandaté l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), l’Inspection technique de la gendarmerie nationale (ITGN) et l’Inspection générale de l’Administration (IGA), dépendant tous trois directement du ministère de l’Intérieur.

Et pour parfaire le tableau, la lettre de mission qui leur avait été envoyée rappelait que « le développement de la vidéoprotection est une priorité du Ministre (...), le plan d’action mis en place vise à tripler le nombre de caméras sur la voie publique (et qu’)afin de permettre aux collectivités locales gestionnaires de l’espace public de se lancer dans cette stratégie dynamique, il convient de mettre à disposition (…) des arguments propres à soutenir leur adhésion ». L’objectif n’était donc pas de savoir si la vidéosurveillance est efficace, ou non, mais de démontrer que le ministre a raison de vouloir tripler le nombre de caméras. Un peu comme si un industriel du médicament demandait à ses salariés d’évaluer l’efficacité de ses produits, afin d’en vendre trois fois plus qu’auparavant [1].

Signe supplémentaire de ce grand n’importe quoi, on trouve en annexe de ce rapport une liste de 18 « faits marquants d’élucidation, grâce à la vidéoprotection ». Gag : seuls 3 d’entre-eux l’ont été grâce aux systèmes de vidéosurveillance de la voie publique vantés dans ce « rapport sur l’efficacité », les autres l’ayant été grâce à des caméras d’un bureau de tabac, d’un hôtel, de banques, supermarchés, et même... « un groupe de personnes assistant à un mariage dont l’un d’eux filme les faits » [2].

Adepte de la novlangue, il propose, dans la LOPPSI, d’effacer le terme de vidéosurveillance dans tous les textes officiels, pour y substituer celui de "vidéoprotection", ce qui ne l’a pas empêché d’être lui-même pris en flagrant délit par une caméra.

Le 9 septembre 2009, il [présentait en effet ainsi son plan de co-financement de la “vidéo-protection” : « Je suis naturellement attaché à la préservation des libertés individuelles. Je le dis clairement, et chacun peut le voir, la vidéo, c’est de la protection avant d’être de la surveillance. Les caméras ne sont pas intrusives, elles ne sont pas là pour épier, mais pour protéger. Si vous n’avez rien à vous reprocher, vous n’avez pas à avoir peur d’être filmés ! Instaurer la vidéo-protection, c’est identifier les fauteurs de troubles, c’est décourager les délinquants ; c’est, surtout, veiller sur les honnêtes gens.  » [3].

Le lendemain, LeMonde.fr publiait la vidéo de son dérapage raciste sur les Auvergnats ("Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes") filmée par une équipe de télévision [4].

Pour contrer le scandale, ses soutiens dénoncent l’internet et ses journalistes, accusés par Henri Guaino de promouvoir « une transparence absolue qui est le début du totalitarisme. » En résumé : la vidéoprotection, c’est la liberté, le journalisme, la dictature. CQFD.

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Pour avoir, dans un rapport parlementaire, stigmatisé les origines sociales et ethniques des familles, incité au placement sous surveillance des enfants (dès la maternelle), et proposé d’en finir avec le secret professionnel des travailleurs sociaux.

Selon le député du Val-de-Marne, on peut déceler les prémices de la délinquance avant meme l’école maternelle, et il convient donc de surveiller les enfants, et plus particulièrement ceux issus de l’immigration (parce que "la délinquance est majoritairement le fait des immigrés"), surtout s’ils sont bilingues (Benisti parle, lui, de "patois"), ainsi que les enfants des familles en difficultés ou habitant les cités des banlieues des villes.

Dans son rapport parlementaire « sur la prévention de la délinquance », Benisti propose ainsi de revaloriser l’internat dès le CM2, supprimer les allocations familiales aux parents démissionnaires, installer des caméras de surveillance dans les quartiers les plus exposés, placer certains adolescents à plus de 500 kilomètres de chez eux dans des familles d’accueil (si possible en milieu rural), ou encore "de redéfinir la notion de secret professionnel et de créer une culture du secret partagé en renforçant des échanges d’information entre les différents acteurs qui entourent le jeune".

La "courbe évolutive d’un jeune qui au fur et à mesure s’écrate du "droit chemin" pour s’enfoncer dans la délinquance" qu’il proposait dans la première version de son rapport est éloquente :

Le rapport Benisti

Ce premier rapport a été mis à jour en novembre 2005. Quelques notions ont finalement été lissées, comme ses raccourcis entre "immigration" et "délinquance", en revenant notamment sur la langue maternelle d’origine étrangère qui n’est plus autant porteuse de "danger" qu’il y a un an. Mais dans l’ensemble le député persiste et signe. Il maintient la création d’un « sys­tème de repérage et de suivi des diffi­cultés et des troubles du comporte­ment de l’enfant » qui serait mis en place non seulement dans les établissements scolaires (de la maternelle au lycée), mais aussi dans les crèches.

Un autre rapport gouvernemental sur la délinquance de signé de la sénatrice Marie-Thérèse HERMANGE en rajoute une couche en proposant d’organiser la mise en sécurité des espaces grâce par exemple à la vidéosurveillance intelligente.

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Ce médecin qui dirige un projet européen de réflexion sur la biométrie, présente cette technologie comme le “nouvel étalon (des) transactions financières, humaines, culturelles - des personnes, des données, et des marchandises - (des) routes réelles et virtuelles du réseau mondial“.

Psychiatre et psychanalyste, Emilio Mordini enseigne la bioéthique et coordonne le projet BITE (”Biometric Identification Technology Ethics“). En mai dernier, il intervenait à l’occasion d’une audition publique de l’Office Parlementaire d’Évaluation des Choix Scientifiques et Technologiques (OPECST) consacrée à la biométrie. Extraits :

Parmi les antécédents de la biométrie, on retrouve (…) toutes les tentatives, de Platon à Leibniz, faites par la culture occidentale pour trouver l’harmonie cachée, le chiffre, l’algorithme sous les apparences. Le couple corps/biométrie, toutefois, doit également nous rappeler la marque de l’infamie, la seule fois où, au cours du siècle dernier, des êtres humains ont été connus seulement par un numéro imprimé dans leur chair : Auschwitz.

Il y a ceux qui, comme le philosophe Giorgio Agamben, soutiennent que la biométrie nous conduit tous vers une spoliation des identités, vers une nudité face au pouvoir, que l’on pourrait comparer à celle des prisonniers des camps de concentration. C’est entre ces deux extrêmes - Platon et Agamben,- entre la biométrie en tant qu’entreprise de civilisation ou en tant qu’outil de contrôle, que s’inscrit le débat d’aujourd’hui. (…)

Tous les jours, des milliards d’informations qui nous concernent et qui concernent notre corps voyagent le long des réseaux électroniques. Notre corps virtuel est démembré et reconnu d’innombrables fois dans les ruisseaux des mille banques de données auxquelles nous appartenons. Mais quel est le statut du corps informatisé ? Quel est le statut des renseignements collectés par un système biométrique et stockés dans une banque de données ? La question est beaucoup plus politique qu’elle ne le semble à première vue. (…)

De nos jours encore, dans certains pays, l’enregistrement à l’état civil lors de la naissance n’est pas obligatoire. Chaque année, en Asie ou en Afrique, naissent 50 millions d’enfants non enregistrés. Au Pakistan, par exemple, après le tremblement de terre, on a constaté que des millions d’enfants n’étaient pas enregistrés. Dans notre société opulente, on évoque souvent le droit à l’anonymat, mais on oublie que tout d’abord, le droit à l’identité existe. Sans une identité légale, aucun droit politique, civil ou social ne peut être reconnu et exercé : il n’y a pas d’anonymat, s’il n’y a pas d’abord une identité. (…)

Les migrations, d’une part, les flux électroniques et médiatiques de l’autre, ont bouleversé l’ordre régnant. La biométrie est la réponse au problème de la vérification de l’identité, tel qu’il est posé de manière originale par la “global network society“. Si la biométrie devient le standard, le concept même d’identification est destiné à changer. Cela n’aura plus d’importance de lier un individu à un prénom ou à un nom, à une ville et à une nation, à une date et à un lieu de naissance, pas plus qu’à un sexe ou à une profession : toutes ces données ne seront plus essentielles. Il suffira de le relier à l’une de ses caractéristiques physiques. (…)

Autrement dit, nous sommes face à un nouveau concept de citoyenneté : la citoyenneté biologique. Le citoyen mondialisé issu du déficit de légitimité des nations découvre son identité en tant qu’entité biologique, que pur individu humain.

Si la biométrie est si cruciale aujourd’hui, c’est parce qu’elle révèle le caractère en définitive illusoire des identités certifiées par l’État-nation. La crise actuelle de la citoyenneté est l’expression de la crise de l’appartenance à une communauté politique et à un État.

La biométrie peut avoir un rôle structurant dans la constitution de nos sociétés, un rôle social au moins aussi important, sinon plus, que ses rôles techniques apparents. La biométrie peut jouer le rôle tenu par l’or durant le XVIIe siècle, celui qui a vu la naissance des grandes nations européennes. Le XVIIe siècle avait eu besoin de créer un étalon monétaire pour fonder les transactions financières sur une valeur reconnue internationalement. (…)

La mondialisation contemporaine a besoin de trouver un nouvel étalon pour fonder les transactions financières, humaines, culturelles - des personnes, des données, et des marchandises - dans les routes réelles et virtuelles du réseau mondial. La biométrie peut devenir cet étalon.

PS en date du 24 janvier : Emilio Morandini, qui était initialement présenté comme "défenseur du concept de "citoyenneté biologique"", nous a contacté pour nous expliqué qu’il critiquait précisément cette notion, ce qui ne change rien à ce pourquoi nous l’avons nominé, à savoir qu’il estime que "la biométrie peut devenir l’étalon d’or du réseau mondial" ; nous avons modifié l’intitulé de sa nomination en ce sens.

Du corps informatisé à la “citoyenneté biologique”, ou la biométrie comme nouvel “étalon or” : http://www.internetactu.net/?p=6611

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Pour avoir cédé aux lobbyings de la biométrie et présenter une exposition durant un an ou la biométrie vue sous un aspect ludique permet de faciliter son acceptation par la population.

La Cité des sciences et de l’industrie de la Villette, et son directeur Jean-François Hébert, est nominé aux BBA pour une exposition sur la biométrie intitulée "Le Corps identité".

Faire accepter les armes biométriques dès la plus tendre enfance : voilà la volonté affichée du Gixel en 2004, ce qui a valu à ce groupe d’industriels de sortir de l’ombre (cf son Livre bleu qui a obtenu l’Orwell Novlang en 2004). Avec cette "expo" à la Villette, le Gixel a trouvé un allié de poids. Car cette exposition est soutenue, et a même été organisée conjointement ("co-producteur" !), par l’industriel du groupe Safran - Sagem Morpho, membre du Gixel, fabricant et intégrateur de systèmes biométriques multiformes, autant pour des entreprises que pour des Etats, et parmi eux pas toujours les plus respectables ! Sagem est plus que connu de "nos services" puisqu’ils ont décroché le prestigieux Orwell "Ensemble de son oeuvre" de notre 1ère édition (BBA 2000).

Depuis, Sagem fait toujours partie des plus gros traficants mondiaux de ces technologies, et on imagine bien avec quelle impartialité ses experts ont apporté leur rigueur scientifique à une telle "expo" !

Le meilleur, c’est la participation de la CNIL comme "partenaire technique". De nombreux panneaux informatifs développent ses fonctions et ses recommandations. Pour renforcer le caractère didactique et prétendument objectif de l’exposition, on a droit à des enregistrements sonores d’opposants comme la présidente de l’association IRIS. La CNIL, qui autorise pourtant que des enfants soient contrôlés par biométrie dans les cantines ! A quand une exposition sur les dernières technologies de l’armée sponsorisée par Dassault et la LDH ?

Merci aux médias complaisants qui profitent de cette expo pour aller dans le sens du poil. Notamment France Inter (émission Osmose) qui a ouvert son antenne à une membre du "comité scientifique" de l’exposition, Bernadette Dorizzi - sans aucun opposant en face. Elle enseigne à l’INT (instutut national des télécoms, école d’ingénieurs publique) et est responsable de plusieurs projets biométriques à vocation industrielle.

Pour une visite guidée et décrypter les travers de cette parodie d’exposition scientifique, lire le compte-rendu publié par "Souriez vous êtes filmés". Exemple : la biométrie d’aujourd’hui est scientifique et efficace puisqu’on peut même la tester dans des jeux. Des cartes d’identité, l’exposition veut bien admettre qu’elles ont parfois été "discriminantes", mais elle ne dit pas que Pétain les a rendues obligatoires et que la mesure a facilité l’arrestation des Juifs. Un film de huit minutes met en scène deux jeunes qui débattent des avantages et des inconvénients de la biométrie. Le pro-biométrie est clairement présenté comme le personnage moderne, tandis que l’autre, qui se méfie de cette nouveauté, est un ringard doublé d’un peureux !

Le clou : un dessin animé, version biométrique du "Petit Chaperon rouge". Dans un monde futuriste, le petit chaperon rouge part chez sa grand-mère malade pour lui apporter des gâteaux. Le loup l’espionne. Elle démarre sa voiture avec son empreinte digitale, mais l’auto tombe en panne. Elle appelle alors une copine avec son portable digital et celle-ci arrive en un clin d’œil. Elle lui prête sa voiture biométrique : facile, elle n’a qu’à la démarrer. Et voilà le Petit chaperon rouge sur la route. La jeune fille s’arrête au distributeur de billet qui l’identifie par son iris. A la boulangerie, les gâteaux défilent sur des tapis roulants. Pas besoin de la traditionnelle boulangère pour servir ; et en plus, on paye "cardless" (sans carte), biométriquement. Manque de chance, le petit chaperon rouge ne peut plus redémarrer la voiture de sa copine (eh oui, elle n’a pas son empreinte digitale sur elle !). La voilà repartie à vélo. Le loup, lui, utilise les transports en commun, plus rapides et dont l’accès est évidemment biométrique ! Il arrive avant le petit chaperon rouge chez la grand-mère et, comme dans le conte, prend sa place dans le lit. La jeune fille entre par la fenêtre puisque le système biométrique d’ouverture de la porte ne fonctionne pas. Elle réalise trop tard, grâce à une authentification ADN de la salive du loup, que ce n’est pas sa grand-mère. Mais finalement, elle tombe amoureuse de son agresseur. Happy end !

http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/expositions/biometrie/index2.php

Générique de l’exposition : http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/expositions/biometrie/wo/generique.php?v=html

http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=49331

"La biométrie, c’est sexy" :
http://souriez.info/article.php3?id_article=167&var_recherche=sagem

 En 2005, Sagem se vantait d’avoir éyé choisi pour fournir "les stations de capture et la technologie multi-biométrique (visage et empreintes digitales) nécessaires à la création et la personnalisation des (...) futurs passeports sécurisés (...). Le système permet par ailleurs de prendre la mesure de l’impact de nouvelles procédures de contrôle et de travail, à la fois sur les voyageurs, les personnels consulaires et les agents de police aux frontières. L’expérimentation permet également de vérifier l’intéropérabilité de documents émis et personnalisés avec du matériel différent, à l’échelle de cinq pays européens clients et fournisseurs". Ref :

http://www.euronext.com/news/companypressrelease/0,4616,1679_11894_580633597__1,00.html

 Osmose Par Fabienne Chauvière
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-inter01/emissions/osmose/

 INT Evry :
http://www.int-evry.fr/news/cp/2003/CPBiometrie21oct2003.shtml
http://www.get-telecom.fr/archive/127/biometrie.pdf

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Chef de la Police Judiciaire parisienne, M. Péchenard est nommé pour encourager le fichage génétique de toute la population, au prétexte que même les innocents pourront, grâce au fichier FNAEG, "être lavés de tout soupçon"...

Acceptez d’être fiché à vie, c’est pour votre bien ! Cette noble pensée novlang a été traduite par le directeur de la PJ de Paris en 2006 [1] à propos du fichier des empreintes génétiques (FNAEG).

Extrait d’un article du Monde : [2]

Pourquoi avoir étendu le fichage à un si grand nombre d’infractions ? Pour
le directeur de la police judiciaire, Frédéric Péchenard, "cet outil
extraordinaire pour éviter les récidives criminelles" n’a de sens que si le
maximum d’individus s’y trouvent répertoriés. Parce que, constate-t-il, "il
est très rare que les violeurs ou les tueurs en série ne soient pas connus
des services de police pour des infractions moindres (vols, petits
incendies, actes de cruauté envers les animaux, etc.). Le Fnaeg, dont les
consultants doivent bien sûr rester strictement encadrés, est une nécessité
de la police moderne, autant pour les victimes que pour les suspects
éventuels qui peuvent, grâce à une trace ADN, être lavés de tout soupçon".

Pour mieux faire accepter l’idée qu’un fichage de masse serait salutaire, ce haut fonctionnaire brandit la carotte : il pourra disculper tout citoyen innocent ! Mais de quoi devrait-on se disculper, à l’avance, si l’on est présumé innocent ? Une nouvelle fois la charge de la preuve est inversée et cette sombre promesse n’est qu’une nouvelle atteinte à ce qu’on appelle un État de

"Bien des infractions manquent encore pour alimenter le fichier, ironise Côme Jacqmin, secrétaire général du Syndicat de la magistrature (SM). Nombre de délits financiers tels le délit d’initié, la fraude fiscale ou l’abus de bien social n’exigent pas de fichage ADN..." [3]

RAPPELS :
(Mis à jour 15.01.2007)

 Un article du Figaro, publié lors de la nomination de M. Péchenard à la direction régionale en juin 2006, précise que « Le choix de placer ce brillant contrôleur général de 49 ans à ce poste clef ne doit rien au hasard ». « Homme de confiance et camarade d’enfance de Nicolas Sarkozy – leurs mères, toutes deux avocates, étaient voisines et amies –, il va compléter l’organigramme forgé par le ministre de l’Intérieur pour s’assurer de la fidélité des principaux rouages de la « grande maison ». (...) Tour à tour affecté aux « Stups » et à la tête de la section antiterroriste de la brigade criminelle, il est numéro 2 de l’antigang au moment de l’affaire de la prise d’otages de la maternelle de Neuilly-sur-Seine par « Human Bomb » en mai 1993. A cette occasion, il renoue avec Nicolas Sarkozy, alors jeune maire de la ville. » [4]

 Le FNAEG, qui est alimenté depuis 2002, grossit à très vive allure : 2 100 références en 2002, 40 000 en 2004, 283 000 aujourd’hui. Parmi elles, 107 000 personnes condamnées, 163 000 "soupçonnées", 16 726 traces relevées sur des scènes de crimes.

 Ce fichier des traces ADN a été imposé à l’opinion sous couvert de lutte contre les crimes sexuels.
 [5]

[1Direction régionale de la police judiciaire de Paris (D.R.P.J.), rattachée à la préfecture de Police de Paris, elle a compétence sur la capitale et les trois départements de la petite couronne (Seine-Saint-Denis, Hauts-de-Seine et Val-de-Marne). Ses effectifs sont de l’ordre de 2.359 policiers et administratifs.

[2"La tentation du fichage génétique de masse", 25.09.06.

[3(op cit)

[4Le Figaro, 03 juin 2006.

[51. Le Fnaeg (Fichier national automatisé des empreintes génétiques) est créé sous le gouvernement Jospin par la loi Guigou du 17 juin 1998, trois mois après l’arrestation de Guy Georges, le tueur en série identifié grâce à son ADN. Initialement, le fichier n’est destiné qu’aux auteurs d’infractions sexuelles.
2. Le 15 novembre 2001 (gouvernement Jospin toujours), la loi Vaillant dite de "sécurité quotidienne" l’élargit aux atteintes volontaires à la vie de la personne (actes de torture, de barbarie, etc.) aux actes de terrorisme, aux atteintes aux biens accompagnées de violence (destructions, dégradations par explosif ou incendie). Elle prévoit aussi une sanction pour tout refus de se soumettre au prélèvement : six mois d’emprisonnement et 7 500 euros d’amende au moins.
3. Un grand pas est franchi avec la loi Sarkozy de "sécurité intérieure" du 18 mars 2003 (gouvernement Raffarin). Les infractions les plus banales sont introduites (vols simples, dégradations, tags, arrachage de cultures OGM...). La sanction pour refus d’obtempérer au fichage est alourdie. Surtout, la loi prévoit désormais de ficher les personnes non condamnées mais simplement suspectées - "à l’encontre desquelles il existe des indices graves ou concordants". S’il est innocenté, l’intéressé peut demander par la suite le retrait de ses empreintes du Fichier national. Le procureur peut, ou non, l’accepter.
4. Dans la foulée, la loi Perben II de 2004 obligera toute personne condamnée à plus de dix ans de prison à fournir son ADN. Qui refuse, perd aussitôt tout droit à une réduction de peine.
Le Monde, op. cit.

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Pour nous convaincre des bienfaits des nanotechnologies et des microsystèmes de surveillance, la communauté urbaine de Grenoble et son prestataire Vivagora ont maquillé en "débats citoyens" de simples conférences promotionnelles.

De septembre à décembre 2006, un cycle de 5 conférences sur les enjeux et les dangers des nanotechnologies ont réuni près de 700 personnes, soit 140 à chaque séance. Belle novangue politico-scientifique... Car tout était déjà joué... Quelques semaines plus tôt, en juin 2006, et après 6 ans de préparatifs, a été inauguré dans la capitale de Alpes le complexe scientifico-industriel Minatech, le temple français des nanotech.

Rappelons que parmi ces savantes recherches, à l’intérêt stratégique capital nous dit-on, la mise au point de "nanosystèmes" propres à surveiller tout ce qui bouge dans nos belles cités. En gros, il s’agit de savoir s’il faut développer des "micro-nanotechnologies qui génèrent des dispositifs électroniques de plus en plus petits (donc invisibles), banalisés (car moins chers) qui capturent quantités d’informations qui peuvent être croisées". "Toute la question va être de savoir comment contrôler les usages de ces objets communicants, de cette électronique diffuse" (...) « On s’achemine vers un scénario de type appareils photo dans les lampadaires à reconnaissance faciale et drones de surveillance ». [1]

Nanoviv arrive un peu tard, alors que les premières alertes du groupe d’opposants Pièces et main d’oeuvre (PMO) datent de début 2003. Taxés d’obscurantistes à l’époque, ils seront invités cordialement en 2006 à venir "débattre" à Nanoviv. Ils ont refusé d’y participer mais y ont assisté :

"Sans surprise les producteurs de ce cycle de promotion trouvent à la sortie les ingrédients qu’ils ont introduits en début de chaîne. Leurs experts (chercheurs, industriels, institutionnels) ont vanté les bienfaits des nanotechnologies pour réparer les ravages des "innovations" techno-industrielles précédentes, encourageant la poursuite d’un modèle qui leur a valuleur statut, leur carrière, leur pouvoir. Le "public", lui, était invité à "poser des questions". Lors de la dernière séance (28 novembre), le temps de parole s’est ainsi réparti : Organisation 26’ ; Experts > 90’ ; Politique 3’ ; Citoyens 8’ ; Associations 2’. Même dans un "groupe de parole" simplement purgatif destiné à permettre aux "gens" de lâcher la vapeur quant à Minatec et aux nanotechnologies, le techno-gratin ne peut s’empêcher de monopoliser 90 % du temps de réunion. [2]

A la suite de ces "débats" Nanoviv, sont sortis des "préconisations" qui avancent notamment :

Le développement harmonieux des nanotechnologies n’est donc possible que si nous nous dotons d’outils et de procédures.
 d’information (état des connaissances, caractérisation des acteurs et de leurs intérêts...)
 d’interaction entre acteurs impliqués : académiques, industriels, membres de la société civile et politique
 d’élaboration collective des hiérarchies concernant les finalités et les coûts
 de transparence pour appréhender les engagements financiers ainsi que les modes et arguments de décision."

Traduction de PMO :

"Information" : comprenez bourrage de crâne.
"Interaction" : comprenez intégration à la liaison recherche-industrie des écolo-associatifs certifiés ISO 14000.
"Élaboration collective des hiérarchies" : jeux de rôles pour développer le syndrome de Stockholm et l’empathie des décidés vis-à-vis des décideurs. "Mettez-vous à la place du pouvoir" – justement on veut supprimer cette place.
"Transparence" : terme de novlangue pour dissimuler les engagements financiers et les modes de décision.

[1Introduction au débat du 28/11/2006 par Dorothée Benoit Browaeys, déléguée générale de l’association VivAgora, co-organisateur de Nanoviv.

[2Document de PMO, 5/12/206, commentaires aux "préconisations" issues de Nanoviv. Docs : www.piecesetmaindoeuvre.com.

