La MILDT, mission anti-drogues

Pour son zèle intempestif à vouloir établir un fichier des consommateurs de stupéfiant, et en particulier de cannabis.

Explications :

Dans un rapport remis en septembre 2003 au Premier ministre, répondant aux voeux exprimés par le Sénat, la MILDT proposait d’établir un tel fichier, indispensable selon elle à la "traçabilité des procédures" et au traitement des récidivistes. Selon la Cnil, ce fichier spécifique, ou toute inscription dans un fichier de police pour simple usage de stupéfiant, n’est pas souhaitable, et ne présente pas de garantie de protection pour les citoyens.

Au lieu d’adopter une politique de prévention et une sanction proportionnée à ce délit mineur (en Europe, seules la France et la Suède punissent les consommateurs de cannabis), la MILDT s’oriente vers un pistage des récidivistes couplé à un durcissement des pénalités au bout d’un nombre donné d’infractions (comme le pratiquent la SNCF ou la RATP).

En septembre, le rapport de la MILDT a fait l’objet d’une fuite, apparemment intentionnelle. Suite à cette fuite, le plan quinquennal de la MILDT et les réunions interministérielles sur la réforme de la loi de 1970 sur les stupéfiants ont été repoussés (dernière date : le 4 janvier 2004). Mais au vu des discours sur "l’addictologie comme discipline" et la chasse aux récidivistes, il y a fort à parier que le fichier des consommateurs refera très bientôt parler de lui.