Le promoteur Monne-Decroix : residences securisees

Le promoteur immobilier Monné-Decroix, référence autoproclamée en matière de lotissements ultrasécurisés, profite du climat sécuritaire pour vendre l’illusion de la sérénité.

Lors d’un reportage d’Envoyé spécial sur France 2 (octobre 2002), la visite d’un de ses premiers complexes sécurisés (22 résidences à Toulouse) a mis en évidence l’inefficacité manifeste de ces forteresses. Le groupe Monné-Decroix a depuis fait pousser ses complexes à Tours (deux résidences), Avignon (trois), Nantes (trois), Montpellier (quatre), Lyon (trois), Marseille (une), Bordeaux (trois).

En novembre 2002, Le Monde diplomatique se penchait à son tour sur le chantre des "forteresses des riches" (1) : "Principal promoteur de ce type d’habitat dans la région - il est à la tête d’un parc de 5 500 logements, dont 90 % sont des locations -, le groupe Monné-Decroix respire la santé : il a vendu 1 746 logements en 2001 et en a livré 1 400. Son chiffre d’affaires s’élève à 29,7 millions d’euros en 2001 (22,9 millions en 2000). Preuve ultime de sa vitalité, trois grandes banques (BNP Paribas, le Crédit mutuel et le Crédit agricole) le soutiennent de leurs capitaux.

"M. Robert Monné, son président-directeur général, est un homme habile. Il sait que les violences urbaines ont mis en valeur son entreprise.

"Dans ce contexte, la prolifération de zones urbaines privées et sécurisées ne serait pas un sujet d’inquiétude - les promoteurs immobiliers ont toujours été des acteurs économiques du développement urbain - si elle ne tirait pas profit de l’attitude bienveillante des élus locaux et de l’Etat. (...)

"« Il y a des villes que nous avons démarchées, et d’autres qui sont venues nous voir », confie M. Monné. Elément d’importance dans cette évolution, les élus solliciteurs de ce type d’habitat sont issus de tous les bords politiques : « La majorité des communes dans lesquelles nous sommes installés sont de gauche », souligne-t-il."

NOTE DE DROIT du comité de sélection

Deux textes de loi principaux encadrent ces pratiques : la loi du 6 janvier 1978 sur la protection des données personnelles et la loi du 21 janvier 1995 sur la vidéosurveillance. Ces textes prévoient l’information et le droit d’accès aux informations recueillies sur les personnes espionnées. Une information légale que le promoteur se garde bien de communiquer quand il vante ses complexes sécurisés (2).