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Pour avoir fait interdire une oeuvre d’art détournant un slogan de Sarkozy sur les façades de l’école. « L’art se doit d’être neutre » et on n’égratigne pas le conducator.

« Atteinte à la neutralité » : Ainsi Henry-Claude Cousseau, directeur de l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts (Ensba) a-t-il justifiéle décrochage de l’oeuvre de la Chinoise Ko Siu, étalant le "Travailler,plus, moins, gagner" cher au président [1] Lan. Le motif évoqué est surprenant. L’œuvre d’art ne peut être installée à l’endroit prévu parce qu’elle «  pouvait constituer une atteinte à la neutralité du service public et instrumentaliser l’établissement »
Art neutre ??? Est-on dans la censure, la novlangue, la soumission volontaire, ou la remise en question de l’art ? Ou un peu de tout celà.

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Pour Agnès Tricoire, avocate membre de la LDH, considérer « la façade comme sacrée, c’est une atteinte majeure au principe de la liberté d’expression. »
L’artiste qui a conçu son oeuvre pour les murs de l’école, a refusé qu’elle soit accrochée ailleurs. Suite à l’intervention du Ministre de la Culture, elle a repris sa place quelques jours plus tard.

(....) Dans son article , Rue 89 a souligné que beaucoup s’étonnaient dans les milieux artistiques que cette censure vienne d’un homme qui en est lui-même victime. Henry-Claude Cousseau, le directeur de l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts (Ensba) est en effet poursuivi par une association agenaise de protection de l’enfance, La Mouette. Il lui est reproché, en tant que commissaire de l’exposition « Présumés Innocents » à Bordeaux, d’avoir diffusé des images « à caractère pornographique ». La cour d’appel doit statuer en mars sur cette affaire pour laquelle il reste mis en examen.

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Comme Winston Smith, le héros du roman "Nineteen eighty four" d’Orwell, les scribes de l’état vont devoir modifier (a posteriori) les journaux du Parti pour ne pas contredire les vérités du jour... ainsi la Surveillance devient Protection. Merci MM. Hortefeux et Ciotti. [Nomination associée à Brice Hortefeux - gagnant dans cette catégorie].

Le dictionnaire officiel de la République va pour la première fois être modifié par la loi de manière à accomplir le travail de Winston Smith, héros du roman "Nineteen eighty four" de George Orwell : modifier (a posteriori) les journaux du Parti pour ne pas contredire les décisions passées...

Lors des débats de la LOPPSI (performance pour la sécurité intérieure), l’article 17 A a fait son apparition dans le rapport du député Eric Ciotti, au nom de la Commission des Lois.

Un texte du gouvernement, c’est à dire inspiré par les services de Brice Hortefeux, le ministre de l’Intérieur. (La LOPPSI n’avait pas encore été voté lorsqu’ont été décernés les BBA.)

«  Remplacement du terme « vidéosurveillance » par « vidéoprotection ».

Cet article est issu d’un amendement du Gouvernement. Dans les articles 17 et 18, celui-ci a choisi de remplacer la dénomination de « vidéosurveillance » par celle de « vidéoprotection ». En conséquence, il est nécessaire de procéder à ce changement sémantique dans l’ensemble des textes législatifs et réglementaires, ce à quoi procède cet article. »

Peut-être que très bientôt l’autre député UMP Philippe Goujon arrivera à ses fins. Ainsi la Surveillance oubliera la Protection pour devenir ce que l’on veut qu’elle soit la Tranquillité. Pour ceux qui surveillent bien sur.

 Lire LDH Toulon : « Vidéosurveillance : rebaptisée vidéoprotection, elle pourra être imposée par l’État » (http://www.ldh-toulon.net/spip.php?...)
 Rapport d’Eric Ciotti, 27/01/2010 (document PDF)
 Dossier Philippe Goujon aux BBA 2007.

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Le président de la CNIL, qui "ne se bat plus sur le terrain de la sémantique", est toujours très en verve pour tourner des phrases orwelliennes. De la novlangue pur jus à lire sans modération.

Lire aussi son dossier principal qui a obtenu le "Prix Spécial du Jury".

Quelques citations non exhaustives d’Alex Türk...

« La CNIL veille à s’imposer comme un acteur incontournable, afin d’assurer un contrôle préalable et effectif pour s’assurer de la prise en compte effective des droits et libertés des personnes dans les dispositifs envisagés. »
 Cocasse et faux en ce qui concerne tous les fichiers publics. On sait que les avis de la CNIL sur ces fichiers sont purement consultatifs, et que la CNIL explique elle-même que tout son pouvoir est dans les "contrôles a posteriori" des fichiers (au demeurant effectués, souvent efficaces mais trop rares faute d’effectifs) [1].

A propos du vote de la LOPPSI, question du Nouvel Obs :
« Quelle est la position de la Cnil vis-à-vis de la loi Loppsi (...). Cet avis sera-t-il plutôt favorable ou défavorable ? »
« La Cnil ne rend jamais d’avis favorable ou défavorable. La Commission remet des avis sur des points précis, des analyses d’articles. Mais ce n’est jamais général et tranché. »  [2]
 C’est vrai : l’avis d’Alex Türk n’est "jamais tranché"... C’est bien le problème. Et il a la mémoire courte. Ainsi l’avis de la CNIL sur Cristina se limitait-il à un lapidaire « avis favorable avec réserves » . Voir le Recours Cristina

Plus loin : « La nouvelle loi Loppsi tient à parler de vidéoprotection, et non plus de vidéosurveillance. Qu’en pensez-vous ? » « Je ne me bats plus sur le terrain de la sémantique. Pour en avoir parlé avec plusieurs élus locaux de gauche comme de droite, le terme n’est pas important. Il est clair que la vidéoprotection, c’est de la vidéosurveillance. »
 et la Guerre c’est la Paix, mais les mots ne sont pas importants....

A propos du "livret des compétences", créé en catimini par l’Education nationale :
« Il n’appartient pas à la CNIL de solliciter une modification législative d’une telle portée ».
 Il était demandé au président si ficher les "compétences" d’un enfant tout au long de sa vie ne pouvait pas être considéré comme une "donnée sensible", comme les opinions politiques ou religieuses... M. Türk, en tant que sénateur et président de la CNIL est le mieux placé pour proposer cette modification au Parlement. Non ? [3]

« Au moins, du temps de la STASI, on avait le droit à l’insurrection. »
 Il a tenu ces propos — « une provocation » — devant ses collègues du Sénat en décembre dernier et en février 2010 lors du débat de clôture sur les nanotechnologies. [4]

A propos des 2 nouveaux fichiers PASP et EASP (remplaçants d’EDVIGE, retiré après la bronca d’associations reconnues), Alex Türk est content, a-t-il dit à Public Sénat :
«  Sincèrement, je ne suis pas coutumier du fait (sic), mais je trouve qu’un effort considérable a été fait [par le gouvernement]. Il n’y a plus d’interconnexion possible [deux fichiers "séparés" au lieu d’un seul...], on a enlevé tout ce qui touche à la vie sexuelle, la santé, etc. Mais surtout on a obtenu la traçabilité : on saura qui accède aux fichiers et pour quelles raisons... (...) La mention des origines géographiques ? C’est nous même qui avons travaillé avec le ministère pour proposer cette formule. »  [5]
 Tout ce qui touche à la vie sexuelle, la santé, etc atterira dans Cristina, un autre fichier frère tout aussi "secret", ou le prochain fichier de lutte contre les délinquants-violents-en-bandes-des-cités, qui échappera au contrôle a priori de la CNIL. Quant à la traçabilité, si elle est aussi au point que pour le STIC et Cassioppée, ça promet de jolies fuites de fiches.

Encore un petit effort et M. Türk va nous dire que "le contrôle c’est la liberté ! "

[1Source : voir note 3 sur le fichier des compétences.

[3Source : un communiqué du CNRBE (janvier 2010) et les non-réponses de M. Türk sur l’essentiel.

[4La video ici : http://blip.tv/file/3578412.

[5Déjà, EDVIGE 1 : Alex Türk approuve (presque) tout (aout 2008) : video Le Post. Entretien sur Public Sénat (12’30). Et communiqué de Non a Edvige sur les 2 remplaçants : c’est toujours non !.

Sont nommés pour ce prix, les instigateurs - en premier lieu le ministère de l’Intérieur -, les exécuteurs - préfets, maires et leurs adjoints à la sécurité - et les Français qui se prêtent à ce jeu de délation-surveillance sur leurs concitoyens.

Répandue en Angleterre, la pratique des "voisins vigilants" gagne le Nord :
Les communes de Quesnoy-sur-Deûle, Santes, Bois-Grenier et Phalempin expérimentent le dispositif proposé par la gendarmerie.

Concrètement, il s’agit de demander à des citoyens "volontaires" d’alerter la gendarmerie d’agissements ou d’événements anormaux. "« Nous n’avons pas de criminalité, mais pour éviter les abus de faiblesse sur les personnes âgées, par exemple, pourquoi s’en passer ? » justifie le maire de Bois-Grenier [1], Michel Delepaul. Il a convaincu huit habitants (« surtout pas des shérifs ») « de se porter volontaires. »

Ces "voisins vigilants" ou "citoyens volontaires" se répandent un peu partout en France. A Nice, à Trainel, à Grasse, mais aussi dans le très bleu département de l’Aube, où ils ont souvent les honneurs de la presse locale sous le joli vocable de "citoyens relais".

De nombreux autres exemples dans la compilation de 20 Minutes :

En quoi consiste le système des “Voisins vigilants” ? Quelques habitants d’une rue ou d’un quartier veillent à tour de rôle sur leur zone d’habitation ; s’ils assistent à quelque chose de suspect, ils en informent la gendarmerie ou la police. Un dispositif qui vient des pays anglo-saxons, Grande-Bretagne, Canada et Etats-Unis, où il est désigné par l’expression “neighbourhood watch”.
Le système semble en plein développement dans les Alpes-maritimes. Lors de la campagne pour les municipales du printemps 2008, l’actuel maire de Nice, Christian Estrosi, avait déclaré vouloir créer des “comités de voisins vigilants” et avait évoqué la constitution d’une « réserve civile et citoyenne », composée de retraités de la police ou de la gendarmerie, tous volontaires, précisant : « les membres cette réserve bénéficieront d’un vrai statut et disposeront des moyens d’action nécessaires. » Vous rappelez-vous ? fin mars dernier, pris pour un violeur, un homme avait été lynché en pleine rue à Montreuil. (LDH Toulon).

 Un billet dans Numéro Lamba

 Une compilation de 20 Minutes :

 LDH Toulon, Voisins vigilants, voisins délateurs, voisins dangereux (28/08/2009) : http://www.ldh-toulon.net/spip.php?...

[1Bois-Grenier, qui "emploie" les 8 voisins vigilants correspondants de la gendarmerie, est un petit village de 1437 habitants.

Pour ses discours et méthodes qui en font le meilleur interprète Novlang du gouvernement

Le ministre de l’Intérieur et président de l’UMP cultive sans cesse un sens aigü du discours biaisé et trompeur en vue d’assoir son pouvoir et ses ambitions. Un pouvoir de contrôle sur les "masses", un pouvoir de maintenir les citoyens lambdas dans la certitude que l’Etat qu’il représente est là pour les protéger des multiples "insécurités" qui les menacent. Pour Sarkozy, l’insécurité est forcément celle des "bandes", des "caïds", de la "racaille des cités", mais surtout pas l’insécurité sociale et économique, surtout pas des criminels de la finance et des grands groupes industriels, surtout pas celle issue des inégalités croissantes créées par la globalisation économique.

Il manie avec tact cette "novlang" contemporaine qui vise à maintenir le citoyen dans une dépendance et une soumission aux structures de l’état et des entreprises, afin de faire encore mieux accepter aux individus la présence des contrôles en tous genres et de l’inaction de toute rébellion. Pour Sarkozy, l’individu est un bon citoyen lorsqu’il se soumet au fait d’être surveillé, étiquetté, fiché, selon l’adage orwellien : "Je n’ai rien à me reprocher alors pourquoi refuserai-je d’être contrôlé ?" Quoi de plus efficace pour dissoudre la notion si précieuse de présomption d’innoncence que de pousser incidieusement les "sujets" d’un régime à en être eux-même convaincu ?

Pour illustrer cette mascarade, le ministre s’est notamment "expliqué" lors de l’émission "Pièces à Conviction" courant 2005, où il présentait les grandes lignes de son projet de loi contre le terrorisme. A la question d’Elise Lucet :

"Vous parliez des libertés individuelles. Les Français qui nous regardent, j’imagine, souhaitent aussi être rassurés là-dessus. Ils souhaitent qu’on lutte contre le terrorisme et que leurs libertés individuelles soient préservées. Qu’est-ce que vous leur dites ?"

Nicolas SARKOZY a répondu : "Ecoutez, la première des libertés c’est de pouvoir prendre le métro et le bus sans craindre pour sa vie, pour soi ou pour les membres de sa famille. Cela me paraît quand même plus important que tout le reste." (...)

Lors des trois semaines d’embrasements sociaux qui ont agité certaines villes ou banlieus françaises et octobre/novembre, Nicolas Sarkozy s’est aussi distingué en cracheur de feu. A l’issu de la journée "déclic" où trois jeunes ont été coursés à Clichy-sous-Bois, course lors de laquelle deux d’entre eux devaient trouver la mort dans un central électrique, il a immédiatement affirmé que ces jeunes n’étaient en rien victime de harcellement policier mais de leur imprudence. Cela sans attendre la moindre enquête contradictoire. Plus tard le seul survivant de ce drame racontera au contraire qu’ils ont bien été comme d’autres jeunes pris en chasse par des policiers qui tentaient d’appréhender les suspects d’un cambriolage ; c’est bien le harcellement des contrôles d’identité qui les a poussé à fuir et non à rester confiant dans leur innocence.

Au bout de quelques jours "d’émeutes", terme bien commode colporté par une presse complaisante, Nicolas Sarkozy ira déclarer de manière aussi péremptoire que ces événements étaient forcément le fait de "groupes structurés", de "meneurs", et que cela ne pouvait résulter d’actions spontannées ayant comme déclic un malaise social croissant. Déclaration contredite plus tard par ses propres services, les Renseignements généraux. Dans la foulée le ministre s’est aussi exclamé en disant que la très grande majorité des prévenus étaient déjà "connu des services de police", traduire "des récidivistes". Encore une fois, déclaration mouchée par les magistrats, dont ceux du tribunal de Bobigny, le plus concerné de France suite aux interpellations de Seine-St-Denis.

Selon l’adage médiéval, « Calomniez audacieusement, il en restera toujours quelque chose... »

 "Pièces à convictions", France 3, diffusée le 26/09/2005, enregistrée le 21.
 Lire aussi le communiqué du SNJ-CGT, « Magazine « Pièces à Conviction » , invité Sarkozy : Les déviances de l’info-com ». Cf l’annonce (enregistrés) d’une intervention de la police, intervenue 5 jours après, le jour de la diffusion de l’interview sur F3. (Source : Acrimed).
 Nouvel Obs, 28/11/2005 : "Emeutiers "récidivistes" : Sarkozy persiste. Le ministre réaffirme que "70 à 80%" des personnes interpellées ont des "antécédents judiciaires". Les professionnels de la justice démentent."
 Lire aussi, dans Politis (11/01/2006), l’interview de Jean-Pierre Dubois, président de la Ligue des droits de l’homme : « "Je veux tout voir et tout savoir", s’est exclamé Sarkozy (à propos de la vidéosurveillance). C’est le signe d’une volonté de toute puissance qu’expriment les jeunes enfants avant qu’ils soient éduqués et socialisés. Une telle exigence est inquiètante de la part d’un adulte au pouvoir. (...) Vouloir tout contrôler est une course folle : on n’atteindra jamais les objectifs sécuritaires et on y laissera toute espèce de liberté individuelle. »

Pour avoir proné l’institutionnalisation du secteur privé de la sécurité, l’instrumentalisation de l’insécurité, la stigmatisation des quartiers populaires, la banalisation des bavures policières et la privatisation des missions de police.

Docteur es sciences économiques, chargé de mission au Centre d’analyse stratégique (ex-Commissariat général au plan), coordinateur de Primo France (une association européenne de « gestion du risque en secteur public »), enseignant à Paris I, Nanterre et Reims, Olivier Hassid est un des chantres intellectuels les plus en vue de la dérive totalitaire de nos sociétés vers le tout sécuritaire. Autrement dit, un flicologue de pointe dont le dernier ouvrage publié, "La société vulnérable" (Le Félin) préfacé par son compère Sébastian Roché (nominé aux BBAfr en 2003), pourrait être sous-titré « Surveiller et punir : mode d’emploi »

Par « flicologue », il fait entendre une variété de chercheurs dénommés comme tels pour avoir fait leur la finalité policière de plus en plus fréquemment impartie aux recherches en sciences sociales. Au sein de cette catégorie pour qui le préventif se confond avec le répressif, existe une sous-catégorie qui prend la police et, plus largement, les dispositifs de contrôle social, comme objet d’étude pour œuvrer à leur renforcement et leur perfectionnement. Olivier Hassid fait partie de ceux-là, aux côtés du sociologue Dominique Montjardet, des politologues Fabien Jobard et Sébastian Roché.

Fort de son statut d’expert ès insécurité, le flicologue est chargé de donner un vernis scientifique à l’élaboration et à la diffusion du nouveau sens commun punitif. La première phrase de l’opus mentionné plus haut donne le ton de l’ensemble : « Les menaces sont aujourd’hui multiformes et le grand projet de construction européenne ne semble pas apporter de protection aux ressortissants de l’Union européenne. »

Comme tous les spécialistes de son acabit, ce flicologue joue aussi le rôle de conseiller auprès du Prince, aux niveaux national, local ou international, notamment lorsqu’il est confronté à des formes inédites de rébellion populaire. Les « rapports officiels » qu’il pond à la commande sont des écrits pré-pensés par le complexe judiciaro-policier grâce auxquels les gouvernants peuvent habiller d’une simili-science des décisions prises en fonction de considérations politiques et souvent politiciennes (électoralistes).

Comme pour celles de ses semblables, les « enquêtes de terrain » d’Olivier Hassid semblent résulter, la plupart du temps, en entretiens avec des autorités (élus, responsables des services de prévention, commissaires, et inspecteurs de police, magistrats, avocats...) préposées au contrôle des habitants des « quartiers difficiles », et en visites guidées par des policiers ou des supplétifs de l’encadrement (éducateurs, moniteurs, formateurs, animateurs et autres « médiateurs » . La production « scientifique » d’Olivier Hassid porte l’empreinte livresque et pédante du statut et de la position de son auteur, plus apte, apparemment, à fréquenter les salles de cours ou de séminaires et les cabinets des ministres ou des maires, pour ne rien dire des commissariats de police ou des cantonnements de CRS, qu’à arpenter sans escorte les espaces « insécurisés » qu’il est censé étudier.

Comme les plus inféodés aux pouvoirs en place, ce chercheur a eu droit à des « missions » à l’étranger pour rendre compte en France des expériences innovantes de « lutte contre l’insécurité ». Ainsi a t-il effectué le pèlerinage aux Etats-Unis — les maire de New York et procureur Rudolph Giuliani est l’un des maïtres à penser d’Olivier Hassid —, terre pionnière en matière de contrôle des populations « à risques » ou en Grande-Bretagne, pays où la population vit sous la « protection » des caméras de vidéo-survillance. Avec ardeur et dévouement, ce missionnaire transatlantiques et trans-Manche du sécuritarisme en a ainsi rapporté des théorisations (« tolérance O », « théorie du carreau cassé », « community policing », « defensible space » …) concoctées dans les think tanks néo-conservateurs ou néo-travaillistes, destinées à légitimer les méthodes tantôt musclées tantôt raffinées mises en œuvre pour traquer le terroriste qui sommeille en chaque musulman ou apprendre la civilité à la jeunesse issue des milieux populaires promise ou déjà soumise à la discipline du salariat précaire et sous-payé.

Sous couvert de faire face à ces « menaces multiformes » où l’on retrouve pêle-mêle les intégristes islamistes, les mafieux venus du froid et les incendiaires de poubelles de nos cités, c’est « l’horreur sécuritaire », pour reprendre le titre d’un autre ouvrage récent (J-M Fédida, éd. Privé, 2006) qui se profile à l’horizon de la société ultra-sécurisée prônée par Olivier Hassid.

Dans le "Livre Blanc de la sécurité", publié en juin 2006 par l’Union des entreprises de Sécurité Privée - USP, la principale organisation professionnelle représentative du secteur en France, il a écrit un texte de "Prospective" prônant "l’institutionnalisation du secteur privé" de la sécurité. Extraits :

La société française sera confrontée à une déconnexion toujours plus forte entre sentiment d’insécurité et faits réels d’insécurité. Pour rassurer les individus, un maillage plus étroit sera recherché entre acteurs publics et privés confrontés à ces problèmes.

Ces maillages serviront notamment à l’élaboration et à la réalisation d’infrastructures de sécurité intégrées. Ces innovations généreront un coût substantiel pour l’ensemble des institutions et nécessiteront de plus grandes synergies entre opérateurs de "mondes" différents (défense, sécurité, sécurité civile, télécommunications). De nouveaux types de fusions et acquisitions devraient donc voir le jour entre des domaines encore faiblement interconnectés.

Parallèlement, les forces de l’ordre devront plus cibler leurs actions et, notamment, allouer leurs ressources sur des "zones reconnues par tous comme à risque" : certains quartiers d’habitat social, zones de prostitution et de deal... La police devra alors de plus en plus faire état de sa force sur des espaces concentrés, ce qui accroîtra l’efficacité et l’efficience de son travail et entraînera un nombre croissant de bavures.

Les gouvernements n’auront d’autre choix, pour contrebalancer les dégâts "collatéraux" provoqués par leur police, que de jouer sur la symbolique par des sanctions exemplaires et le renforcement des moyens du Centre national de déontologie de la sécurité (CNDS).

(...) Dans ce contexte, il serait rationnel que les gouvernements successifs baissent les effectifs de police, à moins que l’opinion publique ne les pousse à les maintenir à des niveaux élevés.

Parallèlement, les effectifs de sécurité privée continueront d’augmenter pour répondre à une demande de sécurité forte et pour compenser la décrue du nombre de policiers. La qualification du privé croîtra substantiellement. Les besoins de techniciens, d’ingénieurs, de spécialistes des nouvelles technologies se faisant ressentir, le secteur privé connaîtra, par conséquent, une institutionnalisation de plus en plus forte.

 "Livre Blanc de la sécurité" : http://www.uspsecurite.org/LivreBlanc.html

 Primo France

Un professeur de médecine fait l’apologie de la biométrie, justifiée selon lui par les attentats du 11 septembre et les "morts occidentaux", qui "contredisent Big Brother"... La biométrie, "la réponse biologique de l’Homo Technologicus qui protège Homo Sapiens de l’insécurité du monde".

Emmanuel-Alain CABANIS est spécialiste en neuro-imagerie, membre de l’Académie de médecine, expert médecin agréé auprès de la Cour de Cassation.

Il a organisé à Sophia Antipolis une conférence intitulée : "La biométrie : un bienfait". La présentation de ce colloque se passe de commentaires.

    « L’identité individuelle et la recherche ancestrale de la preuve de qui nous sommes, qui repose sur la comparaison (donc la mémoire), relèvent du progrès scientifique.

    Les savoirs ancestraux ... précèdent la science anthropologique du XIXème siècle et son corpus de mesures du corps humain. La « statistique générale du Royaume » puis de France annonce, dès 1830, le futur identifiant numérique INSEE de la population. La révolution informatique du XXème siècle engendre celles de l’imagerie numérique et de la génétique qui transforment la médecine. L’anatomie numérisée du corps humain (Scanner à rayons X, IRM ... ) change les diagnostics, thérapeutiques, comme le déchiffrage du génome humain et l’émergence des thérapies géniques avec le progrès nanotechnologique.

    Jusqu’ici, tout va bien (ou presque).

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    Le 11 Septembre 2001, le terrorisme de masse ouvre le XXIème siècle. Les attentats-suicides tuent 3000 américains et en blessent plusieurs milliers d’autres, devant des centaines de millions de téléspectateurs. La guerre déclarée contre le terrorisme, continue ensuite. Ces dizaines de milliers de morts des démocraties occidentales contredisent le septuagénaire « Big Brother » (George Orwell) et imposent la vigilance à chacun.

    Le commencement en est la pédagogie du progrès scientifique, en biométrie et génétique notamment. Les rapports de l’Office Parlementaire des Choix Scientifiques et Technologiques (OPECST) et de l’Académie Nationale de Médecine (ANM) vont dans le sens de cette réunion de Sophia Antipolis. Tous diffusent la réponse biologique de l’Homme moderne qui protège Homo Sapiens face à l’insécurité du monde et son bien le plus précieux : la liberté. »

 CF : l’invitation au colloque "La biométrie un bienfait !" : http://www.sophia-antipolis.org/fsa...

L’ombre de Thales plane sur ce projet de recherche qui propose un "Traitement automatique des opinions et des sentiments". Et pourquoi pas une Police de la Pensée pour les marchands ?

Le projet de recherche et développement DOXA, coordonné par Thalès Communications France, part du présupposé que les traditionnels outils de mesure de l’opinion ne sont plus adaptés (et que) les nouveaux usages du Web 2.0 imposent d’apporter des réponses industrielles aux besoins d’analyse et de suivi de l’opinion « en temps réel ».

Objectifs :

• Détecter automatiquement les sentiments et opinions exprimés dans de grands volumes de textes rédigés en français et en anglais,
• Mettre en relation les sentiments et opinions exprimés avec les thèmes sur lesquels ces sentiments et opinions portent,
• ... en déduire, en s’appuyant sur des techniques d’analyse des données, des connaissances synthétisées et exploitables,
• ... en dériver trois chaînes de traitement applicatives dédiées à la veille d’opinion, l’intelligence du consommateurs et du citoyen, et à la fidélisation et attrition de clientèle pour les end-users du projet : OpinionWay, EDF et Meetic.
https://www.projet-doxa.fr/-Present...

Qui assure la machinerie du projet Doxa ? C’est une division du géant Thales, multirécidiviste des nominations aux BBA, qui aurait pu figurer encore cette année en bonne place (cf son nouveau concept d’hypersurveillance décrypté par PMO). Une de ses filiales, Arisem, est spécialisée dans les outils d’intelligence économique, fournit des algorithmes puissants d’analyse sémantique utilisés d’habitude dans le monde feutré du renseignement.

Cette expertise se retrouve à piloter des projets d’analyse des comportements consuméristes. Qui pourrait également servir aux besoins fébriles des cabinet ministériels de savoir qui dit quoi sur qui et surtout qui prépare quoi contre quoi. Quoi de plus naturel...

L’INSERM propose de dépister, dès la grossesse, les signes avant-coureurs de risques de "troubles de conduites" des enfants, définis comme "troubles oppositionnels avec provocation", et autres "atteintes aux droits d’autrui et aux normes sociales".

Dans un rapport consacré au « Troubles des conduites des enfants et adolescents », l’INSERM propose "d’identifier les facteurs de risque familiaux ou environnementaux très précocement, voire dès la grossesse". Les dits troubles, qu’il conviendrait de dépister, de façon systématique, dès l’âge de 36 mois, vont des crises de colère et de désobéissance, aux agressions graves, vol et viol, et sont définis comme TOP ("trouble oppositionnel avec provocation"), et "atteinte aux droits d’autrui et aux normes sociales". Certains auraient jadis été qualifiés par un "élève indiscipliné" ou "rebelle". Ces "comportements antisociaux" seraient les signes avant-coureurs de la délinquance.

« On se croirait revenus au 19ème siècle » dit Laurent Muchielli, sociologue consulté mais dont la contribution a été récusée. Le rapport évoque des causes génétiques, ou héréditaires, des recherches sur des modèles animaux , et le financement de recherches pharmacologiques. Parents qui avez des enfants délinquants hyperactifs, ou simplement rétifs, soyez rassurés, les biologistes et les labos leur préparent des camisoles chimiques sur mesure.

Le rapport http://ist.inserm.fr/basisrapports/trouble_conduites/trouble_conduites_synthese.pdf

 Le "trouble des conduites" de l’enfant, concept psychiatrique discuté
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-691675@51-691794,0.html
 Au secours Françoise (Dolto), ils sont devenus fous !
http://www.humanite.presse.fr/journal/2005-10-11/2005-10-11-815752
 « On se croirait revenu au XIXe siècle ! »
http://www.humanite.presse.fr/journal/2005-10-11/2005-10-11-815753
 À propos du rapport de l’INSERM http://daniel.calin.free.fr/publications/vincent.html

Responsables policiers en charge du déploiement, en France, des papiers d’identité électroniques “sécurisés“, biométriques et dotés de puces RFId, ils avancent que ces derniers ne sont pas un outil de police, mais qu’il s’agit d’abord et avant tout de... faciliter le commerce électronique.

Sophie Planté est “Adjointe au Directeur du programme INES” (pour “Identité Nationale Électronique Sécurisée“), du (pré)nom donné à notre future carte d’identité biométrique. Philippe Melchior est quant à lui “conseiller technique au cabinet du ministre de l’intérieur Nicolas Sarkozy“, et plus précisément “Co-Directeur de la mission interministérielle sur les visas biométriques au Ministère de l’Intérieur“.

A les en croire, ce n’est pas, comme d’aucuns auraient pu le croire, pour lutter contre le terrorisme, les sans-papiers, les mafieux et autres “hors la loi” que nous devrons accepter de voir nos empreintes biométriques fichées par la police, et stockées dans une carte électronique dotée d’une puce RFID (permettant de la lire à distance, sans contact), mais parce que l’Etat a décidé d’aider au développement du commerce et des services électroniques, à commencer par la lutte contre l’attente aux guichets de la Poste, comme Philippe Melchior s’en est expliqué au Sénat :

240 millions de lettres recommandées sont envoyées chaque année en France ; comme vous, j’en reçois mais je travaille la journée. Bien sûr le facteur met un papier dans la boite aux lettres, ma femme est à la maison, mais le facteur ne monte plus. Il faut donc que j’aille à la poste, qui est ouverte quand je travaille. Je serais tellement content s’il y avait un système de certification d’identité qui me permettrait de la recevoir sur mon ordinateur. Cela me ferait gagner de l’argent. Les modes de vie sont différents et cette certification par l’État de l’identité d’une personne, il nous faut la faire autrement. Or, on ne voit pas bien comment on pourra la faire sans recours à une donnée biométrique et à une base de données.

Ce que Sophie Planté résume ainsi :

La carte d’identité, comme le rappelait Monsieur Melchior, n’est pas un outil de police mais un outil de la vie quotidienne des citoyens pour prouver leur identité à leurs concitoyens, aux commerçants, lors de tous les usages qui le nécessitent dans les services publics ou privés, et très rarement face à un policier ou un gendarme.

A ceci près que la vérification de l’identité d’un quidam ne peut être faite que par un officier de police judiciaire… Faudra-t’il dès lors placer un OPJ derrière chaque commerçant, et/ou faire de chacun d’entre-eux un auxiliaire de police ? Ou connecter leurs terminaux de paiement et de signature électroniques aux bases de données biométriques de la police ?

Ces députés UMP ont eu la bonne idée, au lendemain de l’embrasement des banlieues, de défendre une loi qui criminaliserait les groupe de rap au nom d’une certaine "dignité de la France"...

Mardi 22 novembre, 152 députés et 49 sénateurs, en majorité de droite et emmenés par l’UMP François Grosdidier, ont saisi le ministre de la Justice contre des auteurs compo de rap Monsieur R, Smala, les groupes Lunatic (dissous), 113, Ministère Amer et les chanteurs Fabe et Salif.

Pour le député maire de Woippy (15 000 habitants) et ses cosignataires, des chansons et des clips comme ceux produits par Monsieur R « constituent une incitation au racisme et à la haine » d’autant plus dangereuse que cette musique ne s’adresse pas à un « public averti [...] en mesure de prendre des messages au deuxième, au troisième ou au quatrième degré ». « Cela conditionne et c’est ce qui fait passer à l’acte ».

La saisine fait chronologiquement suite à une première lettre de monsieur Grosdidier au ministre de la Justice portant son attention sur les textes de Monsieur R et à une proposition de loi présentée le 28 septembre dernier par Daniel Mach et Jean-Paul Garraud visant à instaurer un délit "d’atteinte à la dignité de la France et de l’État".

Messieurs les députés, au lieu de se pencher sur les causes profondes du malaise social dans les quartiers délaissés des agglomérations, préfèrent encore une fois tirer sur les messagers et les artistes comme l’imbécile qui ne voit que le doigt quand on lui montre la Lune.

REF : "exposé des motifs" de la proposition de loi de Mach et Garraud.

"Mesdames, Messieurs,
Au mois d’août 2005, les français ont pu découvrir, dans le commerce ou sur Internet la chanson de « Monsieur R » intitulée « FranSSe », issue de son album « Politikment incorrekt » et susceptible d’être diffusée sur les ondes.

"Les paroles de ce titre sont édifiantes : « La France est une garce, n’oublie pas de la baiser jusqu’à l’épuiser, comme une salope, faut la traiter mec..., je pisse sur Napoléon et le Général de Gaulle... La France est une mère indigne qui a abandonné ses fils sur le trottoir sans même leur faire un signe ». La bande vidéo de cette chanson est à l’avenant, et les internautes ont pu découvrir avec effarement des femmes dénudées se frottant de façon indécente au drapeau français...

"Ces propos sont indiscutablement une atteinte à la dignité de l’Etat et de notre pays. La sauvegarde de notre pays, de notre démocratie et de nos valeurs républicaines est en jeu !

"S’il n’est pas question de remettre en cause la liberté d’expression, vivre dans une démocratie libérale ne signifie pas vivre sans limite. Les Lumières du XVIIIe siècle nous ont, en leur temps, appris que la liberté de l’individu s’arrêtait là où commençait celle des autres individus, et la cohésion de la collectivité.

Des législations récentes ont classé parmi les délits, les discriminations raciales, sexuelles, et morales. Il serait incompréhensible que ce renforcement légitime de la protection de la dignité des personnes ne s’accompagne pas d’une protection de notre pacte républicain et de notre société.

C’est afin d’éviter la propagation de discours de haine menaçant la cohésion nationale que le législateur, au regard de l’inadaptation de notre droit pénal, se doit d’intervenir en créant un délit d’atteinte à la dignité de l’Etat et de la France.

Tels sont, Mesdames et Messieurs, les objectifs de la présente proposition de loi.

Des atteintes à la dignité de la France et de l’Etat

« Art. 431-22. - Constitue une atteinte à la dignité de la France et de l’Etat, toute insulte, toute manifestation de haine, publiée, mise en ligne sur Internet, télévisée ou radio-diffusée, proférée à l’encontre du pays, de ses personnages historiques, des dépositaires de l’autorité publique ou de ses institutions.

« Constitue une atteinte à la dignité de la France et de l’Etat, le détournement du drapeau national.

« Art. 431-23. - L’atteinte à la dignité de la France définie à l’article 431-22, commise à l’égard d’une personne physique ou morale, est punie de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende. »
http://www.assemblee-nationale.fr/12/propositions/pion2532.asp
L’Humanité du 30/11/2005 :
http://www.humanite.fr/journal/2005-11-30/2005-11-30-818936

Le responsable a trouvé un atout louable pour disséminer ses logiciels de vidéo "intelligents" : sauver la vie aux suicidaires...

Les technologies de surveillance entrent souvent par la petite porte. On nous les vend maintenant comme étant utiles pour veiller sur les enfants, ou pour aider les personnes agées.

Xavier Heusghen, vice-président marketing de Visiowave (déjà primé aux BBA 2004) a trouvé un nouvel atout social pour les modules de traitement "intelligents" d’images que la société installe dans les métros des capitales - et demain, CQFD, un peu partout dans la cité :

"On peut imaginer que dès lors que l’on arrive à modéliser le comportement d’une personne suicidaire - des hésitations, des allers retours vers le quai - alors il sera possible grâce à de l’analyse d’images, qui consiste finalement à comparer le comportement réel des gens avec ces modèles théoriques, de détecter une personne suicidaire."

En 2005, Visiowave est toujours sous les feux de la rampe, même si son "propriétaire" a changé : TF1 a revendu ses parts (80%) au conglomérat américain General Electric.

 Cf Interview vidéo de Xavier Heusghen :

http://www.nouvo.ch/93-1

 Se reporter aussi au dossier Visiowave des BBA 2004

Par conviction ou complaisance, des journalistes zélés sont toujours là pour souffler sur la braise sécuritaire, amplifier les faits divers pour servir le politique, pour emprunter des méthodes policières ou même collaborer ouvertement avec les services officiels. Six cas d’école : Emmanuel Chain (TF1) - le JT de TF1 - Les Infiltrés - France 3 - M6 - Le Figaro.

Ce prix a vocation à pointer des « opérations de propagande politique, commerciale, publicitaire, médiatique » qui « banalisent la société de surveillance, par leur manipulation du discours sécuritaire, leur stigmatisation de "menaces" opportunistes ou toute autre instrumentalisation du débat public ».

Les médias ont généralement une bonne conscience de l’état de délabrement des libertés publiques. Mais des moutons noirs continuent leur travail de sape. Voici quelques cas qui traduisent une conception bien singulière du métier de journaliste.

Emmanuel Chain, TF1

« Haute Définition : 100 minutes d’investigation », nouvelle émission de mars 2010 produite par Emmanuel Chain (Elephant et Cie). En mars dernier, affaire de Tremblay : un "reportage" sur le trafic de drogue, et le jour de la diffusion descente de police dans les quartiers. Le producteur Chain reconnaîtra que les policiers ont pu voir le reportage avant diffusion.
 Lire par exemple Le Post, 30 mars et 13 avril.

CO-LAUREAT
La rédaction du JT de TF1

Affaire Continental : le JT de TF1 auxiliaire de la PJ

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Lors d’une action mouvementée dans une préfecture, des Contis présents vont se faire identifier grâce aux images de reportages. Les images serviront de pièces à charge au cours de leur procès. La pièce principale du dossier est un reportage de TF1, filmé le jour du grabuge. A l’inverse de tous les autres médias, TF1 n’avait pas flouté les visages. Circonstance aggravante, un accord avait été passé avec l’ensemble des équipes de journalistes sur place, y compris les photographes : pour suivre l’action des syndicalistes, ils devaient dissimuler les identités au moment de la diffusion des reportages à l’antenne. "Le reporter de TF1 m’avait pourtant dit à 15h : "T’inquiètes pas, les images seront floutées", se souvient le délégué CGT Xavier Mathieu. Mais le soir même c’était : "désolé, on a eu un problème technique".
 Lire par ex. : « Manipulations répétées en faveur du pouvoir : et si l’on coupait l’antenne à TF1 ? » http://www.plumedepresse.net/spip.p...

CO-LAUREAT
Les Infiltrés (France 2 / CAPA)

Le producteur des "Infiltrés" (CAPA) refuse de livrer ses sources sur un reportage sur les prostituées mineures de l’Est, mais une de ses équipes a pourtant accepté de les livrer dans une affaire de pédophilie. Sur France Inter il confie même : « si c’était une affaire de terroristes, bien sur, nous donnerions nos sources ». Pourtant la charte des devoirs des journalistes stipule qu’« un journaliste digne de ce nom ne confond pas son rôle avec celui du policier ». L’article 109 du code de procédure pénale affirme que « tout journaliste entendu comme témoin sur des informations recueillies dans l’exercice de son activité, est libre de ne pas en révéler l’origine ». Et certains avocats spécialisés ont affiché leur désaccord avec Capa.
 Herbé Chaballier dans Le Monde, 14 avril
 Lire aussi cette tribune dans Acrimed : « Les Infiltrés » et la protection des sources : « Infiltration douloureuse »,, 10 avril 2010.
 Lire le dossier d’Arrêt sur image, 10 avril, "JOURNALISTES TÉLÉ, ET AUXILIAIRES DE POLICE ?"

La direction de France 3

L’affaire du "off de Sarkozy" :
Une vidéo off où on voit et entend Sarkozy papoter avec les techniciens de plateau et s’offusquer de ce que l’un d’eux ne lui dise pas bonjour" a atterrit sur le site de Rue 89 qui s’en est amusé. Colère de l’Elysée, menaces, puis colère noire car Rue 89 refuse de donner le technicien fautif. Il faut sanctionner le coupable. Mais rien n’est possible sans motif. C’est la direction de France 3 qui va le fournir en mençant de porter plainte pour., puis en déposant plainte pour " recel" de bien public autrement dit des cassettes.
Grâce à leur complaisance, le juge d’instruction va auditionner et parfois mettre en examen des techniciens de la chaine, des journalistes de France 3 les responsables de Rue 89, puis lejournaliste Augustin Scalbert qui a signé le papier et mis en ligne la vidéo. Dans cette affaire, comme dans celle des Beaux Arts, le directeur a veillé à préserver la "neutralité" et non l’indépendance du service public. Bel exemple de servitude volontaire.

L’info M6

Zone Interdite et Enquête exclusive, du moins du temps où elles étaient présentées par Bernard de la Villardière (jusqu’en 2005), sont des émissions qui fleurent bon le populisme et la propagande pro-sécuritaire. Ce dernier n’est pas seulement journaliste, mais aussi membre du conseil d’administrations de la Fondation Suez et du discret Club des Vigilants, une secte patronale qui veut « détecter les grandes tendances socio-économiques susceptibles d’influer sur l’avenir de nos sociétés en interaction croissante. » Est-il besoin de donner ses sources ? De détailler les différents sommaires des émission, le contenu des reportages ?
 Zone Interdite : Sa remplaçante a été plutôt pugnace face à Hortefeux).
 Enquete exclusive : une recherche ciblées sur Telerama.fr
 Dernier avatar : le JT de M6 : "l’information à la trappe", selon Acrimed : Pour concurrencer TF1 et France 2, le JT de M6 se distingue par sa forme et accentue les travers déjà existants dans les autres JT, par la mise en spectacle de l’information et le recours massif aux faits divers.
 Acrimed : http://www.acrimed.org/article3241.html

Jean-Marc Leclerc, Le Figaro

Dans la presse écrite il n’est pas le seul mais a gagné sa place. Ses articles sur les thèmes chers aux ministres de la sécurité participent activement au lavage des cerveaux visant à faire accepter, par exemple, la vidéosurveillance. C’est lui qui révéla plusieurs scoops sur la prétendue "efficacité" des caméras, dont un papier titré "Vidéosurveillance : le rapport qui prouve son efficacité" présentant un rapport officiel commandité qui s’avèrera très controversé sur ses sources et sa méthodologie entre autre, si ce n’est complètement bidon.

Sources :
 Voir ici les premières fuites et là celles sur le rapport bidon
 Et enfin : Vidéosurveillance : un rapport qui ne prouve rien(.pdf, des sociologues Le Goff et Heilmann).

JM Leclerc est aussi, c’est son plus grand titre de gloire, membre du "groupe de contrôle des fichiers de police", un "machin" créé par le ministère de l’intérieur. Le Syndicat de la magistrature, invité à y siéger, a claqué la porte après 2 réunions, justifiant son choix du fait de « la place très minoritaire de la société civile dont le regard critique et la marge de manoœuvre à l’égard du gouvernement apparaissent quasiment nuls ».
 Voir aussi Bakchich.info : Le Figaro, juge et partie

Rapporteure au Parlement d’un projet de directive sur la propriété intellectuelle menaçant le droit à la copie privée et le libre usage des outils informatiques par les utilisateurs

Explications : Mme Janelly Fourtou, députée au Parlement Européen (appatentée UDF), rapporteure de la « Directive relative aux mesures et procédures visant à assurer le renforcement des droits de propriété intellectuelle » ("IP enforcement"), est nominée pour vouloir, à travers les amendements qu’elle a défendu sur ce projet de directive :

 inscrire à son agenda politique le sacrifice des libertés des internautes aux intérêts économiques des industries culturelles en général et à Vivendi Universal en particulier, dont son mari Jean-René Fourtou préside les destinés ;

 réclamer des pouvoirs équivalents à ceux d’une agence d’état pour s’immiscer dans la vie privée des citoyens ;

 faire de l’internet une zone de non-droit où tout internaute peut être surveillé à son insu.

Alors qu’elle était la personne la plus récusable possible pour cette tâche, Mme Fourtou a été choisie par le groupe PPE/ED (groupe conservateur du parlement européen) comme rapporteur sur des sujets qui sont précisément ceux sur lesquels le groupe industriel présidé par son mari fait sa fortune.

Vivendi Universal est le produit d’une fusion en décembre 2000 entre le groupe média et communications Vivendi et un autre groupe transatlantique Seagram ; le nouveau groupe inclut le groupe Universal Music Group, Vivendi Universal Entertainment & Publishing (filiale a 20%), l’éditeur américain Houghton Mufflin, le diffuseur européen Canal Plus, le portail Vizzavi Internet et de l’opérateur de télécoms Cegetel. Vivendi Universal est devenu le plus gros consortium mondial dans le secteur de la musique et le plus gros détenteur de droits de propriété intellectuelle et de droits d’auteur.

Mme Fourtou n’a pas démenti les inquiétudes quant à ce qu’elle allait faire en tant que rapporteur.

Son rapport au Parliament’s Legal Affairs Committee comprenait une série de 27 amendements qui vont bien plus loin que ne l’avait proposé la Commission. Mme Fourtou ne veut pas simplement voir les gamins qui s’échangent des fichiers aller en prison, elles entend les y envoier sur la foi de dénonciations anonymes (amendement 14 à l’article 9). Les détenteurs de droits d’auteurs se verraient ainsi conférer des pouvoirs que même les services d’investigation contre le terrorisme de certains États n’ont pas obtenu.

Ceci est complété par certaines mesures de la Commission — comme la saisie préventive des biens, notamment le compte bancaire des accusés, même avant que leur cas ne soit examiné —, tout à fait inconnue dans la plupart des systèmes juridiques européens. Mme Fourtou a donc veillé à ce que le nécessaire soit fait pour protéger les intérêts des industriels et lui donner des pouvoirs équivalents à ceux d’une agence d’Etat pour s’immiscer dans la vie privée des citoyens.

Rappelons que Jean-René Fourtou, époux de Janelly, est PDG de Vivendi Universal, ancien Directeur de Pernod Ricard, Rhodia SA, Schneider Electric SA, Rhône Poulenc, ancien Vice-président de Aventis SA, président de la Chambre de Commerce internationale, et sacré « European Businessman of the Year » en 2003 par le magazine Forbes.

Références :
 Nouvel Obs - 4 décembre 2003 "Moucharder les copieurs de CD" : tel est le projet de Janelly Fourtou
http://www.nouvelobs.com/articles/p...
 "Députée européenne, Janelly Fourtou (UDF) est le rapporteur des débats relatifs à la directive destinée à confondre les copieurs de CD, au nom du « respect des droits intellectuels ». Rapporteur : le mot est bien choisi, puisque Fourtou, dans les amendements qu’elle a déposés, prévoit non seulement d’emprisonner les pirates, mais exige aussi que ces gens de sac et de corde puissent faire l’objet de dénonciations anonymes (amendement 14, article 9), comme le révèle Bertrand Fraysse dans le magazine « Challenges ». La délation, donc, sauvera le disque.
 Transfert.net, « Un projet de directive européenne met en péril le droit à la concurrence » : http://www.transfert.net/a9149
 Le site du Parlement européen : http://www.europarl.eu.int
 Le site de Ross Anderson : http://www.cl.cam.ac.uk/~rja14

L’Union internationale des télécoms (ONU) a exigé de tout participant au sommet de la société de l’information (décembre 2003, Genève) de porter un badge "actif" porteur d’une puce radio RFID

Explications : Pour l’opacité de leur politique en matière de protection des données personnelles

En décembre 2003 s’est tenu à Genève le Sommet mondial de la société de l’information (SMSI), organisé à l’initiative de l’Union internationale des télécoms (UIT), une agence de l’ONU. Trois chercheurs en sécurité présents à ce sommet ont révélé que les badges remis aux participants contenaient, à leur insu, des puces RFID (radio frequency identification). Ces puces sont capables de recueillir, par fréquences radio, et d’enregistrer diverses données. Placées sur des badges, elles relèvent automatiquement les horaires, les points de passages, etc., des personnes qui les portent.

Ces faits sont d’autant plus impardonnables que :

1. la loi suisse oblige à informer les personnes lorsque leurs faits et gestes sont surveillés et que des données les concernant sont enregistrées ;

2. l’UIT, en charge de la gestion des badges et des bases de données, est une organisation intergouvernementale experte en la matière, qui devrait connaître et prévenir les dérapages potentiels ;

3. ce sommet onusien était, pour la première fois, ouvert à la société civile, laquelle compte de nombreuses personnes et associations en conflits avec leurs autorités nationales. La non-protection des données personnelles peut, en ce cas, avoir des conséquences graves, voire mortelles pour les ressortissants de dictatures ou de pays où les libertés fondamentales n’ont pas droit de cité.

"Politis", notamment, a relaté l’affaire (1) :
"Des "PeRFIDes" - des puces dites RFID (Radio frequency identification) permettant de tracer le déplacement des objets ou des personnes - ont été inclues dans les badges d’accès au Sommet mondial de la société de l’information (SMSI). A l’insu des congressistes. L’information a été dévoilée pendant le Sommet par trois chercheurs en sécurité qui ont étudié leurs propres badges. Format carte de crédit, ils portent le nom du participant et une photo numérisée, prise lors de son enregistrement par une petite caméra. Selon Stephane Koch, l’un des chercheurs, le haut niveau de sécurité promis n’y est pas -on pouvait facilement s’inscrire sous une fausse idendité et les photos, ne portant pas de marquage hologramme, sont changeables. Plus grave, l’UIT (Union internationale des télécoms), commanditaire pour le sommet des PeRFIDes auprès de la société Sport Access, aurait dû avertir les gens qu’ils se balladaient avec une puce moucharde autour du cou. La loi suisse les y oblige.

"Rappelons brièvement que la « PeRFIDe » contient un numéro identifiant unique, radio-transmis automatiquement à tout lecteur RFID situé dans un rayon de 10 cm à 2 mètres. « Les lecteurs n’étaient placés qu’aux points d’entrée, précise M. Fowlie, directeur de communication de l’UIT, et actif sur deux centimètres. Il n’y a pas eu de tracking », insiste-t-il. M. Escudero-Pascual, chercheur, ne semble pas de cet avis. Sur l’écran du lecteur, il affirme avoir vu : son nom, sa photo, sa fonction, son organisation, les heures de ses passages aux entrée/sorties et dans les salles de conférences.

"Selon lui, si ces données sont enrigistrées dans une base de données centrale, « le système peut potentiellement analyser tous les déplacements des participants, détecter leur présence à une session particulière, avec qui ils arrivent ou discutent, etc. » Et, rajoute M. Koch, établir une cartographie complète des associations présentes.

"L’UIT de son côté affirme que les données étaient effacées chaque jour et que seule la base de données des participants a été conservée et sera transmise à Tunis. Ce qui pose malgré tout questions. Il est indispensable, dit M. Koch, que l’UIT ait une politique d’utilisation des données personnelles clairement énoncée. Surtout lorsqu’il s’agit de données « sensibles ». Beaucoup concernent des associations et des organisations en conflit avec leurs gouvernements et nul ne peut jurer que les autorités tunisiennes ne vont pas s’en servir à des fins très peu démocratiques."

Références :
 Le communiqué des chercheurs :
http://infos.samizdat.net/blog/page.php?p=38&c=1X
http://infos.samizdat.net/blog/page.php?p=38&more=1&page=2

 Le communiqué des chercheurs (en anglais)
www.nodo50.org/wsis

Articles :
 ZDNet France, 23/12/2003 : "RFID : les badges du sommet de Genève avaient des effets seconds"
www.zdnet.fr/actualites/technologie/0,39020809,39134545,00.htm

 BipLog, 20/12/2003 : "RFID Tags Located in WSIS Conference Badges"
http://journalism.berkeley.edu/projects/biplog/archive/001691.html

(1) "Politis" n° 781 : "Perfidie au sommet"

Nominé tous domaines confondus pour avoir encouragé des mesures contraires à la démocratie et aux droits de l’homme

Explications :
Le Conseil des ministres européens pour la Justice et les affaires intérieures (Conseil JAI), profitant de la panique suite aux attentats du 11 septembre 2001, a poussé les parlementaires européens à voter des directives incitant les Etats membres à prendre plusieurs mesures contraires à la démocratie et aux droits de l’homme.

Sur le fond, le Conseil a mis en place des systèmes de surveillance sans s’assurer qu’ils respectaient les droits fondamentaux des citoyens. La sécurité et la coopération policière relèvent en effet du troisième pilier (police, justice, sécurité...), sur lequel l’Union européenne n’a pas de compétences officielles, ce qui annule le pouvoir de co-décision du Parlement. Ces mesures échappent donc à tout contrôle démocratique.

Trois de ces mesures méritent une mention particulière.

 La directive relative au blanchiment, passée en novembre 2001, comporte une forte incitation de "déclaration de transactions suspectes". Ce qui remet en cause, entre autres, l’obligation de secret professionnel faite aux professionnels de la justice et en particulier aux avocats.

Ce texte incite à déclarer toute suspicion, même intuitive, sur le lien supposé d’un client avec un réseau de blanchiment ou un réseau dit "criminel" - une notion vague, qui recouvre les réseaux mafieux comme la petite délinquance, sans rapport avec la sûreté nationale. La directive relative au blanchiment vient d’être en partie implémentée en France en janvier 2004. Conséquences, selon "La Tribune" (1) : "Un pilier de la profession d’avocat, le secret professionnel, risque de tomber à cause d’un avant-projet de loi transposant une directive européenne sur le blanchiment. Selon le projet de la chancellerie, les avocats et d’autres professions telles que les experts-comptables devront déclarer leurs soupçons s’ils suspectent un client de vouloir dissimuler un profit d’activité criminelle."

 La directive 2002, dite "vie privée et communications électroniques", prévoit la rétention préventive et systématique des données de communication, et leur accès par les services de police et d’investigation, dès lors que ces services affirment se placer dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et la criminalité - sans qu’ils aient à en apporter la preuve. Cette mesure remet en cause la protection des données personnelles (directives de 1995 et de 1997) ainsi que les lois Informatique et libertés nationales, et confèrent à la police des pouvoirs discrétionnaires exhorbitants, en totale contradiction avec le droit de chacun à la vie privée et au secret de la correspondance. La directive 2002 a été implémentée en France dans la loi sur la sécurité quotidienne.

 Plus récemment, le Conseil de l’Union européenne a adopté des mesures visant à créer, étendre et, à terme, interconnecter des fichiers de "sécurité". Parmi les fichiers concernés, Schengen II (fichiers des infractions et des personnes recherchées dans l’Union européenne), Eurodac (fichiers des demandeurs d’asile), le fichier des visas...

Or, les autorités de contrôle de ces fichiers sont mal définies, non financées, sans pouvoirs. Il est question de créer une autorité centrale couvrant tous les fichiers. Le Parlement européen s’est ouvertement élevé contre l’absence de ganranties démocratiques que présente une telle mesure.

Lire aussi sur ce sujet le dossier de candidature du Système d’information Schengen (SIS)

Références : Sur la déclaration de transaction suspecte

 Rapport sur la directive relative au blanchiment
www.ctif-cfi.be/nl/publi/art/s3V10155.pdf

 Discussion à l’Assemblée nationale (6/01/2001) sur un amendement proposé par le gouvernement dans le cadre de la loi réformant le statut de certaines professions judiciaires ou juridiques, des experts judiciaires, des conseils en propriété industrielle et des experts en ventes aux enchères publiques. L’amendement porte transposition et application à ces différentes professions de la directive sur le blanchiment.
www.assemblee-nationale.fr/12/cra/2003-2004/113.asp

 ZDnet, 28/05/2002 : "Rétention des données : le parti libéral européen rejoint le rang des opposants" www.zdnet.fr/actualites/internet/0,39020774,2111021,00.htm

 Dossier d’Iris : "Menaces convergentes contre la protection des données personnelles en Europe"
www.iris.sgdg.org/documents/dp-europe.html

 ZDnet, 18/09/2002 : "Rétention des données : les garde-fous européens montent au créneau"
http://news.zdnet.fr/story/0,,t118-s2122474,00.html

 Statewatch, 08/2002 : "EU : data retention to be "compulsory" for 12-24 months"
www.statewatch.org/news/2002/aug/05datafd1.htm

 EPIC (Electronic privacy information center) : "Data Retention"
www.epic.org/privacy/intl/data_retention.html

(1) "La Tribune", 19/12/2002 : "Le secret professionnel des avocats menacé"
www.latribune.fr/Tribune/Online.nsf/Articles/20021219201365?OpenDocument

Suivi à la trace des véhicules de particuliers par localisation géographique permanente

Explications : Une directive du Parlement et du Conseil, préparée début 2003, se propose de traquer chaque véhicule de tourisme par liaison satellite. Prétexte : l’harmonisation des systèmes de « télépéage routier » dans l’UE.

La commission des Transports du Parlement a émis quelques réserves mais ses principes resteront ceux-ci :

 « pour assurer une plus grande "interopérabilité", la Commission européenne souhaite introduire progressivement une technologie faisant appel aux satellites et aux télécommunications ».

 pour les véhicules utilitaires d’abord (dès 2005), et les voitures ensuite (2010). Les parlementaires pensent que c’est « trop ambitieux », et parle plutôt de 2007/2012 ;

 le système se fonderait sur la technologie de télécommunication mobile par satellite, ce qui permettra par extension de pouvoir localiser un véhicule selon un identifiant unique, permettant de le lier à la personne propriétaire, à ses données bancaires, etc.

 les institutions (CE, CUE, EP) misent sur la localisation par satellite grâce au futur système Galileo (prévu pour 2008) ;

 ce système de télépéage électronique devrait être appliqué sur le réseau européen sur la base d’"un contrat par acheteur, une boîte par véhicule".

Références : Ref : Travaux de la commission des transports du Parlement (décembre 2003) :
http://www2.europarl.eu.int/omk/sipade2?PUBREF=-//EP//TEXT+PRESS+BR-20031215-S+0+DOC+XML+V0//FR&LEVEL=2&NAV=S

Pour avoir distingué la "banque de données de santé de Belgique" (BCSS) comme "exemplaire" parmi 65 projets de e-gouvernement de l’Union européenne.

Explications :

La BCSS se base sur une carte d’identité sociale "à puce" (dite SIS). Les données personnelles qui y sont stockées peuvent être consultées par des organismes publics ou privés n’ayant aucune mission de santé ou de sécurité sociale.

Un document de la BCSS, "Objectifs de la carte SIS" (1), indique notamment dans quelle mesure il faut "Permettre aux personnes habilitées qui ne participent pas au réseau de la Banque Carrefour de la sécurité sociale d’accéder de manière électronique aux données personnelles de sécurité sociale.

"Le réseau de la Banque Carrefour est principalement destiné à assurer la communication électronique de données sociales à caractère personnel entre les institutions de sécurité sociale. Certaines institutions ou personnes situées hors du réseau peuvent être mandatées pour concourir à l’exécution de droits (...) et peuvent par conséquent disposer de données sociales à caractère personnel. Il s’agit par exemple des dispensateurs de soins dans le cadre de l’application du régime du tiers payant. **D’autres institutions ou personnes situées hors du réseau pourraient aussi disposer légitimement de données sociales à caractère personnel pour exécuter leurs missions. Il s’agit par exemple **d’une compagnie de transport en commun** offrant des tarifs préférentiels à certaines catégories d’assurés sociaux, **d’un service médical inter-entreprise**. La carte SIS comme support électronique de données à caractère personnel peut ainsi être le moyen d’accès des institutions, qui ne sont pas reliées au réseau de la sécurité sociale, aux données de sécurité sociale dont elles ont légitimement besoin.

"Ainsi, le réseau de la Banque Carrefour et la carte d’identité sociale ne sont pas des systèmes concurrents ; ce sont des systèmes complémentaires qui ont tous les deux comme objectif commun de permettre à toute institution ou personne habilitée, selon des technologies différentes, d’accéder à des données sociales de qualité et à jour." (...)

Il est possible de croiser ces données avec une foule de fichiers administratifs (2), et l’argument de sécurité repose sur une architecture "décentralisée", qui peut tout de même être levée pour les besoins d’études statistiques.

Références : - Registre national
 Registres Banque Carrefour
 Registre des candidats réfugiés politiques
 Fichier central des cartes SIS et des cartes professionnelles
 Répertoire des employeurs
 Banque de données LATG des travailleurs salariés
 Banque de données DIMONA des travailleurs salariés
 Fichier du personnel
 Banque de données DMFA des travailleurs salariés
 Flux de données consécutifs ? la DMFA et aux déclarations des risques sociaux
 Droits des travailleurs indépendants
 Droits des assurés sociaux dans le secteur chômage
 Droits des assurés sociaux dans le secteur allocations familiales
 Droits des assurés sociaux dans le secteur soins de santé et indemnités
 Droits des assurés sociaux dans le secteur des pensions
 Droits dans le secteur de l’aide sociale - CPAS
 Droits des travailleurs migrants
 Droits supplémentaires des assurés sociaux via le Fédéral
 Droits supplémentaires des assurés sociaux via les Régions et Communautés (...)
 Droits supplémentaires des assurés sociaux via les Provinces et Communes
 Droits supplémentaires des assurés sociaux via des opérateurs privés exerçant e.a. des missions d’intérêt général : transports publics (...)

(1) Objectifs de la carte SIS
http://ksz-bcss.fgov.be/Fr/carteSIS/cartesis_1.htm

(2) Les flux de données concernés par les systèmes de la BCSS
http://ksz-bcss.fgov.be/fr/fluxdonnees/fluxdonnees_home.htm

Base de données - la plus vaste de l’UE - à l’origine destinée à s’assurer du respect de la libre circulation des personnes, mais qui est utilisée comme un vaste fichier policier pouvant parfois pour interdire à des citoyens de l’UE de circuler librement lors de grands sommets internationaux.

Explications :
Le Système d’information Schengen est une base de données destinée au départ au contrôle des flux migratoires, tout en devant s’assurer du respect de la libre circulation des personnes dans l’UE. La nouvelle génération (SIS-II) doit voir le jour en 2006. Le Parlement la considère déjà comme "la plus vaste base de données en Europe".

SIS intègre théoriquement des données sur des non-citoyens de l’UE interdits de séjour, mais il a déjà été mis à contribution pour interdire à des personnes de l’UE, simples militants désirant exercer leurs droits à la contestation, de circuler librement lors de grands somets internationaux.

En décembre 2003 la Commission a confirmé que SIS-II intégrera les données biométriques qui doivent être incluses dans les prochains visas d’étrangers se rendant dans l’UE, comme celles qui équiperont les passeports de chaque citoyen de l’UE.(1)

SIS-II se construit dans un contexte anti-démocratique : le Parlement européen n’a aucun pouvoir pour exiger le respect des droits de l’homme et des directives sur la protection des données personnelles. En novembre 2003, la commission des Libertés du Parlement notait que SIS-II changeait radicalement de mission et de finalité : du controle migratoire, "SIS-II a été résolument orienté vers une nouvelle base d’identification policière, loin de son premier objectif ; (...) on ne parle plus d’une mesure compensatoire limitée, introduite pour faciliter la libre circulation des personnes". En sachant par exemple que le recours au SIS est prévu pour la transmission d’un mandat d’arrêt européen.(2)

Nouvelles entrées prévues dans la base :

 "adjonction de nouvelles catégories de signalement (de personnes et d’objets) et de nouveaux domaines, mise en relation des signalements, modification de la durée de conservation des signalements, ainsi que le stockage et le transfert de données biométriques, notamment de photographies et d’empreintes digitales, et possibilité de rechercher ces données" ;

 "le type de délit ; les bateaux, avions, conteneurs, équipements industriels, permis de séjour, documents de voyage, certificats d’immatriculation de véhicules, cartes de crédit, actions et obligations, etc., perdus ou volés".(2)

De nouvelles autorités y auront accès, pour l’instant le Parlement a des pouvoirs très limités pour s’y opposer :

 Office de police Europol, sans que les garanties de protection des données ne soient imposées ; opposition formelle du Conseil sur : "ne rechercher que les données nécessaires à l’accomplissement de ses tâches ; qu’il ne puisse transmettre aucune donnée à des États ou instances tiers ; que le rôle de l’Autorité de contrôle commune soit accru".

 services d’immatriculation des véhicules ;

 accès prévus à d’autres institutions (propositions du Conseil) : instituts de crédits, ; autorités délivrant les titres de séjour ; autorités en charge des politiques d’asile ; services de sécurité et de renseignements ; services de protection sociale ; autorités chargées de la surveillance des frontières ; représentations des États membres à l’étranger.(2)

Le Parlement a dénoncé l’absence des principes suivants dans la mise en oeuvre de SIS-II :

 débat public sur les objectifs politiques à atteindre grâce au SIS II, sur sa nature et ses objectifs ;

 étude détaillée sur la possibilité technique de fondre les bases de données actuelles ou futures (SIS, Europol, VIS, Eurojust, etc.) ;

 système de protection des données cohérent ;

 évaluation de l’efficacité et du respect des droits fondamentaux ;

 que toute extension du SIS s’effectue dans le respect des normes de protection des données les plus strictes, afin de tenter de trouver dans tous les cas le juste équilibre entre le droit à la protection des données à caractère personnel et la sécurité ;

 accorder une attention particulière aux implications et aux risques pour les droits de l’homme de l’introduction de données biométriques ; (...) ne devant être utilisées que pour des raisons expressément exposées à l’avance ;

 mieux informer les citoyens ; se référer au principe du droit d’accès et de rectification aux données personnelles.

Conclusion : "Le système d’information Schengen ne peut plus être géré sur une base purement intergouvernementale et dans le secret. À la suite de l’intégration de l’acquis de Schengen dans le cadre de l’UE, du financement de l’élaboration du SIS II par le budget général de l’Union et des répercussions de ce système sur la vie des citoyens, il est absolument nécessaire de mettre au point une nouvelle structure de gestion stratégique du SIS."(2)

NB : Coût de la mise au point du SIS II : *supérieur de 14,45 millions d’euros* au coût initialement prévu (que les frais d’élaboration et non les frais de fonctionnement ; coût de l’élaboration du VIS : estimé à 157 millions d’euros (y compris des frais annuels de fonctionnement de 35 millions).

Références : (1) Communication de la Commission Européenne au Conseil et au Parlement (11 décembre 2003) :

http://europa.eu.int/eur-lex/en/com/cnc/2003/com2003_0771en01.pdf

Info géné de la Commission sur SIS II :

http://europa.eu.int/scadplus/leg/en/lvb/l33183.htm

(2) Rapport de la Commission des libertés du Parlement adopté par tous les députés le 20 Novembre 2003 :

http://www2.europarl.eu.int/omk/sipade2?L=FR&OBJID=31222&LEVEL=3&MODE=SIP&NAV=X&LSTDOC=N

Réguler les flux migratoires n’est qu’un prétexte à ce fichage discriminatoire de personnes étrangères précaires et démunies

Explications :
Le système Eurodac, amélioré à la demande de la Commission européenne, permet aux Etats membres d’identifier les demandeurs d’asile et les personnes "ayant illégalement franchi les frontières extérieures de l’Europe" en comparant leurs empreintes décadactylaires (les dix doigts plus la paume) avec celles contenues dans une base de données centrale où figurent 2 millions de candidats à l’immigration.

La gestion de l’identification biométrique a été confiée à la société française Stéria, qui vante l’exceptionelle efficacité de son système, "capable de traiter 500 000 comparaisons par seconde avec un taux de précision de 99,9 %". Stéria a également adapté le protocole de transmission FIT (Fingerprint Image Transmission). A terme, le système sera capable de transmettre des empreintes, des images de visages et des signatures afin de "vérifier l’identité des suspects".

Références :
 Nicolas Sarkozy évoque le système Eurodac lors de la réunion des préfets (21/11/2002)
www.interieur.gouv.fr/rubriques/c/c1_le_ministre/c13_discours/2002_11_21_reunion_prefets

 Circulaire du ministère de l’Intérieur sur le système Eurodac
www.ftda.net/pdf/circulaire_eurodac.pdf

 Luxembourg : présentation du nouveau système européen d’identification des demandeurs d’asile
www.gouvernement.lu/salle_presse/actualite/2003/02/10frieden/

 Ordonnances, lois et décrets relatifs aux demandeurs d’asile
www.gisti.org/droit/textes/refugies/

 Stéria, 14/01/2003 : communiqué de presse sur Eurodac
https://web.archive.org/web/20051013043426/http:/www.steria.fr/cpfrance/eurodacue.htm

 Biométrie Online, 03/02/2003 : "Alex Türk préside l’autorité de contrôle d’Eurodac"

Système de péage urbain obligeant les particuliers à être suivis à la trace en temps réel

Explications : Dans le but de surveiller et de réguler les véhicules se déplaçant dans le Centre historique, Londres est devenu le King de la vidéosurveillance.

En effet cette zone est devenue payante (système de ville à péage), et les contrevenants sont surveillés par un système automatique de caméras fixes et mobiles doté de reconnaissance des plaques minéralogiques couplé à une base de données de ceux qui ont payés leur autorisation de circuler dans cette même zone. De ce fait, le pistage des déplacements de tout un chaucn devient évidemment fort aisé.

Le comble est la non-fiabilité du système : les plaques d’immatriculations sont parfois mal lues, et l’amende (assez lourde) est envoyée automatiquement, à un conducteur innocent, lequel aura beaucoup de mal à la contester (la procédure est lourde).

Rappelons que Londres, patrie d’Orwell, a été l’une des premières villes à surveiller ses concitoyens via des caméras placées dans les lieux publics ( dès 1961). Avec en 2002 plus de 150 000 caméras , elle est la championne en la matière. Et le plus étrange est que la majorité de ses habitants trouvent celà normal, habitués qu’ils sont à se policer les uns les autres, voire si nécessaire à arrêter leur voisins - la pratique du "citizen arrest" inconnue en France.

Références :
 Capital du Dimanche 23 Novembre 2003 sur M6 http://www.m6.fr/html/emissions/capital/index.shtml

 History of CCTV
http://www.notbored.org/england-history.html

 CCTV in London :
urbaneyes.net/results/ue_wp6.pdf

Par ses manquements ou omissions, la Commission nationale de l’informatique et des libertés participe à une illusion, celle de faire croire au citoyen qu’il est protégé contre les dérives marchandes et étatiques de ses données personnelles

La Commission, presque 30 ans d’age, ne remplit pas sa mission d’organe indépendant qui peut protéger le citoyen contre l’énorme braquage numérique de ses données intimes.

En soi, les décisions, interventions et (rares) dénonciations au parquet de la CNIL risquent bien de dessiner les chapitres fondamentaux de la Novlang officielle. Sur de nombreuses affaires, la Commission - soit par manque de moyens ou de volonté, soit par absence de pouvoirs, après que son président Alex Turk ait participé lui-même à la perte desdits pouvoirs (cf dossier BBA 2004) - n’a pas joué son rôle d’arbitre au service du citoyen.

Sous couvert de renforcer les pouvoirs de la CNIL, Alex Turk a défendu une refonte de la loi Informatique et libertés qui, de fait, lui retirait le pouvoir de bloquer la mise en oeuvre des fichiers "de sûreté" (policiers notamment), mais lui accordait certes des pouvoirs de sanction. Ce qui pouvait passer pour une contrepartie s’avère n’être qu’un jeu de dupe : depuis, les fichiers policiers sont avalisés sans tenir compte des remarques de la CNIL, et aucune sanction n’a été rendue publique, suivant en cela la politique de la CNIL qui, depuis 1978, n’a dénoncé au parquet qu’une vingtaine d’affaires (sur plusieurs dizaines de milliers de plaintes, son équivalent britannique en dénonçant plus d’une centaine par an).

Une exemple ? Dans l’affaire du fichier des précaires de Vitry-le-François, soulevé par de nombreuses associations (prix Orwell 2004 pour la ville et le Conseil général), aucune démarche, action juridique ou sanction administrative n’a été ni engagée ni demandée par la CNIL. Les travailleurs sociaux avaient été informés en avril 2005 qu’un des commissaires ferait le déplacement dans la région pour éclaicir ces faits. Mais rien ne s’est passé. Un peu avant une poignée de manifestants, dont des travailleurs sociaux marnais, étaient venu demander que la CNIL intervienne. Un dossier qui aurait du mener à des poursuites, car manifestement non déclaré dans les règles à la CNIL et prévu par aucun texte.

Autre exemple, le bug de la carte Vitale (1). Le 24 mars 2004, le président Alex Turk écrit à Jérôme Crêtaux, qui a découvert la faille (et qui travaille avec les association de défense des données de santé ADAS et ACIs-VIPI), pour dire qu’il a bien reçu son courrier du 17 novembre 2003 dénonçant le bug, qu’il en a saisi le 19 décembre 2003 le président du GIE ; enfin il a "l’honneur de [l’] informer que le GIE Sesam-Vitale a confirmé à la commission que les APIs de lecture nécessitaient la présence simultanée de la carte Vitale et d’une carte de professionnel de santé pour que les données relatives à l’Exonération du Ticket Modérateur soient accessibles". Le tout sans trace d’étude indépendante quelconque. Preuve sera faite ensuite que le problème technique est vraiment sérieux dans le système Vitale (2).

Sur les questions de lutte contre le piratage dans la musique, la CNIL n’a pas fait non plus preuve de volonté d’action en faveur des citoyens. Depuis près de trois ans, certaines sociétés privées font pression sur le gouvernement et les élus pour pouvoir se substituer à la police et à la justice sur internet. La CNIL, après avoir dérapé, a enfin pris ses responsabilités mais le collectif EUCD et la Ligue ODEBI ont montré le double-jeu passif de la CNIL sur ce dossier (3) et les conséquences que cela a entraîné dans la rédaction du projet de loi Dadvsi débattu en décembre 2005 au Parlement.

Autre exemple, la loi de lutte contre le terrorisme (version 2005), en attente de validation par le Conseil Constitutionnel. L’avis du 10 octobre rendu par la CNIL préconise notamment, sur l’article visant à la "consultation de fichiers administratifs détenus par le ministère de l’intérieur".

Verbatim : "L’article 12 du projet de loi prévoit la possibilité pour « les agents individuellement habilités" (...) d’accéder à certains fichiers administratifs existants. (...) Si la Commission ne conteste pas la légitimité des finalités exposées, elle considère toutefois que l’accès permanent, au bénéfice de services de police et de gendarmerie, au contenu de fichiers à vocation administrative recensant une grande partie de la population française et des personnes étrangères séjournant ou souhaitant séjourner sur le territoire national doit s’entourer de garanties particulières" (4).

Garanties "particluières" seulement... La CNIL poursuit : "En ce sens, la Commission prend acte des précisions apportées par le ministère de l’intérieur selon lesquelles les accès aux différents traitements seront limités à de simples consultations, sans extraction de données et sans interconnexion avec d’autres fichiers. Elle demande en conséquence que ces précisions, substantielles, soient portées dans l’article 12 du projet de loi."

Dans la loi présentée au Parlement le 25 octobre, l’article (devenu article 8), ne contient nullement les précisions demandées par la commission (5). Que fait la police de la CNIL ?

La CNIL a aussi montré ses limites en autorisant les assureurs - complémentaires santé Mutualité française, AXA (2004), Groupama et Swiss Life (en 2005) à constituer des fichiers de prescriptions des assurés sociaux, sous réserve d’une soi-disante "anonymisation". (6)

En dans le cadre des nouveaux fichiers d’infraction sur lesquels la CNIL lâche prise, citons enfin un exemple qui concerne un multirécidiviste des sélections BBA : le pass Navigo (RATP et SNCF). Verbatim document de la CNIL de décembre 2004 :
"Lors de sa séance du 9 décembre, (...) la Commission a autorisé, en assortissant néanmoins sa décision de conditions spécifiques supplémentaires, la SNCF à étendre la mise en œuvre des traitements relatifs à la gestion des données de validation du passe « Navigo ». Ce traitement a notamment pour finalité de détecter la contrefaçon éventuelle des titres de transport et, de manière générale, la fraude technologique. *C’est uniquement dans ce cadre du traitement de détection de la fraude que les données de validation, contenant des informations relatives aux déplacements des personnes, sont associées au numéro de carte, seul élément renvoyant indirectement à l’identité d’un usager*, les données utilisées dans le cadre des autres traitements faisant l’objet d’une anonymisation." (7)

On pourrait également citer le procès de ces étudiants (nominés au prix Voltaire) qui sont poursuivis pour avoir détruit deux bornes biométriques illégalement installées dans un lycée (nominé au prix Orwell), et pour lequel l’un des anciens présidents de la CNIL a pris partie, la CNIL actuelle s’illustrant pour sa part en ne s’exprimant aucunement.

(1) "Y’aura-t-il un scandale Sesam Vitale ?", Internet Actu, sur la base des découvertes de J. Crétaux : http://www.internetactu.net/index.p...

(2) "SESAM OUVRE-TOI.", comm. de l’ADAS, 27/03/2005. Ref :
http://www.webzinemaker.com/admi/m6...

 "PAS LEUR PROBLEME !". Com. de l’ADAS, 23/12/2005. Ref :
http://www.webzinemaker.com/admi/m6...

(3) Chronologie du dossier E-Milices, EUCD.info, 10/2005. Ref :
http://eucd.info/index.php?2005/10/...

(4) Délibération du 10/10/2005 de la CNIL :
http://cnil-front1.heb.fr.colt.net/...

(5) Loi de lutte contre le terrorisme, présentée le 28/10/2005 devant l’Assemblée :
http://www.assemblee-nationale.fr/1...

(6) http://www.swisslife.fr/html/actus-...

(7) Récap de l’article 25 de la nouvelle loi IL, décembre 2004 :
http://www.cnil.fr/index.php?id=1735

NB : Budget de la cnil :
http://www.humanite.presse.fr/journ...
la CNIL a toujours été le parent pauvre des autorités administratives. Avec un budget - annuel de 7 millions d’euros, elle - arrive loin derrière le Conseil supérieur de l’au-dio- visuel (33 millions d’euros) ou même la haute autorité de lutte contre les discriminations, qui n’existe pas encore mais dispose déjà de 10 millions d’euros. En 2004, la CNIL fonctionnait avec, en tout et pour tout, 80 postes budgétaires. Les effectifs les plus faibles de toute l’Union - européenne. Loin derrière les autres grands États, comme l’Allemagne (400 personnes) ou la Grande-Bretagne (240). Et pas même au niveau des pays plus modestes, comme la - Pologne (100) ou encore la Roumanie (90).

 Nomination d’Alex Turk aux BBA 2004 : http://nomines.bigbrotherawards.eu....

 La nomination de la CNIL en OFF des BBA 2000 http://www.bugbrother.com/bba/cnil.html

Négligence sur les protections adéquates � défendre en tant que commissaire � la CNIL depuis 1992 et rapporteur au Sénat de la loi de réforme de l’informatique et des libertés

Explications : Le sénateur Alex TURK est depuis le 3 février 2004 le nouveau président de l’autorité indépendante chargée de la protection des données (CNIL), l’un des 4 parlementaires à siéger dans la Commission - et ce depuis 1992. Nominé pour ses prises de positions au Parlement, où il a fait preuve de légèreté dans sa mission de protection du citoyen face à l’informatisation de la société. Nominé aussi pour ses multiples casquettes, qui sont aussi le signe de conflits d’intérêts qui remettent en cause le principe d’indépendance de la CNIL : il est notammment rapporteur au Sénat de la loi qui doit réformer une institution dont il est membre actif depuis 1992, et président depuis peu.

Cet élu du Nord (sans étiquette - ex-RPR) a assuré et assure toujours de hautes fonctions au niveau de l’Union européenne : président de 1995 à 1997 de l’autorité commune de contrôle de protection des données de Schengen, dont le fichier SIS cumule, selon la CNIL, 42% d’erreurs ; président de l’Autorité d’EURODAC (le fichier biométrique de l’espace Schengen) depuis décembre 2002, après avoir été président de l’Autorité de contrôle commune des fichiers d’Europol de 2000 à 2002.

 En 1999, il prenait opportunément à parti le ministre de l’Intérieur (de gauche) pour ne pas respecter l’engagement de la France d’informer les personnes fichées par le SIS (fichier Schengen) de leurs droits. (1)

 En décembre 2001, le ton change lors des débats de la LSQ : "Car la lutte contre le terrorisme oblige le gouvernant et le gouverné a accepter de payer une parcelle de leur liberté pour prix de leur sureté personnelle." (2)

 Eté 2002, lors des débats sur la 1ere loi Sarkozy (LOPSI), il écarte d’un revers de main le futur croisemet des fichiers policiers, dont le Stic "légalisé" brutalement après 5 ans de clandestinité, et surtout Judex (gendarmerie), qui n’avait alors aucune existence légale. De plus il préfigure un aval de la CNIL, alors qu’elle dénoncera les risques s’opposera aux grandes lignes de la loi Sarkozy 2 (LSI) à l’automne 2002 : "L’interconnexion des fichiers est parfaitement encadrée par les textes et aussi, bien entendu, par la jurisprudence de la CNIL qui a notamment dégagé un principe fondamental, celui de la finalité." (3)

 Membre de la commission des Lois du Sénat, Turk a été en 2002 le rapporteur du projet de loi "données personnelles" qui doit réformer la CNIL.

Parmi les principes défendus par le sénateur (4) :

 "Réconcilier les entreprises et la CNIL" : les dispenser de déclarer leurs fichiers en échange de "l’institution de correspondants de la CNIL dans les entreprises privées" ; "En contrepartie, les entreprises bénéficieront d’une exemption de déclaration de leurs traitements sous réserve de la tenue d’un registre ".

 Autoriser les sociétés privées à constituer des bases de données d’auteurs d’infractions "pour les besoins de la lutte contre la fraude", non exigée par la directive en cours de transposition, et au prétexte que 5 autres états membres ont agit ainsi.

 > Il répond en cela aux demandes des industriels (voir dossiers BBA 2003 : CSPLA, Fontaine, Nègre) ;

 Ne plus interdire le transfert de données à caractère personnel vers un pays n’assurant pas un niveau de protection suffisant", pour peu que ce pays ait adopté "un réglement intérieur garantissant la protection des droits et des libertés des personnes concernées".

 "supprimer l’exigence d’une autorisation de la CNIL pour les traitements portant sur la totalité ou de la quasi-totalité de la population" ;

 "supprimer l’exigence de publicité par le Premier ministre des suites données aux saisines par la CNIL en cas de violation des droits de la personne imputables à des fichiers de souveraineté, (...) la CNIL demeurant libre d’informer le public par le biais de son rapport annuel".

Références :
 Mise a jour 2/02/2004 : Turk élu président de la Cnil :
http://www.legalis.net/jnet/actu/ac...

 Biographie, CV :
http://www.senat.fr/grp/ni/senateur...

http://www.cnil.fr/cnil/cnil12.htm

(1) Sénat - séance du 3 juin 1999 :
http://www.senat.fr/seances/s199906...

(2) "Le mot du mois", site du Sénat - décembre 2001 :
http://www.senat.fr/grp/ni/motdumoi...

(3) Débats LOPSI - juillet 2002 :
http://www.senat.fr/grp/ni/interven...

(4) Rapport projet de loi "Protection des personnes physiques à l’égard des traitements de données à caractère personnel"
http://www.senat.fr/rap/l02-218/l02...

 Réconcilier la CNIL et les entreprises :
http://www.senat.fr/rap/l02-218/l02...

Dans la catégorie "multirécidivistes de père en fille", la famille Ceccaldi-Reynault, qui règne sans partage depuis des décennies à Puteaux (92), mérite cette distinction suprême.

Grâce à son ex-maire qui a passé le baton à sa fille Joëlle (suppléante de Nicolas S. à l’assemblée), la ville de Puteaux a déjà été nominée à 2 reprises aux BBA France (2002 et 2004).

La ville est maintenant équipée de 22 caméras dans les espaces publics [1], 55 nouvelles devaient être installées en 2006 (ce qui fait 77), auxquelles il faudra ajouter les 113 caméras attendues dans les parkings des résidences HLM. Ce qui fera un total de 190 yeux vidéos qui seront reliées au futur réseau putolien de vidéosurveillance. Coût de cette installation : 3 millions d’euros, sans compter les frais annuels d’entretien et d’exploitation. Pas mal mais peux mieux faire : le projet initial devait pouvoir être extensible jusqu’à 350 caméras.

Exemple cité par Monputeaux.com : "Les habitants du (quartier) Lorilleux seront par ailleurs heureux d’apprendre que la statue du nouveau temple de l’amour, qui avait été dégradée peu après son installation, sera remise en place à la fin du mois, et que la mairie a décidé d’installer immédiatement une caméra... pour la protéger ! Ainsi donc la municipalité supprime la subvention qui permettait aux HLM de payer des gardiens à Lorilleux... mais elle mobilise en quelques jours des moyens pour assurer la protection... d’une statue. On cherche la logique de tout cela. Et j’ai bien peur que le Contrat local de sécurité soit à l’image de ces dernières décisions."

Mais c’est l’intention qui compte, comme on dit. Alors citons pour conclure une phrase devenue célèbre de l’ancien sénateur-maire (le Figaro, 21/10/2002) : "J’exclus de ma consultation ceux qui estiment qu’il ne faut pas de caméras parce que c’est une atteinte à la vie privée. Ce sont des rousseauistes qui s’opposent à la sécurité. Je ne perds pas mon temps à les convaincre. Leur attitude est absurde : l’installation est conforme à la règlementation. (Je n’ai) aucun état d’âme !" Et nous aussi.

[1Cf le dernier article de l’opposant Christophe Grébert, 10/05/2006.

Depuis toujours Thales délivre un discours commercial e t des produits destinés à nous assurer un avenir toujours plus surveillé...

Explications :

La société d’électronique de défense Thalès (ex-Thomson CSF) se distingue par l’ensemble de son oeuvre, et plus précisément pour son large éventail de technologies sécuritaires. Depuis ses panoplies de vidéosurveillance éparpillés dans les espaces publics, jusqu’à ses dispositifs de contrôle des individus ou des réseaux de communication publics - notamment l’internet. Thalès compte de surcroît parmi ses clients les États les plus totalitaires.

Son dernier concept, mis en exergue au salon Milipol de Paris (novembre 2003), résume à lui seul la philosophie de l’entreprise : Thales SHIELD (Strategic Homeland Intelligence and Electronic Deterrence). Présenté comme une solution globale pour la sécurité du territoire, Shield s’avère omni-intrusive et gravement attentatoire aux libertés de circuler et de communiquer en privé. Ce produit a été vendu dans plus de trente pays.

Comme son nom l’indique, SHIELD est un outil d’intelligence et de dissuasion. Il collecte et analyse des renseignements, surveille communications et réseaux, contrôle les frontières et les espaces aériens, terrestres, maritimes. Thalès emploie les technologies les plus sophistiquées afin d’entraver la libre circulation des individus, au point de détecter tous mouvements suspects et autres informations "dangereuses". Son principe : tout individu est suspect d’atteintes à la sureté de l’Etat, toute personne à proximité d’une frontière est un potentiel clandestin. Des principes qui bafouent les droits fondamentaux (1).

Un dossier de presse distribué au salon Milipol résume les autres "compétences" de Thalès : "caméras thermiques (portée de 10 km) pour la recherche d’individus indésirables", système de détection d’infraction sous-marine non seulement autour des zones militaires, nucléaires, gouvernementales, mais aussi des "plate-forme de forage, raffineries ou palais royaux" (sic). Pour tracer les individus, l’entreprise déploie une ingéniosité sans borne : solutions d’identification, d’authentification et de contrôle d’accès avec biométrie intégrée (un contrat de cartes d’identité en Chine a valu à Thalès une nomination aux BBA 2002), système de reconnaissance de plaques minéralogiques et de calandres, systèmes globaux de vidéosurveillance couplés à des logiciels d’analyse intelligente d’image, systèmes de délivrance de documents d’identité, détecteurs portatifs pour une prétendue "détection en temps réel" (l’affirmation n’est pas scientifiquement établie)...
Signalons aussi les systèmes de commande et de contrôle destinés aux forces de police (leurs ancêtres, RITA et Socrate, ont été un temps réputés pour leurs dysfonctionnements) et les systèmes de surveillance des télécommunications.

Un exemple d’application ? Thalès cite "le système d’information de commandement, de contrôle et de communications" réalisé pour la ville de Porto Alegre, lieu des premiers rendez-vous altermondialistes (2) !

Le catalogue propose aussi des brouilleurs - parfaits pour la "guerre électronique" - ou des systèmes optroniques servant aussi bien au contrôle de la violence urbaine qu’à celui de la circulation. Sans oublier "Net Spyder", vendu pour contrôler les communications internet "dans l’infrastructure téléphonique commutée", "chez les fournisseurs d’accès" ou "dans l’infrastructure internet elle-même".

Les brochures de l’entreprise maquillent parfois son orientation ultra-sécuritaire aux couleurs de l’humanitaire et de la bonne conscience écologique. Elles présentent des "applications vertes" (sic), des détections de "pollutions en mer" (très lucratives), des "formations de pilotes handicapés", allant jusqu’à assurer la "surveillance d’espèces animales sauvages", voire "en voie de disparition"... Tout est bon pour donner à ces technologies de contrôle une image positive. Nulle part n’est évoquée la possibilité d’une utilisation moins rose de ces outils(3).

Thalès annonce un chiffre d’affaires global de 11,1 milliards d’euros. La société en réalise 75 % hors de France, 61 % dans la défense et 23 % dans ce qu’elle nomme pudiquement le "pôle Technologies de l’Information et Services". En clair, la surveillance et le contrôle civil, où elle écoule ses technologies militaires.

Thalès a adopté comme devise "Toujours mieux satisfaire ses clients" et comme slogan, "Pour un avenir plus sûr". Traduction : "Toujours mieux satisfaire ceux qui contrôlent", "pour un avenir plus surveillé".

Références : (1) Le concept Thales Shield

http://shield.thalesgroup.com/news_...

(2) ZD Net, 21/11/2003 : "Thalès alter-mondialiste"

http://www.zdnet.fr/actualites/tech...

(3) Brochure générale

http://www.thalesgroup.com/all/pdf/...

Pour avoir fiché, illégalement, des millions de Français pendant des années : si JUDEX (2,8M de fichés) vient d’être légalisé... 20 ans après sa création, le fichier des personnes nées à l’étranger (7M de fichés) et le FAR, qui sert à évaluer la dangerosité de la population (60M de fichés !) sont toujours illégaux.

La première édition des Big Brother Awards France, en l’an 2000, avait "consacré" le STIC, le fichier de suspects du ministère de l’intérieur, truffé d’erreurs et qui n’en a pas moins fonctionné, dans l’illégalité, 6 ans durant.

On a bien moins parlé de JUDEX (système JUdiciaire de Documentation et d’EXploitation), son équivalent à la gendarmerie. Créé en 1986, il n’a été légalisé qu’en... novembre dernier. Il n’en compte pas moins 2 883 000 personnes "suspectes" parce que "mises en cause". Tout comme le STIC, JUDEX recense en effet tous les cas où un quidam a été mis en cause, et quelles que soient les suites judiciaires données à cette présomption de culpabilité. Le STIC et JUDEX seront fusionné en 2007 au sein d’ARIANE (Application de Rapprochements, d’Identification et d’ANalyse pour les Enquêteurs).

D’après le rapport Bauer consacré aux "Fichiers de police et de gendarmerie", il existe encore d’autres fichiers non déclarés, et ne disposant donc toujours pas de base légale, à l’instar du "fichier des personnes nées à l’étranger" (FPNE) qui, créé en 1975, comprend 7 millions de fiches, le pire étant atteint avec le "fichier alphabétique de renseignements" (FAR), qui a pour vocation de "permettre aux militaires des unités opérationnelles d’acquérir une connaissance approfondie de leur population résidente, en particulier sur leur dangerosité", et qui recense pas moins de 60 millions de fiches cartonnées.

La loi informatique et libertés autorisant les fichiers policiers à rester dans l’illégalité jusqu’en 2010 [1], ils seront tous deux abandonnés à cette date. Le rapport Bauer n’en recommande pas moins que, "dans l’attente de la suppression prévue par la Direction générale de la gendarmerie nationale en 2010, le fichier alphabétique de renseignements soit déclaré à la CNIL et fasse l’objet des procédures réglementaires adaptées".

La gendarmerie a également été prise la main dans le sac, en octobre dernier, par le Canard Enchaîné, pour avoir fiché, en toute illégalité, près de 40 000 travailleurs saisonniers dans les Alpes, tout en demandant à leurs employeurs leurs noms et numéros de téléphone. (voir plus bas).

Enfin, le 13 juillet 2006, le ministère de la Défense a par ailleurs prêté au ministère de l’intérieur un drône (avion sans pilote et télécommandé) afin de surveiller les banlieues, et plus particulièrement certaines cités HLM sensibles. S’il n’a pas été démontré que la gendarmerie était impliquée, on sait qu’elle dispose d’au moins un drône, "à titre expérimental", et qu’elle avait déjà utilisé un drône afin de surveiller le sommet du G8, à Evian, en 2003, tout en y déployant des "moyens de guerre électronique en vue de perturber les modes de communication des manifestants et de localiser les sources visant à brouiller les réseaux des forces de l’ordre", mais aussi des gendarmes en civils dotés de mini-caméras dissimulées dans la branche de leurs lunettes... ce qui lui avait d’ailleurs valu une nomination aux Big Brother Awards.


Faits agravants en 2006 : recensement illégal de près de 40.000 travailleurs saisonniers par plusieurs brigades de recherche de la Gendarmerie. Affaire révélée par Le Canard Enchaîné du 25/10 et du 01/11/06.
 [2]

[1la "mise en conformité (...) des traitements non automatisés de données à caractère personnel intéressant la sûreté de l’Etat, la défense et la sécurité publique", et donc le fait qu’ils s’avèrent "adéquats, pertinents, exacts, complets et, si nécessaire, mis à jour" a en effet été repoussée au 24 octobre 2010 :
 article 21 de la LOI n° 2004-801 du 6 août 2004 relative à la protection des personnes physiques à l’égard des traitements de données à caractère personnel et modifiant la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés
 A qui profite la CNIL ?
 http://www.bugbrother.com/breve38.html

[2Extraits : « PRÈS de 40 000 travailleurs saisonniers des départements alpins font l’objet, depuis plusieurs années et de la part des gendarmes locaux, d’un fichage parfaitement illégal. Ni les intéressés ni la commission nationale Informatique et Libertés n’en ont été informés, comme la loi l’exige.
« Agents de remontées mécaniques, plongeurs, cuisinier, musiciens venus bosser semaines ou quelques mois en montagne durant la saison de ski sont ainsi répertoriés par noms, adresses, professions et-nationalités. Mais le plus piquant est la rubrique "Renseignements divers", qui précise les habitudes ("usagers de stupéfiants", par exemple ou le passé "insoumission" au service militaire ou "condamné pour vol il y a vingt ans") de certains fichés. Avant d’être saisies, les données individuelles ont été confrontées au fichier (national) des personnes mises en cause utilisé par la police et la justice. (...)
« (L)es commerçants de la région sont priés de fournir, sans broncher, divers " renseignements" sur leurs employés du moment. Sous peine, pour les récalcitrants, de s’exposer à un contrôle de l’Urssaf ou de l’Inspection du travail...
(...)Pas assez vite, hélas, pour empêcher d’odieux pirates, complices du "Canard", de récupérer un bon paquet de fiches (remplies) utilisées par ces services. Ainsi qu’un "mode d’emploi" permettant l’installation du fichier - sobrement appelé "Saisonniers" - sur l’ordinateur des pandores et sur le réseau de communication Rubis, utilisé par la gendarmerie nationale. (...) »
Suite (article du 1er novembre) : « Ils ne sont pas seuls. L’article, paru la semaine dernière, sur le fichage des "saisonniers" de cette région (près de 40.000) n’était qu’un exemple parmi d’autres. Les mêmes pratiques ont cours dans les stations balnéaires, comme nous l’avaient déjà confirmé plusieurs correspondants au téléphone. Un ancien gradé de la gendarmerie affirme avoir naguère dénoncé ces mauvaises manières à la CNIL, mais celle-ci n’en a aucun souvenir. D’autre part, certains commerçants signalent que des pandores leur demandent souvent les noms et numéro de téléphone des saisonniers qu’ils embauchent. (...) »

La RATP persiste et signe : d’une part son Pass Navigo, qui institue le fichage de tous les abonnés en remplaçant la carte orange par Navigo ; et d’autre part pour sa communication qui, si elle n’a pas un lien direct avec le fichage, n’en reste pas moins de la "novlangue" tout craché...

Vainqueur d’un Orwell lors de l’édition 2001 des BBA, renominé ensuite en 2002 et 2004, la RATP est une multi-récidiviste dès qu’il s’agit de son pass Navigo.

Navigo vous fiche et vous trace, c’est obligé

Navigo va remplacer la carte orange. Cela ne sera pas un choix, mais une obligation, puisqu’on arrête pas de nous dire par haut-parleur interposé « La carte orange disparaît ».

Ceci implique donc de-facto l’identification obligatoire de tous les abonnés, ceci au détriment des recommandations de la CNIL.

Une visualisation des spécifications du système permet de voir qu’ils ont obtenu l’autorisation de non seulement centraliser toutes les informations mais aussi de :
 pouvoir bel et bien savoir qui est passé quand et où (on peut faire un système anti-fraude ou statistique sans être nominatif) ;
 stocker toutes ces informations pendant 48 heures.

On peut facilement imaginer de joyeux applicatifs comme par exemple faire un recoupement entre différents groupes de personnes se rendant à différents points de rendez-vous de manifestations pour repérer les plus contestataires, etc.

La notion de stockage pendant 48 heures fait rire jaune tant il est évident qu’une autorité tel que le ministère de l’intérieur n’aura aucun soucis à obtenir un archivage plus long, officieusement ou même officiellement, juste après le prochain attentat lambda en Europe.

Pourtant, en décembre 2004, le STIF (regroupant tous les opérateurs de transports présente en Ile de France) nous avait bien promis l’existence d’une carte « non personnalisée ». Début 2007, essayez d’aller dans une agence pour demander un pass Navigo sans avoir à fournir noms ou compte bancaire : on va vous prendre pour un fou.

Et quand Navigo se pilote sur Internet...

Un internaute a pu consulter des données concernant plus de 1 000
utilisateurs du passe Navigo. Le site est fermé pour le moment
..

Voir aussi le papier de Que Choisir (31/08/06) : "Données privées - La sécurité déraille". Un problème de protection des données sur le site Internet de la RATP a permis tout cet été à n’importe qui d’accéder à des centaines de formulaires pré-remplis. La régie était au courant, mais n’a rien fait.

Conditions générales d’utilisation du passe navigo pour la carte orange extrait de http://www.comutitres.fr/documents/...

6 - INFORMATIONS RELATIVES
AUX DONNÉES PERSONNELLES
6-1 Les données collectées font l’objet d’un traitement automatisé
...(ces données personnelles)...peuvent être communiquées à des fins de gestion à un sous-traitant
situé dans un pays tiers non-membre de l’Union
Européenne.

...Toute personne concernée par le traitement dispose :
 a) d’un droit d’accès, d’interrogation et de rectification qui lui
permet, le cas échéant, de faire rectifier, compléter, mettre à
jour, verrouiller ou effacer les données personnelles la concernant
qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou
dont la collecte, l’utilisation, la communication ou la conservation
est interdite ;
 b) d’un droit d’opposition :
 au traitement de ces données, pour des motifs légitimes ;
 à ce que ces données soient utilisées à des fins de prospection ;
 à la conservation sous forme numérisée de sa photographie :
dans ce cas une nouvelle photographie est demandée chaque fois
qu’une refabrication du passe Navigo est nécessaire.

« Un métro plus accueillant, plus beau, plus neuf »

Commencée avant l’an 2000 avec ses prestigieuses « neuf stations du centenaire », l’opération de rafraîchissement des stations du métro continue six ans après, pour un résultat plus que discutable, Ceci sous le couvert d’une communication qui, au vu du résultat obtenu fait hésiter entre la méthode Coué (pour les plus optimistes) ou la Novlang (pour les plus observateurs)

« Un metro plus accueillant »

 Des stations fermées pendant plusieurs mois, alors que pour certains cas, il ne s’agissait que du rafraîchissement de stations complètement refaites moins de dix ans plus tôt (Saint-Ambroise, par exemple), Ces réfections totales ayant à l’époque été faites sans aucun jour de fermeture, Il est vrai que le siècle dernier, la culture de la RATP était encore celle du service public, alors que maintenant il s’agit plutôt de celle de la rentabilité,,,
 La réduction drastique, quand ce n’est pas la quasi-suppression, des sièges sur les quais, But (inavoué, bien sûr) écarter les SDF, mais avec des dommages collatéraux importants : comparez le nombre de personnes assises sur un quai "normal" par rapport au nombre de sièges disponibles sur certains autres quais (quai ligne 13 à Saint Lazare par exemple) vous compredrez vite qu’il y a quelque chose qui ne va pas.. Et on ne parle pas des personnes prises de malaise qu’on doit allonger à même le sol, car le seul siège existant sur le quai est à plusieurs dizaines de mètres,,,
 Commencée par des stations « expérimentales » (Hôtel de Ville , par exemple) pour lesquels nous n’avons jamais vu les avis des utilisateurs quant à ces expérimentations, mais dont un simple soupçon d’intelligence au regard des panneaux d’informations laissait penser que de toutes façons celle-ci serait jugée positive par la RATP : la transformation de points de vente en simples points d’information, La simple preuve que cette expérimentation devrait être considérée comme étant un échec est le nombre constant de gens faisant la queue aux points d’information pensant qu’ils se retrouveront devant quelqu’un pouvant leur vendre un ticket,,, Au client donc de se débrouiller pour avoir la monnaie nécessaire pour en prendre un ticket au distributeur (non, toutes les stations ne sont pas pourvues d’un convertisseur billet->pièces), Et n’espérez pas renouveler votre coupon de carte orange si vous payez par chèque (ah, oui, c’est vrai, bientôt on n’aura plus à faire de chèques pour renouveler sa carte orange, puisqu’on aura tous une Navigo et qu’on devra soit payer par carte bleue au distributeur automatique, ou être en prélèvement automatique),,,

« Un métro plus beau »

Alors que l’opération avait débuté par l’embellissement très médiatique de quelques stations, elle a continué dans une monotonie de plus en plus criante lorsque que toutes les stations possédant des carrelages de motifs de couleurs (Saint-Lazarre, Gare de l’Est,,,) ou les revêtements en tôle jaune se sont retrouvées avec le même carrelage blanc, Monotonie ne facilitant pas la reconnaissance des stations pour les voyageurs auparavant habitués à les identifier en un clin d’oeil au dessus de leur journal,,,
Pourquoi ne pas avoir profité de ces rénovations pour, au contraire, étendre ce principe de carreaux multicolores à d’autres stations, ce qui était par ailleurs très probablement le moyen le plus économique pour obtenir des stations ayant leur propre "identité" ?

« Un métro plus neuf »

Il est étonnant de voir que certaines stations fermées pendant plusieurs mois n’ont pas vu la moindre réfection du carrelage des quais, certaines n’ayant même pas eu droit à un simple nettoyage de celui-ci au « Kärcher » (Rue des Boulets, par exemple,,,)

 A visiter par exemple : (court résumé)
http://moutons.karma-lab.net/node/1000

 L’art 7.2 des conditions générales d’utilisation du passe navigo pour la carte orange renvoie sur ce site :
http://www.comutitres.fr/pages/accueil/. Dont la 1er phrase est : " La lutte contre la contrefaçon est l’affaire de tous. " Tel est le message véhiculé par la campagne d’information nationale diffusée par le gouvernement afin de lutter contre la contrefaçon. Dans le secteur des transports, le meilleur moyen pour lutter contre la contrefaçon de faux billets et la fraude est de recourir à la télébilletique.

 Voir également la gestion calamiteuse des données personnelles des voyageurs http://www.quechoisir.org/Article.j...

Pour sa fâcheuse habitude à ficher ses employés.

En novembre 2003, la CGT de la Société d’études et de confection de moteurs d’aviation (Snecma) de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) faisait savoir que la société avait constitué un fichier annoté d’appréciations diverses : "persécuté", "déchiré", "irréductible"...

Le sénateur Roland Muzeau a porté l’affaire devant le Sénat. Extraits de sa déclaration (1) :

"Le syndicat CGT de la Société d’études et de confection de moteurs d’aviation, la Snecma, dont une usine est située à Gennevilliers dans les Hauts-de-Seine, vient de révéler, documents à l’appui, une opération de fichage des salariés. Chacun sait que ce type de fichier est passible de sanctions. Dans les annotations suivant les noms des salariés figurent des appréciations telles que : « persécuté », « déchiré », « irréductible », « inconditionnel », et quelques autres du même acabit.

"Ce n’est pas la première fois que de telles atteintes aux libertés sont commises dans des entreprises. General Electric, Sodétaire, qui est une filiale d’Air France, IBM, Alstom, Aventis Pharma et Renault avaient établi des listes.

"Les atteintes aux libertés individuelles et syndicales sont inacceptables. Elles viennent appuyer les pressions déjà énormes que subissent les salariés. Elles sont, dans ce cas précis, dans le droit-fil de l’objectif de privatisation en cours."

La Snecma est coutumière du fait. Il y a trois ans, une affaire similaire éclatait à l’usine Snecma de Villaroche (Seine-et-Marne). Comme le relatait, en avril 2000, un article de "L’Humanité" (2) :

"Les salariés d’un atelier de l’usine Snecma de Villaroche, en Seine-et-Marne, ont cessé le travail hier matin pour protester contre une pratique patronale dont ils estiment qu’elle relève du fichage individuel des salariés au niveau de l’atelier. Leur initiative a fait suite à la convocation d’un salarié au bureau de son chef. Dans une chemise, ce dernier détenait une lettre à en-tête de la CGT justifiant un précédent stage syndical de ce salarié et d’autres informations personnalisées qui, selon la CGT, n’ont pas à figurer dans un tel dossier. Le syndicat a décidé de demander des explications écrites à la direction."

POINT DE DROIT du comité de sélection

Cette pratique est sévèrement réglementée par la loi du 6 janvier 1978 sur la protection des données personnelles. Ce texte prévoit que les personnes ainsi fichées doivent en être informées et disposer d’un droit d’accès et de rectification aux données les concernant. Ficher des employés à leur insu pourrait donner lieu à une condamnation pénale de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.

Références : (1) Déclaration du sénateur Roland Muzeau au Sénat :

www.senat.fr/seances/s200311/s20031118/s20031118005.html

(2) "L’Humanité", avril 2000 : "Flicage à la Snecma ?" www.humanite.presse.fr/journal/2000-04-20/2000-04-20-223873

L’informatisation des données de santé avait valu l’an passé à Douste Blazy le prix spécial du jury. On a découvert, cette année, que le GIE Sesam Vitale avait pour sa part menti, en laissant entendre qu’elle avait activé les mécanismes de sécurité de la carte Vitale : en fait, nos données confidentielles sont écrites en clair, et modifiables...

C’est probablement l’un des plus grands scandales de l’année 2005. Alors que la sécurité sociale discrimine tous les médecins qui, au nom de la protection de la vie privée, et la défense du secret médical, refuse l’informatisation des données de santé, et que Phillipe DOUSTE-BLAZY, alors ministre de la Santé, avait emporté le "prix spécial du jury" aux BBA-F 2004 pour l’introduction du « Dossier Médical Personnel », parce qu’il mettait fin à la confidentialité des données de santé et au secret médical, deux ingénieurs ont découvert, et démontré, cet été 2005, que la carte Sesam Vitale était d’autant plus faillible... qu’elle n’était tout simplement pas sécurisée.

Jérome Crétaux et Patrick Gueulle (nominés, par ailleurs, aux prix Voltaire cette année), ont en effet démontré qu’il était possible d’avoir accès aux données confidentielles présentes dans la carte et de créer des cartes “compatibles” acceptées par les professionnels de santé tout en modifiant lesdites données confidentielles...

Le problème tient au fait que les données sont codées, mais pas chiffrées. Autrement dit, au lieu d’être protégées par un algorithme de cryptographie -comme c’est généralement le cas dès qu’il est question de sécurité informatique-, elles ne sont protégées que du regard de ceux qui ne maîtrisent pas le langage machine...

Patrick Gueulle avance ainsi que “la carte vitale ressemble a une affiche placardée dans la rue avec une partie normale et une partie en jaune où il est écrit “ne pas lire” ; nous n’avons rien craqué, puisqu’il n’y a rien a craquer : nous avons lu et recopié des données en lecture libre, photocopié une carte papier“.

Pis, si l’on peut dire : les deux ingénieurs ont découvert qu’aucune protection n’empêche de modifier les données contenues dans les cartes clonées. En effet, les mécanismes existent, mais ils n’ont pas été activés... Cette absence de sécurité relève donc d’un choix délibéré, pas d’une faille de sécurité.

Le problème est d’autant plus grave qu’en avançant que le contenu de la carte était “codé“, le GIE Sesam Vitale laissait croire qu’il était illisible, alors qu’il ne jouait pas carte sur table. Que les données aient été inscrites en clair n’est pas scandaleux en soi : elles l’étaient déjà du temps de la carte papier. Qu’on nous ait fait croire qu’elles étaient sécurisées alors que les mécanismes de sécurité n’ont délibérément pas été activés, par contre, est beaucoup plus choquant. Qu’on puisse les modifier, consternant.

La réaction du GIE Sesam Vitale n’est pas pour rassurer : parce qu’il a démontré la viabilité de sa “carte compatible” en se faisant remettre des médicaments dans une pharmacie, Jérome Crétaux se retrouve aujourd’hui poursuivi par le GIE pour fabrication de fausse carte et escroquerie en bande organisée...

Pour avoir livré les données personnelles et médicales des assurés sociaux et pour la rupture grave du secret professionnel.

Explications : Le ministère - avec la complicité de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), du Conseil de l’ordre des médecins et de la Cnil - a autorisé l’étude Cadeus, réalisée par l’université Victor-Segalen de Bordeaux, avec la participation des laboratoires MSD et Pfizer.

Cette étude portait sur deux anti-inflammatoires : le Vioxx (MSD/Merck) et le Celebrex (Laboratoire Searle-Pfizer-Pharmacia).

Dans le cadre l’étude, les chercheurs ont été autorisés à identifier des noms dans les bases de données des 48 millions de patients répertoriés par la Cnam. Plusieurs milliers de patients et 30 000 médecins ont reçus un courrier où figuraient leur date de naissance, leur situation sociale, leur sexe, la date et la teneur des prescriptions médicales qu’ils avaient reçus.

La Cnil et l’Ordre des médecins ont donné leur agrément à cette étude.

Rappel : les feuilles de soins de la sécurité sociale sont désormais traitées par des prestataires privés.

Références :
 Communiqué favorable du Conseil national de l’ordre des médecins sur l’étude Cadeus, Libération 20/11/2003

 Ministère de la Santé, 19/06/2002 : réévaluation du Celebrex par la commission de transparence :
www.sante.gouv.fr/htm/actu/31_020619.htm

 Transfert.net, 29/10/2003 : "Une étude inédite réévalue la valeur thérapeutique de médicaments déj� en vente" :
www.transfert.net/a9502

 "Le Monde", 04/11/03 : "Une étude sur les prescriptions d’anti-inflammatoires inquiète des médecins"

 Généralistes 2002, 18/12/2003 : "Cadeus et Big Brother" :
www.generalistes2002.net/article.php3?id_article=1041

 Infos sur le Celebrex et le Vioxx depuis 1999 (extraits)
www.esculape.com/medicament/celebrex.html

 "Le Canard Enchaîné", 20/06/2001 : "Des comprimés aux prix très comprimés"

 "Pharmacologie sociale", 2002 N° 8, Suppl S1-S4 : "Célécoxib CELEBREX® : présentation tronquée des résultats des essais cliniques" :
www.pharmacovigilance-toulouse.com.fr/BIP2002NSocial1.htm

Sur les deux laboratoires :
 "Chimie Actualités", 30/03/1998 : "Nouvel accord Searle-Pfizer sur le celecoxib"
"Les américains Searle et Pfizer ont décidé d’élargir � l’ensemble du monde, Japon excepté, leur collaboration pour le développement et la commercialisation du celecoxib, un antiarthritique en phase finale d’essais cliniques aux Etats-Unis."

 Pharmaceutiques.com n° 79, 01/2000 : "Après la naissance officielle d’Aventis le 15 décembre, c’est au tour de l’américain Monsanto (maison-mère de Searle) et l’américano-suédois Pharmacia&Upjohn de concrétiser, cinq jours plus tard, leur rapprochement (qui sera effectif au 2e trimestre 2000). Ayant essuyé un échec l’été dernier avec American Home Products, c’est dans les bras de Pharmacia&Upjohn (groupe par ailleurs formé en 1995) que Monsanto a trouvé refuge." :
www.pharmaceutiques.com/phq/mag/pdf/phq73_pharmacia-up-monsanto.pdf

 About.com :
"Blockbuster sales resulted from the theory that Celebrex and Vioxx were safer and gentler. In 2000, the two arthritis drugs accounted for about $5 billion in sales. Since the sales are so significant, Pharmacia and Merck are both vying for the greater share of the market." :
http://arthritis.about.com/cs/cox/a/celebvioxxlabel.htm

 "La Tribune", 2/01/2001 : "Pharmacia France veut capitaliser sur Celebrex"

Sur le Celebrex

 En France :

Remboursé � 65 % (source : Vidal)

www.biam2.org/www/Spe29447.html

1. octroi d’AMM 24/5/2000

2. publication JO de l’AMM 29/9/2000

3. mise sur le marché 19/11/2000

 Aux Etats-Unis :

FDA Approved 12/31/98

Sur le Vioxx

 En France :

Remboursé � 65 % (source : Vidal)

www.biam2.org/www/Spe29210.html

Evénements :

1. octroi d’AMM 23/11/1999

2. publication JO de l’AMM 11/4/2000

3. mise sur le marché 25/5/2000

4. rectificatif d’AMM 4/8/2000

 Aux Etats-Unis :

FDA Approved 5/21/99

Une dernière pour le ponpon

 Sur l’arthrose

Stratégies de santé publique

"ARTHROSE : Objectif général Mortalité, morbidité Actions ..."

www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/losp/55arthrose.pdf

2.4 Indicateurs souhaitables pour suivre l’atteinte des objectifs portant sur les déterminants

 Indicateurs d’exposition � des conditions de travail pathogène : � établir avec les services du ministère

du Travail et de l’Emploi

 Indice de masse corporelle (IMC) et répartition des graisses de la population adulte (18 ans et plus).

 Fréquence et distribution des carences vitaminiques (C et D)

Avec son projet de loi antiterroriste, l’état d’exception devient la règle : des caméras partout, les oreilles de la police qui traînent, le moindre fait et geste des citoyens photographié, enregistré, conservé.

Entre autres faits d’armes, Nicolas Sarkozy a proposé, cette année, l’extension de la vidéosurveillance, l’obligation pour les fournisseurs d’accès à internet de conserver les données de connexion comme les opérateurs de téléphonie, la possibilité pour la police d’accéder et de recouper les fichiers des compagnies aériennes, l’installation de dispositifs de contrôle automatisés qui, automatiquement, lisent les plaques des voitures, prennent en photo le conducteur et les passagers, l’accès par la police antiterroriste aux fichiers des plaques d’immatriculation, permis de conduire, cartes d’identité, passeports, demandes de visas, titres de séjour, non-admissions sur le territoire, la possibilité pour les préfets d’interdire de stade l’auteur de violences dans ou à proximité d’une enceinte sportive...

Le texte prévoit par ailleurs que la police ou les renseignements généraux puissent accéder aux données en en faisant simplement la demande à une « personne qualifiée » qui sera nommée « auprès du ministre de l’Intérieur ». Il ne s’agira, a priori, pas d’un magistrat mais d’un haut fonctionnaire de la police, et sans le contrôle d’un juge.

Pour un certain nombre de défenseurs des droits de l’homme (LDH, SM, SAF, DELIS, IRIS, Antivideo-IDF), “ce projet de loi constitue un maillon supplémentaire de la longue chaîne de mesures qui, depuis la loi sur la sécurité quotidienne de novembre 2001, ont progressivement porté atteinte aux droits fondamentaux, aux libertés individuelles et collectives, ainsi qu’aux garanties de la procédure judiciaire (...) mesures liberticides et antidémocratiques (qui) visent en fait des objectifs moins avoués de restriction de l’immigration et de répression musclée de la petite délinquance, sous couvert de l’alibi d’une lutte contre le terrorisme“.

Voir aussi son dossier dans la catégorie Novlang.

Pour son acharnement à vouloir contrôler et enfermer, pour son déni de la vie et du droit à des soins médicaux décents, et pour son mépris des institutions et des droits de l’homme.

Le 1er décembre 2006, au cours de la discussion de l’article 35 du projet de loi sur la prévention de la délinquance, Pascal Clément, ministre de la Justice et avocat de formation, osait dire :
« En 1946 ou 1947, nous n’avions pas ce que nous connaissons aujourd’hui, c’est-à-dire une concentration excessive dans les quartiers sensibles d’une jeunesse souvent d’origine immigrée. Par ailleurs, un enfant de dix-sept ans, mesurant un mètre quatre-vingt-dix et pesant quatre-vingt-cinq kilos doit-il être considéré comme un adulte ou toujours comme un enfant ? »

Il a également illustré son peu de respect de la justice et de la Constitution en déclarant sur France Info lors de la mise en place rétroactive du bracelet électronique pour les détenus :
«  Il y a un risque d’inconstitutionnalité. Les évènements récents vont me pousser à le prendre et tous les parlementaires pourront le courir avec moi. Il suffira pour eux de ne pas saisir le Conseil constitutionnel et ceux qui le saisiront prendront sans doute la responsabilité politique et humaine d’empêcher la nouvelle loi de s’appliquer au stock de détenus »

Cette position pour le moins méprisante du fonctionnement des institutions lui avait valu, non seulement une nomination aux BBA 2005 , mais de fortes critiques des parlementaires, y compris ceux de son propre camp, et un rappel à l’ordre du président du CC Pierre Mazaud « Le respect de la Constitution est non un risque, mais un devoir » .

Rappelons que Pascal Clément a été, en juillet 2004, l’un des auteurs d’un rapport sur le bracelet électronique mobile (qui l’aidera à obtenir un Orwell cette année-là), dispositif qui sera appliqué plus tard dans le cadre de la loi de décembre 2005 sur la récidive pénale. Cette « double peine » pour les délinquants déjà condamnés ne le gênait pas le moins du monde.

Par contre lorsqu’il s’agit de Guy Drut, condamné pour malversations et fiché pour ce délit, il est le premier à crier à la double peine et à accorder, à la demande de Jacques Chirac, l’amnistie du quidam « dans l’intérêt de la France ».

En 1981, déjà lors du débat sur l’abolition de la peine de mort Pascal Clément, alors député de la Loire, avait défendu la question préalable au nom de l’opposition, rejetant le projet d’abolition du gouvernement socialiste.
Réclamant un verdict populaire sur la question il avait dit
"Notre devoir,[...] c’est de répondre à la légitime exigence de la société qui entend être défendue. [...] Au nom de quelle logique [...] n’aurions-nous pas le droit de défendre la société contre l’individu qui l’agresse [...] en allant même, s’il le faut, jusqu’à lui ôter la vie ? »

Dans la droite ligne de cette apologie de la peine de mort rédemptrice et dissuasive, le ministre de la justice a modifié la mesure de suspension de peine pour les détenus atteints de pathologies lourdes dont « le pronostic vital est en jeu » et/ou dont « l’état de santé est durablement incompatible avec la détention ». Il estime en effet que "les malades, même atteints d’une affection grave mais qui ne sont pas au "seuil de la mort" n’ont pas à bénéficier de cette loi, ils peuvent être soignés en détention et ils le sont ». Sauf Papon bien sur.

Pascal Clément s’est également illustré lors du projet de réforme de la justice suite à l’affaire d’Outreau. Après avoir supprimé les deux mesures portant sur la composition du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et la définition d’une nouvelle faute disciplinaire engageant la responsabilité des magistrats, il a finalement réintroduit la seconde par voie d’amendement. Ce qui avait amené Bruno Thouzellier, président de l’USM, a dire « On nous prend vraiment pour des cons » et que le garde des Sceaux n’était plus un interlocuteur « crédible » . Avis partagé unanimement par les magistrats, l’opposition et aussi par de Villepin et Sarkozy.

Pour avoir procuré au gouvernement chinois le moyen de pister électroniquement ses étudiants

Explications : La société française Inside Contactless, basée à Aix-en-Provence, a vendu il y a quelques mois au gouvernement chinois 10 millions d’étiquettes intelligentes à radiofréquence (RFID). Officiellement prévues pour lutter contre la fraudes dans les transports, ces étiquettes, commandées par le ministère de l’Education, sont destinées à équiper les cartes d’étudiants. Sur les 10 000 lecteurs installés, 3 000 le seront dans des universités, et seules quatre gares seront équipées...

Avec ce système, les autorités connaîtront à tout instant la position et la destination de leurs étudiants, dans quelles salles ils se réunissent, combien d’entre eux se dirigent vers la place Tien An Men... Pas besoin de faire un dessin sur les usages potentiels dans ce beau pays.

Références :
 RFID Journal, 24/11/2003 :"Smart Labels for Higher Education" :
www.rfidjournal.com/article/articleview/666/1/1/

[Prix Spécial du Jury 2000-2010.] Pour tromperie et dissimulation. Alex Türk endosse les habits du défenseur tout terrain de la vie privée et des libertés alors qu’il en est parfois le fossoyeur et souvent le facilitateur.

Dossier présent à l’origine dans la catégorie "Exécuteurs de basses œuvres" et sacré "Prix Spécial du Jury".

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La CNIL dans son ensemble aurait pu être nominée à ce prix ensemble de son oeuvre. Car depuis 10 ans, on ne peut que constater qu’elle a perdu l’essentiel de ses pouvoirs, en particulier celui qui lui permettait de contrôler a priori les fichiers d’état et les fichiers de sécurité. Les exemples qu’on retrouve chaque année en bonne place dans les candidatures aux BBA ne manquent pas : Edvige (où la CNIL n’a pu que donner l’alerte), Cristina, Base Elèves et BNIE (écoles), le DMP (santé), Cassiopée (ou la Nouvelle chaine pénale), les fichiers de la CAF... La liste est longue.

La faute en incombe, certes, aux législateurs et au gouvernement, qui s’efforcent de garder les coudées franches pour surveiller leurs administrés. Et à ceux-ci qui laissent faire en se cachant derrière l’habituel argument du "mais je n’ai rien à cacher".

Mais la responsabilité de celui qui occupe le siège de président depuis plus de 6 ans, ne peut être minorée. Rendons à Türk ce qui est à Türk.
 Il était le sénateur-rapporteur de la loi Informatique et Libertés de 2004 qui a entériné la perte de ces pouvoirs, expliquant que l’avis conforme de la CNIL sur les fichiers de police n’avait "jamais utilisé en 20 ans".
 Il est celui qui affirme que la CNIL protège les libertés des citoyens, des enfants, des salariés, des immigrés, tout en avouant se contenter de veiller au respect d’obligations légales dont il dénonce parfois l’insuffisance (lorsqu’il a besoin de redorer l’image de l’autorité pour justifier l’augmentation de son budget).
 Il est celui qui se démet devant les surveillants et qui enterre les droits des surveillés à se défendre en acceptant de faciliter les autorisations, d’accepter que les objections de la CNIL ne soient pas contraignantes et de s’en remettre aux seuls contrôles a posteriori.
 Il est également celui qui gesticule sur les podiums nationaux et internationaux pour masquer l’essentiel de la forêt derrière l’arbre de Facebook and Co. Il joue de la peur, exagére le danger des réseaux sociaux et mise sur le droit à l’oubli, sachant pertinemment qu’il n’existe aucune solution miracle pour défaire ce qu’a engendré internet.
 Il est aussi celui qui s’enorgueillit d’avoir "simplifié" les procédures pour autoriser, entre autre, les systèmes biométriques ou ceux de géolocalisations.
 Il est celui qui ne se bat pas plus que ça pour revendiquer le contrôle de la vidéosurveillance, la laissant aux redoutables exécuteurs que sont les préfets.

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Alex Türk est le roi de la "novlangue de bois" (voir son dossier Novlangue). Ce faisant, il est co-responsable du lent délabrement de la vie privée et des libertés publiques en France. Car les gens, croyant être défendus par la CNIL, ne se mobilisent que peu pour défendre eux mêmes leurs libertés.

Pour sa défense, Alex Türk va, bien sur, faire valoir qu’il se bat actuellement au Sénat pour élargir les pouvoirs de la CNIL, contre l’avis du sous-ministre à la Justice JM Bockel (voir son dossier) et du gouvernement. A quoi il convient de répondre : il était temps ! Si il ne l’avait fait, il aurait pu être, en sus, accusé de récidive, d’absentéisme et de complaisance.

 Communiqués de collectifs ou d’associations, études ou articles documentés dénonçant l’inaction, les lacunes ou autres manquements de la CNIL ces derniers mois : "La CNIL est-elle au service du citoyen ou du ministère de l’Education nationale ?" (Collectif de résistance à Base élèves) ; L’avocat David Forest : "A 30 ans, la Cnil est déjà à bout de souffle" ; la CNIL n’a toujours pas réagi à l’annonce d’un fichier illégal des détenus dénoncé en décembre 2009 (Observatoire international des prisons) ; "La CNIL incompétente sur le fichage des élèves et de leurs "compétences" (Numero lambda) ; "Après l’occupation de la CNIL" (Pièces et main d’oeuvre) ; et plus récemment "La CNIL n’est pas opposée par principe aux croisements de fichiers" (LDH Toulon).

Une soixantaine d’agents sociaux ont été mis à pied pour avoir refusé de renseigner un fichier informatique à caractère "social" car ce traitement pourrait être préjudiciables aux intéressés.

En septembre 2006, soixante huit assistants sociaux de la fonction publique territoriale travaillant au Conseil général du Puy-de-Dôme ont pris le risque d’être mis à pied avec suspension de salaire pour une durée d’un jour (avec inscription de la sanction au dossier administratif pendant 3 ans).

Motif de la sanction annoncée : ils ont refusé, collectivement et conformément à leur code de déontologie, de rentrer informatiquement des données individuelles à caractère social pouvant être préjudiciables aux intéressés.

http://perso.orange.fr/sudchu63/ACTUA/2006/cg63.htm
http://souriez.info/article.php3?id_article=326

Le 5 décembre 2006, ce sont effectivement 57 agents qui ont été mises à pied.

Communiqué sud collectivités territoriales

L’association Le citoyen dénonce la mise en place du médecin traitant et propose un modèle de lettre téléchargeable pour demander à Mr Douste-Blazy de devenir leur médecin traitant.

http://www.le-citoyen.org/

Monsieur Douste-Blazy
Docteur en médecine
37, Quai d’Orsay
75007 PARIS

Monsieur le Ministre,

J’ai bien l’honneur de vous choisir comme mon médecin traitant à compter de ce jour et vous demande de m’indiquer de quelle manière vous envisagez notre collaboration future.

En ce début d’année 2005, vous avez imposé aux bénéficiaires de l’assurance maladie, le choix d’un médecin traitant. Je pense que cette solution n’aura pas les effets escomptés de réduction des dépenses de l’assurance maladie. De plus vous allez sanctionner ceux qui refusent cette pratique, en limitant les remboursements, au lieu de vous en remettre à l’esprit civique des citoyens. Vous risquez, de ce fait, de mettre en grande difficulté toute une frange de la population qui, pourtant, aspire à une meilleure qualité des soins et au libre choix de son médecin traitant. L’ensemble des textes que vous avez fait approuver par le parlement est une atteinte à notre liberté individuelle et collective en même temps qu’elle est contraire au serment qu’avec l’ensemble de vos collègues médecins vous avez fait.

...

Considérant que, lorsque la loi trahit les hommes, qu’elle ne représente plus l’intérêt général mais les intérêts d’une minorité contre l’intérêt général, chaque citoyen a le devoir civique de la combattre dans un premier temps, puis, faute d’être entendu, de lui désobéir, je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma citoyenneté la plus affirmée.

Ont révélé la précense de puces RFID dans les badges de tous les participants au sommet de Genève

Prix : Voltaire Domaine : 1. Vie privée, correspondances et données personnelles

Explications : Nomination en Voltaire ou Voltaire EU

Ces trois chercheurs ont révélé durant le SMSI (Sommet Mondial de la Société de l’Inofrmation) de Genève que les badges de tous les participants étaient munis de puces RFID (peRFIDes) permettant un traçage potentiel de tous leurs déplacements.

Ils se sont également inquiété du flou général de la politique de l’UIT et du SMSI en matière de protection des données personnelles. Protection particulièrement sensible dans un contexte où les associations et personnes de la Société Civile participant pour la première fois à ce Sommet et susceptibles de se rendre au second Sommet qui aura lieu dans la très-peu démocratique Tunisie en 2005, sont pour la plupart en conflit avec leurs gouvernements. Le transfert de la base de données (confirmé par l’UIT) au comité d’organisation tunisien, risque bien de générer des problèmes de liberté de circulation, d’expression et de vie privée, qu’il convient de traiter avec la plus grande circonspection.

Alberto Escudero-Pascual est chercheur en Computer Security and Privacy au Royal Institute of Technology de Stockholm, Stephane Koch est President de l’Internet Society de Geneve et Executive Master of Economic Crime Investigations à Geneve, et George Danezis est chercheur en Privacy Enhancing Technologies and Computer Security à Cambridge University.

Références : Communiqué de presse
http://infos.samizdat.net/blog/page.php?p=38&c=1X

Plus d’informations : http://www.nodo50.org/wsis/

La page de Alberto Escudero-Pascual : http://www.it.kth.se/~aep/ de

La page de George Danezis : http://www.cl.cam.ac.uk/~gd216/

Le site de Stephane Koch : www.intelligentzia.ch

Pour l’énorme travail d’information qu’il a fourni sur les DRM et les menaces que ces verrous informatiques font peser sur la liberté d’accéder à la culture et aux programmes informatiques de son choix.

Depuis plusieurs années, Christophe Espern, anime l’initiative EUCD Info, qui dénonce et informe sur les dangers des DRM, ces mesures techniques de protection imposées par les industriels des contenus et du logiciel pour soi disant protéger les oeuvres des auteurs du piratage. Le gouvernement, par le biais du Ministre de la Culture Donnedieu de Vabres, a accepté de légaliser les DRM par la loi DADVSI (Droits d’auteurs et droits voisins dans la société de l’information) et de pénaliser tout contournement, alors même qu’ils ne font que nier le droit à la copie privée inscrit dans cette même loi. Ces DRM donnent aux industriels des contenus et du logiciel une main mise totalement illégitime sur les oeuvres et les produits culturels. Du fait qu’il s’agit de normes propriétaires fermées, sans obligation d’intéropérabilité avec d’autres normes et formats libres, ils atteignent aux règles de la libre concurrence. Du fait qu’ils échappent à tout réel contrôle, ils atteignent également à la sécurité des échanges.

Avec l’aide de la communauté du Libre, Christophe Espern a réussi à introduire les quelques trop rares amendements limitant les dégats dans un texte de loi proprement liberticide.

Il est depuis septembre 2006 chargée de mission pour April (Association pour la Promotion et la Recherche en Informatique libre), qui résume ainsi ses récents engagements :

Christophe Espern a découvert le libre début 2000. Fin 2002, il a co-fondé l’initiative EUCD.INFO et s’est investi pendant quatre ans pour sensibiliser le public et les pouvoirs public sur les enjeux entourant la transposition de la directive EUCD. Il a adhéré en 2004 à l’APRIL. Il intervient depuis régulièrement pour l’association lors de colloques ou auprès des institutions et des élus. Il est notamment représentant de l’association au Forum des Droits sur Internet et au CSPLA. Depuis septembre 2006, il est chargé de mission à l’APRIL principalement en charge des questions législatives et des relations institutionnelles pour l’association.

 EUCD.info : son dernier article, "Publication du décret relatif au contournement d’une mesure technique à l’aide d’outils dédiés", 31/12/06.
 Le conseil d’administration et les permanents d’April :
www.april.org/association/ca.html#ToC4

Principal groupe opposant à la frénésie sécuritaire des élus strasbourgeois, le CREP est parti du constat que « la ville ne nous appartient plus (les rues, les places, les murs ont été accaparés par la sphère marchande) », entend précisément se tourner vers une réappropriation collective de « ces espaces perdus », « en jouant, en (contre) affichant, en discutant, en écrivant (sur les murs)... La rue est à tout le monde : nous n’avons pas besoin d’autorisations pour habiter nos quartiers ! »

SOURCES :
 CREP : http://crep.strasbourg.free.fr/
 Nouvelle carte de la vidéosurveillance à Strasbourg, 11 octobre 2009.
 Semaine d’action du 18 au 24 mai 2010, Démontons la vidéo­surveillance !.

Réunissant une trentaine d’associations, de syndicats et d’élus, le Collectif Démocratie et Libertés est à la pointe du combat contre le projet d’extension des caméras de surveillance développé à Paris par le maire Bertrand Delanoë (plan "1000 caméras", en fait, elles seront près de 1300).

Réunis en collectif unitaire depuis 2003, les travailleurs sociaux de la France entière résistent aux tentatives de stigmatisation des précaires dans le cadre du projet de loi du gouvernement Chirac sur la délinquance des mineurs

Collectif anti-délation s’est constitué suite à la présentation par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur de Raffarin, d’un projet de loi visant à endiguer la délinquance des mineurs.

Ce texte a subi depuis de nombreuses versions différentes mais n’a jamais encore été présenté au Parlement. Entre-temps, en marge de ce projet de loi mirage, de nombreuses "expériences" de ciblage des populations ont été menées dans une vingtaine de quartiers sensibles de banlieues françaises.

En terme d’"Expérimentations dangereuses", le collectif ne cesse de rendre compte des conventions, décrets, fichiers ou mesures qui ont été prises notamment à Vitry-le-François (dossier primé en 2004 - BBA Localités pour la ville et le Conseil général de la Marne), dans la banlieue de Pau, de Tarbes, ou encore en Savoie et Haute-Savoie.

Le collectif s’est également élevé contre le rapport du député Benisti, remis fin 2004 au gouvernement, et qui a fait l’objet depuis d’une mise à jour éloquente. Il a finalement renoncé à certains raccourcis entre "immigration" et "délinquance", notamment sur la langue maternelle étrangère qui serait à l’origine de tous les maux. Mais il maintient la création d’un « sys­tème de repérage et de suivi des diffi­cultés et des troubles du comporte­ment de l’enfant » qui serait mis en place non seulement dans les établissements scolaires (de la maternelle au lycée), mais aussi dans les crèches !

Le collectif unitaire s’attend à une année 2006 cruciale puisque le texte de loi devrait finalement être débattu au Parlement cette année.

Un collectif d’élèves du collège-lycée Maurice Ravel dans le 20e arrondissement de Paris est parvenu, en se mobilisant, à décourager les projets de la principale de l’établissement d’installer un accès biométrique à la cantine.

Fin 2005, la principale de ce collège-lycée du 20e arrondissement de Paris a tenté d’imposer en force l’installation d’un système d’accès biométrique à la cantine (contours de la main). C’est notamment grâce à l’action des élèves membres du comité d’action lycéen (CAL) que ce projet a été retardé dans un premier temps, et définitivement annulé au mois de mai dernier. Une affaire qui a suscité de fortes réactions au sein de syndicats nationaux de parents d’élèves.

Comme nous l’avons décrit l’an dernier [1], les parents ont été mis devant le fait accompli, puisqu’après un vote en Conseil d’administration, sans information préalable et sans organiser le moindre débat avec le corps enseignant, les élèves ont appris le lundi l’arrivée de ce système... pour le mercredi suivant. Et sans atteindre l’autorisation de la CNIL (qui pourtant est une formalité pour le système choisi, l’empreinte palmaire).

Cette machine a quand même coûté 3500 euros à l’époque. Selon le Collectif George Orwell [2] , fondé en 2005 pour dénoncer l’invasion biométrique dans les écoles, l’« enrôlement » (prise du contour de la main) d’élèves mineurs s’est effectué du 14 au 16 décembre 2005 sans l’autorisation des parents, sans que ceux-ci en aient été informés et avant même tout accord de la CNIL.

Quant à l’usage soi-disant anodin d’un tel système pour gérer la cantine scolaire, qui n’aurait qu’un but pratique et comptable, sans rapport aucun avec les libertés individuelles, là encore la principale Mme Raslovleff a lâché le morceau dans un entretien avec le journal 20 Minutes du vendredi 6 janvier : « Je dois savoir où se trouvent, à l’heure du déjeuner, les élèves mineurs qui sont sous ma responsabilité ». Exit l’argument budgétaire et pratique !

Finalement, en mai 2006, une mobilisation devant le collège (grâce à l’intervention remarquée de la Brigade activistes des clowns) conduit finalement la chef d’établissement à jeter l’éponge, même si la fameuse borne flambant neuve avait été livrée mais n’a finalement jamais été utilisée. Selon un membre du CAL de Ravel, "ça a peut être permis de "calmer" certains lycées qui voulaient le faire".

[1La principale était sélectionnée pour le prix Localités.

[2Voir le site 1984.over-blog.com et le forum.

Pour son travail de veille sur le droit à la copie privée et des dérives technologiques des ayants-droit de l’industrie culturelle

Prix : Voltaire Domaine : 4. Liberté d’expression et d’information

Explications : Le collectif EUCD Info est nominé pour ses actions et son travail d’information constant en faveur du droit à la copie privée. Un droit inscrit dans le Code de la Propriété intellectuelle comme une exception ET une condition au monopole accordé aux auteurs et remis en cause par les Directives Européennes EUCD et "IP enforcement" et le projet de loi droit d’auteur piloté par le CSPLA.

Ce collectif dénonce entre autre le lobby de l’industrie du disque et du logiciel qui ne cesse de faire pression sur les législateurs et de désinformer pour imposer par la loi, des mesures techniques de protection qui ne visent qu’à augmenter leurs profits au détriment des libertés des consommateurs.

Références : http://www.eucd.info

Un collectif anonyme a distribué dans les boites aux lettres grenobloises un prospectus faisant la promotion d’une "carte d’identité biométrique obligatoire" dont la ville aurait été choisie comme "site pilote"

Extrait de l’article du Monde :

libertys

"Des milliers de Grenoblois ont découvert, lundi 6 juin, dans leur boîte aux lettres, le prospectus de présentation de "Libertys, votre nouvelle carte de vie" , dotée d’une puce lisible à distance. Le document détaille les nombreuses fonctionnalités de cet "outil universel de confiance" . "Projet pilote" mené en Isère en prévision du déploiement de la future carte d’identité électronique et biométrique, Libertys contient, numérisés et encryptés sur sa puce, des identifiants biologiques de son titulaire : empreintes digitales, iris de l’oeil et image faciale. Elle "remplacera avantageusement tous les documents actuels" : pièce d’identité, permis de conduire, carte grise, carte d’électeur, carte Vitale, carte de transport, etc.

Les libertés ? La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) s’est prononcée favorablement. En tout état de cause, précise le document, "il n’y a aucun problème si l’on n’a rien à se reprocher" .

En réalité, Libertys n’existe pas. Mais de nombreux Grenoblois se sont laissé piéger par la belle facture de la publication."

 Extraits du papier du Monde (11 Juin 2005) : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-660498,0.html

 Projet évoqué par le site critique "Pièces et main d’oeuvres" (Site de bricolage pour la construction d’un esprit critique grenoblois)
http://pmo.erreur404.org/Necrotechnologies.htm

Les images :http://www.nofrag.com/forums/blabla/28252/

Cette fédération européenne fait un travail énorme d’information et d’alerte sur les dangers de plusieures directives européennes (EUCD, brevetabilité des logicels et rétention des données).

L’Association pour une infrastructure informationnelle libre (Förderverein für eine Freie Informationelle Infrastruktur - FFII en allemand) - association à but non lucratif basée à Munich et enregistrée dans divers pays européens - a pour objet de promouvoir les savoirs dans le domaine du traitement des données. La FFII soutient le développement de biens informationnels publics fondés sur les droits d’auteur, la libre concurrence et les standards ouverts. Plus de 850 membres, 3 000 sociétés et 90 000 supporters ont chargé la FFII de représenter leurs intérêts dans le domaine de la législation sur les droits de propriété attachés aux logiciels.

Son premier combat a été la directive EUCD en 2001, puis celle sur les brevets logiciels (en cours), et ensuite la FFII s’est battu aux côtés d’autres ONG pour faire reculer l’UE sur sa volonté de conserver les données de connexion (téléphone et internet) des citoyens (directive Data Retention).

 Dernières prises de position de la FFII en 2005 :

http://www.ffii.fr/-Communiques-de-presse-

Graphiste et webdesigner, Geoffrey Dorne a obtenu son diplôme des Arts déco Paris (ENSAD) avec un projet intitulé "Hacking citoyen, réflexion accompagnée de propositions formelles sur la manière dont le citoyen peut aller à l’encontre de la surveillance accrue et pouvoir ainsi, recouvrer certaines libertés et certains droits menacés par l’État."

Geoffrey Dorne propose six objets, dont une carte qui répertorie les emplacements de caméras, une broche infrarouge qui, une fois portée, rend aveugle les caméras de surveillance, appareils photos et autres webcams, une clef usb qui permet de générer des identités en ligne aléatoires, une autre qui contient tout le nécessaire pour protéger son ordinateur des éventuels mouchards, un porte-cartes qui protège les cartes à puces RFID de lectures non désirées...

SOURCES :
 Hacking Citoyen, ou comment déjouer la surveillance au profit de la liberté ?.
 Accessoirement, Geoffrey Dorne s’est aussi notablement illustré en réalisant plusieurs affiches au sujet de l’Hadopi.

Pour leur travail de sensibilisation et de lobbying avant le Sommet Mondial de la Société de l’Information qui s’est tenu ? Genève en décembre 2003

Prix : Voltaire Domaine : 4. Liberté d’expression et d’information

Explications : Ces deux associations I3C (Internet Créatif, Coopératif, Citoyen ) et IRIS (Imaginons un réseau internet solidaire) ont effectué toute cette année un travail de sensibilisation aux enjeux du SMSI (Sommet Mondial de la Société de l’Information) et de lobbying au sein de la Société Civile, et en particulier au sein du caucus "droits de l’homme".

A leur tête, on ne s’en étonnera pas, deux femmes, Valérie Peugeot (également responsable de VECAM) et Meryem Marzouki, deux pénélopes qui ont patiemment tissé le canevas nécessaire à la compréhension de la guerre en cours et de ses acteurs.

Références : I3C (Internet Créatif, Coopératif, Citoyen )
http://www.i3c-asso.org/rubrique.php3?id_rubrique=8
http://www.vecam.org/article.php3?id_article=199

IRIS (Imaginons un réseau internet solidaire)

http://www.iris.sgdg.org/actions/smsi/hr-wsis/

Ces deux ingénieurs ont démontré que la carte Sesam Vitale était
d’autant plus faillible qu’elle n’était tout simplement pas
sécurisée.

Pour avoir révélé une faille de sécurité de la carte Vitale laissant en clair des données confidentielles

Jérome Crétaux, un informaticien indépendant auteur de logiciels médicaux, n’a de cesse de faire part au GIE Sesam Vitale des failles et problèmes de sécurité qu’il y trouve. Patrick Gueulle, auteur de nombreux livres sur les cartes à puces, avait de son côté démontré qu’il était possible de lire et de copier l’ensemble des données présentes dans la carte Sesam Vitale, et donc de la cloner.

Cet été, ils ont tous deux démontré qu’il était possible d’avoir accès aux données confidentielles présentes dans la carte et de créer des cartes “compatibles” acceptées par les professionnels de santé tout en modifiant lesdites données confidentielles...

Le problème tient au fait que les données sont codées, mais pas chiffrées. Autrement dit, au lieu d’être protégées par un algorithme de cryptographie -comme c’est généralement le cas dès qu’il est question de sécurité informatique-, elles ne sont protégées que du regard de ceux qui ne maîtrisent pas le langage machine...

Patrick Gueulle avance ainsi que “la carte vitale ressemble a une affiche placardée dans la rue avec une partie normale et une partie en jaune où il est écrit “ne pas lire” ; nous n’avons rien craqué, puisqu’il n’y a rien a craquer : nous avons lu et recopié des données en lecture libre, photocopié une carte papier“.

Pis, si l’on peut dire : les deux ingénieurs ont découvert qu’aucune protection n’empêche de modifier les données contenues dans les cartes clonées. En effet, les mécanismes existent, mais ils n’ont pas été activés... Cette absence de sécurité relève donc d’un choix délibéré, pas d’une faille de sécurité.

Le problème est d’autant plus grave qu’en avançant que le contenu de la carte était “codé“, le GIE Sesam Vitale laissait croire qu’il était illisible, alors qu’il ne jouait pas carte sur table. Que les données aient été inscrites en clair n’est pas scandaleux en soi : elles l’étaient déjà du temps de la carte papier. Qu’on nous ait fait croire qu’elles étaient sécurisées alors que les mécanismes de sécurité n’ont délibérément pas été activés, par contre, est beaucoup plus choquant. Qu’on puisse les modifier, consternant.

La réaction du GIE Sesam Vitale n’est pas pour rassurer : parce qu’il a démontré la viabilité de sa “carte compatible” en se faisant remettre des médicaments dans une pharmacie, Jérome Crétaux se retrouve aujourd’hui poursuivi par le GIE pour fabrication de fausse carte et escroquerie en bande organisée...

On rappelera, à toutes fins utiles, que Phillipe DOUSTE-BLAZY, alors ministre de la Santé, avait emporté le "prix spécial du jury" aux BBA-F 2004 pour l’introduction du « Dossier Médical Personnel », qui mettait fin à la confidentialité des données de santé et au secret médical...

Pour son combat permanent pour informer les assurés sur le sort de leurs données de santé, sur le danger du futur DMP et les failles du système Sesam-Vitale

L’ADAS milite aux côté de l’association ACIS-VIPI sur les moyens de contestation et de lutte contre l’appropriation par l’Etat, les personnes physiques et morales, les organismes privés du secteur public et privé, des données de la personne humaine (droit à l’image, vie privée, données génétiques, intégrité physique et morale, propriété intellectuelle...)

Dénoncer l’informatisation, la numérisation, les télétransmissions, la carte Vitale, la vidéosurveillance, traçage de la vie privée. Refuser commerce de ces données.
Etablir historique, coût, risques sanitaires et sociaux des choix de l’informatisation, des nouvelles technologies.

Les médecins fondateurs de l’ADAS ont pris d’énormes risques puisqu’ils ont décidé de se déconventionner pour ne pas avoir à cautionner la fin programmée du secret médical à travers les multiples projets d’informatisation des données de santé.

Cet ancien policier est un des rares à ouvertement dénoncer "la politique du chiffre" imposée par le ministre de l’Intérieur, qui conduit la police à se concentrer sur un petit nombre de délits (sans-papiers, outrages à agents, possession de stupéfiants) pour gonfler les statistiques et ainsi servir des intérêts politiciens.

Il a passé environ 20 ans dans la "maison" police. Il était membre d’un important syndicat (et même responsable de sa section régionale) avant qu’il n’implose fin 2004. Il a ensuite été « déplacé, sanctionné de manière déguisée », et a décidé ensuite de démissionner pour devenir enseignant.

En mai 2006, il a accordé une longue interview, à visage découvert [1], à une équipe de reporters du collectif "Regarde à vue". « Je tiens à dire que je roule pour personne, ni un parti politique, je ne suis plus délégué d’aucun syndicat » dit-il, « et je tiens à parler parce que les problèmes récents qui ont touchés la police à la fois dans la personne de certains de ses membres et les problèmes qui sont crées à une partie de la population, m’amène à parler, à témoigner de la manière dont on peut percevoir les choses. »

Extraits les plus éloquents :
« Une des choses que je dénonçais déjà quand j’étais au syndicat et qui m’a d’ailleurs coûté assez cher, c’est la politique du chiffre et la manipulation de l’opinion concernant la délinquance. (...) Ce qui est le plus révoltant c’est l’instrumentalisation de la police qui n’est pas considérée comme un service public par ceux qui la dirigent, mais plutôt comme un instrument de pouvoir. Et la manipulation de l’opinion et des statistiques puisqu’il s’agit de deux choses en relation, ne me parait pas normal dans la transparence que devrait requérir une démocratie pour que le citoyen soit normalement informé de ce qui se passe.
« Les chiffres ne représentent rien. On n’est pas plus en sécurité maintenant qu’avant, on fait simplement... on produit... on fabrique du chiffre, à partir d’éléments très artificiels. Les policiers ne peuvent pas parler, et c’est un très gros problème. Et les gens de l’extérieur sont disqualifiés, discrédités. On ne les croit pas, ils sont traités de droits de l’hommistes, on dit qu’ils agissent pour des raisons idéologiques. (...)
« Les délits qui sont rentables au sens statistique du terme, ce sont les tous petits délits et surtout les délits – je dirais presque – « crées ». Alors viennent les infractions à la législation sur les stupéfiants. Je parle de l’usage, pas des gros trafics (...). C’est-à-dire : on constate un fait, on interpelle un individu, et on le met en garde à vue : fait constaté, fait élucidé, interpellation, un ratio parfait. Éventuellement une garde à vue (...). Avant, on faisait des mains courantes pour ça ou des procédures avec mise en liberté immédiate, maintenant non, il faut que ce soit la statistique parfaite.
« Il y a l’étranger, je dis bien le « sans-papier », ce qu’on appelle l’ILE, infraction à la législation sur les étrangers, dans le jargon policier. Les ILE, il est recommandé d’en faire beaucoup, même si on sait qu’ils sont pas expulsables et qu’ils ne seront pas expulsés (...) : on constate le fait, on interpelle en même temps, et puis il y a une garde à vue à la clé. Et éventuellement un arrêté d’expulsion qui est notifié. (...) Et il y a un autre avantage, c’est qu’on peut interpeller la même personne plusieurs fois dans le mois, ça c’est très intéressant, c’est juteux pour les chiffres.
« Il y a aussi l’outrage/rébellion, qui augmente en permanence. Alors là, on est dans quelque chose qui est exorbitant du point de vue du droit public puisque c’est l’agent constatateur qui est en même temps la victime, donc on ne peut rien faire contre un outrage/rébellion. C’est, dans l’ordre : un fait constaté, un fait élucidé et un interpellé, éventuellement une garde à vue, et très souvent même une condamnation au moins financière. En attendant, on a fait du chiffre, du crâne, dans le jargon. « Faut faire du crâne », c’est comme ça qu’on dit dans la police, ou « du bâton », parce que ça fait des petits bâtons les statistiques. »

 Communiqué de Sud Intérieur à propos de l’éclatement des syndicats de policiers fin 2004 : www.sudeducation.org/article165.html
 "Sans casque ni bouclier : témoignage d’un ex-officier de police", Regarde à vue, mai 2006, en vidéo et texte :
www.regardeavue.com/index.php/2006/05/21/10-sans-casque-ni-bouclier-temoignage-dun-ex-officier-de-police

[1Il préfère cacher son nom pour conserver une certaine intimité dans sa nouvelle fonction d’enseignant.

Ces trois médecins sont entrés en résistance en se déconventionnant de la Sécu pour dénoncer les failles et les dérives de l’informatisation des données de santé.

Explications : La CPAM (Caisse primaire d’assurance maladie) de l’Aube a sommé les praticiens locaux de se doter de leur carte de professionnel de santé (CPS) et du lecteur de carte Vitale (les médecins sont tenus de proposer ce service contrairement aux patients qui peuvent le refuser).

Dans le cas contraire ils seraient sanctionnés financièrement puisque la CPAM prend en charge une partie de leurs charges sociales.

3 médecins ont résisté et ont saisi le tribunal administratif, qui s’est déclaré incompétent l’affaire se poursuit donc à la vitesse de la tortue (2ans environ) devant le tribunal des affaires sanitaires et sociales (TASS).

Ces 3 médecins ont décidé de rentrer en résistance et de se faire déconventionner pour ne pas violer le secret médical en rentabilisant les données de santé de leurs malades, comme le propose les sociétés tel BKLthalès via leur sytème de transmission informatique. Ils attendent maintenant leurs patients qui ne seront dorénavant pas remboursés.

Références :
 "L’informatisation des données de santé menace le secret médical"
http://www.transfert.net/a9411

Lettre Société BKL Consultant (Réseaux Thales) et Société IMS Health (Mediplus) pour informatiser les médecins.

sur Thales vendeur de l’informatisation des médecins :

http://www.bigbrotherawards.eu.org/2002/presse.html

THALES, 1er observatoire épidémiologique (filiale du groupe CEGEDIM, 3.700 collaborateurs, leader européen des technologies et des services dédiés ? l’information médicale), met ? disposition des acteurs de la santé des études sur la base des remontées de données issues de données recueillies auprès d’observatoires de médecins généralistes et spécialistes en France et en Europe.

Le rouleau compresseur CEGEDIM poursuit son chemin :

http://gp38.free.fr/medigest.htm

Pour leur lutte sans relâche contre les panneaux publicitaires espions et plus largement contre l’envahissement de l’espace urbain par une publicité de plus en plus intrusive. Si leurs actions sont non violentes, ils sont systématiquement arrêtés, fichés et poursuivis pour "dégradation de biens". Régulièrement condamnés, ils viennent de remporter une victoire symbolique : cinq d’entre eux ont été relaxés lors d’un nième procès, ce qui les a conduit à aller aussitôt squatter les bureaux de la ministre de l’Ecologie pour lui demander notamment de mettre hors la loi les panneaux dits "intelligents" qui espionnent les chalands...

SOURCES :
 Le site des Déboulonneurs : http://www.deboulonneurs.org
 Article de Politis sur le dernier procès : http://www.politis.fr/De-quels-droi...
 Dans une vidéo sur l’action des Déboulonneurs de Paris, deux militants du collectif font allusion aux panneaux publicitaires espions installés dans le métro. Voir le sujet de Tele Bocal.

Démonteur ou démonteuse, car cette action néoluddite du 1er mai à Grenoble a été revendiquée mais les "fautifs" non identifiés... Deux caméras dômes de surveillance (zoom, 360°), installées clandestinement sans aucune information, ont été mises hors d’état de nuire à coup de marteau.

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SOURCES :
 A Grenoble le 1er Mai, on démonte les caméras ! (indymedia)
 Photos du démontage

Une quinzaine de directeurs d’écoles primaires d’Ille et Vilaine ont décidé de refuser de renseigner le fichier Base-élèves, dénoncé par de multiples organisations comme un outil pouvant être croisé à des fins répressives.

Une quinzaine de directeurs d’école d’Ille et Vilaine ont décidé de refuser
de renseigner le fichier "Base-élèves", voué à fichier tous les enfants du primaire et testé actuellement dans quelques académies [1].

Ces responsables ont notamment répondu à l’appel du syndicat SNUIPP-FSU [2], qui a protesté récemment dans une lettre au ministre contre les faibles garanties de ce dispositif national face aux risques de dérives.

D’après le SNUIPP d’Ille-et-Vilaine, "L’inspecteur d’académie du département les menace de suspension totale du traitement et de destitution de la fonction de direction. La gravité de la menace en dit long sur les enjeux de Base-élèves dans le contexte politique actuel. Une mobilisation intersyndicale est en cours dans les départements déjà concernés par l’expérimentation. Il importe que l’information circule pour une mobilisation avant la généralisation du projet prévue sur 3 ans."

 Lire aussi les charges retenues cette année contre Gilles de Robien et le ministère de l’Éducation à propos de ce fichier (BBA 2006).

[1Cf le tract reproduit sur le site de la LDH de Toulon.

[2Syndicat National Unitaire des Instituteurs, Professeurs des écoles et PEGC, affilié à la FSU.

Se sont opposés et s’opposent encore au relevé de leur ADN, pour avoir fait partie d’un groupe de faucheurs volontaires ou exercé leur droit fondamental à la contestation...

Ils sont tous des fils spirituels de Charles Hoareau, ce syndicaliste de la CGT-Chômeurs de Marseille, qui a obtenu aux BBA 2004 le prix Voltaire pour avoir refusé le prélèvement de sa salive en vue d’intégrer le FNAEG (fichier des empreintes ADN). Charles avait été interpellé pour "outrage à agents" lors d’une manifestation, et s’était donc trouvé à nouveau inquiété pour ce refus.

Aujourd’hui ils sont 150, ou peut-être plus, à braver cette obligation qui peut coûter au récalcitrant une forte amende et de la prison ferme. On peut en savoir plus grâce au site internet de l’association Refus-ADN, créée par Benjamin Deceuninck, condamné à un mois de prison avec sursis en 2005 pour le fauchage d’un champ de betteraves transgéniques. Ailleurs, à Grenoble, Alès ou Douai, les irrédentistes ont été arrêtés lors de manifestations ou d’actions de contestation, pas pour des crimes ou des délits graves.

Depuis la loi Sarkozy sur la sécurité intérieure de 2003, une centaine de délits obligent à se soumettre au prélèvement génétique. Limitée, à l’origine, aux infractions sexuelles, la législation concerne aujourd’hui les meurtres et les cambriolages, les vols simples, les tags ou les dégradations. Même les participants des manifestations anti-CPE, au mois de mars et d’avril, condamnés pour rébellion ou outrage sont concernés !

Archives des actions et articles de presse divers sur : http://refusadn.free.fr

Ils ont contribué à mieux révéler les symptomes néfastes de la biométrie en milieu scolaire, lors d’une action où trois d’entre-eux ont été interpellés après la destruction de bornes biométriques installées à la cantine du lycée de la Vallée de Chevreuse à Gif-sur-Yvette (91)

Un collectif d’étudiants de la Sorbonne ont manifesté leur opposition à l’installation "douce" de systèmes de contrôle biométriques dans les établissements scolaires.

Lors de leur action cet automne, au lycée de la Vallée de Chevreuse, du matériel a été endommagé et 3 d’entre-eux ont été coursé par le personnel et des élèves du lycée, puis remis aux forces de l’ordre. L’Etat a ensuite porté plainte au pénal. Ils risquent jusqu’à 5 ans de prison.

Cette action a vivement été soutenue par des associations et des syndicats. Cette forme de désobéissance civile semble le seul recours pour contrecarrer les manoeuvres conjuguées de l’Etat et des entreprises pour encadrer et quadriller la société avec ce genre d’outils déshumanisant les rapports humains. Le fait que les écoles succombent à ces outils est encore plus préoccupant. Les membres du collectif ne cessent de citer les extraits d’un groupe d’industriels, le Gixel, qui avait soutenu en 2004 que la présence de la biométrie dans les écoles faisait partie d’une stratégie pour mieux faire accepter les technologies de contrôle social, "et cela dès l’école maternelle". Le Gixel a d’ailleurs reçu le premier prix Novland remis par les BBA en 2004.

 Echos de l’action sur le site de Souriez vous êtes filmés :
http://souriez.info/recherche.php3?recherche=biom%E9trie
 Dossier Gixel des BBA 2004

Pour son travail d’information et de militantisme afin de défendre la vie privée et la cryptographie

Prix : Voltaire Domaine : 1. Vie privée, correspondances et données personnelles

Explications :
Michel Bouissou est l’un des rares administrateurs systèmes à prendre fait et cause pour la défense de la vie privée et de la cryptographie. Il a écrit plusieurs textes et développé des logiciels en ce sens. Le plus connu, et utilisé, est sans conteste la Knoppix-Mib, CD-Rom "bootable" qui permet d’utiliser un système d’exploitation libre et sécurisé sans rien avoir à installer. Avec cet outil, tout un chacun peut utiliser, en toute confidentialité n’importe quel PC, sans risque de fuites de données personnelles.

Références :
 Michel Bouissou
www.bouissou.net

 Vie-privée.org, 04/04/2003 : "La FIL propose une version adaptée du CD-Rom prêt-à-l’emploi Knoppix"

www.vie-privee.org/comm173

 Transfert.net, 09/04/2003 : "Knoppix-MiB, un CD-Rom qui protège la vie privée"

www.transfert.net/a8620

Ce fonctionnaire pragmatique dénonce les risques de la biométrie

Explications : Alors que la biométrie est de plus en plus sollicitée, souvent à tort et à travers, Philippe Wolf, un responsable de la DCSSI, l’instance gouvernementale chargée de chapeauter la sécurité informatique en France estime que "l’utilisation de la biométrie comme moyen d’authentification est à déconseiller". Dans un article de la revue consacrée à la sécurité informatique du CNRS, il détaille les fausses promesses de la biométrie, les fantasmes qui l’entoure, et les problèmes qu’elle soulève.

Références :
 Un expert auprès du gouvernement dénonce les fausses promesses de la biométrie :
http://www.transfert.net/a9351
 Son article paru dans le n°46 d’Infosécu, une revue du CNRS : http://www.sg.cnrs.fr/FSD/securite-...

Ce collectif créé à Grenoble, fort d’un minutieux travail d’information sur les relents totalitaires des techno-sciences, est parvenu, avec des moyens rudimentaires, à contrer avec éclat la campagne d’acceptation des nanotechnologies organisée fin 2009 par le gouvernement via la "Commission du débat public" (CNDP).

SOURCES
 Ses premiers articles sur le sujet : Derrière l’arbre Biopolis, la forêt des nécrotechnologies (février 2002), et Nanotechnologies / Maxiservitude (janvier 2003).
 Son propre bilan du "débat public" sur le site nanomonde.org : document PDF
 Article de l’Usine nouvelle sur le bilan désastreux des débats CNDP : http://blog.usinenouvelle.com/innov....

Pour son constant travail d’éveil et de recensement de tout ce pour quoi le vote électronique est une fausse bonne idée, et une menace pour la démocratie

Principal animateur d’Ordinateurs-de-vote.org, anciennement recul-democratique.org, Pierre Muller est l’un des rares observateurs critiques de la résistible ascension du vote électronique.

Son site web couvre l’ensemble des expérimentations internationales, mais aussi nationales (et ville par ville), et constitue une base de donnée unique en son genre pour qui veut s’informer sur le cadre légal, les prestataires de service et technologies employées, les menaces et dérives que représentent les machines à voter pour nos démocraties.

Partant du constat que "le vote électronique est en voie de se généraliser en France, dans un grand silence (et) sans la moindre réflexion de fond" alors que de plus en plus de pays reviennent en arrière au vu des erreurs et problèmes rencontrés en la matière.

Son crédo : "une élection doit être transparente et contrôlée par le citoyen, fut-il dépourvu de connaissances informatiques"

Pour son travail de vulgarisation sur la vie privée et la sécurité d’un ordi personnel

Explications : Un jour ce chef de cuisine découvrit 32 spywares installés sur sa machine et cela "l’énerva", lui qui se piquait de s’y connaître un peu. Depuis, il ne cesse de communiquer et vulgariser le sujet de la sécurité informatique et de la protection de la vie privée. Il est allé jusqu’à créer des sites Internet grands publics pour en parler simplement, sensibiliser, alerter et donner les contre-mesures. Une oeuvre gigantesque et efficace de plusieurs centaines de pages qui, enfin, ne s’adresse pas aux directeurs de services informatiques et aux bidouilleurs dans un langage abscons mais à nous, les internautes du quotidien. Il se donne encore dans des milliers de contributions circonstanciées et courtoises sur plusieurs forums.

Références :
http://terroirs.denfrance.free.fr
http://assiste.free.fr

J’ai aussi trouvé sa patte dans plusieurs forums, aux moins http://www.commentcamarche.net

et http://www.memoclic.com et sur ses propres forums.

Le sénateur René Tregouet s’est distingué cette année en déposant des amendements pro-libertés lors des débats sur la LCEN

Prix : Voltaire Domaine : 4. Liberté d’expression et d’information

Explications : Pour son vibrant plaidoyer en faveur du respect de la liberté d’expression et de la vie privée lors du débat sur la loi sur l’économie numérique, le 24 juin 2003.

Extraits choisis

"Le deuxième grand sujet qui sera abordé dans cette discussion est celui de la responsabilité de chacun sur Internet. Je note, avec regret je dois le dire, que ce sont de plus en plus les acteurs privés d’Internet qui sont amenés à s’infliger les uns aux autres les sanctions potentielles, sans recours à un juge. Or un internaute ayant publié un contenu sur Internet ne doit pas être jugé et censuré par un groupe privé.

"Vous-même, madame la ministre, comme M. le Premier ministre, utilisez très souvent le mot « confiance » lorsque vous parlez de la société de l’information ou de l’économie numérique. Ce même mot figure d’ailleurs dans l’intitulé du projet de loi. Je n’oserai pas dire que celui qui a choisi ce titre l’a fait par ironie, mais il se trouve que l’un des projets essentiels actuellement développés par Intel, le premier fondeur de microprocesseurs au monde, s’appelle TCPA, trusted computing plaftorm alliance, ce qui veut dire en français : alliance pour une informatique de confiance.

[...]

"Mais attention ! Il y a tout un monde entre le sens que nous donnons, nous, à ce terme et celui que lui accordent les majors américains. [...] Ainsi, si ce projet TCPA est mené par Intel jusqu’à son terme - ce qui nous semble malheureusement maintenant inexorable-, cela signifie que les puces qui seront dans quelques courts mois au coeur de nos ordinateurs personnels renfermeront un mouchard prénommé Fritz - du prénom du sénateur américain Hollings, qui se bat actuellement pour généraliser l’usage de ce mouchard -, qui surveillera tous les usages que les internautes pourront faire de leur machine.

"Les grands éditeurs de musique ou de cinéma vont être très satisfaits de ces espions, qui devraient faire diminuer de façon sensible les piratages qui permettaient de copier sans bourse délier des films ou des airs à la mode.

"Cependant, lorsque ce système TCPA viendra s’ajouter à Passport, Palladium et autres DRM (digital rights management, logiciel de gestion numérique des droits proposé par Microsoft), l’ensemble pourrait avoir de fortes incidences sur la vie de chacun d’entre nous puisque les puces fabriquées par Intel et les systèmes d’exploitation, les OS, mis sur le marché par Microsoft contrôlent plus de 95 % des micro-ordinateurs PC fabriqués dans le monde."

Références : La séance du 24 juin 2003 au Sénat
www.senat.fr/seances/s200306/s20030624/s20030624002.html#REF_26

Réseau informel de salariés des services publics (Pole emploi, directions du travail, associations, organismes de formation...), le REFI refuse de participer à la chasse à l’étranger et au fichage systématique de la précarité.

« La chasse aux étrangers est ouverte partout : dans la rue, les quartiers, les écoles, les foyers, les administrations, les hébergements d’urgence, les entreprises… La politique du chiffre prévaut (...). Les pressions s’exercent en cascade, du Président au Ministre, du Ministre aux Préfets… et la tentation s’accentue de faire participer tous les échelons institutionnels à cette course effrénée. »
SOURCES :
 Le mot d’ordre du REFI :
http://refi.over-blog.org/article-14176405.html
 Sa position sur le fichier @RSA national comme des Conseil généraux :
http://refi.over-blog.org/article-36267795.html

Le réseau Migreurop s’est distingué pour dénoncer les dérapages des politiques d’asile en Europe

Prix : Voltaire Domaine : 2. Liberté de circulation, de rassemblement

Explications :

Depuis deux ans, le réseau Migreurop s’est distingué par son acharnement à faire connaître la généralisation de l’enfermement des étrangers dépourvus de titre de séjour et la multiplication des camps et de leurs anti-chambres électroniques, les systèmes interconnectés de fichage Eurodac, SIS II, base des visas, etc.

Né au Forum social européen (FSE) de Florence en novembre 2002, le réseau Migreurop rassemble des militant(e)s (individuels et associatifs, de France et d’ailleurs) qui souhaitent informer, réfléchir et agir sur (et contre) les politiques d’asile, les projets d’externalisation et les camps de mise à l’écart des étrangers des Etats de l’Union européenne depuis le début des années 1990.

Ce réseau a organisé deux conférences à Bruxelles en janvier et juin 2003, et animé un séminaire au FSE Paris (novembre 2003), réunissant quelques uns de ses membres comme Caravan (Allemagne), Tavolo Migranti (Italie), le réseau No Border (Europe), le Gisti, etc.

Avant même qu’un "rapport" (censé démontrer "l’efficacité de la vidéoprotection") ne soit rendu public, début octobre 2009, ces spécialistes ont publié une contre-expertise démontrant les lacunes de la méthodologie et les nombreuses incohérences de ses conclusions.

Le tout premier Rapport commandité par le ministère de l’Intérieur pour "prouver l’efficacité des caméras de surveillance" a été confié à trois corps d’inspection, dont ceux de la police (IGPN) et de la gendarmerie (ITGN). Les deux sociologues, en analysant leurs chiffres, ont pu aboutir à d’autres résultats beaucoup moins probants...
SOURCES :
 Le fameux papier du annonçant ce rapport :
Figaro d’août 2009
 Lien vers le rapport : http://www.videoprotection.interieu...
 L’étude de Le Goff & Heilmann publiée le 24 septembre (document PDF).

Le collectif savoyard des éducateurs de rue s’est mis en grève pour dénoncer la volonté de leur hiérarchie de les convertir en indicateurs de police

Explications : Les travailleurs sociaux de Savoie et de Haute Savoie s’opposent à leur employeur (l’ADSEA) et refusent de devenir des indicateurs de police, cobayes forcés du futur projet de loi de l’Intérieur sur la délinquance des mineurs.

Avec le soutien dy syndicat SUD, un collectif des salariés de l’Association de sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence (ADSEA) des Savoies s’est constitué en novembre 2003 pour s’opposer à une "convention" signée entre leur employeur et la Police Nationale, prévoyant des "synergies" entre leur action sur le terrain et les services de police.

Un article paru dans "Libération" (1) relate l’affaire : "Les éducateurs de rue savoyards ne veulent pas devenir auxiliaires de police. En grève, une vingtaine d’entre eux (sur vingt-cinq) ont investi vendredi une salle du Conseil général de Savoie, où a été signée une convention régissant leurs relations avec les services de police et de gendarmerie. Le texte prévoit des « synergies » qui préfigurent peut-être ce que donnera une loi sur la prévention de la délinquance pilotée depuis la place Beauvau. (...) Les élus ont pressé l’association de sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence (à qui ils délèguent la mission de prévention) de signer une convention. Celle-ci prévoit notamment que les éducateurs repérant une infraction ou même une « tentative » devront prévenir leur hiérarchie, qui en avertira le parquet."

Comment imaginer qu’un jeune en difficulté ou en risque de délinquance parle ou se confie à un éducateur, s’il sait que celui-ci peut en référer à la police ?

Références :
 Le site de la Coordination nationale des salariés de la Prévention spécialisée
www.prevention-specialisee.fr.st/
 Action du collectif de salariés grévistes (21/11/2003) :
http://traf.apinc.org/spip/article.php3?id_article=39
 A propos du projet de loi sur la prévention de la délinquance :
http://traf.apinc.org/spip/article.php3?id_article=41

(1) "Libération", 22/11/2003 : "Educateurs de rue, pas informateurs de police"

http://traf.apinc.org/spip/article.php3?id_article=38